UN TEMPS À MOURIR...
Ce manteau de pluie fine qui s'abat sur la ville, Enveloppe le corps d'une jeune fille Dans un voile d'eau, en forme de guipure fine, Qui dessine sa parfaite poitrine. Cette dentelle qui scintille, Pour laquelle je vacille, Rafraîchit son teint de lis Et illumine son iris. Elle n'est que sourire, La deviner, passer près de moi, est un réel plaisir ; C'est le parfum ardent du bonheur, L’arôme des matinées sans heure Où les sursauts du cœur suspendent les vérités d'un temps, Et font aimer cet engouement.
Que j'aimerais caresser ce corps qui se balance, sous cette fine pluie, Embrasser cette bouche à la merci de mon envie, En lui déclarant ma passion Qui dévore toutes compréhensions ! L'effluve de son corps qui subsiste lors de son passage, Meurtrit mon âge, Me signifiant Que jamais je ne pourrai être son amant, même, d'un bref instant !
Ses dix-sept ans ont rafraîchi mon présent Mais ont flétri mes nombreux printemps ; L’authenticité automnale d’une vie, Met en lumière le déclin de celle-ci. La véracité du temps a si peu d’égard, Que très vite vous devenez un vieillard. Alors, chaque matin, je la regarderai passer, sans rien dire, En entendant mon cœur laisse échapper de gros soupirs. Que j'aimerais perdre la vue, Pour ne plus voir ce fruit défendu ! Que j'aimerais perdre mes sens, Pour taire sa présence !
Déchu par cette maladie insidieuse qu'est le temps, Cerveau nécrosé par la vision du miroir, Un relent de mort persiste Dans mes narines. Je Me Sens Seul !
MARCO Avril 2020
|