Perdu, je m’étais assoupi, sous un vieux chêne ou un érable, je ne sais plus. Perdu et las, je me suis endormi, ou peut être m’étais-je évanoui, Egaré quelque par, au fond de moi même, j’ai rêvé, peut être. Rêvé des hommes et de leur stupidité, ou était ce de leur intelligence, je ne sais plus. Perdu l’équilibre de mon équilibre, perdu les repères de mes pères, je ne sais plus non plus.
Endormis sous cette couronne, entre ciel et terre, communiant avec le peuple de l’herbe… J’ai rêvé, de choses que des elfes aux oreilles pointues m’avaient soufflées, ou peut être était ce le vent… Quel songe étrange, où l’homme et l’animal se mélangent en de précieux échanges… Endormis, j’ai sentis un souffle, une discrète présence.
Dans mon rêve, l’aigle voyait bien mieux et plus loin que moi. Le cheval, malgré ses craintes et ses angoisses, était bien plus libre que moi. Le chat, malgré ses absences et ses chasses, se souciait sincèrement de moi. Le renard, agile et malin, par prudence et raison s’était éloigné de moi. Les oiseaux, se sentaient de part ma seule présence, de vulnérables proies.
Dans ce rêve étrange, j’ai vue des vaches paisibles qui broutaient insouciantes, l’herbe d’un vaisseau qui faisait naufrage. J’ai vue les baleines et leurs yeux, pleurant des larmes sèches s’écoulant dans la mer, s’enfuyant dans la hâte. J’ai vue de drôles d’insectes, qui comme des mécaniques, rongeaient mon corps et ma tête, en me suggérant de mystérieux messages. J’ai vue des troupeaux entiers d’éléphants centenaires, capitulant devant tant de bêtise de carnages et de haine.
Endormis, j’ai sentis un souffle, une discrète présence Endormis, j’ai sentis une confiance, ce n’était pas le vent, C’était un vieil ami fidèle, qui un jour m’avait appris Que l’animal n’est pas de l’homme le minime sous-traitant Mais une grande école où les choses importantes se disent avec des silences.
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