La buée
La buée sur mes lunettes Me dessine des cœurs imparfaits Emplis de désirs de lumière abstraite Saignants souvent du mal que ça fait D’aimer, sans retenue, passionnément, Mû par l’innocence des premiers instants. D’aimer à en perdre les mots D’un amour si fort qu’il nous rend beaux !
J’ai de la buée dans les yeux. Coulent les larmes d’une amitié perdue Confondant vrai Désir et délire ambitieux Substituant ainsi qualités et vertus. Dieu qu’il me faut T’aimer fort Pour ne point succomber aux tourments. La Voie est belle mais l’image de mort Rend les hommes fébriles, pressés, déments.
Cogne la buée dans ma tête Je ne sais pas ce que j’y cherche Mais ce que j’y trouve parfois, m’affecte. Faites que je sois Lion, trônant sous une roche Puisant en solitaire, la force d’aimer Jusqu’à mon bourreau, jadis ami. Que jaillisse enfin, Glorieux en clarté De Jérusalem et de Sion, l’Agnus Dei.
De Jérusalem et de Sion, le nouvel Agnus Dei.
IX 15
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