Tous mes pas n’ont suffi a effacé à ma main le museau du chien. Bêtement, je l’ai frottée contre ma cuisse. En s’exerçant on peut marcher sur l’eau, un sentier contre la mer y suffit. On incline la tête sous l’arceau d’un pin. On trébuche contre la pierre plantée dans le clapotement de nos pensées. A mes lèvres frémit « bonjour », mais je renonce en croisant leurs âmes mécaniques. La mécanique du ressac, elle, me ramène à la vie. Le soleil qui fait plus noire la mer, éblouit l’enfant terré dans son corps trop grand. Des bruits de pas n’y font rien, je suis l’excroissance de la roche, je suis la plume de poisson en suspension sous l'arche du monde. Comme les odeurs que je cherche à reconnaitre au cours du chemin, je traverse aussi des mots d’ailleurs poussés par les vents cardinaux. Ils me tendent le goût d’une source lointaine : des ongles ébréchés de noir tiennent un fil de fumée juste avant que s’embrase l’étoupe de paille et de crin.
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