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Nouvelles confirmées : L'arrivant XXIX
Publié par Loriane le 15-09-2012 16:10:00 ( 1263 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Si j'avais espéré terminer ma tâche en paix c'était un voeux pieux qui ne devait pas être exaucé.
Debout sur mon perchoir je terminai juste d'accrocher le tapa, lorsque la porte s'ouvrit brutalement et si grand qu'elle tapa dans mon tabouret et le fit vaciller.
Un moment instable, je repris mon équilibre et descendis les pieds au sol pour me retrouver face à face avec la chère Aurélie qui m'apostropha.
" Ben qu'est-ce que vous faites là ?"
Je trouvais qu'en matière d'excuse c'était très juste et je répondis sèchement et plus qu' ironique.|
"Ben, ici, c'est chez moi, tu ne savais pas ?"
"Oui, mais c'est la chambre de Mathias"
" Il a déménagé pour la durée du séjour de sa grand-mère, il est dans la chambre de la terrasse"
" Alors ça ! mes parents ne feraient jamais ça, ils m'aiment trop eux, ils ne me prendraient pas ma chambre pour la donner à d'autres !! et si quelqu'un vient à Tahiti, il va à l'hôtel et si il veut visiter il se débrouille, et ..."
" Ok, tes parents font comme ils le sentent et nous aussi, d'accord ?"
"Vous savez, déjà vous voulez que Mathias, le pauvre, pousse sa mobylette quand il est en panne, et en plus vous savez pas qu'il restera pas chez vous parce qu'il est cheval de feu et le cheval de feu quitte toujours sa famille de bonne heure et il ne revient jamais, et ..."
"Bon, c'est fini tes jugements, tes leçons de morale et tes prédictions ?"
Dire que j'étais excédée était vraiment si peu, si peu.
Cet aplomb et ces intrusions toujours faites, accompagnées d' un petit ton sec et péremptoire me heurtaient au plus haut point, moi qui recherchais partout et en tout la tolérance et l'harmonie j'étais autant choquée qu'en colère.
Mais en dépit de nos profondes divergences, et de l'hostilité que cette gamine me montrait je me refusais d'intervenir dans le choix de mon fils.
Je voulais lui laisser son libre arbitre. Là encore j’apprendrais plus tard que ce n'était pas vraiment le meilleur choix.
je décidai donc d'ignorer l'importante demoiselle et ses avis éclairés.
Le repas fut vite prêt, la soirée serait courte car demain avant l'aurore nous devons être à l'aéroport. pour accueillir Marie-Claire et Marthe.
La Polynésie se trouve exactement aux antipodes de la France, tout près de ligne de changement de date et donc le décalage horaire est très exactement de douze heures .
Ce qui explique en partie que les avions, à Tahiti ont cette détestable habitude d'arriver toujours en pleine nuit, après avoir quitté le continent Américain dans l'après midi et après onze heures de vol au dessus du pacifique.
Le jet qu'avaient empruntées la mère et de la marraine de JF devait atterrir à quatre heures et demie du matin, et évidemment tout le monde avait voulu venir. La nuit allait être courte.
"Les enfants mettez la table s'il vous plait "
J'avais préparé un repas bien roboratif, et quand j'apportais le lourd plat garni de ma paella, j'eus la jolie surprise de découvrir Aurélie qui pérorait, assise à table.
Je posai brutalement mon plat en m'indignant.
" Tu manges ici ? j'aurais quand même aimé que l'on me demande"
" Oh! c'est Mathias qui m'a dit de rester, mais ça vous gène JF ? Qu'est-ce que je fais ?, je peux partir si vous voulez"
Elle m'ignorait délibérément, elle était face à JF s'adressait à lui uniquement, en le regardant avec un sourire désemparant, si mignon et tendre, si charmante la petite ! Elle minaudait, ses yeux allaient de JF à Mathias, elle montrait sa grande contrariété.
Elle ne me regardait absolument pas, elle faisait vraiment du charme à mon mari, à mon fils, à toute la gent masculine si il avait fallu, et bien sûr la réponse attendue et provoquée vint inévitablement.
"Mais non ! mais non ! mais pas du tout ! tu ne nous gênes pas, mais reste, ça nous fait plaisir au contraire, c'est pas ce qu'elle a voulu dire, et puis y'a toujours assez pour tout le monde ici "
"Mais qu'est-ce qui te prends chérie, tu es fatiguée ?"
Ben tiens !
Je suis une grosse vilaine ! je marmonnais, je vais la tuer et eux avec.
Depuis qu'elle m'avait expliqué que petite fille, elle se réjouissait des scènes de ménage entre son père et sa mère, qu'elle en profitait pour convaincre son père de quitter sa mère, lui expliquant qu'il n' avait pas besoin d'elle, qu'ils seraient bien plus heureux tous les deux tous seuls sans elle, depuis que je la voyais en permanence "assassiner" méchamment avec une langue vipérine toutes les femmes à la télé, dans la rue, à son travail ... et en attaquant toujours leurs aspects physiques, sa voix haut perchée et ses médisances, ses anathèmes, son ton pointu, sans réplique me disaient combien je n'appréciais pas du tout les "femelles", car si j'ai beaucoup d'estime et de tendresse pour les femmes, je dois admettre que je n'ai que mépris et distance à l'endroit des femelles.
Je plantai sans douceur les couverts de service dans le plat et je retournai dans la cuisine. Les mots de rage derrière les dents, ne voulaient que sortir.
Mon fils et mon mari étaient deux marionnettes influençables.
Je ruminais ma colère quand malgré le bruit dans ma tête je remarquai le silence de la cuisine. mais ma radio ?
"Mais qui a éteint ma radio ?"
