Le soldat de plom ¤ Ma saine cheminée de l’immense univers Laissa tomber légère sa fine suie sur l’air Et le monde merveilleux, étrange monde S’endormit sous la lune dont lumière l’inonde • Eclats de lune qui traversent tous les pays Béni de son luisant, le fond des petits nids Pénètrent les beaux rideaux de soie à minuit Et se nichent dans la belle verdure d’un tapis • L’attendait là , le vieux soldat de plomb Depuis des ans et des ans il tourne en rond Il a perdu la main de l’enfant centurion Qui le menait à ces guerres de trublions • Debout las prés d’une colline de livres A prendre les leçons d’un enfant ivre Du bon savoir des formes à poursuivre Pour attaquer de nouveaux jours à vivre • Quand l’ordre impératif se livrait sur sa fesse Il entendait toujours du général une faiblesse Mon petit gars le courage est ton adresse Sur le front détruis- moi, ces viles paresses ¤ L’ennemi venait mettre en charpie son rogeron Belle munition aux quatre heures des leçons Et j’interpellais au loin, moi le soldat de plomb - Mon petit gars le courage est un vrai pardon • Quand la lune mis le premier pied sur le jour Le soldat de plomb gravit l’édredon balourd Qui se laissa encercler en un seul petit tour Puis attaqua le sursaut d’un rêve trop lourd • L’ennemi le jeta de son indolent corps diabolique Derrière les contreforts d’un grand lit aphasique Dévalant le pentu, entendit une voix emblématique - Le vrai courage mon gars n’est pas empirique • Alors le bon soldat de plomb se leva tel Artagan Soudain fut surpris par un brutal déferlement Il comprit que de lui le lancier, le pic était dément Une estocade avait-il porté à l’ennemi mécontent • L’ennemi réveillé interpella le lancier trop têtu -Encore toi, mais la guerre est fini je n’ai plus -L’Âge d’y jouer, je vais te jeter aux galères de la rue -Et tu ne seras plus dans ma verdure cette verrue • Ecoute mon ennemi, reste mon ami regarde ma guerre Ne la préfères- tu pas, à celle de ces adultes trop fiers Joue avec moi, tu ne connaîtras plus la misère de tes pères Car cet enfer vois-tu! Eux l’on expérimenté naguère. ©ƒC
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