La montagne a remonté son col pour l'hiver et, a du refermer sa pelisse blanche sur le ruisseau, de fin fil d'argent recouvert. Le ciel laisse paraître sa détresse et épanche son chagrin sur les sentiers marécageux.; Les oiseaux, quant à eux, n'entendent plus le doux chant cristallin des eaux et devisent avec le vent qui souffle tout haut ses lamentations: L'air printanier du renouveau a laissé là les roseaux, pris dans un cercueil de glace ; ciel et terre, en une longue étreinte, enlacent leurs humeurs de fleur fanées : les brumes matinales, encore endormies, ont du mal a se tirer de leures rêveries. Mais, bientôt, la terre détrempée de tous ses aveux, verra renaître les amoureux.
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