Codex
Derrière toi, Derrière la feuille, Un appel, Un monde vert qui se révèle.
Un monde d’eau , Veiné de mélancolie bruit Derrière ton nom .
Le vent aux senteurs lentes épelle Les générations Avant toi.
Des codes simplifiés, Aux accents de ressac, Se dissolvent dans tes mers intérieures.
Tu es là , A demi-recouvert Par l’eau des saisons immortelles.
Surpris de constater tes ailes, Tu vibres sur tes pieds moussus, Vieux, Profond de mille abysses, Discret, Sans chagrin.
Avant même d’être regards, Avant même d’être danses lentes , Les brumes en inventaire Relient les lacs , Et traduisent la musique des landes : Leurs pouvoirs t’impressionnent.
Roc lucide, Moiré de lumière froide, un livre de basalte te donne la clé.
Encore un effort Et les fougères s’écartent sur ton passage. Ta livrée est resplendissante, Regarde comme tu es belle, Regarde tes nervures !
Que faire d’une journée qui va durer si longtemps ? Ta respiration est une étincelle Rejoignant le silence des étoiles .
Ton empreinte se grave dans la glaise, Ton avenir est de devenir arc-en -ciel. Tu le sais maintenant, Les jours ne sont que des enveloppes de crépuscule.
Dans l’azur indécis Qui s’ouvre sur ton sillage , Ton habitacle est silice , Futur verre cristallisant dans les vagues . Allez, elle est ouverte la porte qui conduit au ambres du nord !
Ta présence glisse dans les frissons des lagunes. Un indice, Et tu deviens maillon d’une évolution menant aux rêves !
Le limon t’accueille dans sa mémoire, Tu y laisseras la marque discrète de l’horizon …
Régulièrement des oiseaux sombres viennent Se désaltérer ici, Malgré leur envergure d’un autre ciel Leurs migrations t’enchantent.
Tu t’accroches au rayon d’un matin ivoire, Te voilà si fluide Que nul partition de lune te figera Dans l’impasse d’un regret.
18 juillet 2019
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