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Eliphas Lévi (A-L Constant)
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Le 31 mai 1875 meurt à Paris Éliphas Lévi

né Alphonse-Louis Constant le 8 février 1810 à Paris, ecclésiastique français et grande figure de l'occultisme. Il a organisé la forme moderne de l'occultisme. le fait que Lévi ait pratiquement commencé sa carrière de magiste lors de sa rencontre avec Bulwer-Lytton, auteur de romans fantastiques, et qu'il ait été contemporain de la naissance du spiritisme et de la littérature fantastique au sens précis du terme explique en partie pourquoi, jusqu'à l'époque présente, l'ésotérisme comme pensée ait été supplanté par l'insolite, les histoires de fantômes et le goût de l'étrange.
L'œuvre de Lévi représente un vrai trésor d'images dans lequel les auteurs de la période symboliste, puis les surréalistes, ont puisé abondamment. Antoine Faivre

En bref

Fils d'un cordonnier parisien, Alphonse-Louis Constant entra au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, qu'il quitta en 1836 après avoir été ordonné diacre. Les idées utopistes et humanitaires du temps l'absorbent alors tout entier : il se lie d'amitié en 1838 avec la socialiste Flora Tristan ; collabore avec Alphonse Esquiros à une revue qui révèle au public ses dons de dessinateur. Songeant encore parfois à accéder à la prêtrise, il y renonce définitivement à la suite d'un séjour, en 1839-1840, à l'abbaye de Solesmes où il a lu les gnostiques et Mme Guyon. Surveillant au collège de Juilly, où ses supérieurs le maltraitent, il compose, au grand scandale du clergé et des bien-pensants, La Bible de la liberté 1841, qui lui vaut d'être condamné la même année comme révolutionnaire et disciple de Lamennais la prison dans laquelle il purge sa peine huit mois durant abrite aussi celui-ci ; il y lit Swedenborg. En 1843, il illustre des livres d'Alexandre Dumas et raconte, dans La Mère de Dieu, les misères de sa jeunesse. Mais c'est dans Le Livre des larmes 1845 qu'il développe pour la première fois des notions ésotérisantes. On le condamne encore à six mois de prison pour La Voix de la famine 1847, dont il ne fut pourtant pas le véritable auteur ; puis, la révolution de 1848 lui donnant plus de liberté, il commence à diriger une revue et un club.
En 1851, il collabore au Dictionnaire de littérature chrétienne de l'abbé Migne, et rencontre sans doute Hoëné Wronski, dont l'œuvre fait sur lui une impression durable et l'oriente vers le messianisme napoléonien et la pensée mathématique. Il prend alors le nom d'Eliphas Lévi, se rend à Londres en 1854, y rencontre sir E. Bulwer-Lytton, évoque avec lui des esprits, dont celui d'Apollonius de Tyane, qui leur serait apparu tangiblement. Revenu en France, il achève son ouvrage intitulé Dogme et rituel de haute-magie qui paraît de 1854 à 1856, sous la signature d'E. Lévi. Alors commence le succès, mais non la fortune. En 1859, l'Histoire de la magie le consacre en attirant à lui la plupart des ésotérisants français (notamment Henri Delaage, Paul Auguez, Jean-Marie Ragon, Desbarolles, Henri Favre, Pierre Christian, Fernand Rozier, qui sera le jalon historique entre E. Lévi et Papus). E. Lévi publie en 1861 La Clef des grands mystères ; il retourne à Londres passer quelques mois auprès de Bulwer-Lytton. La maçonnerie du Grand-Orient l'admet dans son sein, mais le zèle du mage, qui prétend dèjà tout savoir sur elle, ne dure guère. Sa correspondance de neuf années avec le baron italien Nicolas Joseph Spedalieri nous livre de précieuses indications sur son évolution. Il publie Fables et symboles (1862), ouvrage consacré au symbolisme de Pythagore, des Évangiles apocryphes et du Talmud, et La Science des esprits (1865), très critiquée à l'époque. Il travaille en même temps à un ouvrage superbe, mais d'une valeur historique contestable, Le Livre des splendeurs, qui traite surtout de la Kabbale du Zohar et qui ne paraîtra qu'après sa mort. Judith Gautier, fille de Théophile et épouse de Catulle-Mendès, se met à son école, tandis que son mari lui fait rencontrer Victor Hugo et le met peut-être en rapport avec Stanislas de Guaïta, qui plus tard lira les œuvres du « mage » et se fera le propagateur infatigable et autorisé de sa doctrine.
Par sa seule période révolutionnaire, Eliphas Lévi serait passé à la postérité, même si sa vie s'était arrêtée en 1848. Mais sa célébrité tient surtout à la seconde période de son existence, celle qui va de 1854 à 1875. Lévi a d'abord le mérite d'avoir rappelé, et pratiquement codifié pour quelque temps, la vision théosophique du monde, c'est-à-dire une métaphysique fondée sur la doctrine analogique des correspondances, au sens baudelairien 1857 et traditionnel du terme. Par ce retour à la théosophie de toujours, il a contribué à spiritualiser l'ésotérisme de son temps, à répandre une Weltanschauung pour laquelle matière et esprit ne sont qu'une seule réalité. Son œuvre apparaît à cet égard aussi comme étant une réaction contre le spiritisme montant : les anges, les esprits intermédiaires, les émanations divines importent plus à Lévi que les évocations des morts, pratique impliquant une opposition entre l'en-deçà et l'au-delà, c'est-à-dire une conception dualiste. On peut donc le regarder comme un des rares « philosophes de la nature » en France, en un temps où l'Allemagne en comptait beaucoup. Son amitié et sa collaboration avec Louis Lucas, qui était un compagnon de Wronski et tentait d'introduire en France le principe de polarité, apparaissent significatives à cet égard : Lévi désirait, lui aussi, réconcilier les sciences occultes et les sciences traditionnelles d'une manière non réductrice, mais synthétique, englobante et créatrice. Il y a chez lui une pensée dialectique très ferme qui n'est ni celle de Hegel, ni — malgré sa « philosophie de la nature » — celle des présocratiques ; il se montre, au contraire, expert en maïeutique et dans l'art de rapprocher les contraires. Son esprit est plus mathématique qu'on ne l'a cru, mais selon une logique « ouverte » qui n'est pas incompatible avec celle du symbole.
Pourtant Lévi n'échappe pas tout à fait à l'emprise du dualisme ambiant. Bien qu'il enseigne à ses disciples de se garder des voies opératives de la magie, il les suit lui-même car son tempérament, un peu comme celui de son contemporain Joseph Ennemoser en Allemagne, le porte plus vers l'expérimentation que vers l'approfondissement de l'herméneutique théosophique : chez lui, la cosmologie et ses applications dominent souvent au détriment de la cosmogonie et de l'eschatologie, encore que ce goût expérimental » soit peut-être une simple concession à l'esprit du temps ; Lévi fut bien moins empiriste, en effet, que la plupart de ses contemporains, magnétiseurs et autres. Il reproche à Louis-Claude de Saint-Martin d'avoir un peu trop de penchant « pour le mysticisme passif qui contemple le Verbe au lieu d'entrer dans la vie active du Verbe qui est la virilité de l'âme » ; mais cette opposition à la pensée saint-martinienne reste fluctuante. C'est lui qui a inventé le mot occultisme, terme qui désigne l'aspect pratique, non la pensée, de l'ésotérisme, ainsi référé aux preuves tangibles de l'au-delà, aux pouvoirs, aux manifestations visibles de l'invisible. A l'époque symboliste, Papus et Chamuel publièrent le monumental Grand Arcane de Lévi, qui, dans cet ouvrage, se révèle vraiment le père de l'occultisme moderne. Peut-être Papus a-t-il lui-même arrangé le texte dans ce sens, développant le côté empiriste en l'amplifiant, car il semble que Lévi n'ait jamais, de son vivant, traité des sciences occultes dans l'acception papusienne du terme.

