En m’abandonnant aux vers de mon cher frérot,
En vérité je vous le dis, il n’est pas sot.
Je me recommanderais bien à tous ses saints,
A leur nourriture, sans en être contraint.

De là à penser que Jésus est de Morteau,
Même en me frappant la tête avec un marteau,
Je crois bien qu’il vaut mieux le laisser à sa place,
Admirant cependant, avec humour, l’audace.

Je vois qu’ainsi il honore la Franche Comté
Patrie de grands fromages, de notre comté.
Et devant ses doutes culinaires aux abois,
Je lui crie fort : « Comtois, rends-toi, nenni ma foi » !

Que mon frérot ne me voit pas comme un boucher,
Voulant découper sa pensée, la retoucher !
Je vois qu’en ses vers, tous nos saints, il les honore.
Voudrait-il en lui, la sainteté, faire éclore ?

Ce n’est pas par les saints qu’il est recommandé,
C’est par la poésie qu’il est affriandé !
Chacun de ses poèmes est une belle fête.
De l’âme de ses mots, il pousse à la conquête.

En vérité, je vous le dis, après chacun de ses poèmes,
Je l’entraperçois comme un saint de la poésie en bohème.
A l’orée, il n’est « si petit saint qui ne veuille sa chandelle »
Qu’il faut saluer humblement comme s’il s’agissait d’une hirondelle !

Alleluia !

Jacques HOSOTTE