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De Montpellier
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Le 7 juin 1848 à Paris naît Paul Gauguin
de son nom complet Eugène Henri Paul Gauguin, peintre français postimpressionniste. Son maître est Camille Pissaro. Chef de file de l'École de Pont-Aven et inspirateur des nabis, Il travaille à Paris années de 1870 à 1891, Pont-Aven de 1886 à 1891, Martinique en 1887, à Arles en 1888, à Tahiti de 1891 à 1901. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du XIXe siècle, mort, à 54 ans le 8 mai 1903, à Atuona, Hiva Oa aux marquises en Polynésie française. Ses Œuvres les plus réputées sont, Le Christ jaune, Manao Tupapau, Le café de nuit à Arles.
En bref
Peintre maudit et martyr, Gauguin fut consacré comme l'initiateur de la peinture moderne à l'exposition du centenaire à l'Orangerie en 1949. Une partie de l'œuvre, les sculptures et les céramiques, reste encore dans le cône d'ombre projeté par le rayonnement du peintre. La personnalité de Gauguin renforce le message de ses créations, car il fut l'un de ces artistes dont la biographie ne se confond pas, pour l'essentiel, avec la suite de ses œuvres. Sa vie, comme celle de Rimbaud, fut une aventure. Lié d'abord à l'impressionnisme, puis au mouvement symboliste, il devait dénoncer le premier au nom de ce que Kandinsky appellera le principe spirituel de l'art, et se prémunir contre les dangers de déviationnisme littéraire inhérents au second, au nom de la parfaite coïncidence du signifiant et du signifié dans l'œuvre plastique. L'exotisme de Gauguin exprime la quête douloureuse qu'il a poursuivie pour redécouvrir la valeur existentielle des symboles magiques et religieux, liens d'harmonie entre le temps pleinement vécu par l'homme et le mystère d'une destinée qui s'inscrit dans l'intemporel. Son œuvre ajoute à la documentation de l'anthropologue et de l'historien des religions comparées. Comme Tolstoï et Van Gogh, Gauguin a senti jusqu'à l'angoisse la faille qui sépare le christianisme de l'homme actuel et il a cherché, après Victor Hugo, une consolation sans dogme, un nouvel ordre où tout le mal cesserait de venir de la forme des dieux. Les fugues vers les sources : Paul Gauguin est reparti sans cesse au cours de son existence vers le paradis de la nature sauvage, où tout est innocence et liberté. Cette remontée vers ce qu'il possédait en amont, et que ses premiers souvenirs lui avaient fait entrevoir, c'est d'abord dans son sang même qu'il la réalise : au-delà de l'image de sa mère, morte en 1867, il rejoint l'atavisme de sa grand-mère, Flora Tristan, aventurière et bas-bleu socialiste, qui le reliait à un arrière-grand-oncle vice-roi du Pérou et aux conquistadores de l'Amérique du Sud, dont le peintre avait le type physique. Eugène Henri Paul Gauguin était né à Paris mais il quitta tout jeune la France. À Lima, il parla espagnol de deux à sept ans. Il revint en France comme on sort d'un rêve. À neuf ans, il quitte Orléans pour une première escapade dans la forêt de Bondy, pèlerin portant déjà bâton et paquet sur l'épaule. Après ses études et jusqu'en 1871, il passa plus de trois ans à bourlinguer dans la marine de l'État. Puis il connut dix années de bonheur stable, marié avec Mette Gad la Danoise et gagnant largement sa vie à la banque Bertin. En 1883, il casse le fil de sa chance, démissionne de la banque, provoquant ainsi le destin qui allait le séparer de sa femme, l'isoler de ses enfants et l'enfoncer, jusqu'à sa mort survenue dans les îles Marquises, dans les difficultés matérielles, la misère physique et la déréliction morale. Gauguin a commencé à dessiner en 1873, à peindre avant 1876, et, dès 1877, à sculpter, d'abord dans un matériau froid et classique, le marbre. Ses premiers tableaux sont d'un autodidacte formé au contact de la collection de son tuteur, Gustave Arosa, et du frère de celui-ci, Achille, riche en Delacroix, Courbet, Corot, Jongkind et Pissarro. Camille Pissarro allait devenir le maître de la première manière de Gauguin, qui se rattache à l'école des impressionnistes, avec lesquels il exposa de 1879 à 1885. Avant son premier séjour en Bretagne, 1886, la fuite avec son ami le peintre Charles Laval vers Panama, avril 1887 et le bref refuge à la Martinique, Gauguin sent s'éveiller en lui une vocation de céramiste, à la manière d'un Bernard Palissy décadent et barbare. Il produisit en quelques mois cinquante-cinq vases. Il y reprend des formes et des thèmes qu'il se souvenait avoir vus dans les vases péruviens de la culture Chimu chez sa mère et dans la poterie précolombienne d'Arosa – de la même manière que l'étrange Nature morte à la tête de cheval, peinte à Copenhague en 1885, recule « plus loin que les chevaux du Parthénon, jusqu'au cheval de mon enfance, le bon cheval de bois. Au cours du second séjour en Bretagne, 1888, les discussions et les expériences de Gauguin et d'Émile Bernard devaient aboutir au double acte de naissance du synthétisme et du cloisonnisme, il faut comparer la Vision après le sermon du premier et les Bretonnes dans la prairie du second. La plongée vers les arts primitifs, Le Christ jaune, Le Christ vert ou Calvaire breton n'eut lieu qu'avec le troisième voyage, 1889. Parmi les peintures de 1889 apparaissent l'idole, dans La Belle Angèle, le symbolisme religieux syncrétique, annonciateur de Ia orana, Maria, Je vous salue, Marie de 1891, et de La Cène de 1899, avec Nirvāna : Portrait de Meyer de Haan, et les archétypes sexuels et solaires : la Femme caraïbe, qui provient de l'auberge du Pouldu, s'inspire à la fois d'une danseuse du pavillon javanais de l'Exposition universelle de 1889 à Paris et des tournesols de Van Gogh.