Sa vie

Alphonse-Louis Constant naquit le 8 février 1810, au nº5 de la rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés (devenue depuis rue de l'Ancienne-Comédie) à Paris, de Jean Joseph Constant et Jeanne Agnès Beaucourt. Il fut baptisé en l'Église Saint-André-des-Arts. Son père était cordonnier. Grâce à l'abbé J.-B. Hubault Malmaison, qui avait organisé dans sa paroisse un collège dispensant gratuitement les bases de l'instruction aux enfants pauvres, il fit ses premières études, puis entra en 1825 au petit séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet, dirigé alors par l'abbé Frère-Colonna, qui l'orienta peut-être déjà vers l'étude de la magie. En 1830, ayant terminé sa rhétorique, il passa selon la règle au séminaire d'Issy pour finir ses deux années de philosophie. La mort de son père intervint cette même année. Après Issy, il aboutit au séminaire de Saint-Sulpice pour faire sa théologie. Il y fut ordonné sous-diacre et tonsuré. En 1835, alors qu'il avait la charge de l'un des catéchismes de jeunes filles de Saint-Sulpice, la jeune Adèle Allenbach lui fut confiée par sa mère, avec mission de « la protéger tout spécialement et de l'instruire à part, comme si elle était la fille d'un prince ».
Sa mère, fervente catholique et épouse d'un officier suisse, avait émigré en France en 1830 parce que la religion de sa fille lui semblait menacée, et toutes deux vivaient depuis dans un grand dénuement.
Le jeune abbé tomba peu à peu éperdument amoureux de sa protégée, en qui il crut voir la Sainte Vierge apparue sous une forme charnelle. Ordonné diacre le 19 décembre 1835, il quitta finalement le séminaire en juin 1836 avant de recevoir le sacrement de l'ordre ; mais entre-temps la jeune fille pour laquelle il s'était perdu l'avait délaissé.
Sa vieille mère infirme, qui avait mis toutes ses espérances en lui, fut très abattue par le départ de son fils du séminaire et se suicida quelques semaines plus tard en s'asphyxiant avec les émanations de son réchaud à charbon. A. Constant eut un instant l'idée d'entrer à la Trappe, mais ses amis l'en détournèrent. Il passa une année dans un pensionnat près de Paris, puis accompagna un ami comédien ambulant nommé Bailleul dans une tournée en province.
En 1838, il se lia d’amitié avec la socialiste Flora Tristan qui sera la grand-mère du peintre Paul Gauguin, et collabora avec Alphonse Esquiros, rencontré au petit séminaire, à une revue, Les Belles Femmes de Paris1, qui révéla au public ses dons de dessinateur. Alors qu'il parcourait les salons pour sa revue, il fit un jour la connaissance d'Honoré de Balzac, alors en pleine gloire, chez Mme de Girardin.
Songeant encore à accéder à la prêtrise, il partit pour l’abbaye de Solesmes, bien résolu à y passer le reste de ses jours. L'abbaye possédait une bibliothèque d'environ 20000 volumes, dans laquelle il puisa abondamment. Il étudia la doctrine des anciens gnostiques, celle des Pères de l'Église primitive, les livres de Cassien et d'autres ascètes, les pieux écrits des mystiques, et spécialement les livres de Mme Guyon. Durant son séjour, il fit paraître son premier ouvrage : le Rosier de Mai 1839. À cause d'une mésentente avec l'abbé de Solesmes, A. Constant quitta finalement l'abbaye au bout d'un an, sans le sou.
En intercédant auprès de l'archevêque de Paris, Mgr Affre, il finit par obtenir un poste de surveillant au collège de Juilly. Ses supérieurs le maltraitaient, et dans son écœurement il composa, au grand scandale du clergé et des bien-pensants, la Bible de la liberté (1841). L'ouvrage parut le 13 février et fut saisi à Versailles une heure après sa mise en vente. Un grand nombre d'exemplaires purent tout de même être sauvés, et l'abbé Constant fut arrêté dans les premiers jours du mois d'avril. Le procès eut lieu le 11 mai 1841, l'abbé fut condamné à 8 mois de prison et 300 francs d'amende. À la prison de Sainte-Pélagie, où il passa 11 mois, n'ayant vraisemblablement pas de quoi régler l'amende... il retrouva son ami Esquiros et l'abbé de Lamennais. Tous les moyens furent apparemment employés pour le faire mourir de chagrin et de misère. On intercepta ses lettres pour en dénaturer le sens, l'accusa d'être un vendu à la police, et il dut en outre subir l'animosité de certains autres détenus. Il chercha des consolations dans l'étude, lisant pour la première fois les écrits de Swedenborg. Mais ses amis du dehors ne l'oubliaient pas. Une certaine Mme Legrand, très riche amie de Flora Tristan, fit en sorte d'adoucir l'ordinaire du prisonnier en lui faisant porter une nourriture plus variée.
