Promenade silencieuse L’esprit nomade devine ton profil, Une rumeur lambrissée de lueurs fauves Décore tes jours de sarabandes invisibles Pour tes yeux simples. Chasseur de lunaisons, Tu irises d’ombres somptueuses Le rayon des âmes qui dévale les rivages du matin.
Les chevaux de pluie , fins stratèges, Souhaitent enfin découvrir le corps souple des plaines Où dorment encore les souvenirs et les vents originaux .
Point à l’extrémité d’une mélopée continentale, Tu vibres en relisant le murmure pourpre de tes automnes… Tu veux que nous en parlions?
Ravins de feuilles sentant la joie, Miniatures impressionnistes au fil de l’eau suave…
Les arbres savants décrivent dans le ciel du crépuscule Les gestes de tes ancêtres discrets: Salamandres polyglottes, Professeurs royaux, Qui, Aux escales de tes rêves nomment des mantes divines S’appelant en ondes ultracourtes dans ton sang vert,
Tous concourent à donner à ton regard l’acuité des scarabées. La lenteur des brumes sculpte sur le diadème des aulnes Un épitaphe à ta mélancolie.
L’oubli Devient une infusion de soleil Que distillent d’étranges musiciens aux portes de l’horizon.
La menace était si proche Que tes vols devenaient timides.
Pourtant tu étais si habile autrefois, Bel étourneau , Pour tresser des arabesques parfumées de chèvre-feuille Dans les airs surplombant tes paysages intimes. Ici audace, Là , peur, Ailleurs miroir teinté de nuages traversiers Orangeant ton sourire de mille étincelles d’enfance.
Tu te rappelles les collines et les étangs, Les murmures des geais égayant ton regard? Tu te souviens finalement d’où tu viens...
Tu te rappelles ton existence silencieuse Au bas des chapitres transparents De ton livre d’images,
Celui qu’un jour un aïeul te donna Avec comme marque page Une plume de cygne
Afin de rejoindre le lac silencieux des silex Dormant encore dans les gisements ondoyants de quelque Olympe fascinante.
Ah tu te rappelles ces vibrations chaudes qui concouraient à te donner des ailes!
Je me souviens de tout tu sais, Et ton pas fut pour moi un sillage de sagesse Dans les feuilles de ce sous-bois Où ruisselait le souffle profond des étoiles….
5 Décembre 2021
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