Elles, Elles, mon pluriel Avancent, font la route plus belle. Amies, frangines, sistoeurs, les mains détachées, Libre nuée, déclinée en multiple, Rassemblement aujourd’hui mosaïque.
ELLES
Grandeurs abaissées, avilies, opprimées, Ont vécu liées, longtemps émiettées, Explosées, Dans la violence des silences, Devant les mots durs et courts, Encore souvent prostrées. Sous des pouvoirs sourds Les rêves dans le foulard emprisonnés, Linceul du souffle des pensées.
ELLES
Douce force irrésistible qui patiemment, Des cachots à user l’infâme dureté, Elles ont rappelé leurs âmes oubliées, Pour triompher de la noirceur de la glaciale nuitée. Sourdes aux prônes,
ELLES
Sans jamais tuer, sans détruire, sans violence, Sans se dénaturer d’elles, Assurées, en foule amie dans la lumière, elles avancent, Les pieds bandés ont pris aisance, Puissants et solides, ils portent le pas sans crainte, aujourd’hui, Des amantes, des épouses, des égéries.
ELLES
Compagnes de la vie, elles s’allient sans affliction, Leurs regards vers leurs compagnons, Elles donnent leurs sourires, Elles leur prennent la main. En paix travaille, jouis, Regarde, souris, aime encore, dors, Le sang n’est plus celui de la guerre, de la mort, Le sang que je porte est celui de la vie.
ELLES
Elles ont osé, mettre de la force dans leur tendresse, Alors, de la tendresse dans leur force, ils ont mis Unis devant l’immensité, la peur les fuit soudain Unis, tirent, tirent ensemble le chariot de la vie. Hier est mort, nous construisons demain.
Lydia Maleville
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