Premières impressions d’ Avalon
Vous allez, beaux souvenirs, A la rencontre des devins . Vos murmures se parfument Du vent qui délivre. Vos lumières étrillent les mirages , Ceux-là qui doublent d’épitaphes l’origine de nos regards.
Vous allez , savants souvenirs, En bordure de ces mondes soignés. L’écume de vos envols Tisse le plus curieux des paysages : Celui où naissent Les pages de ces bréviaires arrêtés. Telles des épaves de brume , Vous relancez vos réacteurs enfouis sous la mousse. Les commandes sont souples encore, Les écrans s’allument de mille décors, De mille désastres , De mille illusions Rassemblant en leur centre Les cendres , Les méandres de végétations luxuriantes, Habitat des oiseaux rebelles, Mots tendres que répètent A l’envie nos blessures primordiales .
Vous allez, étranges souvenirs, Votre dévotion à relire les textes du passé Est le pollen de ma tristesse Quand, le soir venu, Les ombres perdues S’échouent sur la berge, Bordant d’ étincelles mes rêves salés.
Vous allez, rapides souvenirs , Aux confins des émotions Recueillir la rosée des habitants D’un monde insulaire Qui, tapis derrière les hautes prêles , Songent aux envols futurs que leurs enfants agiles Prendront au large des terres scintillantes .
Vous allez, abruptes souvenirs, Au sommet des monts intérieurs Déposer , incognito, Des kerns délimitant la peur . Vos encolures discrètes , parfois, Se remarquent le soir, Quand les rubis éoliens de la solitude Se mettent à décoder le flux doré de nos élévations.
Vous allez, anodins souvenirs, Décorer les salons intimes des châteaux anciens Qui se délitent sous la plume d’architectes végétaux Rognant les angles des privilèges .
Vous allez, altiers souvenirs, Sur vos destriers lunaires Dérober le cristal des elfes Pour en faire un trophée sublime Que les compositeurs de demain Traduiront en précieux algorithmes. En combinaisons rayonnantes Ils déposeront sur ces plages Le nectar de notre espérance, légère comme un souffle d’aube au carillon de la naissance.
Vous allez, neigeux souvenirs, Semer vos fragrances frêles Sur le fond d’océans peu profonds Pour voir s’y épanouir Les premières tendances D’une intelligence autonome. Balbutiement d’un élan vaste, Elle saura conduire le levant A l’endroit précis de la sensibilité toute neuve De ce poisson de vermeil Qui t’incarnera avant d’être aigrette blanche Floconnant ses rimes Sur les marais où folâtre Le refrain du printemps : L’esquisse de nos âmes !
6 Octobre 2019
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