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Nicolas Copernic
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Le 24 mai 1543, à 70 ans meurt Nicolas Copernic

en polonais : Mikołaj Kopernik [miˈkɔwaj kɔˈpɜrnik] en allemand : Nikolaus Kopernikus, latin : Nicolaus Copernicus Torinensis/Thorunensis/Torunensis, né le 19 février 1473 à Toruń, Prusse royale, Royaume de Pologne, chanoine, médecin et astronome polonais. Il existe une controverse sur sa véritable nationalité. Il explore plusieur champs scientifique, l'astronomie, mathématiques, physique, médecine, il reçoit sa formation à l'université de Cracovie, puis celle de Bologne, De Padoue,et enfin celle de Ferrare en italie. Il est célèbre pour avoir développé et défendu la théorie de l'héliocentrisme selon laquelle le Soleil se trouve au centre de l'Univers et la Terre tourne autour de lui contre la croyance répandue que cette dernière était centrale et immobile. Les conséquences de cette théorie dans le changement profond des points de vue scientifique, philosophique et religieux qu'elle impose sont baptisées révolution copernicienne.
L'astronome polonais Nicolas Copernic doit être considéré comme l'un des plus grands génies de son époque. Il a conquis une gloire universelle grâce à sa théorie du mouvement de la Terre et des planètes. Dans son système héliocentrique (connu, depuis lors, sous le nom de système de Copernic), toutes les planètes tournent autour du Soleil, et la Terre n'est plus qu'une planète comme les autres, dont la rotation sur elle-même donne l'alternance du jour et de la nuit. Malgré la grande simplicité de son système, Copernic ne réussit pas à faire admettre ses idées à ses contemporains.
À côté de son intérêt astronomique, l'œuvre de Copernic eut une portée philosophique immense. Elle marqua l'un des tournants essentiels de la pensée, ébranlant la vision médiévale du monde, qui plaçait l'homme au centre d'un univers fait pour lui. Cela explique les réactions violentes qu'elle souleva pendant plus de deux siècles.

