Le cercle,
La forêt est sombre et luxuriante. Une fois passé l'orée, la lumière du jour s'éparpille en arrivant au sol en de multiples figures scintillantes. Le souffle de l'air descendant des ramures les font danser. Le calme et la douceur envahissent le sentier du sous-bois. Plus loin, le clair-obscur est transpercé par intermittence de rais qui irradient de nitescence : ils offrent au regard un contraste éclatant. Un silence sourd et pesant enveloppe la futaie. J'avance sur le chemin et, de bosquets en buissons, apparaissent des petites touches de couleurs plus claires, vertes, ocre, grises et même bleues. Soudain, après une courbe, un rayon de soleil, plus hardi que les autres, a réussi à se faufiler dans l'épaisse frondaison, il projette un halo fulgurant qui me fait cligner des yeux : il forme un cercle presque parfait entre les troncs majestueux qui s'élancent vers la canopée comme des colonnes de cathédrale. Je franchis le cercle et mon corps tout entier est brusquement baigné d'une lumière aveuglante.
Cuga (Extrait de ma dernière nouvelle "Maleville")
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