Avancées vers l’intérieur des terres


Sous tes doigts ,
L’écriture des saisons
Arrête le temps des semailles.

Dans ton salon savanien
Aux vitraux mélancoliques,
Naît un soleil d’airain
Dont le regard
Nourrit les projets d’argonautes
Piaffant
Au pied de citadelles
Ombrées par de frais accords .

Ton cri
Est unique,
Ardent,
Sorti d’ une prouesse angélique,
Serti dans la pierre de lune
Qui scintille au cou du dragon ,
Celui qui esquisse ton point d’arrivée
Dans la Croix du Sud.

Un relent de solitude encore vif,
Installe ses songes
Au large des vents rocailleux.

Le silence primal,
Souffle discret d’une comète interne à ton sang,
Se réinitialise dans la gamme pure des alizées.

Il est rare que la musique de l’aube
Descende aussi bas
Vers les horizons nacrés ,
De ton adolescence pillée
Par le ressentiment
Qui inonda ton espace initial...






Tu restes témoin d’un exode,
Pour rejoindre l’autre rive ,
Un rameau de saule
Ondule encore sur l’horizon
Où tu jouais , insouciant et léger,
Avec les foulards des princesses antilopes.

Leurs murmures ailés en quête de lin
Tissent le nid de rocheuses pensées
Dessinant ces rivages informés de ton envol.

Tu fus grain musical ,
Scellant le rythme des fleuves discrets
Dans une glaise si rouge
Que le temps devint imparfait
Pour accompagner
Tes souvenirs dans l’entrefilet
Des forêts murmurantes.

Le reste est sans importance.
Les lucioles ce soir s’allient à l’eau sacrée
D’un sourire suspendu
Et d’invisibles lunaisons
président à la composition de ton refrain.


L’écho de ta silhouette est un rayon de cithare
S’arrondissant en un clin d’œil décisif
Au-dessus de ton sillage d’espadon ,

Il est si beau ce soir au crépuscule!
L’écume de thym qu’il soulève
Dresse une voile si blanche devant toi.

Le ciel s’agrandit en un éventail
Qui Tamise la brume de l’aube
Pour offrir à tes enfants
Le meilleur du jour


19 et 21 Août 2022