En bref

Nicolas Copernic est né le 19 février 1473 à Toruń, ville dont le nom dérive d'un mot polonais tarn, et, plus tard, tarnina qui désigne le prunellier, espèce abondante dans la région. Située à un point stratégique de la rive nord de la Vistule, la ville de Toruń avait été transformée en forteresse par les chevaliers de l'ordre Teutonique, qui l'appelèrent Thorn. Ils y avaient introduit des colons de langue allemande afin de fortifier leur emprise sur les terres qu'ils avaient arrachées de force aux précédents habitants. D'autres immigrés de même langue s'étaient installés pacifiquement en de nombreuses régions de la Pologne. Ce mouvement des Allemands vers l'est, en partie militaire, en partie pacifique, chassa les aïeux de Nicolas Copernic, aux environs de 1275, vers un petit village de Haute-Silésie nommé Kopernik. Lorsqu'un habitant d'un village s'installait dans une ville, il associait fréquemment à son nom de baptême, le seul nom couramment employé à l'époque, la désignation de son ancien lieu de résidence. Avec le temps, ce dernier nom devenait un nom de famille héréditaire, porté par plusieurs familles. C'est ce qui se produisit pour celle de Nicolas Copernic.
Vers 1400, un de ses ancêtres quitta la ville de Kopernik et alla à Cracovie, alors capitale du royaume de Pologne. Nicolas Copernic père était un important négociant de cette ville lorsque la guerre vint bouleverser le cours de sa vie. Les villes et la noblesse rurale supportaient de plus en plus mal la tyrannie de l'ordre Teutonique ; leur organisme représentatif, la Ligue prussienne, sollicita l'alliance avec le roi de Pologne par des négociations au cours desquelles le père de l'astronome servit d'émissaire et, le 4 février 1454, la guerre éclata entre l'ordre Teutonique et la Ligue prussienne alliée à la Pologne. Peu après, Copernic père déménagea de Cracovie à Toruń, l'un des principaux centres de l'insurrection.
C'est à Toruń, en 1464, qu'il épousa la fille d'un riche bourgeois, Barbara Watzenrode, dont il eut quatre enfants. Le cadet, Nicolas, qui allait devenir chanoine et astronome, n'avait que dix ans lorsque le père mourut, en 1483. Heureusement, le frère unique de Barbara, Lucas Watzenrode, qui poursuivait une brillante carrière ecclésiastique et jouissait des revenus de plusieurs bénéfices, était en mesure de venir en aide à sa sœur et à ses neveux. Devenu en 1489 évêque de Warmie, il fit entrer ses neveux, André et Nicolas, à l'université Jagellon de Cracovie, dont les archives ont gardé la trace de l'inscription du second pour le semestre d'hiver de 1491 : Nicolas fils de Nicolas, de Toruń, a tout payé. Les mathématiques et l'astronomie étaient alors enseignées à Cracovie par de bons spécialistes. On ne trouve, en revanche, aucune trace de la fin des études universitaires de Nicolas à Cracovie. Il est probable que, comme beaucoup de ses condisciples, il n'y resta pas pendant les quatre années requises pour l'obtention d'un diplôme. Il lui fallait résoudre le problème de sa carrière future. L'évêque de Warmie y veillait. La mort d'un chanoine, survenue le 26 août 1495, ouvrit une vacance au chapitre de Frombork et permit l'élection de Copernic comme chanoine de Warmie. Puis celui-ci partit pour l'Italie et s'inscrivit à l'université de Bologne pour y préparer un doctorat en droit canon : les cours débutèrent le 19 octobre 1496.
Bien qu'étudiant en droit canon, Copernic semblait marquer déjà une préférence pour l'astronomie. Il eut alors la chance de rencontrer l'astronome Domenico Maria Novara 1454-1504 et de devenir plus son assistant que son élève, si l'on en croit Rheticus. En tout cas, sa première observation astronomique se situe à Bologne : le 9 mars 1497, la Lune occulta l'étoile Aldébaran vers onze heures du soir. Dans son De revolutionibus, Copernic utilisera cette observation pour estimer la parallaxe lunaire.
Le pape Alexandre VI ayant proclamé l'an 1500 année de jubilé, Copernic, le 6 septembre, à la fin des cours de l'université de Bologne, partit pour Rome. Dans sa Narratio prima, Rheticus dit que vers l'an 1500, âgé de vingt-sept ans environ, Copernic fut à Rome professeur de mathématiques devant une large audience d'étudiants et un cercle d'hommes éminents et de spécialistes dans cette branche de la science. On peut se demander quel sujet il exposa alors devant ce public de choix. En fait, il est à peu près certain que sa conception de la Terre comme planète en mouvement autour du Soleil n'a été élaborée qu'une dizaine d'années plus tard. S'il en avait discuté au grand jour à Rome vers 1500, devant un public de spécialistes, leurs publications et leurs correspondances en auraient fait écho et l'affirmation de Rheticus ne serait pas la seule trace de ce cycle de conférences romaines. On sait aussi que, lors de son séjour à Rome, Copernic observa l'éclipse partielle de Lune du 6 novembre 1500.
Le 27 juillet 1501, il se présenta devant le chapitre de la cathédrale de Frombork et sollicita deux années supplémentaires d'études en Italie. Alors que ses études de droit canon n'avaient pas encore été sanctionnées par un titre de docteur, c'est pour y étudier spécialement la médecine qu'il obtint cette nouvelle bourse du chapitre. Pour tenir sa promesse, il lui fallut aller à Padoue, où se trouvait alors la plus célèbre école de médecine, sachant toutefois qu'il ne pourrait obtenir un titre en cette discipline puisqu'il ne partait que pour deux ans ! Il entra donc à la faculté de médecine de Padoue pour le semestre d'hiver 1501 et revint en Warmie au cours du second semestre de 1503. Pour éviter de rentrer les mains vides au chapitre de Frombork, il obtint le droit de présenter une thèse en droit canon devant l'université de Ferrare et fut proclamé docteur dans cette discipline le 31 mai 1503.
Dans les quelques années qui suivirent, on ne trouve aucune trace de ses activités au chapitre de la cathédrale de Frombork. En revanche, on le sait toujours en compagnie de son oncle, dont le palais épiscopal ne se trouvait pas à Frombork mais à Lidzbark en allemand Heilsberg. Le jeune chanoine était alors occupé plus par la diplomatie et la médecine, le 7 janvier 1507, le chapitre de Warmie le nomma médecin de l'évêque que par l'astronomie et les tâches capitulaires. C'est probablement de cette époque que datent les deux portraits que fit Copernic de lui-même et qui ont été perdus : il reste cependant une copie d'une de ces peintures à la cathédrale de Strasbourg et une gravure de l'autre comme frontispice du livre de Tycho Brahe Astronomiae instauratae Mechanica.
L'activité médicale de Copernic ne cessa pas avec la mort de son oncle, survenue le 29 mars 1512, mais elle devint plus épisodique, Nicolas étant plus présent à Frombork, où il se consacra à l'astronomie et à la gestion des fermages du chapitre. Il fut même nommé administrateur de celui-ci, le 11 novembre 1516, pour une durée d'un an. Il s'acquitta sans doute de sa charge d'une façon satisfaisante, puisque ce mandat lui fut renouvelé en 1517 et en 1518. Auparavant, il avait eu le temps de rédiger son premier écrit astronomique, vers 1513, en tout cas avant le 1er mai 1514 : en effet, à cette date, Matthias de Miechow 1457-1523, professeur à l'université de Cracovie, signale dans le catalogue de sa bibliothèque personnelle un manuscrit de six feuilles exposant la théorie d'un auteur qui affirme que la Terre se déplace tandis que le Soleil reste immobile. Cette référence fait allusion à un manuscrit ayant circulé anonymement et sans titre. Cependant, le bref sommaire qu'en donne Matthias de Miechow permet de penser qu'il ne peut s'agir que du premier écrit astronomique de Copernic, qui est maintenant connu sous le titre de Commentariolus et dont on a retrouvé trois exemplaires manuscrits, aucun n'étant de la main de Copernic.
Les décisions de l'administrateur étaient consignées dans un registre. Quinze pages de ce registre comportent soixante-treize entrées différentes, dont soixante-six sont de la main même de Copernic : elles s'étendent sur une période allant du 10 décembre 1516 au 14 août 1519. À peine Copernic était-il déchargé de ses tâches d'administrateur du chapitre que les chevaliers Teutoniques envahissaient la Warmie, le 1er janvier 1520. Il se retrouva alors administrateur d'Olsztyn, dont il fut le commandant militaire jusqu'à la signature d'une trêve marquant la fin des hostilités, le 15 février 1521. Puis il lui fallut réinstaller des paysans dans les fermes abandonnées à cause de la guerre et rétablir le contrôle du chapitre dans tout le nord de la Warmie.
Mais l'activité qui l'intéressait le plus en dehors de l'astronomie fut celle d'économiste. Au début du XVIe siècle se développait une crise monétaire aiguë. La monnaie de papier n'était pas encore introduite dans la région et, dans les transactions courantes, on utilisait encore exclusivement des pièces de monnaie métalliques, faites habituellement d'un alliage d'argent et de cuivre. Comme ces pièces provenaient de différents ateliers de frappe, le pourcentage d'argent par rapport au cuivre se réduisait sans cesse. Les responsables de la frappe tiraient profit de ces réductions, ainsi que les orfèvres qui faisaient fondre de vieilles pièces et vendaient l'argent ainsi obtenu. Seuls les gens du peuple, qui ne comprenaient pas cette astuce spéculative, ainsi que le souligne Copernic, continuaient à régler leurs achats avec des pièces anciennes. À mesure que la mauvaise monnaie chassait la bonne, les pauvres s'appauvrissant davantage et les riches s'enrichissant, la crise monétaire devenait plus aiguë. La plus ancienne étude empirique sur la désorganisation économique provoquée par ce système monétaire métallique fut l'Essai sur la frappe de la monnaie que Copernic composa en latin et data du 15 août 1517. À la demande des États de la Prusse-Occidentale, il en rédigea une version en allemand, en 1519. Il suggérait de retirer de la circulation l'ancienne monnaie et d'interdire son emploi à l'avenir, et conseillait de n'émettre que 10 nouveaux marks pour 13 anciens, chacun devant se résigner à cette perte permettant d'obtenir une monnaie stable. Cette stabilité devait pouvoir s'instaurer si le droit de frapper la monnaie était réservé à un organisme unique qui s'engagerait à maintenir une proportion fixe d'argent par rapport au cuivre. Enfin, devant la nécessité d'établir une parité entre les monnaies prussienne et polonaise, Copernic établit une table de correspondance entre les deux ; il joignit cette table à la version allemande de son Essai, qui fut lu le 21 mars 1522 à la réunion des États de Prusse-Occidentale. On ne sera pas étonné d'apprendre qu'aucune décision ne fut prise ni à cette occasion, ni durant les années qui suivirent !

Sa vie

Nicolas Copernic naît le 19 février 1473 dans une famille riche de la ville hanséatique de Toruń Thorn, en Poméranie. Son père, prénommé également Nicolas, est un bourgeois de Cracovie venu s'établir à Thorn peu avant l'annexion de la région par le royaume de Pologne, et suffisamment intégré pour y devenir échevin. Sa mère, Barbara Watzelrode ou Watzenrode est d'une ancienne famille de Thorn, probablement originaire de Silésie. Il est recueilli par son oncle maternel, futur évêque de Varmie en allemand : Ermland, Lukas Watzelrode ou Lucas Watzenrode à la suite du décès de son père vers 1483.
Toruń en allemand : Thorn, la ville où est né Nicolas Copernic
Celui-ci veille sur son neveu et s'assure qu'il fréquente les meilleures écoles et universités ; en 1491, il devient étudiant à l'Université de Cracovie, actuellement l'université jagellonne de Cracovie où il étudie les mathématiques et l'astronomie quadrivium, mais aussi la médecine et le droit, tout en suivant probablement le trivium, cours habituel de la Faculté des arts centré sur la dialectique et la philosophie. Il quitte cette université après trois ou quatre ans, trop tôt pour obtenir un diplôme.
Il retourne alors chez son oncle, qui tente de le faire élire chanoine au chapitre de la cathédrale de Frombork. Sans attendre la confirmation de son élection en 1497, il se rend en 1496 en Italie où il étudie à l'université de Bologne le droit canonique puis le droit civil, mais aussi la médecine et la philosophie. Il y apprend de plus le grec, qui lui servira grandement pour étudier les sources de la science antique. À Bologne, il loge chez l'astronome Domenico Maria Novara, qui est l'un des premiers à remettre en cause l'autorité de Ptolémée.
Selon Rheticus, il fut moins le disciple que l'assistant et le témoin des observations du très savant Dominicus Maria. C'est ainsi que Copernic fit la première observation dont nous ayons connaissance, celle de l'occultation de l'étoile Aldébaran par la Lune, le 9 mars 1497.
En 1500, il donne, d'après Rheticus, une conférence sur l'astronomie à Rome, et y observe une éclipse partielle de lune. Le chanoine Copernic se rend l'année suivante au chapitre de la cathédrale de Frombork, où on lui accorde une absence supplémentaire de deux ans pour étudier la médecine. Il poursuit donc ses études en médecine et droit à l'université de Padoue, réputée pour son enseignement de médecine. Mais c'est à Ferrare, le 31 mai 1503, qu'il obtient le titre de docteur en droit canon, le doctorat de médecine aurait nécessité trois années d'études.
À la fin de ses études, en 1503, il quitte définitivement l'Italie et réintègre son diocèse.