À sa sortie en avril 1842, il obtint une commande de peintures murales pour l'église de Choisy-le-Roi grâce à l'aumônier de Sainte-Pélagie. En 1843, habitant le presbytère de Choisy, il commença l'écriture de la Mère de Dieu. Sa conduite était si exemplaire, que Mgr Affre décida de le recommander à Mgr Olivier, évêque d'Evreux. L'évêque était prêt à accueillir l'abbé à condition qu'il change son nom pour celui de sa mère, afin d'éviter tout scandale en rapport avec l'affaire de la Bible de la liberté.
C'est donc l'abbé Beaucourt qui partit pour Évreux en février 1843. Ses prédications y rencontrèrent un grand succès et suscitèrent beaucoup de jalousies parmi les prêtres du diocèse. Au mois de juin le journal l'Univers annonça la mort de l'abbé Constant, information démentie ensuite par le Populaire, puis le 22 juillet 1843 parut dans l'Écho de la Normandie un article intitulé le Nouveau Lazare dans lequel était dévoilée toute l'histoire de l'abbé Beaucourt : son identité, son procès et sa condamnation. Obligé de sortir du séminaire, il ne fut pas oublié par l'évêque d'Évreux qui pourvut à sa subsistance et chercha encore à l'aider par la commande d'une peinture murale pour un couvent. C'est dans la même année 1843, qu'il fut parrainé par des connaissances de son père pour intégrer une société secrète à Lausanne, montée en 1677 par Louis Quinault : l'Ordre Hermétique de la Rose-Croix Universelle, d'où il obtiendra le grade de Grand-Maître. Malheureusement, Mgr Olivier fut très affligé par la sortie de la Mère de Dieu (1844), et fin février 1844, l'abbé retourna à Paris en laissant sa peinture inachevée.
Il revit son amie Flora Tristan, qui mourut peu de temps après à Bordeaux. Il hésita longtemps avant de publier le manuscrit intégral de Flora Tristan, pensant qu'on l'en rendrait responsable, abandonna finalement le projet et édita le premier manuscrit sous le titre : l'Émancipation de la femme ou le Testament de la paria. À l'automne 1844, Mme Legrand lui demanda de venir à Guitrancourt afin d'achever l'éducation de ses enfants. Il y demeura un an puis retourna à Paris et fit paraître son manifeste pacifique, inspiré par Silvio Pellico : la Fête-Dieu ou le Triomphe de la paix religieuse 1845.
Les idées utopistes et humanitaires du temps l’absorbèrent alors tout entier. Deux mouvements surtout suscitèrent de sa part de profondes et longues méditations : le Saint-Simonisme et le Fouriérisme.
« L'école Saint-Simonienne, malgré ses qualités estimables, m'a toujours inspiré une vive répulsion. Ils ont de la vraie religion tout excepté l'esprit de piété; leur femme libre me fait horreur et ils ne peuvent comprendre la charité puisqu'ils méconnaissent l'amour. Ils sont froids comme l'industrialisme, tranchants, despotes et calculateurs. Je me fâche quand je les vois toucher si près à nos grandes vérités que leur sécheresse de cœur compromet et profane. Enfantin a certainement des aperçus remarquables mais il est plein d'égoïsme et de fatuité. »
— Correspondance avec le baron Spedalieri
« Fourier retourna le système de Swedenborg, pour créer sur la terre le paradis des attractions proportionnelles aux destinées. Par les attractions il entendait les passions sensuelles auxquelles il promettait une expansion intégrale et absolue. Dieu, qui est la suprême raison, marqua d'un sceau terrible ces doctrines réprouvées : les disciples de Fourier avaient commencé par l'absurdité, ils finirent par la folie. »

