Tourne tourne, la belle truite, Dans le courant de la rivière, Dis-toi qu’un jour tu seras cuite, Dans longtemps, pour toi je l’espère !
Nanan pour brochet tu seras, La loutre, estime bien ta chair, La mouche qui vole dans l’air, Ne fait que prolonger un bras !
Car tu auras beau te débattre, Ce fer piqué dans ta mâchoire, Pour le pêcheur c’est sa victoire, Mais toi, tu ne peux plus combattre !
Sauf, s’il consent à gracier, Te relâcher dans l’eau qui gronde Là où la mouchetée, abonde, Il veut vous voir et vous toucher !
Chacun de vous suivra sa vie, Lui, tous ses dangers, vous les vôtres, Êtres vivants, pas des apôtres, Inféodés à un messie !
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