Humaniste aux activités multiples

À son retour en Pologne, Copernic se loge auprès de son oncle dans le palais épiscopal de Lidzbark Warmiński. Il assiste l'évêque dans l'administration du diocèse (qui disposait d'une autonomie politique vis-à-vis du roi de Pologne, et devient également son médecin personnel. La réputation du médecin Copernic semble avoir été grande, puisqu'après la mort de Lukas Watzelrode, il soigne deux de ses successeurs les évêques Maurice Ferber et Johannes Dantiscus, mais aussi d'autres personnalités et des gens du peuple.
En bon humaniste, Copernic s'essaye aussi à la traduction du grec : son premier livre, imprimé en 1509, est une traduction latine de lettres grecques dont l'auteur est un Byzantin du VIIe siècle, Théophylacte Simocatta. Copernic devient ainsi le premier Polonais à publier en Pologne une traduction d'un auteur grec.
Copernic ne succèdera pas à son oncle, ainsi que celui-ci l'aurait souhaité, mais il ne délaisse pas pour autant ses tâches de chanoine de l'évêché de Warmie institution politique tout autant que religieuse. Ainsi, il occupe à plusieurs reprises le poste important d'administrateur des biens du chapitre à Olsztyn, Allenstein. L'invasion de la Warmie par les chevaliers teutoniques en 1520 l'amène même à devenir commandant militaire d'Olsztyn jusqu'à la fin des hostilités. C'est encore à Olsztyn qu'il compose un Essai sur la frappe de la monnaie, à l'occasion de la crise monétaire qui touche son pays.
Tout au long de ces années, et probablement dès son retour d'Italie, Copernic continue ses recherches en astronomie, et réalise quelques observations des astres depuis la tour de la cathédrale de Frombork en allemand Frauenburg, qu'il a fait aménager pour cela et où il vécut la plus grande partie de sa vie. Il se convainc rapidement de la nécessité d'abandonner le modèle d'Univers de Ptolémée au profit d'un système héliocentrique. C'est ainsi qu'il écrit, dès les années 1511-1513, De Hypothesibus Motuum Coelestium a se Contitutis Commentariolus connu sous le titre de Commentariolus, un court traité qui expose le système héliocentrique et qu'il fait circuler, sous forme manuscrite, auprès de ses amis.
Palais épiscopal de Heilsberg Lidzbark Warmiński où vécut Copernic
C'est à la même période que Copernic, dont les compétences astronomiques sont visiblement reconnues, est sollicité dans le cadre du Ve concile du Latran sur la réforme du calendrier.
Il écrit plus tard son œuvre principale De Revolutionibus Orbium Coelestium, Des révolutions des sphères célestes, achevé vers 1530. Cette œuvre magistrale ne sera publiée, par un imprimeur luthérien de Nuremberg, que le 24 mai 1543, peu de temps avant la mort de Copernic. Elle n'aurait sans doute jamais été publiée sans l'intervention enthousiaste d'un jeune professeur de mathématiques, Georg Joachim Rheticus.

Système et théories de Copernic

Le système héliocentrique de Copernic " De Revolutionibus orbium coelestium "
Copernic propose une rupture radicale dans l'organisation du cosmos jusque-là établie : les systèmes du monde admis à son époque avaient un point commun, leur géocentrisme : la Terre était immobile au centre de l'univers, tous les astres tournant autour. Au contraire, Copernic place le Soleil au centre de l'univers, la Terre devenant une planète tournant autour de ce point fixe ; c'est l'héliocentrisme.

Motivations

Pour justifier cette remise en cause totale, Copernic met en exergue les défaillances des systèmes astronomiques existants : tout d'abord, leur multiplicité, d'Eudoxe à Ptolémée en passant par les nombreux aménagements opérés aux théories de ce dernier par les astronomes qui lui ont succédé. Ensuite, leur incapacité à décrire avec précision les phénomènes observés. Enfin, le manque d'ordre et d'harmonie dans ces systèmes extrêmement complexes. Concernant la théorie de Ptolémée, il ajoute une sévère critique de l'astucieuse invention de ce dernier, l'équant, qui viole le principe de l'uniformité des mouvements circulaires par rapport à leur centre, ce qui la rend irréaliste aux yeux de Copernic.
Il propose en réponse à ces insuffisances un système reposant sur quelques axiomes révolutionnaires présentés dès le Commentariolus, et étayé par une démonstration mathématique minutieuse, exposée dans le De Revolutionibus.

Axiomes du système héliocentrique

Ayant disposé le Soleil au centre de l'Univers, il dote donc la Terre de deux mouvements principaux : sa rotation, la Terre tourne sur elle-même et fait un tour sur son axe en une journée explique dans un premier temps le mouvement diurne de la sphère céleste en un jour, la sphère des étoiles demeurant immobile ; sa révolution annuelle autour du Soleil fait de la Terre une planète, toutes les planètes tournant autour du Soleil. La Terre n'est plus que le centre des mouvements de la Lune.
Pour Copernic, le mouvement de la terre seule suffit donc à expliquer un nombre considérable d'irrégularités apparentes dans le ciel, notamment le mouvement rétrograde des planètes, phénomène qui n'était expliqué qu'à grand peine par les systèmes géocentriques. Pour justifier que l'on ne perçoive pas les effets de la révolution annuelle de la Terre par un effet de parallaxe sur les étoiles, Copernic postule enfin que la sphère des étoiles se situe à une distance considérable, bien plus importante que ce que l'on imaginait jusqu'alors.

Avantages du système copernicien

Pour son auteur, la grande force de ce système héliocentrique est qu'il introduit ordre et harmonie dans le cosmos. Il y a en particulier une corrélation logique entre les distances des planètes au centre du système et leur période de révolution. En effet, plus l'orbite d'une planète est grande, plus il lui faudra de temps pour faire une révolution complète autour du Soleil, ce qui n'était pas le cas pour Mercure et Vénus dans le système de Ptolémée, ces deux planètes ayant la même période de révolution que le Soleil. Copernic n'a plus besoin des monstrueux épicycles des planètes que Ptolémée avait introduits pour expliquer leurs rétrogradations. Il élimine également l'incroyable coïncidence qui donnait par exemple à Mars, Jupiter et Saturne la même période d'un an sur ces épicycles de tailles pourtant inégales. Sa théorie explique en outre pourquoi les planètes internes, Vénus et Mercure, ne s'écartent jamais beaucoup du Soleil, et ne se retrouvent jamais en opposition par rapport à lui.
Le système de Copernic permet même de mesurer les distances de chaque planète au Soleil, ce qui était impossible dans un système géocentrique. C'est ce qui permettra plus tard à Johannes Kepler de calculer les trajectoires de ces astres, et d'établir les lois du mouvement dans le Système solaire, lois sur lesquelles Isaac Newton s'appuiera pour élaborer sa théorie de la gravité.