Sa vie
Eugène Henri Paul Gauguin est né à Paris en 1848. Son père est Clovis Louis Pierre Guillaume Gauguin 1814-1851, un journaliste républicain au National1. Sa mère, Aline Chazal 1825-1867, était la fille de Flora Tristan et donc, selon certains auteurs, la petite-fille de Simón Bolívar et de Thérèse Laisnay. Elle descendait de propriétaires terriens espagnols d'Amérique du Sud et même, selon la légende, d'un vice-roi du Pérou. Le peintre a d'ailleurs passé les années de sa plus tendre enfance à Lima où son père, mort durant le voyage en 1851 au large de Punta Arenas et enterré à Puerto del Hambre, fuyait le régime politique de Napoléon III auteur du coup d'État lui confortant son pouvoir la même année. De retour en France à l'âge de 7 ans, il fait ses études, d'abord au Petit Séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin dirigé à cette époque par Mgr Félix Dupanloup puis à Orléans, notamment au lycée Pothier. Gauguin est embarqué sur le clipper Luzitano en qualité de novice/pilotin en décembre 1865, il est inscrit au Havre sous le matricule 790-3157. Il obtient le grade de lieutenant et embarque en 1866 sur le trois-mâts Chili, dont il est le second. Il effectue par la suite 1868 son service militaire dans la marine nationale, embarqué sur la corvette Jérôme-Napoléon. Il participe à la guerre de 1870 et prend part à la capture de six navires allemands. Après son retour à Toulon le 23 avril 1871, il quitte la marine. Il devient agent de change à la Bourse à Paris et connaît un certain succès dans ses affaires. Il partage alors une vie bourgeoise confortable avec son épouse danoise, Mette-Sophie Gad 1850-1920, et leurs cinq enfants : Émile, Aline, Clovis, Jean-René 1881-1961, sculpteur et Paul-Rollon. Il s'installe avec sa famille en 1877 dans le XVe arrondissement de Paris, d'abord rue des Fourneaux actuelle rue Falguière, puis rue Carcel. Son tuteur, Gustave Arosa, homme d'affaires et grand amateur d'art, introduit Gauguin auprès des impressionnistes. En 1874, il fait la connaissance du peintre Camille Pissarro et voit la première exposition du courant impressionniste. Comme son tuteur, il devient amateur d'art et s'essaye alors à la peinture. Il expose par conséquent avec les impressionnistes en 1876, 1880, 1881, 1882 et 1886.
Paul Gauguin et les impressionnistes
En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse, qui est dans une phase de mauvaise conjoncture pour se consacrer à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen, où Camille Pissarro, qui l'avait guidé dans son approche de l'Impressionnisme, vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours. Cela ne suffit pas pour vivre et il part vivre avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague. Le courant passe mal avec la belle-famille. Ses affaires ne vont pas bien. Il retourne à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il participe de 1879 à 1886 aux cinq dernières expositions du groupe des impressionnistes.
Le symbolisme et son voyage initiatique en Amérique
En 1886, Gauguin effectue son premier séjour à Pont-Aven en Bretagne, où il rencontre Émile Bernard, le tenant du cloisonnisme. De retour à Paris, il rencontre pour la première fois Vincent van Gogh en novembre de la même année. En avril 1887 il s'embarque avec le peintre Charles Laval pour le Panama où ils vont travailler au percement du canal. Ils y rencontrent des conditions de vie particulièrement difficiles et décident de partir dès qu'ils auront réuni suffisamment d'argent pour la Martinique, que Gauguin avait découverte alors qu'il était marin. Il restera à la Martinique dans des conditions précaires de juin à octobre 1887, à l'Anse Turin au Carbet à deux kilomètres de Saint-Pierre, où se trouve, toujours aujourd'hui, un musée6 qui lui est consacré. Enthousiasmé par la lumière et les paysages, il peindra douze toiles lors de son séjour. Il y aura une fille naturelle7. Malades de dysenterie et du paludisme, et sans ressources pour vivre, Gauguin et Laval rentrent en métropole en novembre 1887.
Le synthétisme à Pont-Aven
De retour en France, il se remet à Paris, avant de rejoindre, début 1888, la Bretagne, où il est le centre d'un groupe de peintres expérimentaux connus comme l'école de Pont-Aven. Dans une lettre de 1888 écrite à Émile Schuffenecker, Paul Gauguin lui exprime son credo qui sera l'âme des contestations artistiques à venir : Un conseil, ne copiez pas trop d'après nature, l'art est une abstraction, tirez là de la nature en rêvant devant, et pensez plus à la création qu'au résultat. C'est le seul moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer. Sous l'influence du peintre Émile Bernard, son style évolue, il devient plus naturel et plus synthétique. Il cherche son inspiration dans l'art indigène, dans les vitraux médiévaux et les estampes japonaises. Cette année-là il peint La vision après le sermon aussi appelée La Lutte de Jacob avec l'ange, qui influencera Pablo Picasso, Henri Matisse et Edvard Munch. Il découvre les estampes japonaises à travers Vincent van Gogh en 1888 alors qu'ils vivent ensemble deux mois, d'octobre à décembre à Arles, dans le sud de la France, passant leur temps à peindre. Ils travaillent ensemble et peignent alors la série sur les Alyscamps. Les deux amis sont très sensibles, connaissent des moments de dépression et Gauguin, comme Van Gogh, tentera de se suicider plus tard. Leur cohabitation tourne mal et se termine sur le fameux épisode de l'oreille coupée de Van Gogh.
