Premiers plans
Dans ton soleil, Nous irons réveiller les formes innovantes Qui déclinent l’aurore en souffle bleu-marine, Nous irons, Car nous n’en pouvons plus de chercher Les chemins du vent Au hasard des étoiles noires.
Dans ton soleil, Nous trouverons les pastels qui nous manquent Pour illustrer Les chapitres que nous devons finir d’écrire.
Dans ton soleil, Nous irons élever nos vies au cube de la raison Pour en finir avec l’illusion des temps morts.
Dans ton soleil, Nous nous couvrirons les yeux Pour que des rayons fades Ne viennent pas redimensionner nos espoirs: Ceux qui dorment dans le limon où se perdent Les derniers cris d’un monde trop ancien.
Dans ton soleil, Tout sera permis :
Deviner la couleur des vies futures, Se grimer de miroirs inquiétants,
Marcher le long des étangs Pour y voir frissonner Les saisons de ton enfance,
Découvrir l’envers du style Que les arbres ont mis si longtemps à élaborer,
Dédoubler la lenteur des oiseaux Pour y déceler les projets que nous traduirons En longues tirades depuis l’antiquité de la lune
Dans ton soleil Tout , absolument tout est à découvrir: Le ressac de notre sang Sourdant le long des berges des sourires ignés.
Tout deviner, La semence des iguanes, déjà , Contient dans sa marge L’élan radical des antilopes mythiques.
Tout est là : Le vent en base dix Décore nos fronts de franges parfumées provenant Des glycines primaires Qui poussent en ces contrées minimales.
Excuse Icare, Ton sillage n’était pas pointé sur Aldébaran, Tu aurais dû voyager en première Vers l’escarboucle De notre astre central!
Les combinaisons bleues des ancêtres T’ont pourtant donné la clé du feu Quand tes frères ailés, reptiles et libellules folâtres, Humaient pendant d’interminables après-midis Les fragrances ténues de l’équateur Alors que tes printemps coulaient en contrebas.
Tu aurais dû Te diriger vers le berceau des lacs Pour y découvrir l’envers des rêves.
Dans ton soleil Des fourmis de cristal Réunissent les aiguilles Qui construiront l’horizon De tes premiers soupirs.
19 Janvier 2020
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