Univers de Copernic : plus simple et moderne que celui de Ptolémée ?

Malgré la modernité révolutionnaire de son système, Copernic conserve toutefois certains éléments archaïques des anciens systèmes du monde : ainsi l'idée aristotélicienne, pourtant abandonnée par Ptolémée et même probablement déjà par Hipparque des sphères solides, ou encore la sphère des fixes, contenant les étoiles et marquant la limite d'un univers fini.
On oppose souvent la complexité du système de Ptolémée et de leurs dérivés à la simplicité du système de Copernic. En effet, le premier comporte une multitude de cercles, excentriques et épicycles, tandis que la représentation classique du second ne montre que les six cercles des planètes et celui de la Lune, voir l'illustration. Et il est vrai, comme Copernic nous le dit, que son modèle a permis de supprimer les énormes cercles disgracieux épicycles ou excentriques destinés à justifier les inégalités des mouvements des astres, rétrogradations. Cependant, ce schéma du système héliocentrique est trompeur, car extrêmement simplifié. En effet, Copernic considère que le mouvement circulaire uniforme est un principe fondamental de l'astronomie. Or, les observations contredisent l'uniformité des mouvements célestes. Pour concilier ce principe avec la réalité, Copernic, qui a rejeté l'équant de Ptolémée, est obligé d'ajouter à son système une multitude de petits épicycles et d'excentriques dont l'effet est de moduler la vitesse de chaque planète sur son parcours.
Au nom du principe antique de l'uniformité des mouvements circulaires, Copernic a donc rendu son système tout aussi complexe que celui de Ptolémée. Cependant, de nombreux commentateurs de l’œuvre du chanoine-astronome maintiennent que celui-ci a introduit une simplification, car les épicycles de Copernic, beaucoup plus petits que les cercles déférents, ne sont là que pour corriger les petites variations de vitesse et de position des planètes, qui se déplacent en réalité à vitesse variable sur des orbites elliptiques par rapport à une trajectoire circulaire uniforme, et ne sont pas nécessaires, en première approche, pour décrire les irrégularités apparentes les plus importantes de leurs trajectoires, rétrogradations. Au contraire, les épicycles de Ptolémée, de tailles beaucoup plus importantes, et comparables à celles des déférents, sont indispensables pour expliquer ces irrégularités et ne peuvent donc être omis, même en première approximation.

Influences Inspirateurs, selon Copernic, de sa théorie

Copernic n'est pas l'inventeur de la théorie héliocentrique. Selon Archimède et Plutarque, l'astronome grec Aristarque de Samos était partisan de l'héliocentrisme, dès le iiie siècle avant notre ère. Copernic d'ailleurs mentionne son prédécesseur, ainsi que les sources antiques qui lui ont inspiré l'hypothèse du mouvement de la Terre. Car, selon son propre témoignage, il a commencé sa recherche, en bon humaniste, par la lecture des textes des Anciens : C'est pourquoi je pris la peine de lire les livres de tous les philosophes que je pus obtenir, pour rechercher si quelqu'un d'eux n'avait jamais pensé que les mouvements des sphères du monde soient autres que ne l'admettent ceux qui enseignèrent les mathématiques dans les écoles. Et je trouvai d'abord chez Cicéron que Nicétus40 pensait que la terre se mouvait. Plus tard je retrouvai aussi chez Plutarque que quelques autres ont également eu cette opinion.
— Nicolas Copernic, De Revolutionibus orbium coelestium
Il nomme alors, dans une citation de pseudo Plutarque, Philolaus le pythagoricien, pour qui la Terre tournait, comme le Soleil et tous les astres, autour d'un feu central, Héraclide du Pont et Ecphantus le pythagoricien qui admettaient la rotation de la Terre sur son axe. Et il poursuit : Partant de là, j'ai commencé, moi aussi, à penser à la mobilité de la Terre.
Il est à noter que, s'il reconnaît que ces astronomes antiques ont eu l'idée du mouvement de la Terre, il ne signale pas qu'Héraclide avait imaginé, en plus de la rotation de la Terre sur elle-même, que Mercure et Vénus tournaient autour du Soleil, ni qu'Aristarque était à l'origine d'un système héliocentrique: il se contente d'écrire que, selon certains, Aristarque, comme Philolaus, avait admis la mobilité de la Terre. Cette unique mention d'Aristarque, d'ailleurs, sera rayée dans le manuscrit et n'apparaîtra pas dans la version imprimée du De Revolutionibus.
Enfin, il fait référence à Martianus Capella, ainsi qu'à quelques autres Latins, qui estimèrent, en effet, que Vénus et Mercure tournent autour du soleil, qui est au centre, et pour cette raison-là ne peuvent s'éloigner de lui plus loin que ne le permettent les convexités de leurs orbes. Le système de Capella que celui-ci appelle système égyptien, et qui est aussi celui d'Héraclide, dans lequel seules Vénus et Mercure tournent autour du Soleil, ce dernier et les autres planètes tournant autour de la Terre, pourrait avoir amené Copernic sur la voie de l'héliocentrisme.

Influences possibles ou probables


En plus des influences grecques qu'il revendique, Copernic a peut-être été influencé par des astronomes arabes et perses du Moyen Âge. Il n'en fait pas mention dans son œuvre, mais certains modèles mathématiques utilisés pour décrire le mouvement des astres sont identiques à ceux établis par les astronomes de l’école de Maragha aux XIII et XIVe siècles. Ainsi, il utilise pour décomposer un mouvement linéaire en mouvements circulaires la même méthode que l'astronome perse al-Tusi.
De même, son modèle du mouvement de la Lune est pratiquement identique à celui d’Ibn al-Shatir, qui a en outre développé au XIVe siècle des théories planétaires proches de celles décrites par Copernic. Copernic a-t-il eu connaissance des textes de l'école de Maragha ? Nous l'ignorons, mais nous ne pouvons qu'être frappés par ces similitudes.
Ce qui est intéressant, c'est que certains astronomes du monde musulman ont évoqué contre Ptolémée la possibilité d'un mouvement de la Terre, suivant en cela les Grecs et Latins que nous avons cités. Ainsi, la rotation de la Terre sur elle-même a été discutée dès le xe siècle, en particulier par al-Biruni, qui l'a finalement rejetée pour les mêmes raisons qu'Aristote et Ptolémée. Plus tard, des astronomes de Maragha, parmi lesquels Ibn al-Shatir, ont poursuivi et approfondi cette réflexion.
En Europe également, le système de Ptolémée et la physique d'Aristote ont été contestés par des philosophes et des astronomes connus de Copernic, et qui ont pu l'amener sur la voie de l'héliocentrisme. Ainsi, les philosophes Nicolas de Cues, XVe siècle, qui dans la Docte ignorance chasse la Terre du centre du monde et la rend mobile, ou Jean Scot Érigène IXe siècle, qui, allant plus loin qu'Héraclide et Martianus Capella, fait tourner autour du Soleil non seulement Mercure et Vénus, mais aussi Mars et Jupiter. Au XIVe siècle, des débats ont eu lieu à l'université de Paris sur l'hypothèse du mouvement de rotation de la Terre, comme le rapporte Pierre Duhem, qui cite à ce propos Nicole Oresme, dont il fait un précurseur de Copernic. L'astronome du XVe siècle Peurbach et son élève Regiomontanus, étudiés par Copernic, pourraient avoir eu, selon Ernst Zinner, une influence sur la conversion de Copernic à l'héliocentrisme. Le premier avait débattu du mouvement de la Terre, et noté la corrélation entre les mouvements des planètes et ceux du Soleil ; le second aurait écrit à la fin de sa vie : Il faut modifier un peu le mouvement des étoiles à cause du mouvement de la Terre.

