Oui sans cesse je pense à vous ma chère Hortense Ne croyez pas surtout que votre impatience A recevoir de moi de la correspondance Ne soit traité par moi avec indifférence
Si vous saviez combien la muse qui m'inspire Me pousse chaque jour à tenter vous écrire Si vous saviez combien je pousse de soupirs A ne savoir comment répondre à vos désirs
Je ne saurais pourtant écrire une missive Qui oserait parler de ce qui nous arrive De la séparation la douleur est trop vive J'ai vraiment peur que quelques mots ne la ravive
J'oserai cependant puisqu'il est encore temps Vous faire souvenir de ce premier printemps Où rien autour de nous ne semblait important Où seul comptait pour nous le plaisir de l'instant
Le plaisir de l'instant n'est plus que souvenir Ce trésor est caché n'est plus à découvrir Si vous le déterriez il vous ferait gémir Ma plume aurait le tort de vous faire souffrir
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