Pas le temps de vivre,
La matinée fut bien courte. Inutile de s'installer, durablement, De ranger ses petites affaires, Ou de faire le tour du propriétaire ; Le temps passe, L'éphémère s'efface !
Pas le temps de vivre, Juste le temps de s'émerveiller,
Au jardin des senteurs, l'héliotrope est roi !
De splendides bouquets violets, Exhalant de doux effluves nuancés, Rehaussent le tablier du petit pont, Revêtu de galets en marbre blanc ;
Merveille des merveilles !
Ce lieu d'inspirations poétiques, Qu'un rai de lune illumine, Où la vie et la mort se côtoient, Est hors du temps !
Pas le temps de vivre, Juste le temps de s'émerveiller, D'être happé par la grâce
Un regard énamouré se fige.
Une gracieuse silhouette, Tracée par une mine tendre, S'évade d'un carnet d'esquisses. Accueillie par le vent d'autan, Un vent, qui paraît-il, rend fou ! Elle ondoie entre ombre et lumière…
Cet harmonieux ballet émeut les esprits.
Pas le temps de vivre, Juste le temps de s'émerveiller, D'être happé par la grâce Et puis c’est l'heure de tirer sa révérence !
À pas feutré, la nuit a muselé le jour,
Les allumeurs de réverbères ont éteint les chandelles, Les rues se voilent d'un linceul noir, L'obscurité est bien devenue reine ; La vie expire en chevauchant un filet de silence… évanoui.
Pas le temps de vivre, Juste le temps de s'émerveiller, D'être happé par la grâce Et puis, c’est l'heure de tirer sa révérence ;
SOURIRES ET PLEURS DE CIRCONSTANCES !
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La vieille Camarde aux cheveux gris, dit en souriant : " Il est grand temps mes amis ! Suivez le guide d'éternité, Que je suis !"
Marco
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