1845-1855 : Vers l'ésotérisme et l'occultisme

En 1845, dans le Livre des larmes, il développe pour la première fois des notions ésotérisantes. Durant cette période, il compose aussi des chansons et illustre deux ouvrages d'Alexandre Dumas : Louis XIV et son siècle et le Comte de Monte-Cristo. Adèle Allenbach, devenue actrice, vient le voir souvent. Elle conserva toujours la même admiration pour son « petit-père » dont elle accompagna le cercueil jusqu'à sa dernière demeure.
A. Constant habite quelque temps à Chantilly, puis revient se fixer à Paris, au nº 10 de la rue Saint-Lazare. Il devient l'ami de Charles Fauvety et les deux hommes fondent en 1845 la revue mensuelle : la Vérité sur toutes choses. Celle-ci ne parut que pendant 4 mois.
Depuis son retour d'Évreux, il se rendait fréquemment à Choisy-le-Roy où il avait rencontré en 1843 Mle Eugénie Chenevier, sous-maîtresse à l'Institution Chandeau. Parmi les pensionnaires de l'Institution se trouvait la jeune Marie-Noémi Cadiot, à laquelle Eugénie s'était liée d'amitié. Lorsque les deux jeunes filles sortaient le dimanche, A. Constant les accompagnait, et ils passaient tous trois de bons moments.
Eugénie Chenevier accepta d'être sa femme devant Dieu. Confiante en l'avenir, elle s'était déjà donnée à lui et attendait un enfant. Ce fils, Xavier Henri Alphonse Chenevier, qui naquit le 29 septembre 1846, vécut jusqu'en 1916, et eut lui-même un fils, Pierre, par la ligne d’Eugénie, la descendance d’Éliphas Lévi représente aujourd’hui plus de 40 personnes, à la sixième génération.
Mais Marie-Noémi Cadiot tomba amoureuse... Après avoir entretenu une correspondance enflammée avec A. Constant, elle s'échappe un beau jour de chez ses parents pour aller se réfugier dans la mansarde de celui-ci. Son père exige alors le mariage, sous la menace d'une accusation de détournement de mineure, car la jeune fille n'avait alors que 18 ans. A. Constant dut se résigner.
La cérémonie civile eut lieu à la mairie du Xe arrondissement, le 13 juillet 1846. La famille Cadiot n'avait pas voulu doter Noémi, et les deux époux étaient tellement dénués de ressources qu'ils firent leur repas avec quelques sous de pommes de terres frites achetées sur le Pont-Neuf.
Depuis l'affaire de la Bible de la liberté 1841, on empêchait A. Constant d'exprimer sa pensée en lui refusant l'insertion dans les journaux. À l'instigation de Noémi, il se remet à faire de la politique. Il collabore notamment à la Démocratie pacifique, et écrit un pamphlet virulent : la Voix de la famine. Le 3 février 1847, on le condamne encore à un an de prison et 1 000 francs d'amende. Sa femme demande grâce pour elle et l'enfant qu'elle porte auprès des ministères et obtient finalement sa libération au bout de 6 mois. Mme Constant accouche en septembre 1847 d'une fille, Marie. La petite Marie mourra en 1854 à l'âge de 7 ans, au grand désespoir de A. Constant qui l'adorait.

