Ce poème sous sa forme poétique d'une fable est un hommage particulier à la femme qui me remplace à mon poste de directeur qualité gestion des risques que je prépare à cette mission depuis deux ans et qui est devenue une amie :
On rencontre, dit-on, sa destinée, Par des chemins parfois bien détournés. S’agit-il à chaque fois d’une liberté Ou d’une providence à laquelle il faille se donner ?
Un jour de bel été, sous un ciel sans nuages, Fidèle à son amour prudent des arrosages, En compagnie d’un drôle de personnage, Notre fée Julie rêvait d’un nouveau rivage, Un verre à la main, au milieu de victuailles. Ledit personnage qui aimait les batailles Se dit en lui-même : point je ne l’assaille, Mais, cette fée, il me la faut dans mes murailles ! Dans votre ciel, lui dit-il, que voyez-vous comme étoile ? Il voyait bien la fée le remplacer sous sa voile !
La fée ne fut pas surprise par cet appel Qui n’avait point de caractère accidentel. Ces deux-là œuvraient ensemble depuis des années. Leur relation, de compétence, était assaisonnée Et d’humour tout autant amidonnée. La providence heureuse les fit donc se rencontrer Et l’avenir en actions ne fit que le montrer. Point ne comptent, pour l’un et pour l’autre, les privilèges. Pour eux, seuls l’autonomie, la liberté, sont des arpèges, Et le besoin de performance le florilège. Certes de taille et de sexe, ils différent, Mais, de ténacité et d’intelligence, ils prospèrent. L’un et l’autre aiment peu la bonne aventure Ils marquent leur préférence pour les procédures, Sans pour autant en faire une religion, Faisant parfois de la non-qualité une contagion.
Le drôle de personnage, un peu bohême et poète, Finit par penser qu’il fallait que cela s’arrête. Il se prépara donc une sortie discrète, Pour laisser sa place à une plus grande esthète. Mais notre fée qui est un peu clochette, Espérant que son avenir sera chouette, Veut s’éviter des miroirs aux alouettes. De la qualité, elle veut bien tirer la chevillette Afin que cherre la bobinette, Mais pour cela, pour vous éviter quelques boulettes, Laissez-moi vous dire la morale de cette fable Afin qu’avec elle vous ne ramiez pas dans le sable : Notre fée donne à qui elle veut. Notre fée donne à qui bien le veut.
Jacques HOSOTTE
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