J’ai le souvenir d’un vieux train, passe-montagne, Je n’y étais que voyageur, rentrant chez moi. Entre les gosses, des mères, ce vieillard coi, Heureux de s'en aller pour échapper au bagne !
Les chèvres dans l’alpage,ce lait qu’il faut traire, Les cabécous, les bûches, et tous ces crottins, Que l’on vient chercher dans la fraîcheur des matins, Avant l’aurore, quand hurle le solitaire !
Tentant au troupeau de quelque élément soustraire, Mais il craint la bravoure du brave patou, Qui d’un coup de dent, lui arrachera le cou, On le voit du train, qui revient à sa tanière !
La loco fume noir, la dernière montée, Le chauffeur enfourne ces morceaux de charbon, Pour descendre sans avoir froid dans le vallon, Pour l’école, le marché, la mère alitée.
La vie sans secousses, au pied de nos montagnes, Ou quand il y en a, que l’on ressent si peu, Elle était belle la vie, l’eau pure ou le feu, Le bonheur simple de la vie de nos campagnes !
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