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De Montpellier
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Le 19 Mai 1925 naît Saloth Sar, mieux connu sous le nom de Pol Pot
Le monstre, le Dark Vador économique mais aussi humain, le tortionnaire absolu, le côté le plus sombre de la force à fondu sur un pays ni plus ni moins méritant, et ni plus, ni moins cultivé qu'un autre, et c'est bien là que réside l'horreur, comment une population peut-elle participer ainsi à sa propre destruction. Après Hitler, Staline et les autres, le mystère posé par les dictateurs sanguinaires reste entier. Comment ? pourquoi ? avec le soutien de qui ?? , qu'en est-il de la soumission criminelle ? ?.... Comment faire disparaître en quelques heures toute l'économie d'un pays ? C'est possible ! Pol Pot l'a fait. Bienvenue dans un monde où un leader fou claque des doigts, et il n'y a plus que des morts-vivants. Pol Pot a dirigé l'un des régimes les plus énigmatiques du XXe siècle. Pendant les trois ans et demi qu'il a passé à la tête du Cambodge, plus d'un million de personnes ont été les victimes d'un véritable génocide. Il a fait de ce pays réputé pour sa douceur une nation d'esclaves construite sur des charniers. A travers la biographie de Pol Pot, par Philip Short celui-ci retrace l'histoire du cauchemar cambodgien en partant du point de vue de ses responsables, et d'abord du premier d'entre eux. Philip Short raconte donc la vie de Pol Pot : de sa jeunesse paysanne à ses dernières années au fond de la jungle en passant par l'influence qu'a eue sur lui le bouddhisme. L'égalitarisme drastique voulu par Pol Pot et les Khmers rouges a germé tant sur la culture et l'histoire cambodgiennes que sur la paranoïa d'un petit pays pris entre ses voisins. Mais la Chine, il souligne que la France et les Etats-Unis partagent une responsabilité morale dans ce qui est arrivé. A ce titre "'Pol Pot, anatomie d'un cauchemar" est à lire absolument et permet de mieux saisir les implications des procès des Khmers rouges qui s'est ouvert à l'été 2007.
Pol Pot la journée du 17 Avril 1975.la démence à l'oeuvre.
Le 17 avril 1975 fut une des journées les plus sombres de l'histoire du XXème siècle. Plongeons-nous dans son atmosphère unique. Au petit matin, les troupes Khmers Rouges entrent dans Phnom Penh et prennent le pouvoir. Dans les premiers instants, lasse d'une guerre inextricable impliquant nombre de puissances étrangères, la population accueille la révolution avec enthousiasme. Mais tous les témoins s'accordent sur un point : il ne faudra guère plus de quelques dizaines de minutes à la capitale du Cambodge pour comprendre que le pire est à venir. Qui sont les Khmers Rouges ? Pour la plupart, des adolescents et de jeunes adultes embrigadés, complètement analphabètes, venus des campagnes profondes du pays. Ils voient une ville pour la première fois de leur vie et ne comprennent rien, boivent l'eau dans les cuvettes des toilettes, défèquent dans les bidets. Habillés de noir, rudimentaires, humbles et obéissants, ils ne reconnaissent qu'une autorité : Angkar, c'est-à -dire "l'Organisation", nom de code du parti communiste dirigé d'une main de fer par Pol Pot, a.k.a. Frère Numéro Un. Leur fanatisme ne s'encombre d'aucune sophistication, d'aucun scrupule – ils sont disposés à torturer et massacrer avec insouciance et application ce qu'Angkar jugera bon de leur désigner pour cible. Ils vont, dans l'exercice du pouvoir, montrer autant de glaciale sauvagerie que les pires unités SS. Leur credo tient en quelques mots : toute trace de capitalisme doit être impitoyablement détruite, y compris si c'est un être humain, y compris si c'est un enfant. Et, pour parvenir à cette fin, la méthode imaginée par Pol Pot s'avère d'une confondante efficacité.
