La stupeur. une lente agonie s'installe et prend ses marques sur le visage du martyr qui épuisé, les yeux clos, endure les derniers outrages. une semaine plus tôt , dans son cerveau privé de nourriture et de stimulations ,il avait décidé qu'il en avait assez. Assez de cette vie devenue trop lourde dans le silence, le noir qui descend lentement son rideau , le froid de l'absence qui s'installe. Et pourtant cette incroyable et formidable machine organique résiste, le guerrier est toujours là avec ses contradictions, lutter ne jamais abandonner et pourtant entretenir cette volonté de laisser ce lien de vie s'échapper vers l'inconnue abyssale. Papa , je mets ma main sur ton front en guise de profond respect et de bénédiction, je prends ta main, devenue si fragile dans la mienne et je te transmets tout mon amour et mes regrets aussi que je ne peux contenir...mon chagrin ,je le garde pour plus tard , le trajet sans retour que tu opères est déjà suffisamment pénible que je ne veux pour toi que ma main de plume et mon cœur chaud. Dans ce brouillard douloureux j'espère seulement que maman te guide et t'attend , je veux le croire. Je t'aime , repose toi , pars sans regrets ... ça ira pour moi...ça va aller...
Ta fille à toujours. Christine Gordolon
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