La révolution de février 1848 lui donnant plus de liberté, il commence à diriger une revue gauchiste : le Tribun du peuple, qui n'eut que quatre numéros, du 16 au 30 mars 1848. Il fonde ensuite avec ses amis Esquiros et Le Gallois un club politique : le Club de la montagne, composé surtout de travailleurs. Arrivent les journées de juin, insurrection des classes laborieuses amenée par la réaction pour faire périr la République naissante. Le 23 juin 1848 faillit être fatal à A. Constant : on fusilla, croyant avoir affaire à lui, un marchand de vin qui lui ressemblait au coin de la rue Saint-Martin et de la rue d'Arcis. Le 24, Mgr Affre, voulant apaiser les insurgés, reçut une balle et mourut trois jours plus tard. A. Constant désirait représenter le peuple à l'Assemblée nationale, mais sa tentative échoua. Son ami Esquiros fut en revanche élu le 13 mai 1849, et les deux hommes ne se fréquentèrent plus. le Testament de la liberté 1848, qui résume ses idées politiques, sera son dernier ouvrage du genre. À cette époque, Madame Constant, qui avait déjà publié dans la revue de son mari et fréquenté le Club des femmes de Mme Niboyet, se lance dans le monde parisien. Elle écrit dans le Tintamarre et le Moniteur du soir des feuilletons littéraires sous le pseudonyme de Claude Vignon tiré d'un roman de Balzac. C'est une période de relative aisance pour le couple. Noémi prend des leçons du célèbre sculpteur Pradier, et grâce à cette haute relation A. Constant obtient deux commandes de tableaux du ministère de l'Intérieur.
Parallèlement, il lit la Kabbala Denudata de Knorr de Rosenroth, étudie les écrits de Jacob Boehme, Louis-Claude de Saint-Martin, Emanuel Swedenborg, Antoine Fabre d'Olivet, Chaho, et Görres.
Fin 1850, il rencontre l’abbé Jacques Paul Migne, fondateur et directeur de la librairie ecclésiastique de Montrouge, qui lui commande pour sa collection un Dictionnaire de la littérature chrétienne. Paru en 1851, l'ouvrage étonne par la science profonde qu'il renferme. Vers cette époque A. Constant rencontre le savant polonais Hoëné-Wronski, dont l’œuvre fait sur lui une impression durable et l’oriente vers la pensée mathématique et le messianisme napoléonien. Commence alors la rédaction du Dogme et rituel de la haute magie. Il prend le pseudonyme d'Éliphas Lévi, ou Éliphas Lévi Zahed, traduction en hébreu de Alphonse-Louis Constant que lui avait légué l'Ordre Hermétique de la Rose-Croix Universelle.
« La foi n'est qu'une superstition et une folie si elle n'a la raison pour base, et l'on ne peut supposer ce qu'on ignore que par analogie avec ce qu'on sait. Définir ce qu'on ne sait pas, c'est une ignorance présomptueuse; affirmer positivement ce qu'on ignore, c'est mentir. »
— (Dogme et rituel de la haute magie, p. 360)
Mme Constant, qui avait une liaison avec le marquis de Montferrier beau-frère de Wronski depuis quelque temps, s'enfuit un jour à Lausanne pour ne plus revenir. Profondément blessé, il se remet au travail pour tenter d'échapper au chagrin.

