Je me suis allé
Je me suis allé sur le grand chemin Au détour de la lumineuse vallée L’immense plaine sage s’étendait Sa tendre verdure amicale m’attendait Et mes yeux se surprirent de bon matin • Quand je fus médusé par la grande armée Gigantesque armée, alignée pour la paix Celle de mon esprit qui dévorait la beauté D’un flanc prêt dans ma pensée à se baigner Heureux, à la victoire de ma saine générosité • Ils étaient fiers ces soldats sur leurs tiges Solide et droite, casquées de leur houppe De cet or riche qui ardent vous chaloupe Dans les rêves du bonheur quand la déroute De vos bons sentiments perdus vous affligent • Sages elles se sont couchées dociles au vent A ces petits baisers soyeux qui vous caressent Les émotions surfines de votre aimable paresse De ne regarder qu’absent toute la nature en liesse Prête généreuse à vous faire don de son présent • Elle vous offre la vue d’un cadeau inestimable De sa beauté affriolante, de ce beau napperon Crocheté au joli point de tulipes serrées en rond Posées sur la table d’une plaine qui se fond Dans la fête mystique de votre pensée affable • A coté de ma pensée à table elles se sont mises Pour me conter les grands faits de leur charité Je te donne, m’ont t’elle dit : notre humble beauté Que ta passion du beau ne soit à jamais viciée Cueille l’image, dépose la sur ton cœur à ta guise • Une jeune tulipe blanche cachée dans la rosée Pleuraient doucement sur la terre trop gênée Je suis venu la consoler, la prenant assuré Au bout de mes doigts, sur sa pureté étonnée Sa peur, la cueillir pour la séparer des aînés • Elle me fit la conversation et ne voulut plus Que je la quitte pour me dire sa douce vie Du sang de mon père nourricier là je vis Celui qui sous mes pieds n’a pas survie A la mort d’une paix, l’idéal muré en reclus • Dis leurs, dis leurs toi le poète que la paix Est seul gage de bonheur dans la plaine Qu’ils nous laissent faner prés de la scène Où se joue la pièce du monde qui parsème Tous les silences de la pure paix retrouvée ©ƒC
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