Souvenirs de demain


Les jours s'écoulent dans l'océan de l'oubli.
Cependant,
Cette saison
reste en moi
Comme un astre rubis ,
Pointant ses rayons de sourire
Vers le coeur de la mélancolie,
Tu sais ,
Celle qui te donne des ailes de nuit,
Pour rejoindre ton pays de brume ,
Là où dorment tes vies à venir....

Un son, discret ,
Se fraye un chemin
Parmi les murmures ,
Ses ondulations arrivent en ondes polies
Aux oreilles des lutins
Qui habitent mon aube .

Son sourire
S'écoule le long des chants
De tes amis insectes
Espérant des ailes pour demain.

Ici ,
Mélodie racée,
Elle t'amène chez de fantasques antiquaires
Pour y deviner le rythme des larmes
Qui virent les guerres
Que fuyaient
Tes aïeux en errance.

Ici,
Des ors désuets
Te rappelle à la lumière.

Tes instincts en cape noire,
Te tirent par la manche.

La ville se décline en strophes tissés de regrets ,
Si étanches
Si étanches
Que les roseaux en font le siège ,
Depuis avant-hier
Temps de traque,
Tant de religions perdues;
Un temps si long,
Si rare
Que des oiseaux y implantent des lianes musicales
à l'assaut de tes illusions .

Ah!
Ils voulaient construire des cathédrales
Ornées de nénuphars ailés.
Ils voulaient geler la rotation des astres
Dans leurs rosaces de granit.

iIs voulaient se mesurer à l'azur
Et y écrire des stances âcres
Que des jets arrogants porteraient
Au firmament des rêves rogues .

Ils voulaient conquérir le soleil ,
Imiter les abeilles
En répandant leurs équations perchées
Sur le parchemin des rumeurs,
Tu sais ,
Celles qui viennent
Avant les bombes .

Tu déroulais tes pas
Sous le ciel artificiel
A la recherche d'un peu d'herbe.


Une note ,
Une seule mélodie ,
Que le vent
Aurait porté depuis les hauts fonds ,
T'invitent au premier geste,
Subversion de l'inertie
Qui court après la suite de l'histoire .

Les iles sont à ta table.
Les coraux sous le tapis,
Les guyanes sont au rendez-vous.

Une muse antarctique sous le bras,
Tu déboules .

Les furets nordiques
Dans tes chaussons font leurs nids,
Et le géographie de l'aurore,
Ton visage en bandoulière ,
Enfin te profile:
Le tracé est furtif
Le cri fragile...

Un émissaire se veut décisif ,
Et pourtant
Tout n'est que limon,
Et c'est encore une émotion
Trop en avance,
Qui lâche ses mythes
Au fil de ton premier souffle.



12 et 14 Février 2019