Vie en Polynésie
En 1891, ruiné, il habite un temps à l'hôtel Delambre, au no 35 de la rue du même nom dans le 14e arrondissement, puis s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès est assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti, c'est là qu'il peindra le portrait de Suzanne Bambridge où il espère pouvoir fuir la civilisation occidentale et tout ce qui est artificiel et conventionnel. Il passera désormais toute sa vie dans ces régions tropicales, d'abord à Tahiti puis dans l'île de Hiva Oa dans l'archipel des Marquises. Il ne rentrera en métropole qu'une seule fois. Les caractéristiques essentielles de sa peinture, dont l'utilisation de grandes surfaces de couleurs vives ne connaissent pas beaucoup de changements. Il soigne particulièrement l'expressivité des couleurs, la recherche de la perspective et l'utilisation de formes pleines et volumineuses. Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au musée des beaux-arts de Boston : D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, qu'il considère lui-même comme son testament pictural. À Tahiti, il fait la connaissance de Téha'amana, appelée aussi Tehura, jeune fille native de Rarotonga dans les îles Cook, à l'ouest de la Polynésie française, Gauguin la croyait originaire des îles Tonga. Celle-ci, âgée de treize ans, devient son modèle et sa compagne10. Il est très inspiré et peint soixante-dix toiles en quelques mois. Mais après quelques années de bonheur, des soucis administratifs et plus personnels, mort de sa fille Aline en 1897, la préférée de ses cinq enfants le minent. Il a également des problèmes de santé : une blessure à la jambe qui ne guérit pas depuis 1894, une crise de syphilis, si bien qu'il déprime et tente de se suicider. Il décide alors de partir pour les Marquises afin de retrouver l'inspiration. En 1901, le voici donc à Atuona, sur l'île de Hiva Oa, dans les îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Malgré ce fait, il laisse sur place une amertume des habitants et reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme qui s'est servi des Polynésiens, surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt le 8 mai 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona. La tombe de Jacques Brel côtoie la sienne. Ses expérimentations sur la couleur et l'ensemble de son œuvre influencèrent l'évolution de la peinture, notamment le fauvisme du XXe siècle.
Influence de Gauguin
En marge des Impressionnistes, Gauguin fut sans doute, avec Paul Cézanne et Vincent van Gogh, le peintre de cette fin de XIXe siècle qui eut le plus d'influence sur les mouvements de peinture du XXe siècle. Cette influence réside probablement moins dans sa peinture que dans ses écrits, lesquels contiennent des formules qui, comme le dit Léon Gard, flattent ce penchant des hommes pour les recettes mirifiques, en même temps que leurs instincts de garnements déchaînés qui se saoulent d'indiscipline : « Comment voyez-vous cet arbre ? Écrivait Gauguin, Vert ? Mettez-donc le plus beau vert de votre palette ; et cette ombre ? Plutôt bleue ? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible, ou encore : Ne copiez pas trop d'après nature. L'art est une abstraction, ou encore : Vous connaissez depuis longtemps ce que j'ai voulu établir : le droit de tout oser. Gauguin anima les mouvements mystiques et symbolistes de Pont-Aven, puis des Nabis où ses théories sur le cloisonnisme et le synthétisme étaient appuyées par les peintres Émile Bernard, Paul Sérusier et Maurice Denis et par le critique symboliste Albert Aurier. À la mort de Gauguin, à l'occasion d'expositions lui rendant hommage, ses idées s'étendirent, non sans extrapolation souvent, au Picasso de la période bleue et rose, puis aux groupes des fauves, André Derain, Raoul Dufy, des cubistes, Roger de La Fresnaye, des expressionnistes allemands, Jawlensky, Otto Mueller, Ernst Ludwig Kirchner, Paula Modersohn-Becker… et le groupe Die Brücke. La première rétrospective eut lieu en Europe à Weimar organisée par le Comte Harry Kessler lequel était en relation avec Gustave Fayet, collectionneur qui lui prêta de nombreuses toiles. Gustave Fayet a sans doute été le collectionneur français détenant le plus grand nombre d'œuvres de Gauguin, 70 à son décès en 1925.
Gauguin en littérature
Paul Gauguin est le héros, avec Flora Tristan du roman du prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa. Dans ce roman qui retrace sa vie à Tahiti, il est appelé Koké le Maori en référence à son désir de devenir un véritable sauvage, de quitter la civilisation européenne qui l'aurait détruit. Y est décrite la conception du tableau que l'écrivain considère comme le chef-d’œuvre de Gauguin et qui s'intitule Manao Tupapau, Elle pense au revenant ou Le revenant pense à elle. Somerset Maugham s'est inspiré de la vie de Paul Gauguin pour son personnage Charles Strickland dans L’Envoûté, The Moon and Sixpence. La nouvelle Le Maître du jouir de Victor Segalen a pour protagoniste une version romancée de Gauguin. Victor Segalen est aussi l'auteur d'un article paru au Mercure de France en juin 1904 sous le titre "Gauguin dans son dernier décor". Il a écrit, en 1916, un "Hommage à Gauguin" pour servir de préface à l'édition des lettres de Gauguin à son ami Georges-Daniel de Monfreid.
