Peurs primitives
L'eau noire scintille, elle court, elle file elle roule Elle miroite, puis sombre traînant ses goules En flot de gros bouillons qui lancent des éclairs Elle revient, palpite, flamboie crachant ses glaires.
Elle creuse son roulis à l'abri de la Sorgue Des formes informes se forment avec morgue Tout a été avalé par ces funèbres noirceurs S'amusant de nos mirages et nos sinistres peurs.
Un bras, une tête, s'envolent en gouttelettes Des lueurs, flottent, dessinent des squelettes Fantômes fantasmagoriques vont partent, reviennent Nous font frissons, terreurs, comme chiennes païennes
L'eau noire, gronde se fait rapide, le Styx nous illusionne, Simulacres, impostures, trompe-l’œil nous espionnent Nos âmes cacochymes noyées dans les limbes terriennes Charrient dans le flot l'effroi de visions anciennes.
Loriane Lydia Maleville
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