Traductions (presque) fidèles
Les murmures d’hier me parviennent enfin, Les entrelacs d’une présence Tissent ce soir D’étranges arabesques venteuses .
Au large de pensées perdues, autrefois véhicules d’ombre, Elles transportent l’espoir limpide d’un soleil alternatif.
Maintenant Le trait se fait plus précis: Ton profil sonorise de précieux horizons Musardant dans l’étoffe du crépuscule.
L’instant d’un sourire sur les rives des premiers fleuves: Une voile d’or se déploie, Le voyage peut commencer.
Le silex que tes doigts cisèle Est le diamant rétif qui se cabre en ondes solaires Vers le glissando des matins fertiles.
Sa mélodie pleut sur les terres incertaines Où tu cours , Minuscule, Chétif comme une esquisse d’azur Sur la toile de quelque peintre impressionné par le couchant initial.
Tu es livide, Agile aussi, Simple comme une ivraie subtile Recouvrant les champs d’étoiles De particules vibrant Au signal de l’astre central
Argent et cobalt arrimés à de singulières marées, offrent à tes descendants l’hymne à la joie Dont les refrains boréals inventent des demoiselles bleu-marines virevoltant en feux follets, Le matin , quand les magiciens s’étirent en lunaisons lentes .
Elles deviennent alors Pétales majuscules sur le manuscrit des premiers habitants .
Tu files la soie au large des côtes arachnides . Ton nom s’inscrit en citations drageonnant Sur le fronton De palais de vie D’où s’écoulent des sources diamantines , incandescentes voyelles fécondant les timides pervenches , celles qui donnent aux sous-bois un air de printemps interne .
Dans ton regard dix mille solitudes Se réconcilient avec l’amertume du vide. Un aiguillon rapide Connu de toi seul, - chut! - Oriente enfin tes pas Vers la verticalité des arbres de sagesse.
19 février 2021
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