La solitude et les dieux
Avec l'échec de la tentative de vie commune avec Van Gogh à Arles, 1888, le projet d'un atelier dans le Midi avait été abandonné. L'école de Pont-Aven, rassemblement de peintres en villégiature autour de Gauguin et Bernard, apportait une doctrine. Mais les conditions n'étaient pas réunies pour jeter les bases d'un grand atelier anti-académique et d'un credo symboliste qui aurait groupé les artistes dans une atmosphère de création communautaire. Gauguin caressait encore la chimère d'un atelier de rechange aux tropiques : en 1890-1891, il envisagea de fuir au Tonkin, à Madagascar ou à Tahiti, où il échapperait à l'étouffement d'une société dominée par l'argent. Son instinct choisit Tahiti. Après un séjour dans l'île de plus de deux ans, il retourne en France en 1894 pour y jouir d'une brève période de calme financier et moral. Mais deux ventes à Paris, dont le bilan fut négatif ou désastreux, Durand-Ruel et salle Drouot, lui signifièrent que sa nouvelle manière de peindre, la sauvage et l'incantatoire, aux titres encore plus incompréhensibles que barbares, rebutait davantage que le style encore impressionniste de la décennie précédente, et un dernier séjour en Bretagne lui fit sentir son dépaysement et son isolement total en Europe. Revenu à Tahiti, 1896-1901, la misère rendit insupportable la solitude. Il se prépara à sortir de la vie, peignit un testament monumental, la toile intitulée D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? à la fin de 1897, acheva en janvier 1898 le registre qui complète la deuxième version de Noa Noa, et partit pour mettre fin à ses jours dans la montagne. Un excès d'arsenic le rendit à la souffrance de vivre. Mais, en 1901, il était à nouveau à la limite de sa résistance. Le mirage d'une solitude plus complète dans une nature encore plus vierge, la foi dans une ultime renaissance de son imagination créatrice l'amenèrent à Hiva-Hoa dans les Marquises à la mi-septembre 1901. Dans cette île, Paul Gauguin, fidèle à la mémoire du libéralisme militant qui avait dressé son père Clovis contre Louis-Napoléon en 1849, attaqua l'administration coloniale et la toute-puissance de la mission catholique et apprit aux indigènes leur droit. La mort le sauva d'une défaite complète et vengeance ne fut tirée que de son œuvre. En 1888, Gauguin avait écrit à sa femme que des deux composantes de sa nature, la sensitive – une sensibilité accordée aux valeurs morales de la civilisation occidentale – et l'indienne, seule l'indienne restait vivace. Il rêva de greffer sur la racine sauvage une poétique nouvelle. Comme les navigateurs du XVIIIe siècle en quête d'un éden sexuel, comme les héros de J. Conrad et R. L. Stevenson, il fut hanté par la vision d'une île dans les mers du Sud, environnée de calme extatique, peuplée de créatures simples et mystérieuses, où les battements de son cœur ne feraient qu'un avec le silence des nuits et les souffles embaumés, où le divin renaîtrait dans des idoles incarnant la nature entière, régnant en notre âme primitive, consolation imaginaire de nos souffrances en ce qu'elles comportent de vague et d'incompris devant le mystère de notre origine et de notre avenir. À Tahiti, Gauguin éprouva le désappointement de ne pas trouver d'idoles. Il dut recréer une mythologie polynésienne par un processus qui aurait été une mystification s'il ne l'avait rendue inséparable de son univers artistique. Les dieux chassés par les Européens reprirent dans son œuvre une existence magique. Tahiti n'avait d'ailleurs jamais possédé de sculpture en pierre ou en bois comparable aux statues de l'île de Pâques dont Gauguin avait pu voir un spécimen à l'Exposition universelle de 1889, mais simplement des poteaux-blocs drapés d'étoffe, les aniconiques atouas, effigies des dieux du ciel érigées dans les enceintes sacrées, on en voit dans le tableau Parahi te Marae, Ici est le temple des sacrifices et les tiis, figures totémiques, gardiennes des temples à ciel ouvert. Gauguin agrandit à l'échelle monumentale que lui suggéraient des photographies des bas-reliefs du temple javanais de Baraboudour, des tikis, objets symboliques sexuels et amulettes de sorciers, ou toute autre sorte d'ustensiles décorés de figures, provenant des archipels de la Polynésie et vendus sur le marché du folklore à Papeete. Il les incorpora, d'une manière parfaitement vraisemblable au point de vue mythique, dans ses paysages, par exemple Hina Maruru, Merci à Hina, déesse de la Lune et des renaissances cycliques dans la nature et recouvrit ses toiles et ses bas-reliefs en bois des îles d'un alphabet décoratif sacré, emprunté aux tatouages et aux impressions faites avec des jus jaunes ou rouges d'essences végétales sur les tapas, textiles obtenus par le pilonnage de l'écorce intérieure des arbres. Dans un seul domaine les jardins des délices du Pacifique comblèrent l'espérance du peintre. Le nu, féminin ou masculin, avait jusque-là tenu peu de place dans son œuvre, Étude de nu ou Justine la couseuse, 1887 ; La Baignade, œuvre bretonne qui anticipe typologiquement Pape Moe, Eau mystérieuse, 1893. Ce thème devenu majeur dans l'œuvre de Gauguin devait être statistiquement diminué par l'autodafé de vingt Marquisiennes peintes nues, ordonné à Hiva-Hoa par l'évêque, après la mort de l'artiste. Gauguin a constamment soutenu que