Vint Novembre
Seule, pétrifiée, je voyais du ciel la noirceur J'assistais impuissante à la violence du vent Cet arsouille sans foi, semait la terreur On vit le pendard hurler sans ménagement Pénétrer espace, roches et nues, en fol tueur Pendant qu' il tirait l'eau du ciel rudement Cette fripouille se faisait malfaiteur Le malandrin frappait, cognait en hurlant Je vis les branches ployer de douleur Déshabillées nues soudain sans parement Elles sifflaient, geignaient et hurlait leur peur Elles refusaient d'être dénudées brutalement Je vis l'agression terrible du vil violeur Les secousses des longs doigts d'écorce tremblants Au sol brillaient sous la frondaison nue en pleur L'or de ses atours éparpillés par le brutal amant.
Alors dans le bruyant désordre où gueulait l'horreur On vit l'apaisement quand l'éther compatissant Vint vêtir de beauté les pauvres sommets avec pudeur Je vis une moire de coton s'enrouler de lumière d'argent Pour rhabiller les bois nus de volutes en nuées de douceur Et mettre au silence le ciel et ses chats huants terrifiants
Puis revint la paix quand le souffle tut enfin sa fureur Et fredonna un chantonnement chatoyant. Dans une sereine et brillante lueur.
Loriane Lydia Maleville
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