1854-1859 : Voyage et rencontres

Au printemps 1854, il se rend à Londres, y rencontre le Dr. Ashburner et Sir Edward Bulwer-Lytton, célèbre auteur de romans fantastiques, Zanoni, le Maître Rose-Croix est son ouvrage le plus connu, qui devient son ami et le fait admettre au sein des cercles rosicruciens. Encouragé par une amie de celui-ci initiée de haut grade, il tente une série d'évocations. Au cours de l'une d'elles, le fantôme d’Apollonius de Tyane lui apparaît en lui indiquant l'endroit de Londres où il pourrait trouver son Nyctemeron (cf. le récit du séjour dans Dogme et rituel de la haute magie, pages 132 à 135). Pourtant Éliphas Lévi demeurera toujours opposé aux expériences de magie. Quand plus tard il eut quelques disciples, il leur fit promettre de ne jamais tenter la plus petite expérience et de ne s'occuper que de la partie spéculative de la philosophie occulte.
Mle Eugénie Chenevier était à Londres depuis quelques années, où elle gagnait péniblement de quoi élever son enfant. A. Constant lui écrivit pour lui demander son pardon et il l'obtint. Pendant ce temps à Paris, son ami Adolphe Desbarolles prend avec l'ex-Mme Constant les arrangements nécessaires et fait déménager les affaires personnelles du Maître.
Revenu en France en août 1854, Éliphas loge quelque temps dans l'atelier de peintre de son ami Desbarolles, puis habite une modeste chambre d'étudiant au 1er étage du nº 120 boulevard du Montparnasse, où il achève Dogme et rituel de la haute magie, qui paraît de 1854 à 1856. Alors commence le succès, mais non la fortune.
En 1855, il fonde avec Fauvety et Lemonnier la Revue philosophique et religieuse qui paraîtra pendant trois ans et dans laquelle il écrit de nombreux articles sur la Qabbale. Délaissant un peu la philosophie occulte, il se remet à composer des chansons. L'une d'elle, dans laquelle il compare Napoléon III à Caligula lui vaut une nouvelle fois la prison. Mais quelques jours après son incarcération il écrit une autre chanson où il explique satiriquement que les juges ont commis une méprise, qu'il n'a jamais comparé personne à Caligula, et la fait porter à l'empereur qui lui pardonne. D'avril à juin 1856 il publie des chansons dans le Mousquetaire d'Alexandre Dumas grâce à Desbarolles.
Le 3 janvier 1857, un événement sanglant plonge Paris dans la stupeur. L'archevêque de Paris, Monseigneur Sibour, est assassiné par un prêtre interdit, Louis Verger, alors qu'il inaugurait la neuvaine de Sainte Geneviève à Saint-Étienne-du-Mont. Les deux nuits précédentes, Éliphas avait fait (selon ses dires) un rêve prémonitoire qui se terminait pas les paroles : « viens voir ton père qui va mourir ! ». Son père étant mort depuis longtemps, il n'en comprit pas immédiatement le sens. Le 3 janvier vers quatre heures de l'après-midi, Éliphas se trouvait parmi les pèlerins qui assistaient à l'office au cours duquel l'archevêque devait succomber. Mais ce n'est qu'en lisant plus tard la description de l'assassin dans les journaux, qu'il se souvint d'un prêtre pâle rencontré avec Desbarolles un an auparavant chez Mme A. et qui cherchait le grimoire d'Honorius. Cet épisode est relaté en détail dans la Clef des grands mystères (1861), pages 139 à 151.
Après trois années passées boulevard du Montparnasse, il va loger au nº 19 avenue du Maine vers juin 1857. Cette chambre ensoleillée, qu'il décore en mettant à profit ses talents d'artiste, verra les sept meilleures années de sa vie.

1859-1874 : Publications significatives, fin de vie

En 1859, la publication de l'Histoire de la magie lui rapporte 1 000 francs, ce qui est une somme pour l'époque, et le consacre en attirant à lui la plupart des ésotérisants français (notamment Henri Delaage, Luc Desages, Paul Auguez, Jean-Marie Ragon, Henri Favre, et le docteur Fernand Rozier, que l'on retrouvera plus tard aux côtés de Papus). Il connut aussi le cartomancien Edmond et le magnétiseur Cahagnet.
Sollicité par ses amis Fauvety et Caubet, il se fait recevoir maçon. Initié le 14 mars 1861 dans la loge la Rose du parfait silence, dont Caubet était le Vénérable, il déclare dans son discours de réception :
« Je viens apporter au milieu de vous les traditions perdues, la connaissance exacte de vos signes et de vos emblèmes, et par suite, vous montrer le but pour lequel votre association a été constituée...Car la rose et la croix m'ont tout donné »
La cérémonie eut lieu en présence d'un grand nombre de frères à qui il tenta d'expliquer que le symbolisme maçonnique est emprunté à la Rose-Croix et la Kabbale. Mais ce fut peine perdue, on ne l'écouta pas.
Entre temps, Mle Eugénie Chenevier et son fils étant revenus à Paris, Éliphas fait savoir qu'il désire s'occuper de l'enfant. La mère cède à ce désir, mais une brouille survient en 1867 pour des questions d'argent et il ne reverra plus ni la mère, ni le fils jusqu'à sa mort. En 1861, il publie la Clef des grands mystères, dernier volet de la trilogie commencée avec Histoire de la magie et Dogme et rituel de la haute magie.
Le Maître travaille beaucoup, initiant à l'occultisme des érudits appartenant à la plus haute aristocratie, et même l'évêque d'Évreux, Mgr Devoucoux, à qui il donne des leçons de Qabbale. Grâce à l'argent perçu en rémunération de ses leçons, il vit dans un relatif confort matériel, enrichissant sans cesse sa bibliothèque. Avec le comte Alexandre Branicki, hermétiste, il réussit quelques expériences probantes du Grand Œuvre dans un laboratoire installé au château de Beauregard, à Villeneuve-Saint-Georges. Ce château appartenait à la veuve d'Honoré de Balzac et Éliphas devint bientôt l'ami du beau-fils de Madame de Balzac, le comte Georges Mniszech. Le château, saccagé par les Prussiens en 1870, est aujourd'hui une maison de retraite à Villeneuve-Saint-Georges.
En mai 1861, il retourne à Londres, accompagné du comte Alexandre Branicki, passer quelques mois auprès de Bulwer-Lytton, arrivé cette année-là à la tête de la Rosicrucian Society of England. Au cours de ce deuxième séjour, Éliphas Lévi rend plusieurs fois visite à Eugène Vintras, qui lui avait envoyé deux de ses disciples pour l'inviter des années auparavant. Il le considère non pas comme un prophète, mais comme un médium singulier, un intéressant sujet d'études, et lui achète même son livre l'Évangile éternel.
En juillet 1861, le baron italien N-J Spedalieri avait acheté chez un libraire de Marseille le Dogme et rituel de la haute magie et décidait de prendre contact avec l'auteur. S'ensuivit une correspondance de plus de 1 000 lettres qui dura du 24 octobre 1861 au 14 février 1874. C'est un cours de Qabbale unique, précis, rempli de figures explicatives et d'anecdotes. Spedalieri fut l'un des plus importants mécènes du professeur de sciences occultes.
Rentré à Paris, Éliphas Lévi publie le Sorcier de Meudon, dédié à Mme de Balzac (Ewelina Rzewuska Comtesse Hanska). Depuis son retour de Londres, il assiste régulièrement aux réunions maçonniques de la loge Rose du parfait silence. Le 21 août 1861, on lui confère le grade de Maître. À la suite d'un long discours sur les Mystères de l'initiation qu'il prononça le mois suivant, un Frère, le professeur Ganeval, ayant voulu présenter quelques observations sur ce qui venait d'être dit, se heurta aux protestations d'Éliphas, qui se retira et ne reparut plus en loge. Les tentatives de Caubet pour le faire revenir sur sa décision le lendemain furent infructueuses. La loge Rose du parfait silence sera mise en sommeil en 1885, mais n'y cherchons peut-être pas, comme Oswald Wirth, une relation de cause à effet.