ses nus étaient chastes, parce que dessin et couleur les éloignaient de la réalité, leur conférant un style, c'est-à-dire les élevant à l'expression d'une forme universelle de l'être humain. Il faut ajouter que dans nombre de nus de Gauguin, Parau Api, Les Nouvelles du jour, Idole à la perle les caractères masculins ou féminins s'estompent, suggérant un aspect androgyne, qui est à la fois la marque de la créature primitive en deçà du péché originel et le symbole des deux principes complémentaires de la création et de la dualité de la vie et de la mort. Et l'or de leur corps traduit, par le rayonnement sans âge d'une argile tellurique vivante, un certain luxe barbare d'autrefois, qu'expriment aussi Poèmes barbares, Contes barbares. Dans l'un de ses Poèmes barbares, 1862, Leconte de Lisle avait mis en vers la cosmogonie de Taaroa – l'univers grand et sacré qui n'est que la coquille de Taaroa – que J. A. Moerenhout tenait d'un vieux prêtre, dernier témoin des cultes polynésiens détruits, et qu'il avait consignée dans Voyages aux îles du Grand Océan, 1837. Gauguin a puisé à la même source, mais il a prétendu dans Noa Noa l'avoir recueillie des lèvres de Tehura, sa vahiné de Tahiti. La genèse de la toile Manao Tupapau, Elle pense au revenant montre d'ailleurs comment une étude de nu océanien, semblable à la jeune fille nue couchée sur le ventre peinte par Boucher, intègre la mythologie, par l'introduction de l'effroi, figure du revenant, fleurs peintes avec des phosphorescences de feu-follet et la musique, par des tons violets, bleu sombre, jaune-orange et jaune verdâtre qui sonnent un glas lugubre et opulent. Pour Gauguin comme pour Mallarmé, tout peut devenir thème de poème, même une religion tarie, resucée par un voyant déraciné aux mamelles d'une humanité restée primitive.
Technique et esthétique
Dans les toiles de ses dix premières années, Gauguin brossait les tons peu distants les uns des autres, ce qui leur donnait un aspect floconneux, une harmonie sourde de couleur teigneuse, J. K. Huysmans. Il a acquis de Pissarro son habileté picturale, mais son maître secret resta Degas, dont il transposa deux danseuses sur un curieux coffre de bois sculpté, véritable coffre de matelot, 1884. De la Martinique au deuxième séjour en Bretagne, il évolua très rapidement de l'impressionnisme au synthétisme. Le synthétisme définit une forme non naturaliste, exprimant l'idée de l'œuvre d'art par un dessin concis et par la saturation subjective de la couleur. La couleur pure ! Il faut tout lui sacrifier. L'intensité de la couleur indiquera la nature de la couleur, Avant et Après. Gauguin avait le culte de Raphaël et d'Ingres, mais aussi celui de Delacroix ; il posera l'équation, la ligne, c'est la couleur, parce que la valeur spirituelle de l'une renforce celle de l'autre. L'acte de créer réside dans l'alliance de la forme et de la couleur, en éloignant de la réalité. La ligne exprime la potentialité vitale de l'œuvre d'art. Les lignes droites, ces arbres minces et syncopés qui rythment les paysages de Gauguin, tendent vers l'infini, et c'est pourquoi, malgré leur apparence classique, ses tableaux ne sont pas des classiques ; Maurice Denis a eu tort d'appeler Gauguin, un Poussin sans nature classique. Au contraire, les lignes courbes limitent et, se reployant, traduisent l'impuissance à atteindre l'absolu. La couleur apporte en vagues d'ondes sensorielles ce qu'il y a à la fois de plus universel et de plus secret dans la nature. Vibration musicale, elle est, comme la musique dans l'esthétique de Schopenhauer, l'objectivation de la volonté derrière le monde des apparences. Quand mes sabots retombent sur ce sol de granit de la Bretagne, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture. Gauguin finira par dénoncer l'impressionnisme qu'il identifiera à un système de vibrations seulement optiques, art purement superficiel, tout matériel. Son incursion dans le pointillisme sera de simple curiosité, Nature morte ripipoint, 1889. Il regardera de haut les adeptes du divisionnisme, petits jeunes gens chimistes qui accumulent des petits points. Dès 1885, Gauguin avait retrouvé les accents de Baudelaire pour affirmer, pour chanter qu'il y a des tons nobles, d'autres communs, des harmonies tranquilles, consolantes, d'autres qui vous excitent par leur hardiesse. C'est l'interdépendance des techniques et non le courant symboliste en littérature qui mit Gauguin sur la voie des correspondances et de son propre style pictural. L'énigmatique buisson de feu au pied de l'arbre bleu outremer des Alyscamps, 1888 éclate déjà au milieu de motifs péruviens et de chauves-souris chinoises sur les panneaux d'une bibliothèque sculptée et polychromée en 1881. Les couleurs, de plus en plus « loin de la nature, dans les tableaux peints après l'étape martiniquaise et la fabrication des cinquante-cinq vases, sont un vague souvenir de la poterie tordue par le grand feu. Tous les rouges, les violets rayés par les éclats de feu.Gauguin avait remarqué que les émaux nappant un grès après passage au four sont en harmonie impeccable parce qu'ils ont été fixés, sans creux ni recouvrement, d'un seul coup, dans une gamme qui se passe de complémentaires. Il recréa cet effet en peinture grâce au cloisonnisme de couleurs qui ne se mélangent pas mais s'enchevêtrent les unes dans les autres. Le