" C'est moi, quand je suis arrivée chez vous elle marchait toute seule et vous étiez dans la chambre"
"Nom d'une pipe ! c'est pas possible, je préfère ne rien dire de plus, fais comme chez toi, mais de quoi tu te mêles !!!"
Ma colère était impossible à dissimuler et j'avais toutes les peines à me calmer. Je n'écoutais plus les réponses.
Je restais debout dans la cuisine, j'inspire, j'expire, j'inspire, j'expire ...
Je me concentrai sur ma respiration, lentement je faisais descendre ma tension et mon envie d'explosion, je hais la manipulation et l'irrespect.
Je revins m’asseoir à table, silencieuse, Aurélie animait la conversation avec entrain, les trois petits étaient silencieux et Clotilde tirait une tête de carême, Rodolphe se précipita dans mes jambes.
"Oh! tu es capricieux, toi, tu sais si j'étais à la place de ta mère tu ..."
"Sa mère c'est moi et tu n'es pas à la place de sa mère "
Un ange passa, mais il passa vite car la voix que je tentais vaillamment de supporter mais que ce soir là, j'abhorrais plus que jamais, repris sur son débit rapide.
"J'espère qu'il n'y a pas de poivrons dans la paella parce que je les digère pas quand j'ai mes règles, ... j'ai été chez le gynéco, il m'a fait un toucher rectal ...Oh j'ai chaud ! Allez ! hop là !
L'élégant commentaire fut ponctué d'un geste rapide, le tee-shirt par dessus la tête, puis rejeté derrière elle, la demoiselle, les seins nus, riait de son aisance.
Mais qu'est-ce que Mathias a dans la tête ? mais qu'est-ce qu'il a dans la tête ?
Je marmonnai, je pestai, je fulminai, le repas fini, je couchais rapidement les enfants.
J'oubliai cette présence envahissante et déplaisante, et bientôt j'entendis le moteur de sa voiture s'éloigner.
Et je me réjouis de retrouver ma maison enfin calme et de reprendre le cours de notre vie.
J'eus toutes les peines du monde à me calmer et à trouver le sommeil.
Quand la sonnerie du réveil, à laquelle je n'avais jamais recourt en temps normal sonna, j'eus le sentiment de n'avoir dormi que dix minutes.
La maison était restée grande ouverte, J'allais sur la terrasse pour me réveiller , puis doucement à l'aide de mots doux et de bisous, je réveillai les enfants.
La nuit était profonde, le ciel nous couvrait sans la moindre lueur, la lune était un simple croissant, tout fin, tout maigrichon, et ne donnait que très peu de lumière.
Les enfants s'étaient habillés en silence, les yeux à demi ouverts, encore ensommeillés,,,, ils s'assirent sur le banc de la terrasse.
Dans le silence, soudain, une petite voix chuchota pour ne pas déranger la nuit.
"Ça sent bon, maman !! on dirait que les fleurs ne dorment pas "
"C'est merveilleux ce que tu dis Florent, et c'est vrai, il me semble que ça sent plus fort qu'en plein jour"
La chaleur était douce, et l'émanation des plantes était exacerbée, les bouffées de fleurs, les arômes nous entouraient nous étions dans un bain de fleurs et de plantes qui libéraient dans la nuit leurs respirations de délices.
L'immense jasmin qui couvrait tout le mur et assiégeait la terrasse nous saoulait, nous enivrait, les orchidées libéraient leur merveilleuse senteur.
Au cours de la nuit, pendant le sommeil des enfants, a lieu, nous disent les contes de notre enfance, la fête des joujoux, mais ils oublient de nous dire, à moins qu'ils l'ignorent que dans l'obscurité, a lieu également la fête des fleurs, la fête des végétaux qui seuls et libres de nos bruits, expriment leur plaisir de vivre en embaumant les ténèbres d'une odeur de paradis.
La montagne du pic rouge n'était qu'une ombre qui paraissait avoir encore grandi.
Nous étions tous réunis maintenant sur la terrasse, silencieux dans la nuit.
Au pied de l'escalier on distinguait la silhouette de Marcel assis, il nous observait probablement surpris.par cet animation inhabituelle à cette heure.
Les voilà, elles arrivent dit JF à voix basse, tout en levant la tête vers l'avion, qui survolait le lagon et se présentait en bout de piste.
Le bruit de ses moteurs ne se faisait pas encore entendre, on le voyait avancer, droit vers nous, silencieux dans le ciel, trouant la nuit de ses deux yeux brillants. Sitôt que le puissant vrombissement bien connu se ferait entendre, c'est qu'il sera sur la piste.
"Allez l'avion se pose, les petits on y va"
Les enfants paraissaient vraiment dormir debouts, et ils s'installèrent silencieux dans la voiture.
JF prit de son côté sa propre voiture, deux véhicules étaient maintenant nécessaires pour loger notre si grande famille.
Dix minutes de route suffirent pour arriver sur le grand parking de l'aéroport de Tahiti Faaa.
Il y avait déjà beaucoup de voitures garées, beaucoup de monde bavardant devant le grand bâtiment de l'aérogare généreusement éclairé.
Sous les lampadaires, les marchandes de colliers de fleurs et de bouquets de tiarés embaumaient l'air et parvenaient à occulter, à chasser presque entièrement l'odeur de Kérosène.
Les groupes de musique étaient là aussi et faisaient vibrer l'air de leurs musiques et de leurs chants.
" ... Ia ora na, maeva, manava, haere mai Tahiti nui fenua, Ia orana..."
Mon coeur tapait, il s'enthousiasmait de ravissement, j'étais à l'unisson.
La nuit tahitienne, douce, accueillante, chaude et fleurie vibrait de bonheur.

Lydia Loriane Maleville

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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