« J'ai cessé d'être Franc-Maçon parce que les Francs-Maçons, excommuniés par le Pape, ne croyaient plus devoir tolérer le catholicisme. »

— le Livre des sages
Le 29 août 1862 paraît Fables et symboles, ouvrage dans lequel Éliphas Lévi analyse les symboles de Pythagore, des Évangiles apocryphes, du Talmud...etc. Quelques fois il fréquente incognito les réunions spirites pour se documenter. Pierre Christian, auteur de l'étrange roman l'Homme rouge des Tuileries, fut le voisin et l'ami d'Éliphas et profita de ses entretiens et de ses leçons toutes bénévoles. En 1863 meurt Louis Lucas, chimiste initié aux secrets d'Hermès, disciple de Wronski et ami d'Éliphas.

Le 15 mai 1864, Éliphas déménage dans un trois pièces au 2e étage du nº 155 rue de Sèvres, sa dernière demeure. En 1865 paraît la Science des esprits, recueil d'essais traitant à nouveau du symbolisme des Évangiles apocryphes, du Talmud, etc.(absolument rien à voir avec le spiritisme). À l'été 1865, l'éditeur Larousse lui demande d'écrire quelques articles de Qabbale pour son Grand Dictionnaire. Il travaille en même temps à un ouvrage superbe, mais d’une valeur historique contestable, le Livre des splendeurs, qui traite surtout de la Qabbale du Zohar et qui ne paraîtra qu’après sa mort. À cette époque il commence à ressentir souvent des douleurs névralgiques à la tête, qui le font beaucoup souffrir. Durant le siège de Paris en 1870, sa vie fut des plus pénibles car les communications avec la province étant coupées, il ne pouvait plus recevoir de subsides de la part de ses élèves. La dureté de son service comme Garde National révèle une maladie de cœur. Une fois la Commune terminée, le Maître totalement dénué de ressources une fois de plus, trouve chez une de ses élèves, Mme Mary Gebhard, qui habitait Elberfeld en Allemagne, une longue et chaude hospitalité. Les événements lui inspirent quelques pensées qu'il réunit sous le titre les Portes de l'avenir.
À son retour d'Allemagne, il apprend la mort de la baronne Spedalieri. La mort de sa femme affecte tellement le baron qu'il se croit devenu matérialiste et athée et finit par se détourner du Maître. En décembre 1871, Éliphas Lévi termine un autre manuscrit : le Grimoire franco-latomorum, consacré à l'explication des rites de la Franc-maçonnerie. À l'automne 1872, son ex-femme, écrivain et sculpteur désormais reconnue, se marie avec le député de Marseille, Maurice Rouvier, qui deviendra ministre du commerce. Sa santé continue de se détériorer. À cause d'une maladie de cœur il est sujet à des évanouissements au cours desquels il dit avoir des visions extatiques. Pendant l'année 1873, il achève le manuscrit de l'Évangile de la science.
En novembre 1873, Judith Mendès, fille de Théophile Gautier, avait eu besoin pour un de ses romans orientaux, de renseignements sur la Kabbale chaldéenne. La renommée l'avait conduite tout droit chez Éliphas Lévi, qui invité un jour chez son père, avait prédit à la jeune fille ses succès de jeune femme en lisant dans sa main. Son mari Catulle Mendès présenta Éliphas à l'écrivain Victor Hugo, qui paraît-il connaissait les ouvrages du Qabbaliste et les avait même appréciés.
L'année 1874 fut très douloureuse à passer : une bronchite assez grave, des étouffements, et une fièvre persistante ne lui laissèrent presque aucun repos. Ses jambes s'enflèrent peu à peu et une sorte d'éléphantiasis se déclara bientôt. En janvier 1875, le Maître achève son dernier manuscrit : le Catéchisme de la paix. Le 31 mai 1875, il s'éteint au nº 155 rue de Sèvres, à l'âge de 65 ans. On l'inhuma au cimetière d'Ivry, une simple croix de bois marquant l'emplacement de sa tombe. En 1881, son corps fut exhumé et ses restes placés dans la fosse commune.