Copernic, inventeur génial ou plagiaire ,

Nous voyons donc que les réflexions sur le mouvement de la Terre et la place du Soleil n'étaient pas neuves au temps de Copernic, et que, contrairement à ce que l'on pourrait penser, elles avaient largement eu cours au Moyen Âge, tant dans l'Europe chrétienne que dans le monde musulman. Thomas S. Kuhn écrit à ce propos59 :
Du fait que Copernic commença là où Ptolémée s'était arrêté, beaucoup de gens conclurent que la science fut inexistante au cours des siècles qui séparent la vie de ces deux hommes. En fait, l'activité scientifique, bien qu'intermittente, fut très intense et joua un rôle essentiel dans la préparation du terrain qui permit à la révolution copernicienne de commencer et de s'imposer.
Toutefois, il ne faudrait pas pour autant, ainsi que le fait Arthur Koestler, minimiser l'apport personnel de Copernic dans la révolution héliocentrique. L'opinion du célèbre auteur des Somnambules a d'ailleurs été reprise depuis, l'étude récente des précurseurs arabo-perses de l'astronome polonais tendant à la renforcer. Mais Koestler reconnaît lui-même60 que Copernic a eu l'immense mérite de développer l'idée de l'héliocentrisme, envisagée par d'autres avant lui, pour en faire un système complet, à l'instar de celui de Ptolémée. Personne avant lui n'avait construit un tel système, dans toute sa complexité, ni défendu l'héliocentrisme avec autant d'application et de conviction. Et nul ne conteste que c'est le De Revolutionibus, conçu comme un nouvel Almageste, qui marque, par son importance historique considérable, l'origine de ce qu'il est convenu d'appeler, à juste titre, la révolution copernicienne.

Révolution copernicienne

Avant Copernic, la façon de voir le cosmos reposait sur la thèse aristotélicienne que la Terre est au centre de l'univers et que tout tourne autour d'elle : l'univers géocentrique . La description des mouvements des astres reposait sur le système dit de Ptolémée et la théorie des épicycles. Cette vision de l'univers le géocentrisme demeura la doctrine établie jusqu’à la fin de la Renaissance et ne fut totalement abandonnée par les savants et par l'Église que vers 1750.

Réticences

Portrait de Copernic par Jan Matejko : Conversation avec Dieu.
Au xvie siècle, on croit fermement que la Terre est immobile, et la théorie du géocentrisme est la règle universelle. On accepte mal que la Terre soit mobile. Les chercheurs et scientifiques du xvie siècle acceptent certains éléments de la théorie, en revanche la base de l'héliocentrisme est rejetée.
L'acceptation de la nouvelle théorie va devenir l'enjeu d'une lutte d'influence aux confins de l'Université, de la politique et de la religion. Dès 1533, le pape Clément VII avait connaissance des travaux de Copernic sans les critiquer et, en 1536, le cardinal-archevêque de Capoue Nikolaus von Schönberg l'encourage à communiquer ses recherches64. Fort de cet accueil, Copernic fait parvenir au pape Paul III un exemplaire dédicacé de la première version de son livre De revolutionibus coelestium. De son vivant, à aucun moment, Copernic ne fut inquiété par l'Église.
Cependant, seuls une dizaine de chercheurs de son époque lui accordent un appui. Mais ces chercheurs travaillent souvent à l'extérieur des universités subventionnées, dans des cours royales ou impériales, ou encore même tout près de l'Église. Les plus célèbres sont Galilée 1564-1642 qui n'était pas contemporain de Nicolas Copernic, mort en 1543, Léonard de Vinci ses correspondances privées en font état au travers de messages codés et l'astronome allemand Johannes Kepler 1571-1630. En 1582, lors de la grande réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII les travaux de Copernic sur l'héliocentrisme furent utilisés. Ce n'est qu'après, qu'une féroce bataille d'universitaires va déclencher la polémique qui aboutira à la condamnation des travaux de Copernic, malgré des efforts pour tenter de trouver un compromis.
Près de cent ans après la parution du livre Des révolutions des sphères célestes, réticences et hésitations existent toujours. Si certains philosophes jésuites sont profondément convaincus, certains sont même disciples de Copernic, d'autres acceptent plutôt le système de Tycho Brahe. L'astronome danois Tycho Brahe soutient une théorie qui garde la Terre immobile mais qui prévoit que toutes les autres planètes tournent autour du Soleil pendant que celui-ci tourne autour de la Terre, ce qui, sur le strict plan mathématique, est équivalent au système de Copernic.
Galilée défend les travaux de Copernic et mène une féroce guerre d'influence contre ses collègues universitaires italiens qui montent contre lui les dominicains. Galilée est l'ami du pape et ne peut être directement attaqué. Ses adversaires vont donc s'attacher à mettre à l'Index les travaux de Copernic qui est sa référence. Le pape refuse de déclarer Copernic hérétique mais ne peut empêcher de faire condamner ce qui pourrait déborder sur la théologie. Le système de Copernic sera finalement condamné en 1616. Galilée reste un fervent défenseur de la théorie copernicienne et son attitude aboutit au fameux procès de 1633 où il est condamné par un tribunal ecclésiastique.
Dès 1664, les auteurs coperniciens sont retirés de l'Index, mais il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour voir se réconcilier la plupart des savants de l'Europe, grâce à la mise en place de la mécanique céleste d'Isaac Newton. Mis à part la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas et le Danemark, le reste de l'Europe garde sa position anti-copernicienne pendant encore un siècle. La première preuve scientifique de la rotation de la Terre autour du Soleil fut produite, en 1728, par James Bradley, par l'explication qu'il donna à l'aberration de la lumière.
À partir de 1741 et sous l'influence de Roger Boscovich le pape Benoît XIV abandonne progressivement le système géocentrique. En 1757 le jésuite obtient que les livres de Copernic et Galilée soient retirés de l'Index. Galilée est réhabilité en 1784, mais ce n'est que dans les années 1820-1830 que l'Église accepte définitivement et complètement l'idée que la Terre tourne autour du Soleil.

