Nous n’existons pas vraiment Nos noms ne sont écrits nulle part Ce ne sont pas des noms à part Dans les livres d’histoire Nous ne pouvons les voir Ils existent sur les tombes seulement.
Ils existent sur les monuments aux morts. Et pourtant des routes nous avons construit Des maisons, des églises et des cathédrales aussi Des châteaux et des palais Pour les aristocrates se vantaient Nous avons érigé là encore.
Nous, les sans nom Nous avons construit des hôpitaux Des ponts des écoles et la liste continue Nous avons peiné l'échine fourbue Nous avons nourri une nation.
Nous avons cuisiné, cousu Repassé, nettoyé, Lavé, enseigné, soigné. Nous avons acheté. Nous avons vendu. Nous avons été de toutes les guerres Nous avons eu faim Nous avons vu la fin Nous avons souffert.
Nous avons traversé les continents Nos fils ont servi les royaumes et les républiques Et ils sont revenus au milieu du public À la demande du gouvernement.
De médaille nous n’en avons point Pas de fanfare rentrés au terroir Sans aucune gloire De remerciement encore bien moins.
Nous sommes des inconnus Sans histoire Et sans gloire Nous n’avons ni visage Ni image Nous sommes juste des refus.
Nos noms ont disparu D’autres ont fleuri D’autres se sont flétris Et ainsi il s’en fut.
Nous ne sommes que des gens ordinaires.
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