Administrateur
Inscrit: 30/05/2013 12:47
Niveau : 34; EXP : 7 HP : 0 / 826 MP : 540 / 27970
|
Une petite nouvelle romancée ,mais dont le fond est, tiré d'une situation vécue et dont je ne suis pas trés fier!!!! la divulguer me servira d'exutoire !!!
C’est au mois de novembre, il faisait froid et humide, un vrai temps pour rester chez soi. Quelle idée d’avoir accepté cette invitation à 50 bornes de la maison, alors que nous aurions pu passer une soirée tranquille au coin de la cheminée en cette fin de semaine harassante, en regardant la télé ou à écouter de la musique.
Evidemment, comme d’habitude quand j’ai tort, je trouvais le moyen de reprocher à mon épouse, le fait de ne pas m’avoir empêché d’accepter cette invitation, alors que je ne lui en avais parlé qu’une fois donné mon accord à nos amis !! Il est vrai qu’en terme de mauvaise foi, je pourrais concourir pour le livre Guinness des records et même le plus roué des hommes politiques passeraient, à côté de moi, pour un enfant de chœur !!!!. Mais après tout, quand cette mauvaise foi est sincère, elle est pardonnable!!Et puis comme le disait le poète: ‘’la mauvaise foi est l’âme de la discussion’’ et quand les dictons vont dans mon sens, je les trouve encore plus judicieux !! Il est vrai que nous connaissions à peine nos hôtes, nous les avions rencontré lors d’une soirée de bienfaisance ou il est toujours utile de se faire voir, c’est bon pour les ambitions, et des amis communs nous avez mis en relation avec eux alors qu’il servaient derrière le bar, en nous persuadant que nous avions des gouts communs : le sport, la musique, la politique. Tu parles !!! En terme de sport il était dirigeant d’un club qui, nous ayant battu la saison précédente, nous avez privé de monter au niveau supérieur, pour ce qui était de la musique, jouant de la guitare dans un petit groupe de rock connu dans la région, il mettait sans le savoir en exergue, mon incapacité et ma rancœur à poser trois notes sur un instrument quelconque et il m’avait emmerdé toute la soirée à m’expliquer que le fait de jouer était un formidable moyen de décompresser. Quelle révélation!!!, c’est un manque dont je souffrais depuis ma plus tendre enfance!!! Quant à la politique, avec son gout exacerbé pour le social, la défense de la veuve et de l’orphelin, les acquis sociaux des ouvriers qu’il ne fallait pas remettre en cause, le statut des fonctionnaires qu’il trouvait être en danger, il m’avait couru sur le haricot toute la soirée, le gauchiste, musicien et sportif, une sorte de Ménanchon local des pauvres!!
Enfin, nous arrivions devant leur petite maisonnette et j’avais décidé de faire, comme on dit, contre fortune bon cœur, en tenter de passer une soirée acceptable avec ces gens de peu , même si la fade épouse de nos hôtes m’incitait à penser que les discussions de la soirée allaient se dérouler sans elle, tant elle semblait effacée et tellement insignifiante.
Avec mon poste de cadre supérieur dans une grande entreprise internationale, j’étais convaincu qu’il allait falloir me mettre au niveau de mes interlocuteurs, et que de fait, je n’allais pas enrichir ni mon niveau de connaissance, ni mon bagage intellectuel, forcement supérieur à cet employé SNCF et cette cantinière de l’école publique.
Toutefois l’apéro fut cordial, malgré des cacahuètes de chez Netto et un mousseux pétillant de provenance inconnue, chacun faisant part de son parcours professionnel respectif, étant évidemment le plus loquace sur le sujet, eu égard à ma situation somme toute un peu en décalage avec la leur !!! Puis, au fil de la soirée, à l’ instant où nos épouses ont évoqué nos enfants respectifs, j’ai perçu dans la voix de notre hôtesse, une tendresse retenue, comme une sorte d’amour dissimulé, dont je ne comprenais pas le sens, mais derrière laquelle je sentais une grande douleur.
Mon arrogance et ma prétention me paraissaient soudain indécentes, à l’instant où elle nous faisait part, les yeux embués, du parcours difficile de la jeunesse de son petit, comme elle continuait le nommait, malgré ses 23 ans affichés ce jour.
Nous nous étions aperçus, poursuivait-elle, dès ses 8, 10 ans qu’il n’était pas comme tous les petits garçons, préférant les poupées aux soldats de plomb et un gout vestimentaire plus proche de celui des petites filles que de ses compagnons de classe . Je ressentais au fil de ses confidences, une véritable souffrance vécue et une incompréhension du regard des autres, porté sur cette’’ différence’’, mais également une force incroyable alimentée par l’amour qu’elle portait à cet enfant, en total décalage avec l’image de la femme effacée que j’avais cru discerner -Souvent, disait-elle, mes amies s’inquiétaient pour moi avec cette question qui leur semblait essentielle: mais comment tu fais pour accepter cela ???
Mais cela quoi ??? répondait elle, tout va bien, c’est mon fils, c’est mon petit, le même que celui que j’ai porté, allaité, vu grandir, consolé quand il était malheureux, c’est mon petit Pierre et ce sera toujours mon petit Pierre, le fruit de ma chair, mon enfant chéri !!! Putain !!! quelle tendresse, quel amour et quelle belle leçon de vie, cette femme me fournissait là , à moi, pauvre c.. prétentieux, avec mes certitudes, mon pseudo confort et ma situation que je pensais enviable et enviée !!!
Je m’étais lourdement trompé sur ces désormais amis, que je vois depuis sous un autre jour, et dont je découvre au quotidien les différentes facettes cachées, que mon orgueil m'avait empêché de discerner, et pourtant tellement riches d’intérêt.
‘Le seul moyen pour se tromper c’est de se croire plus fin que les autres’’ disait le poète……...
Depuis, j’ai appris la guitare, j’ai changé de club, et j’en ai pris la présidence, il n’y a que sur le sujet Menanchon …………..????????
Posté le : 13/11/2016 10:52
|