Son influence

Copernic a retardé de plusieurs années la parution de l'œuvre de sa vie. Ses croyances et la peur de la réaction de l'Église et de Wittenberg en sont les principales raisons. Ce texte ne sera publié que le jour de sa mort.
Il n'oublia pas une dédicace au pape Paul III dans son œuvre rédigée en latin où il revendiqua le droit à la liberté d'expression.
Copernic sut libérer les scientifiques et chercheurs de leurs préjugés le système cosmologique d'Aristote et de Ptolémée était longtemps resté la référence. Il amena aussi par la suite les théologiens à s'interroger sur l'interprétation des textes sacrés. Il fallut attendre le XIXe siècle pour que les théologiens prennent une certaine distance vis-à-vis de l'interprétation trop littérale des textes sacrés, ce qui nécessita tout de même un renouvellement des études bibliques exégèse et herméneutique.
L'influence de Copernic se fit sentir jusque dans le domaine philosophique : Descartes, qui avait rédigé un Traité du monde et de la lumière, fut étonné de la décision de l'Inquisition lorsqu'il apprit la condamnation de Galilée procopernicien en 1633. C'est la raison pour laquelle Descartes s'orienta vers la philosophie et rédigea le fameux Discours de la méthode et quelques autres ouvrages philosophiques qui constituaient un projet de recherche d'une science universelle.
Ce n'est pas sans raison que l'on parle de révolution copernicienne, car l'influence du système de Copernic se fit sentir profondément dans tous les domaines de la connaissance humaine.

La publication du De revolutionibus

Il est probable que Copernic, en ces années 1520, non seulement pratiquait l'astronomie, mais aussi travaillait déjà au livre qui devait être l'Almageste des Temps modernes et amorcer cette grande révolution astronomique et physique dont les Principia de Newton allaient être le sommet et l'achèvement, un siècle et demi plus tard. À lire le récit des nombreuses charges que Copernic dut assumer, on comprend que l'ouvrage ne pouvait que lentement avancer. En tout cas, le Commentariolus en fait foi, Copernic avait, depuis déjà au moins une dizaine d'années, choisi l'héliocentrisme comme système du monde. Il travaillait donc, sans doute épisodiquement, à son grand ouvrage, mais il n'est pas certain qu'il ait eu l'intntion de le publier un jour, malgré l'insistance de son ami le plus intime, Tiedemann Giese 1480-1550, alors évêque de Chełmno. Lorsque Bernard Wapowski 1450-1535, secrétaire du roi de Pologne, lui rendit visite à l'automne 1535, Copernic lui annonça qu'il avait rédigé de nouvelles tables planétaires qui devaient servir de bases au calcul d'un almanach beaucoup plus exact que ceux qui étaient alors en circulation et qu'il souhaitait que cet almanach fût effectivement publié. Le manuscrit, aujourd'hui perdu, fut envoyé par Wapowski à Vienne mais ne fut jamais édité.
Si Copernic était disposé à livrer au public de simples colonnes de chiffres, il en allait tout autrement des principes novateurs sur lesquels ces chiffres étaient fondés. Il ne tenait nullement, semble-t-il, à provoquer les philosophes et les théologiens par la publication de ses théories révolutionnaires. Il pensait, comme il l'écrit dans le livre I du De revolutionibus, qu'il fallait « ne confier les secrets de la philosophie qu'à des amis fidèles et à des proches, et ne pas mettre ces secrets par écrit, ni les révéler à n'importe qui ». Et, lorsque, le 1er mai 1536, le cardinal Nicolas Schönberg 1472-1537 offrit de faire copier à ses frais les œuvres de Copernic, ce dernier ne lui communiqua rien et ne permit aucune copie ! En tout cas, par les amis fidèles, Giese, Wapowski, Schönberg, et par les quelques privilégiés qui avaient disposé d'une copie manuscrite du Commentariolus, les théories de Copernic cheminaient lentement dans le monde savant. Suffisamment pour atteindre Wittenberg et intéresser George Joachim von Lauchen, dit Rheticus.
Rheticus 1514-1574, unique disciple que Copernic ait eu de son vivant, arriva à la fin de mai 1539 auprès de lui, à Frombork. Il dut se mettre aussitôt au travail et assimiler très vite l'essentiel de ses théories, puisque, dès 1540, un résumé des thèses coperniciennes, la Narratio prima, fut publié anonymement à Gdańsk. Philipp Melanchthon 1497-1560, principal guide intellectuel de l'Allemagne luthérienne et protecteur de Rheticus à l'université de Wittenberg, eut l'honneur de recevoir les premiers feuillets de la Narratio en cours d'édition. L'accueil fut plutôt bon et la sortie de cet opuscule d'une soixantaine de pages ne provoqua pas l'explosion redoutée par Copernic. Et, l'année suivante, en 1541, une deuxième édition de la Narratio, signée par Rheticus cette fois-ci, vit le jour à Bâle. Grand ami de Rheticus, le médecin Achilles Pirmin Gasser 1505-1577 avait accepté d'en écrire la préface. Aussi Copernic laissa-t-il imprimer son De revolutionibus et entreprit-il de faire les retouches finales à son manuscrit, encore que la lecture du dernier livre de l'ouvrage donne une fâcheuse impression de brouillon inachevé.
Rheticus fit une copie du manuscrit, en y apportant, avec l'accord de Copernic, quelques corrections mineures. Le 29 août 1541, Rheticus pria le duc Albert de Prusse d'intervenir auprès de l'Électeur de Saxe et de l'université de Wittenberg, afin qu'il lui fût permis de publier le De revolutionibus de Copernic. Trois jours plus tard, le duc répondit à sa demande et Rheticus reprit, peu après, ses fonctions de professeur de mathématiques à Wittenberg. En revanche, il semble que ni l'Électeur de Saxe, ni l'université de Wittenberg n'accordèrent l'autorisation demandée.
Si Rheticus parvint à publier, sans difficulté, à Wittenberg en 1542, un ouvrage purement technique de Copernic, le De lateribus et angulis triangulorum, le problème était entièrement différent avec le De revolutionibus et, bien que les autorités de Wittenberg n'eussent pas été hostiles à sa personne – il avait été élu doyen de la faculté des arts le 18 octobre 1541 –, Rheticus estima que l'atmosphère régnant à Wittenberg n'était pas propice à la publication d'un ouvrage qui risquait de provoquer d'âpres controverses. Et, en effet, les sentiments anticoperniciens étaient très forts dans la citadelle du luthéranisme. Si, par la suite, l'Église catholique devait se rattraper, c'est, dans un premier temps, au sein du monde protestant que les réactions furent les plus négatives. Aussi Rheticus décida-t-il de prendre un autre congé à la fin du semestre d'hiver, le 1er mai 1542. Il gagna Nuremberg, où résidait l'imprimeur Johannes Petreius 1497-1550, avec lequel il était en excellents termes et qui était spécialisé dans l'impression d'ouvrages mathématiques et astronomiques. En août 1540, Petreius avait publié un ouvrage qu'il avait dédié à Rheticus ; dans cette dédicace, il avait fait une allusion à la Narratio prima et exprimé l'espoir que la publication du grand ouvrage de Copernic couronnerait les efforts de Rheticus. Et c'est chez Petreius que, vers la fin de mai 1542, furent imprimés, et corrigés par Rheticus, deux cahiers du De revolutionibus. Le mois suivant, en juin 1542, Copernic composa sa belle dédicace au pape Paul III, qui est l'un des plaidoyers les plus convaincants en faveur de la liberté d'expression. L'astronome y fait preuve d'une clarté d'esprit et d'un courage qui démentent l'expression, littérairement efficace mais totalement fausse, de chanoine craintif sous laquelle Arthur Koestler désigne Copernic.
Rheticus ne put rester assez longtemps à Nuremberg pour surveiller toute l'impression du De revolutionibus : il s'était, en effet, fait nommer professeur de mathématiques à l'université de Leipzig, où il devait se rendre en personne pour le début de l'année universitaire, à la mi-octobre 1542. Petreius confia la tâche de réviseur à un autre de ses amis, Andreas Osiander 1498-1552, éminent pasteur luthérien, passionné de mathématiques, qui était certainement compétent mais se crut autorisé à écrire une lettre préface qui diminuait considérablement la portée de l'œuvre de Copernic. Cette préface non signée, dans laquelle beaucoup virent l'œuvre de Copernic lui-même, présentait le système héliocentrique comme une hypothèse parmi d'autres possibles, fiction calculatoire un peu plus efficace que la fiction ptoléméenne.
Pendant que ces événements se déroulaient à Nuremberg, loin de là, à Frombork, Copernic tombait gravement malade. Il avait déjà pris la précaution de se choisir, comme coadjuteur dans son canonicat, un parent éloigné. Ayant reconnu la gravité de la maladie de Copernic, le père du coadjuteur demanda, le 30 décembre 1542, à l'évêque de Warmie, Johannes Dantiscus, d'intervenir pour que son fils pût prendre possession sans difficulté du canonicat qui devait être bientôt vacant. Copernic donc, dès la fin de 1542, touchait au terme de sa vie.
Le 29 janvier 1543, l'évêque de Warmie écrivait à l'un de ses amis – l'astronome hollandais Gemma Frisius 1508-1555 – qui éprouvait un grand intérêt pour l'œuvre de Copernic que celui-ci, souffrant des effets d'une attaque de paralysie, était maintenant presque mourant. Une hémorragie cérébrale, suivie de la paralysie de tout le côté droit, entraîna sa mort, le 24 mai 1543. La tradition veut que, le même jour, un exemplaire de l'édition de Nuremberg du De revolutionibus lui soit parvenu alors qu'il était sur le point d'expirer. L'anecdote est hagiographiquement trop séduisante pour que l'on se prive de la rapporter.