cloisonnisme de la touche chez Gauguin va de pair avec le côté ornemental et donc abstrait de son dessin. Il a qualifié lui-même de tout à fait spécial, abstraction complète le dessin de l'autoportrait dit Les Misérables qu'il exécuta pour Van Gogh. Les yeux, la bouche, le nez sont comme des fleurs de tapis persan. Cette observation surprenante s'éclaire par celle qu'il fit dans les salles du Proche-Orient au Louvre sur les frises émaillées des palais achéménides, dont les monstres ont des muscles à contour de fleurs et dont les rosaces décoratives ressemblent à des musculatures, Le Moderniste, 4 juin 1889. Après 1895, Gauguin ne fit plus de céramiques mais seulement des sculptures en bois, qui, comme ses vases, doivent leur style à la mise en relief, grâce au décor, du matériau même. Il fit aussi quelques idoles, des masques portraits. Dans une lettre à G. D. de Monfreid, il reconnut son échec d'artiste-décorateur : Dire que j'étais né pour faire une industrie d'art et que je ne puis aboutir, soit le vitrail, l'ameublement, la faïence... Voilà au fond mes aptitudes, beaucoup plus que la peinture proprement dite. Il se faisait illusion, sauf en ceci que son attirance pour les arts décoratifs, qui sont dans leur essence moins représentatifs que la peinture, le conduisit à inventer une peinture où la ligne et la couleur ornementales sont les chiffres du symbole. S'il avait eu le champ entièrement libre, il serait peut-être devenu l'équivalent d'un William Morris français. Mais Gauguin vaincu, Gauguin crucifié, Autoportrait, Près du Golgotha et Le Christ au jardin des oliviers, qui est aussi un autoportrait, a été beaucoup plus que l'un des annonciateurs de l'Art nouveau, il fut le libérateur de l'art moderne.Philippe Verdier
Les oeuvres
Voyageur dans l'âme, Paul Gauguin suit une trajectoire artistique qui fait la transition entre l'impressionnisme et le symbolisme. Par ses formes et ses couleurs, il exerce une influence décisive sur les peintres fauves et expressionnistes.
La vocation forcée
De sa prime enfance passée au Pérou, Paul Gauguin gardera le goût de l'inconnu. Il s'engage dans la marine en 1865, mais, suivant les conseils de son tuteur Gustave Arosa, qui est un collectionneur de peintures, il la quitte en 1871 pour entrer chez un agent de change parisien. Marié en 1873 avec une Danoise, Mette-Sophie Gad, dont il aura cinq enfants, il peint le dimanche et fréquente l'académie fondée par l'Italien Filippo Colarossi. Camille Pissarro, ami des Arosa, le conseille et l'incite à participer, à partir de 1879, aux expositions impressionnistes ; il l'invite ensuite à travailler à Pontoise avec Jean-Baptiste Armand Guillaumin et Paul Cézanne, dont l'exemple pousse Gauguin à se détacher de l'impressionnisme. À la fin de 1883, chassé de la Bourse par la crise économique, Gauguin tente d'abord de vivre de sa peinture à Rouen, où Pissarro et Claude Monet sont en relation avec de riches amateurs, puis il décide de faire du commerce au Danemark. Il échoue et regagne Paris en 1885, sans femme ni enfants. Son destin est scellé : pendant des années, il continue à rêver d'affaires, mais la peinture est devenue sa vie.
L'imprégnation bretonne
Paul Gauguin, Lutte de Jacob avec l'ange Au retour d'un premier voyage à Pont-Aven, Gauguin expose en 1886 les toiles qu'il en rapporte avec celles de la période de Rouen et du Danemark, aux tonalités denses et sourdes. L'année suivante, faisant un séjour en Martinique où il s'essaye au métier de planteur, il y exécute des tableaux discrètement pointillistes où apparaissent l'exotisme et la couleur dont ses souvenirs du Pérou et ses voyages en mer ont inscrit les émerveillements dans sa mémoire, Bord de mer. Le second séjour de Gauguin à Pont-Aven se situe en 1888. Des longues discussions avec le jeune Émile Bernard naît alors une esthétique nouvelle opposant au néo-impressionnisme le synthétisme, couleurs pures posées à plat, cernes sombres, dont la Vision après le sermon 1888 – ou la Lutte de Jacob avec l'Ange – est l'œuvre manifeste.
En Arles avec Van Gogh Paul Gauguin, Vieilles Femmes à Arles
Gauguin apparaît comme le chef de l'école symboliste au cours de cette période, où s'intercalent, de novembre à décembre 1888, le séjour en Arles chez Vincent Van Gogh et les toiles éclatantes, les Alyscamps. Gauguin quitte Van Gogh après une violente crise de folie de ce dernier. La Belle Angèle 1889, le Christ vert 1889 reflètent les préoccupations plastiques et morales de cette période, que va suivre le premier voyage à Tahiti 1891-1893.
L'appel de l'exotisme
Paul Gauguin, Quoi ? Tu es jalouse ? La vie de Paul Gauguin s'est partagée entre l'Europe et les Tropiques. C'est la Polynésie qui lui insuffle une force créatrice nouvelle en faisant de lui le premier grand peintre à apprécier et à étudier les arts que l'on dit aujourd'hui premiers, puis à en livrer les clés à l'Occident. Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l'influence de la civilisation, déclare Gauguin avant de s'embarquer pour Tahiti, au printemps 1891. Je ne veux faire que de l'art simple ; pour cela, j'ai besoin de me retremper dans la nature vierge ... sans autre préoccupation que de rendre, comme le ferait un enfant, les conceptions de mon cerveau avec l'aide seulement des moyens d'art primitifs, les seuls bons, les seuls vrais.
