MOTUS ET BOUCHE COUSUE

A partir de deux vers d’une chanson de Charles Trenet :
- Quand j’étais p’tit je vous aimais sans rien vous dire.
- On s’est aimé à la folie quand j’étais p’tit
Juste un petit peu modifiés pour qu’ils dansent sur 12 pieds.

Quand j’étais tout petit, j’vous aimais sans rien dire.
J’étais pas un causant, maladie ordinaire
Qui d’vait avoir un nom dans les gros dictionnaires
Mais comme j’savais pas lire… et encore moins écrire…
C’est pas que j’manquais d’mots, j’en savais un bon tas
Des petits et des grands, pi des gros qu’on doit pas.
Bien trop ou pas assez, c’était pas mon problème
Pour un taiseux com’ moi c’était pareil au même.
T’étais muet aussi, tu ne jactouillais pas.
Même pas pour faire com’ moi pour dire pipi caca.
Motus et bouche cousue, toujours tu restais coi
Que ce soit en français aussi bien qu’en patois.
On s’est aimé d’folie quand j’étais tout petit.
C’était le temps béni qu’on avait tous les droits
Même celui, mazette, de faire pipi au lit
Bien entendu pas toi, je veux dire seulement moi.
Maintenant je suis grand et t’es resté petit
J’ai d’la barbe, de l’arthrose et un brin d’calvitie.
Mais toi t’es resté toi, à broyer du cafard
Toi mon Nounours en p’luche, dans un fond de placard.

Maintenant je suis grand
Et trouve les mots quand même
Pour me r’trouver enfant
Et te dire que je t’aime