Sens et limite d'une révolution

Parmi les grandes œuvres qui jalonnent la route de l'astronomie, celle de Copernic est peut-être la plus contestée. Ainsi ce dernier apparaît-il comme ayant été par deux fois fauteur de troubles. Fauteur de troubles en son temps, parmi les astronomes, les philosophes et les théologiens. Fauteur de troubles aujourd'hui, parmi les historiens des sciences, les uns le considérant, non seulement comme le père de l'astronomie moderne, mais de toute la science moderne, les autres le traitant comme négligeable. Faux débat, bien souvent, qu'illustre cette fausse question : Copernic est-il le dernier astronome du Moyen Âge ou le premier des Temps modernes ?
Or, s'il est vrai que l'œuvre scientifique de Copernic est déroutante déroutante par sa minceur même, par les conditions de son apparition et, il faut bien l'avouer, par certaines de ses faiblesses, s'il est vrai que Copernic lui-même a été en grande partie ignorant de ses propres richesses Copernic mauvais copernicien, la simple objectivité oblige à cette constatation qu'avec lui, et avec lui seul, s'amorce un grand bouleversement d'où sortiront l'astronomie et la physique modernes. Les jugements et les choix d'un Galilée et d'un Kepler pèsent plus lourd dans la balance que les arguties des compteurs d'épicycles ! À notre avis, il s'agit donc d'une révolution. Mais encore faut-il savoir de quoi l'on parle.
Au temps de Copernic, l'astronomie était dominée depuis quatorze siècles par l'œuvre de Ptolémée. Si ce n'est pas dans l'Almageste lui-même, c'est au moins dans ses adaptations, ses paraphrases et ses commentaires que les étudiants apprennent cette science. Dans l'Almageste se mêlent trois composantes bien distinctes : d'abord, une vision globale du monde, une cosmologie ; ensuite, un outil mathématique, essentiellement la trigonométrie, au service de la résolution des triangles plans et sphériques ; enfin, une astronomie pratique, en l'occurrence un ensemble de modèles géométriques, de tableaux de chiffres et de recettes de cuisine permettant de localiser à un moment donné les astres vagabonds, les planètes, la Lune et le Soleil sur le grand quadrillage immuable des étoiles fixes.
Si la trigonométrie et la pratique astronomique peuvent être innocentes, il n'en saurait être de même pour la cosmologie. Une cosmologie suppose une philosophie de la nature, pour le moins une physique, au sens moderne du terme. La cosmologie de Ptolémée est tributaire d'une physique qui règne depuis déjà cinq siècles, celle d'Aristote. Il en résulte une série d'axiomes qui longtemps verrouilleront l'astronomie.
Premièrement, le géocentrisme, qui veut que la Terre, rigoureusement immobile, siège au milieu du monde, unique centre des mouvements célestes. Deuxièmement, une dichotomie de l'Univers : d'une part, le monde terrestre, qui va jusqu'à l'orbe de la Lune, monde du changement, du périssable, de la génération et de la corruption, monde des mouvements rectilignes, vers le haut pour les éléments légers, l'air et le feu ; vers le bas, pour les éléments lourds, la terre et l'eau ; d'autre part, le cosmos, au-delà de l'orbe de la Lune, monde de l'immuable, de la non-physique, du cinquième élément, l'éther. Troisièmement, l'axiome du mouvement circulaire uniforme ou de ses combinaisons comme étant le seul mouvement possible pour les corps célestes – avec, comme pour marquer les limites de l'emprise idéologique sur les sciences, la tricherie géniale de Ptolémée, l'équant.
Pendant quatorze siècles donc, cette astronomie devait fonctionner sans troubles graves. Les astronomes, à partir des modèles et des paramètres de Ptolémée, au besoin légèrement modifiés, dressaient des tables des mouvements planétaires, lunaires et solaires, tables qu'ils remettaient à jour lorsque les écarts entre les prévisions et les observations devenaient intolérables. Et – singularité de la révolution copernicienne – au temps de Copernic, cette situation pouvait se perpétuer ; aucun progrès dans la précision des observations pas plus d'ailleurs que dans l'outil mathématique ou la physique du monde ne venait obliger à bouleverser le système du monde. On en a une preuve dans le fait que Tycho Brahe 1546-1601, astronome des générations suivantes qui fera gagner un facteur dix à la précision des observations, refusera l'héliocentrisme copernicien et imaginera un système mixte entre celui de Ptolémée et celui de Copernic.
Pourtant, en 1543, ce dernier avait offert au monde savant un nouveau système cosmologique en contradiction totale avec les apparences et le vécu immédiat. Et cela dans un ouvrage, le De revolutionibus, qui se voulait construit à l'image de l'Almageste et où l'on retrouve les trois composantes de celui-ci : une cosmologie totalement nouvelle sur laquelle nous reviendrons ; un outil mathématique rigoureusement identique à celui des prédécesseurs ; une astronomie pratique qui n'est ni plus ni moins efficace que celle de Ptolémée et où foisonnent effectivement, à ce niveau opératoire, les épicycles, les excentriques et les épicycles d'épicycles. Autant, et peut-être même plus, que dans l'astronomie pratique de Ptolémée. Peu de changements donc. Simplement, dans la grande machinerie de l'Univers, en apparence toujours aussi complexe, Copernic se contente de permuter le lieu, et la fonction, de deux pièces, la Terre et le Soleil. On serait tenté de dire : la révolution copernicienne, c'est, bien entendu, l'héliocentrisme, mais ce n'est que l'héliocentrisme. Peut-être. Mais quelle brèche se trouve ainsi ouverte dans l'ancienne conception du monde et quelle dynamique est offerte aux générations suivantes ! Et d'abord, quoi qu'en pense Arthur Koestler dans Les Somnambules, quelle simplification du monde ! Le nombre des cercles n'a rien à voir ici ; ce sont leurs fonctions qui comptent.
Chez Ptolémée, au centre du monde, siège la Terre, immobile ; puis vient la Lune, qui tourne en un mois ; puis Mercure, Vénus et le Soleil, qui bouclent leurs révolutions sur le déférent en un an ; puis Mars en deux ans, Jupiter en douze ans et Saturne en trente ans ; enfin, les étoiles fixes, qui accomplissent leurs révolutions en un jour. Quelle pagaïe ! De plus, pour comprendre, sans même chercher à calculer, les mouvements irréguliers des planètes mouvements directs, stations et rétrogradations, impossible de faire l'économie du premier et grand épicycle. Ajoutons que, pour comprendre les comportements différents des planètes inférieures – Mercure et Vénus, qui ne s'éloignent pas du Soleil – et des planètes supérieures – Mars, Jupiter et Saturne, qui prennent toutes les élongations possibles –, il faut leur donner deux statuts cosmologiques différents, c'est-à-dire croiser les rôles des déférents et des premiers épicycles.
Chez Copernic, l'Univers s'harmonise. Au centre, le Soleil ; puis viennent Mercure, Vénus, la Terre, qui prend rang de simple planète, Mars, Jupiter et Saturne, puis la sphère des étoiles fixes. Là, point de rupture : il y a un lien simple entre les distances par rapport au Soleil et la durée des révolutions, de celle de Mercure 88 jours à celle de Saturne 30 ans et, pour finir par l'immobilité de la sphère des fixes. Stations et rétrogradations s'expliquent par le jeu des mouvements des planètes et de la Terre ; le comportement différent de Mercure et Vénus, par leurs positions respectives entre la Terre et le centre du monde. Dans une première approche, le monde se déchiffre sans qu'on fasse intervenir le premier épicycle ; les déférents y suffisent. Le premier épicycle, de dimension modeste, n'est là, on le sait maintenant, que pour rendre compte des écarts entre le mouvement circulaire supposé échoir aux astres et le mouvement elliptique réel. Car le mouvement circulaire est maintenu par Copernic, et même renforcé. Pour lui, l'une de ses fiertés, outre la nouvelle cosmologie qu'il a offerte au monde, est d'avoir aboli l'équant, inadmissible entorse au mouvement circulaire uniforme. Un seul des trois verrous saute donc explicitement, celui du géocentrisme. Copernic ne se prononce pas sur la dichotomie du monde ; mais, implicitement, la Lune n'étant plus qu'un satellite de la Terre, cette dichotomie devient insoutenable. Le troisième verrou sort renforcé de la bataille. Pourtant quelle bombe à retardement Copernic laisse-t-il sur son lit d'agonie ! Le mouvement de la Terre autour du Soleil ouvre une stratégie nouvelle à l'astronomie, que Kepler utilisera en étudiant le mouvement de Mars après en avoir retranché celui de la Terre. Le même Kepler, sans cette mise en évidence d'un lien simple entre distances et périodes de révolution, n'aurait jamais eu l'occasion de mettre son acharnement de mathématicien à la recherche de la troisième loi des mouvements planétaires. Voilà ce qu'il en est, notamment, pour l'astronomie.
Mais, plus profondément peut-être, la nouvelle astronomie devait bouleverser la physique. Une cosmologie, disions-nous, ne saurait être innocente. Celle de Ptolémée s'appuyait sur une physique, celle d'Aristote, qui l'avait largement précédée. Copernic propose une nouvelle cosmologie sans faire œuvre de physicien ; et cette cosmologie est incompatible avec la physique d'Aristote. Le monde savant se retrouve face à une cosmologie pour ainsi dire suspendue dans le vide. Il faut choisir. Ou bien adhérer à la cosmologie nouvelle, répudier la physique d'Aristote et donc se voir obligé de construire une nouvelle physique. Ou bien garder la physique d'Aristote et refuser l'héliocentrisme. C'est bien dans ces termes que Galilée qui a de bonnes raisons, lui qui a vu les phases de Vénus et les satellites de Jupiter, d'adopter la cosmologie de Copernic pose le problème de la physique dans la première journée du Dialogue sur les deux grands systèmes du monde. Adepte de la nouvelle cosmologie, il construira une nouvelle physique avec le succès et les conséquences que l'on sait. Le chemin est ouvert qui conduira à Newton. Jean-Pierre Verdet