Reconnaissances d'artistes Paul Gauguin, Arearea : Joyeusetés
Gauguin trouve à Tahiti l'univers relativement préservé dont il rêvait, Femmes de Tahiti, 1891. Mais, craignant à la fois les intrigues et l'oubli, il revient à Paris dès qu'il a suffisamment de tableaux nouveaux pour exposer chez Durand-Ruel, Arearea ou Joyeusetés, 1892 ; la Lune et la Terre, 1893. Voyant ses œuvres, Stéphane Mallarmé s'émerveille d'y trouver tant de mystère dans tant d'éclat. Non seulement les écrivains – dont August Strindberg et Charles Morice, avec lequel il compose son autobiographie, Noa-Noa, 1897 – mais aussi les musiciens fréquentent son atelier. Pourtant, le succès financier se fait attendre. Un procès perdu, une échauffourée à Concarneau, où des marins se moquent de sa compagne Annah la Javanaise, et Gauguin, écœuré par l'Europe, repart en 1895 pour Tahiti.
Enfer et paradis
À la religiosité confuse des œuvres bretonnes succèdent en Polynésie les grands mythes plaisir, peur, mort, les formes massives aux couleurs saturées. La joie d'un retour aux sources baigne les tableaux de 1896, Jours délicieux, puis l'angoisse s'infiltre (Nevermore, 1897. Souffrant et déprimé par l'annonce de la mort de sa fille Aline, Gauguin pense au suicide. D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? 1897 a dès lors valeur de testament. Le regain d'enthousiasme qui suit son installation au village d'Atuona, dans l'île d'Hiva-Oa, aux Marquises 1901, est générateur de chefs-d'œuvre où passe son sentiment d'un univers édénique, Contes barbares, 1902 ; Cavaliers au bord de la mer, ibid.. Gauguin exécute également des sculptures. Mais, épuisé par la maladie, par l'alcool et par de lancinants démêlés avec les autorités locales, il trouve la mort peu avant d'atteindre l'âge de 55 ans.
Principales œuvres
Le Lac dans la plaine 1873, Fitzwilliam Museum, Cambridge La Seine au pont d'Iéna 1875, musée d'Orsay, Paris Paysage d'automne 1877, Collection particulière. Mette Gauguin cousant v. 1878, Fondation et Collection Emil G. Bührle, Zurich Jardin sous la neige 1879, Szépmûvészeti Múzeum, Budapest Les Maraîchers de Vaugirard 1879, Smith College Museum of Art, Northampton, Massachusetts Étude de nu ou Suzanne cousant 1880, Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague Intérieur du peintre à Paris, rue Carcel 1881, Nasjonalgalleriet, Oslo Manao Tupapau, L'esprit des morts veille, 1892 Nave Nave Mahana, Jour délicieux, 1896 Jardin à Vaugirard 1881, Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague Rouen, Les Toits bleus 1884, Collection particulière, Winterthour, Suisse Mette Gauguin en robe du soir 1884, Ny Carlsberg Glyptotek villa Julia. Pont-Aven 1887/1888, Conversation dans les prés. Pont-Aven 1888, musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles Ferme à Arles 1888, Indianapolis Museum of Art, Indianapolis Au café à Arles 1888, musée Pouchkine de Moscou, Vision du Sermon - Combat de Jacob avec l'ange, 1889, National Gallery of Scotland, Édimbourg Le Calvaire breton 1889, musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles Le Christ jaune 1889, Galerie d'art Albright-Knox, Buffalo Nature morte à la Statuette maorie, vers 1890, musée des beaux-arts, Reims La Mère de l'artiste entre 1890 et 1893, Alte Staatsgalerie, Stuttgart Ia Orana Maria 1891, au Metropolitan Museum of Art, New York Manao Tupapau 1892, Galerie d'art Albright-Knox, Buffalo Nafea faa ipoipo 1892, Fondation Beyeler, Bâle D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? 1897-1898 Mahana maa I 1892 Piti Teina 1892, Musée de l'Ermitage - Saint-Pétersbourg Arearea 1892, musée d'Orsay, Paris Autoportrait au chapeau 1893, Musée d'Orsay, Paris Eiaha Ohipa 1896 Te Tamari no atua 1896, Neue Pinakothek, Munich Nave Nave Mahana 1896, Musée des beaux-arts, Lyon D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? 1897-1898, musée des beaux-arts de Boston Deux femmes ou La Chevelure fleurie, prix : vendu 17,9 millions d'euros en février 2006 Arearea Joyeusetés 1892 Arbres bleus 1888, Ordrupgaard museum de Copenhague, Danemark Les seins aux fleurs rouges 1899 Le Sorcier d'Hiva Oa ou Le Marquisien à la cape rouge, 1902, musée des beaux-arts de Liège Bonjour Monsieur Gauguin, Galerie nationale de Prague De nombreuses toiles de Paul Gauguin sont peintes sur les deux faces, des deux côtés. À l'instar de nombreux peintres du xixe siècle, en particulier pour des raisons pécuniaires ou de disponibilité de toiles neuves, Paul Gauguin retournait certaines toiles qu'il possédait de peintres de son époque pour y composer ses propres œuvres. C'est le cas, par exemple, du nu de la collection Slomovic comportant au verso la vue d'une chambre. Un autre cas est la nature morte Villa Julia de l'ancienne collection Lefort des Ylouses montrant un nu, inachevé et non identifié de l'autre côté.
