Là -bas dans le Finistère j'irai vous rejoindre! Fini de mordre la poussière sur les champs de bataille. Dans vos bras ma belle je veux me reposer afin que jaillissent une nouvelle ère, un nouvel âge. Ménestrels et matelots, toutes ces histoires qu'on nous a racontées ont eu trop d'amours déçues. Moi je veux des trompettes glorieuses et des contes d'amours merveilleuses. En connais-tu ma belle là -haut dans ton donjon, enfermée? Dans votre univers point de soldats, point d'archers mais roseraies et points de croix. Je passerai tous les ponts pour vous rejoindre ma mie et dans votre sommeil, j'irai cueillir une rose sur vos lèvres vermeilles. Je partirai au matin ma belle, ma princesse, sur les routes et les chemins j'ai envoyé un héraut vous annoncer ma venue. La clameur de ses échos vous surprendra-t-elle dans votre haut donjon où à moitié nue, vous recouvrirez votre douce pudeur dans votre toilette matinale? Par délicatesse je détourne mon regard de cette pensée. Autour de moi tout n'est que ruine et désolation. Le guerrier est fatigué, il aspire au repos auprès de vous dont la pensée n'est qu'amour et attente désespérée. Mais je reviendrai ma douce, ma folie, et dans vos bras la nuit, je me reposerai, apaisé. Vous lasserez-vous de m'attendre? J'aurais alors perdu la guerre qui me travaille à l'idée de vous perdre. Contes et ménestrels chanteraient alors un nouvel amour déçu. Or il n'y a point d'amour perdu, pour celui qui du haut de son cheval fouleraient d'autres contrées. Le voyage et l'espérance pourraient l'amener à une autre vie, une autre terre qui s'ouvrirait sur la mer comme le Finistère de son bel amour, amour qui pour l'instant l'attend nu sous sa chemise de soie.
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