Å’uvres

Éliphas Lévi en 1836
Å’uvres d'Alphonse-Louis Constant

1832 : Nemrod paru dans le Dictionnaire de littérature chrétienne
1839 : le Rosier de mai ou la Guirlande de Marie
1841 : La Bible de la liberté
1841 : l'Assomption de la femme ou le Livre de l'amour
1841 : Doctrines religieuses et sociales
1844 : la Mère de Dieu, épopée religieuse et humanitaire
1845 : la Fête-Dieu ou le Triomphe de la paix religieuse
1845 : Paix ! Paix ! Réprimande adressée par un abbé et un théologien à Timon qui n'est ni l'un ni l'autre
1845 : le Livre des larmes ou le Christ consolateur, Essai de conciliation entre l'Église catholique et la philosophie moderne
1845 : les Trois Harmonies
1846 : la Dernière Incarnation
1846 : La Voix de la famine
1847 : le Deuil de la Pologne. Protestation de la Démocratie française et du Socialisme universel
1847 : Rabelais à la Basmette
1847 : les Trois Malfaiteurs
1847 : le Sorcier de la Devinière
1848 : la Marseillaise du peuple chanson
1848 : le Règne du peuple chanson
1848 : le Testament de la liberté
1851 : Dictionnaire de la littérature chrétienne

Œuvres signées sous le pseudonyme d'Éliphas Lévi

1854 : Dogme et rituel de la haute magie tome 1 de 2
1859 : Histoire de la magie
1859 : la Clef des grands mystères suivant Hénoch, Abraham, Hermès Trismégiste et Salomon
1861 : Le Sorcier de Meudon
1863 : Appel de la Pologne à la France par un Polonais
1863 : Philosophie occulte. Première série : Fables et Symboles
1865 : Philosophie occulte. Seconde série : la Science des esprits

Ouvrages posthumes

1854 : la Clavicule universelle des clavicules de Salomon ou le Grimoire des Grimoires
1856 : Carnet de notes d'Éliphas Lévi
1860 : la Clavicule prophétique des sept esprits de Jean Trithème
1861 : les Mystères de la Kabbale ou l'Harmonie occulte des deux testaments
1861 : Cours de philosophie occulte. Lettres au baron Spedalieri
1868 - 1869 : Le Grand Arcane ou l'Occultisme dévoilé, Chamuel, 1898
1869 - 1870 : le Livre des splendeurs
1869 - 1870 : le Livre des sages
1870 : les Éléments de la Kabbale
1871 : les Portes de l'avenir ou les Dernières Paroles d'un voyant
1871 : le Grimoire franco-latomorum
1872 - 1874 : le Voile du temple déchiré
1873 : l'Évangile de la science
1873 : la Religion de la science
1873 : les Paradoxes de la haute science
1874 : la Sagesse des Anciens
1874 : le Livre d'Abraham le Juif retrouvé
1875 : le Catéchisme de la paix suivi de Quatrains de la Bible et de la Bible de la liberté
date non connue : Le Livre d'Hermès restitué et expliqué par Éliphas Lévi et commenté par Éliphas Ben Zahed, avec quarante-sept figures in texte et un album cartonné contenant les soixante-dix-huit lames du Tarot
date non connue : l'Annexe de Salomon

Baphomet, figure tirée de Dogme et Rituel de la Haute Magie de Éliphas Levi, 1854
Sur les autres projets Wikimedia :
Éliphas Lévi, sur Wikimedia Commons

Divers

"Éliphas Lévi" est le titre d'une chanson de l'album Merci du groupe Magma
Les éditions Le Soleil Noir publièrent leurs ouvrages avec une accroche signée Éliphas Lévi.


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Posté le : 30/05/2015 17:03
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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