Cote de ses œuvres
Nafea faa ipoipo a été achetée le 7 février 2015 pour un montant de 300 millions de dollars, 265 millions d'euros. Cela en ferait, à la date de la vente, l'un des records de prix pour un toile. L'acquéreur a gardé l'anonymat - mais serait, semble-t-il, quatari. La Fin royale a été achetée par le Getty Museum de Los Angeles en mars 2008 pour un montant qui pourrait approcher les trente millions de dollars. L'Art Institute de Chicago a acheté vers 2001, une statue de Gauguin, Un faune, qui s'est révélée être un faux moderne réalisé par une famille anglaise, les Greenhalgh
Musées
À Clohars-Carnoët, la Maison-Musée du Pouldu : reconstitution de l'auberge du XIXe siècle, où se sont retrouvés les peintres de l'École de Pont-Aven : Paul Gauguin, Paul Sérusier, Charles Filiger et Meijer de Haan Meyer de Haan. Musée Paul Gauguin, à proximité de l'Anse Turin et Anse Latouche, au Carbet, en Martinique.
Correspondance
Lettres à sa femme et à ses amis, éd. par Maurice Malingue, Paris, 2003 première éd. 1946. Correspondance de Paul Gauguin : documents témoignages. 1, éd. par Victor Merlhès, Paris, 1984; suivi de compléments en 1989 et 1995. Fonds Gauguin conservé à la Bibliothèque centrale des musées nationaux, sur le site de l'Inha.
Carnets
Le Carnet de Paul Gauguin fac-simile des carnets de 1888-1891, éd. par René Huyghe, Paris 1952. Paul Gauguin. Carnet de croquis = A sketchbook fac-simile des carnets de 1884-1889, éd. par Raymond Cogniat et John Rewald, New York, 1962.
Catalogues raisonnés
Marcel Guerin, L’Œuvre gravé de Gauguin, Paris, 1927 ; reprint, San Francisco, 1980. Christopher Gray, Sculpture and ceramics of Paul Gauguin, Baltimore, 1963 ; nouv. éd. New York, 1980. Georges Wildenstein avec Raymond Cogniat, Gauguin. 1, Catalogue, Paris, 1964. Merete Bodelsen, Gauguin’s ceramics : a study in the development of his art, Londres, 1964. Gabriele Mandel Sugana, Tout l’œuvre peint de Gauguin, Paris, 1987 première éd. 1972 Richard S. Field, Paul Gauguin : monotypes, Philadelphie, 1973. Elizabeth Mongan, Eberhard W. Kornfeld, Harold Joachim, Paul Gauguin. Catalogue raisonné of his prints, Bern, 1988 (ISBN 3-85773-019-6). Jean-Pierre Zingg avec Marie-José Pellé, Les éventails de Paul Gauguin, Papeete, 1996 repr. 2001 Daniel Wildenstein avec Sylvie Crussard et Martine Heudron, Gauguin : premier itinéraire d'un sauvage. Catalogue de l'œuvre peint, 1873-1888, Milan, Paris, 2001
Sur Gauguin
Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous, vol. 5, éditions Gründ, 8 février 1999, 13440 p., p. 908-913 Françoise Cachin, Gauguin, Paris, Flammarion, 2003, 311 p. Jean-Luc Coatalem, Je suis dans les mers du sud; Sur le traces de Paul Gauguin, Paris, Grasset, 2001 Bengt et Marie-Thérèse Danielsson, Gauguin à Tahiti et aux îles Marquises, Papeete, 1975 trad. d'après Gauguins söderhavsar, Stockholm, 1964 nouv. édition, Paris, 1989 Denise Delouche, Gauguin : entre Japon et Bretagne , ArMen, éditions Fitamant, no 191, novembre-décembre 2012, Charles Gorham trad. F. M. Watkins, Et l'or de leurs corps : le roman de Gauguin, Paris, René Julliard, 30 mai 1956, 375 Christian Jamet, Gauguin à Orléans, Joué-lès-Tours, Éditions La Simarre, 2013, 99 p. Alain Georges Leduc, Résolument moderne, Gauguin céramiste Georges Daniel de Montfreid, Sur Paul Gauguin inclut des bois dessinés et gravés d'après Paul Gauguin par Daniel de Monfreid, La Rochelle, 2003 : Contient les lettres de G. D. de Monfreid à Paul Gauguin, décembre 1897-août 1903. Henri Perruchot, La vie de Gauguin, Hachette, 1961. Jean-François Staszak, Géographies de Gauguin, Paris, Bréal, 2003 Antoine Terrasse, L'Aventure de Pont-Aven et Gauguin, avec Mary Anne A. Stevens et André Cariou. Skira, 2001.
Citations
Paul Gauguin Le laid peut être beau, le joli, jamais. Paul Gauguin Les impressionnistes cherchent autour de l'œil et non au centre mystérieux de la pensée. Paul Gauguin, cité par André Breton, le Surréalisme et la peinture.
Bibliographie De Gauguin
Ancien culte maori 1892 ; éd. fac-simile par René Huyghe en 1951, repr. 2001 Cahier pour Aline 1892 ; éd. fac-simile 1989 en ligne ; éd. typographiée, Éditions du Sonneur, 2009 Noa Noa 1893-1894, première éd. 1901 par Charles Morice 1 2; éd définitive 1924 ; éd. de 1988 par Pierre Petit ; éd. de 1998 par Jérôme Vrain ; éd. fac-simile du ms. de 1893 et des ill. du ms. de 1895 de 2001 par Gilles Artur, Jean-Pierre Fourcade et Jean-Pierre Zing. Racontars de rapin 1902 ; fac-simile, 1994 ; nouv. éd., 2003 Avant et après 1903 ; éd. 2003 Oviri, Écrits d’un sauvage textes choisis 1892-1903, éd. 1974 par Daniel Guérin Racontars de rapin; éditions Marguerite Waknine 2013.
Posté le : 05/06/2015 22:25
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