A ma fenêtre : l’immobilité. Sous l’impassible stature de la montagne, nul souffle d’air pour balloter les pommes laissées par la cueillette, brouiller les ocres d’automne. Rien ne bouge. La fenêtre semble une grande photo accrochée au mur. C’est novembre. Les cimetières sont refleuris mais le marbre et les stèles demeurent stoïques, et même dans leurs tombes, les morts ne se retournent pas aux folies du monde. Ailleurs, des grabats contiennent des positions fixes entre la vie, la mort; des gens figent leurs pulsions, assis en tailleur. Tant de choses immobiles : des objets, des édifices, des éléments de la nature et des vies annihilées par la peur et la résignation. Tant de choses immobiles filent à travers la galaxie à une vitesse dont la seule approche mentale étourdie la raison.
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