Poème écrit par : Behzet Hassine .
Elle
Je t’adore mais parfois je t’abhorre.
Je t’estime , parfois je te déteste.
Je te chéris mais des fois , je t’exècre .
Ton nom est léger , bref , concis et preste
*** Mais ton parcours est lourd , long et pénible .
Parfois , tu apparais vraiment si vaste.
Mais des instants , on te trouve minable .
Tantôt, pauvre , tantôt, te plaît le faste .
*** Très rare , que tu es obéissante,
La plupart de temps , tu es indomptable.
Certains te trouvent facile , indulgente,
D’ autres pensent que tu es très méchante .
*** C’est vrai , tu as presque tous les défauts :
Tu mens, trahis , attaques , tues , gènes ;
Tu paniques , perturbes, sèmes les maux .
Tu dévies , zigzagues , échappes , traînes .
** * Beaucoup t’attendent mais tu les déçois .
Ils te donnent confiance mais tu les dupes.
Tes martyrs , essoufflés , démunis , las ,
Ne réussissent à cueillir ta tulipe .
*** Omniprésente pour faire souffrir
Les malades , les blessés qui endurent.
Les déçus d’amour , perdus à mourir ,
Les sans-sous qui n’ont rien à l’aventure .
*** Pourtant , parfois sans que tu nous le dise ,
Tu scintilles , rayonnante , de mille
étoiles, égayant la foule chanteuse ,
Annonçant la chance à tous ceux qui veulent .
*** Tu te transformes en un jubilé ,
En une fête , en une soirée ; on
T 'écris poème ou bien , on te fait
Pièce jouée dans les somptueux salons .(8)
*** Tu offres sourire , joie et détente,
Tu sors de ton habit obscur d’antan,
Lequel a accablé l’âme souffrante ,
Et tu mets celui immaculé , blanc .(9)
*** Tu as ce tempérament incertain ,
Mais personne ne te lâche , jamais.
Toujours avec toi , la main dans la main ,
Comme la mère, toujours tu nous plais .(10)
*** Oh vie ! tu passes follement vite .
Oh vie ! tu étourdies , tu es si vile .
Je parle de toi , la vie insolite .
Je parle de toi , la vie mobile .(11)
*** Des moments, tu es tout , on te respecte,
Des moments tu es futile , on t’insulte.
Toujours tu bats en ko , tu éjectes .
Personne ne peut braver tes durs cultes .(12)
*** Une existence, exquise mais avare ,
Exorbitante mais exténuante .
Tu es miel ou fiel , chacun ouvre sa jarre .
Sort , pour chacun , s’illumine d’une rente .(13)
*** Absurde itinéraire ; Providence
à la quelle tous sommes acculés ,
Allant dedans en toute révérence ,
Joie ou mal , obéissants à qui plaît .(14)
*** Vie , tu nous fais trembler , nous fais errer.
Nous restons comme la branche dans le vent .
Tout le monde , un jour, sera enterré,
Serons tous ramassés au firmament .(15)
*** On te dira adieu mais tu t’enfiches ,
Comme si rien ne s’est passé , pas logique .
Pas un être ne gardera fétiche .
La question est d’ordre métaphysique .(16)
*** Dans le malheur ou le bonheur , on vit .
Les uns , sans soucis , presque rien ne craignent,
Ils ont tout le confort , trop divertis .
D’autres sous le joug de servitude saignent .(17)
*** Tout ce qu’on dit de toi , bon ou mauvais
Tu lui es sourde ou indifférente .
Tu joues ton jeu , éternelle à jamais ,
Qui debout , qui assommés , qui serpentent .(18)
Behzet Hassine .
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