Désirant m’inscrire dans les pas de Titi Sans qu’il m’en coûte de sa part un démenti, Je ne veux pas aller dans une pensée contraire Car je ne voudrais pas en faire une belle affaire.
Certes le temps passe mais il est de mon présent. Il est aussi de mon passé sans coup férir. C’est le plus court chemin pour voir mon avenir, Mais je ne suis pas pressé de m’y installer.
Remarquez de le voir passer cela m’occupe, Et j’aime à voir ce qui se passe sous ses jupes. En vérité même si mon temps est captif, Il demeure vraiment pour moi très relatif.
Je le crains, je n’en aurais jamais assez trop. Il ne faudrait pas que le temps soit mon banquier. Ma foi, je préfèrerais qu’il soit mon boucher : Je vous en mets un peu plus, ce n’est pas de trop !
Dans les faits, mon temps présent est ma vraie richesse Mais le laisser trop courir est une faiblesse. N’allez pas penser qu’il serait mieux dans un coffre. Encore que pour le faire durer, quelle belle offre !
Finalement le temps est un vrai trublion. Filant doucement il vous expose à l’ennui. Et vibrant dans l’action à un rythme inouï, Contre son cours, il vous pousse à la rébellion.
Malgré tout cela, pour ma part, je crois en lui Sans être infiniment sûr que lui croit en moi. Pour autant nous respirons sous le même toit, Alors qu’il soit au quotidien mon bel appui. Même quand lui grossit et que moi je m’aigris, J’aurais eu le bonheur de l’avoir entrepris.
Depuis les mots de Titi, le temps a passé. Voyez donc ici comment je l’ai occupé. J’ai désiré lui témoigner mon amitié, Saluer sa belle poésie d’initié. Et ainsi le temps s’est un peu mordu la queue, Et en me lisant vous lui avez mis le feu !
Jacques HOSOTTE
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