Ce dernier poème, le dernier d'une série de onze poèmes, se présente sous une forme très libre et se veut être un hommage au directeur général de la Mutualité Comtoise, qui fut à la fois mon supérieur hiérarchique et mon ami. Il me laissa une totale liberté dans l'exercice de ma fonction, dans le respect des axes stratégiques fixés auxquels j'ai toujours adhéré.
Amies et amis lecteurs, si vous m'avez fait l'amitié de lire toute la série, vous aurez sans doute compris qu'un fil d'Ariane court tout au long de ces poèmes. Ce fil vous parle de hasard, de Dame Fortune ou de providence. Les 12 personnes qui ont contribué à la gouvernance de la Mutualité Comtoise ont été servi je pense par ce que l'on pourrait appeler la providence. Nous étions un cercle de chevaliers et de chevaleresses. Je quitte cette table ronde pour devenir, tel Lancelot, un chevalier errant qui errera beaucoup au sein de l'Orée des Rêves.
Ah voici donc le dernier de ces onze poèmes :
Cet homme d’Erasme a sans doute un peu de folie, Celle peut être de m’avoir ici accueilli. Mais de Socrate, je crois, il a plutôt la sagesse Celle d’avoir encourager avec finesse La liberté, l’autonomie au cours de bien des messes. Il aimait bien nous le dire souvent avec de la pompe, Sans oublier parfois de nous sonner la trompe, Devant les quelques rares résistances, Qui pouvaient altérer sa légendaire patience ! C’est que notre maître a connu beaucoup d’aventures Au cours desquelles il dut porter parfois une armure. Il connaissait celles qui conduisaient à une déconfiture, Et les voir se refaire lui créait bien des blessures. Aussi dût-il en arrêter quelques-unes avant leur flétrissure.
En grand manager, il eut le soutien de Dame Fortune Laissez-moi vous en narrer une preuve opportune. Nous nous croisâmes, il y a sept ans, dans un restaurant Où nous fêtions, avec nos dulcinées, le nouvel an. Il cherchait, me dit-il, son directeur qualité. Sous l’emprise vineuse, mon esprit ne fut point agité Par ce projet que mes neurones tentaient de comprendre avec fébrilité. Mais ma moitié, femme que je bénis tous les jours, en comprit la félicité. Tu désirais tant travailler avec cet homme, me dit-elle, Cours, vole et prends cela comme une bonne nouvelle. Je l’appelai donc et lui dit : ton directeur qualité, tu l’as trouvé. Comment ne pas croire à la providence éprouvée ?
Vous le comprenez bien, il n’est pas ici par hasard, Il ne faut pas se raconter de bobards, Cet homme, venu ici, comme moi, sur le tard, Des projets de développement, il est le grognard. Parfois même, je crois, qu’il en est le hussard, Etant, des feux du conseil d’administration, sous le regard. Il dut éviter bien des pièges et des traquenards, Sans pour autant oublier la belle vie et le bon pinard, Mais en bon gourmet, sans jamais devenir un soûlard. Et l’on peut vraiment affirmer que le succès vint sans retard. Et je ne veux entendre de personne le mot tocard ! Alors vraiment, mes amis, nous sommes loin du hasard. Je vous invite donc à vous éloigner de ses standards Et de penser avec moi, qu’avec toute sa performance, à tous égards, Thierry sut susciter la Fortune et devenir un veinard.  Sans doute, après ces onze poèmes, me trouvez-vous babillard, Mais vous, êtes vous ici aussi par hasard ? Ou pensez-vous qu’il ne s’agit qu’un coup de billard ? Dois-je vous laisser dans une sorte de brouillard ? A répondre à ces questions, n’en ayez pas le cafard. Vous y croyez encore à cet hypothétique hasard ! Reconnaissez du moins qu’après ces écrits, il faut lui mettre quelques bécarres !  Allez, il est temps pour moi de baisser l’étendard Et de vivre de nouveaux projets en soiffard !
Jacques HOSOTTE
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