Controverse sur sa nationalité

La nationalité de Copernic est, depuis le XIXe siècle, sujette à controverses. Ainsi, note Konrad Rudnicki, le père de Copernic était polonais, et sa mère allemande. Il est né sur le territoire de la Pologne, dans une ville hanséatique avec une population majoritairement allemande. Il a longtemps été débattu pour savoir si Nicolas Copernic était vraiment allemand ou polonais. Cette discussion est devenue une féroce querelle savante aux époques nationalistes, de la deuxième moitié du XIXe siècle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale».
Toutefois, de son vivant, le concept de nationalité n'existait pas. Le mot lui-même n'a été forgé qu'au XVIIIe siècle.

Enquête sur sa tombe

Le lieu exact d'inhumation de Copernic demeura longtemps inconnu avant que des ossements soient retrouvés en 2005 dans la cathédrale de Frombork (Pologne), près de l'autel dont il avait la charge.
Le 20 novembre 2008, des chercheurs de l'Institut médico-légal de Cracovie et de l'université d'Uppsala ont confirmé que le crâne et le fémur retrouvés sont bien ceux de Copernic, grâce à deux cheveux retrouvés dans un exemplaire du Calendarium Romanum Magnum de Johannes Stoeffler (dont Copernic s'est servi toute sa vie)70,71.
Le 22 mai 2010, l'astronome dont les restes ont été identifiés, a été enterré à nouveau à la cathédrale de Frombork dans le Nord de la Pologne, au lendemain du 467e anniversaire de sa mort. Lors d'une cérémonie religieuse, le cercueil de Copernic a été à nouveau enfoui sous le sol de la cathédrale construite au XIVe siècle, au pied d'une tombe neuve en granit noir frappée d'une représentation d'un modèle du Système solaire. Dans un discours, l'archevêque Jozef Zycinski a déploré les excès de zèle de défenseurs autoproclamés de l'Église. Il a rappelé dans ce contexte la condamnation en 1616 par le pape Paul V de l'œuvre de l'astronome, considérée à l'époque comme contraire aux Écritures.

Hommages

Bundesrepublik Deutschland, 5 marks d'argent 1973 pour commémorer le 500e anniversaire de Nicolas Copernic.
Copernic est un cratère d'impact lunaire.
L'astéroïde 1322 Coppernicus a été nommé en son honneur Coppernicus est une des appellations allemandes.
Le copernicium est un élément chimique, de symbole Cn et de numéro atomique.


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Posté le : 16/05/2015 12:18
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Il vole à moi un vieux cahier
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Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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