Mon cœur se serre quand je pense à ma mère, partie seule, le 18 septembre 2011. Je revois son visage apaisé loin des soucis du monde, la douceur de ses traits, La légère moiteur qui recouvrait son front, comme celui d'un enfant qui aurait fait un cauchemar Et qui a trouvé l'apaisement dans un sommeil profond.
Je revois son petit corps tendu de drap dans cette grande chambre impersonnelle et froide. Sa main douce qui ne posera plus sur moi une caresse, posée sur sa poitrine, Rejoignant l'autre comme une paire d'ailes.
Je ressens la douleur d'un morceau que l'on arrache de mes entrailles et l'atroce me broie! L'impensable néanmoins inéluctable qui m’abasourdit, Me plongeant dans le noir d'où Maman est sortie.
Au fond du gouffre où je m'enfonce au point de disparaitre, La panique me saisit, l'empreinte chaude de ce qui était il y a encore si peu de temps... Heures heureuses où la conscience apprécie la présence de ses êtres chers, Et bénit.
Ma douce Mère, alors que j'aurai dû être sur le quai pour te souhaiter un bon voyage, T'accompagner de toute la force de mon attachement... C'est encore toi, qui au paroxysme de ma douleur Viens souffler sur mon visage un petit air de bonheur, Avant de t'éloigner, dans l'incommensurable.
Tu as trouvé le moyen, comme je t'en avais arraché à l'inconnu la promesse, De me faire un signe! Et tu m'as inondé, l'espace d'une seconde volée à l'au-delà , De ton amour puissant, Calmant le temps d'un bruissement, le cataclysme qui s’abattait sur moi. Oh! Maman comme je t'aime! comme tu me manques déjà , encore,toujours...
Ta fille, par delà les espaces et le temps, à jamais.
Christine Gordolon
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