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Poèmes confirmés : La fable de l'ENA
Publié par Titi le 17-04-2021 09:46:20 ( 337 lectures ) Articles du même auteur



A l'instant ou l'on ferme l'ENA, j'ai retrouvé une petite fablounette, que j'avais écris en 2016


Il était un seigneur, voulant vagabonder
Qui mandat son ministre en charge du climat:
J’aime fort à flâner, lui dit il, mais voila
Je hais ce vil crachin qui ose me mouiller

Croyez-vous, qu’un nuage au mépris de mon rang
Aurait l’outrecuidance de gâcher ce périple
Pensez-vous au contraire, que Dieu et ses disciples
Sauront bien se tenir, en prônant le beau temps ?

Le ministre du ciel aux ordres du seigneur
Voulant point contrarier son maitre souverain
Lui promit chaud soleil, et ciel bleu comme écrin
Et pas de goutte d’eau, dans les prochaines heures

Pourtant chemin faisant, il croisa sur sa route
Un brave paysan, aux vêtements crottés
A cheval sur un âne aux oreilles baissées
Qui se permis, ce gueux, de dispenser ses doutes

« Sans vouloir offenser votre immense grandeur
Je vous conseillerai de faire demi-tour
Il n’est pas interdit que des nuages lourds
Se transforment en pluie et vous fassent grand tort »

Le seigneur faisant fi, des mots du paysan
Négligeant son avis, continuât son chemin
Se moquant, par ailleurs, des dires du gredin
Qui déniait les propos du ministre savant

Il n’eut pas fait cent pas, que la pluie pressentie
Du dit gredin, tomba comme pour signifier
Qu’en termes de climat, le Bon Dieu se moquait
Des pourvus, gens de peu, indigents ou nantis

Le seigneur eut tôt fait de convoquer le gueux
Et de lui proposer le poste du ministre
Licencié, n’ayant pu programmer ce sinistre
Qui le vit au château rentrer mouillé, crotteux

Seigneur, lui dit le bougre, je ne maitrise en rien
Du ciel les fantaisies, mais c’est mon Ane gris
Qui baissant les oreilles aux jours de grandes pluies
M’indique que le temps sera fort incertain

Convaincu du pouvoir étonnant de la bête
Il engageât Martin, équidé du Poitou
Qui coula dés ce jour un destin d’âne doux
Et baissait les oreilles à la moindre trempette

Puis créa une école pour perpétuer la chose
Ou l’on enseigne aux ânes et de doctes manières
La gestion d’un pays, abstraite et singulière
Les rendant érudits, mais atteints de sclérose

Dés lors dans le pays, en chaque ministère
Sont recrutés des gens qui sortent de l’ENA*
Diplômés, Brevetés en moult Doctorats
Qui oublient ce bon sens des hommes de la terre

*Ecole Nationale des Anes



















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Auteur Commentaire en débat
Istenozot
Posté le: 17-04-2021 16:53  Mis à jour: 17-04-2021 16:53
Plume d'Or
Inscrit le: 18-02-2015
De: Dijon
Contributions: 2303
 Re: La fable de l'ENA
Cher Serge,

Comme en vers tu sais bien parler de nos énarques.
J'ai eu l'occasion de travailler avec quelques uns d'entre eux. J'avais pu admirer le sens du clonage de cet école, tous aussi arrogants les uns que les autres, à penser qu'ils savent tout et que tout leur est dû.

J'espère que tu vas bien et que ton séjour à Royan s'est fort bien passé.

Amitiés de Dijon.

Jacques
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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