J'aimerais ressentir cette intense émotion, Ces malaises vibrants et tristesses sans nom, L'indicible beauté de ces sombres chagrins Qui jalonnent les sons des accords de Chopin.
Et pourtant en ce soir, figé par le silence, Par ce mortel hiver, sans bonté, ni clémence, Où le feu ne crépite au creux des cheminées, Mes doigts sont engourdis de douleurs mâtinés.
L'éburnéen ne sonne au toucher de mon âme, Les feutres de carmin ne sont fendus de lames, Aucun son ne répand sa douleur dans la nuit
Pour bercer tristement mes songes de ténèbres. J'aimerai écouter dans ce voile de suif Préludes, mazurka, et nocturnes célèbres.
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