Délocaliser l'humain
Quelques heures à peine après leur arrivée à Phnom Penh, et prétextant de la nécessité de protéger les habitants d'un bombardement américain à venir (bien entendu imaginaire), les Khmers Rouges annoncent que la ville entière doit immédiatement être évacuée dans les délais les plus brefs. Hommes, femmes, enfants, vieillards, les malades comme les bien portants, reçoivent l'ordre de faire leurs bagages et de se préparer à quitter leurs foyers, leur usines, leurs bureaux, leurs hôpitaux. Malheur aux retardataires ! Phnom Penh compte à l'époque deux millions et demi de personnes : toutes doivent s'en aller sans délai. Quiconque renâcle ou se plaint est abattu en pleine rue. En un clin d'œil, l'angoisse s'installe. Quel est l'objectif de Pol Pot, à travers cette migration forcée, précipitée, frénétique, sous la menace des AK-47 ? Abolir toute différence entre les citadins – qu'il juge gangrenés par l'esprit capitaliste – et les paysans pauvres – qu'il considère comme un genre de race supérieure, seule dépositaire de l'avenir radieux. Pol Pot va au plus simple : en les chassant de leurs appartements et de leurs maisons, et en les empêchant d'emporter leurs biens avec eux, il métamorphose de facto les citadins en misérables, en sans-abris faméliques. Il les jette sur les routes, sous bonne garde, sans vivres ni moyens de subsistance, afin de les parquer en pleine nature, de les faire revenir à un stade préhistorique et de les rééduquer par le travail. Toutes les villes du pays subiront le même sort. C'est une expropriation à l'échelle d'un pays : au lieu de déplacer les biens, déplaçons ceux qui les possèdent. Bien entendu, en chemin, les plus faibles vont périr : les traînards et les invalides sont exécutés sur le bord des routes, sans jugement ni exception.
"Si tu vis, ce n'est pas un bien, et si tu meurs, ce n'est pas un mal",
dit un slogan Khmer Rouge. Mêlant un volontarisme dément, un autoritarisme le doigt sur la gâchette et une improvisation complète, l'évacuation de Phnom Penh fait plus de 10.000 morts en un temps record. La cohue est telle que, dans les 24 premières heures de l'exode, on n'avance que de dix mètres par heure à certains embranchements. Des barrages filtrent la foule : sont mis de côté tous les anciens serviteurs du régime précédent : fonctionnaires, officiers, professeurs, embarqués dans des camions et massacrés à coups de pelles, car les Khmers Rouges économisent les munitions. Quiconque porte des lunettes est condamné à mort à très brève échéance : dans l'esprit de la révolution cambodgienne, seul le bourgeois sait lire, et le bourgeois doit être éliminé. Au sujet de cette révolution, Philip Short, auteur d'une formidable biographie de Pol Pot chez Denoël, parle de "mort subite de la raison". On ne saurait mieux dire. "L'objectif de Pol Pot était de plonger le pays dans un brasier révolutionnaire." L'incendie prit instantanément.
Disparition de l'échange
Pol Pot est pressé. Il n'a ni les petits chemins de Lénine, ni la patience prédatrice de Staline. Ce funeste 17 avril 1975, Phnom Penh est à peine prise qu'il décrète l'annulation de la monnaie cambodgienne et la fermeture de la Banque Nationale, dont le bâtiment est dynamité avec tout ce qu'il contient – un nuage de billets s'élève dans le quartier. C'est un coup de maître, d'un point de vue totalitaire. Car non seulement, il n'y a soudain plus de villes, ni d'État digne de ce nom, ni de marchés, ni d'écoles, ni d'hôpitaux, ni de religion, les pagodes sont recyclées en centres de torture, non seulement Angkar dirige tout et décide de tout sans jamais fournir d'explications, mais l'argent lui-même est volatilisé et toute la valeur économique de la nation est ramenée à zéro. Dans leur départ hâtif, bouclant leurs valises sous l'injonction glaçante des jeunes tueurs en noir, les habitants des villes, paniqués, ont emporté tout ce qu'ils pouvaient en billets de banque. Sur la route, les mêmes tueurs en noir leur expliquent la nouvelle situation : votre argent ne vaut plus rien, nous l'avons aboli, vous pouvez vous en débarrasser. Au fil des jours, le citadin, nouveau misérable, se résigne, comprend que les Khmers Rouges ne plaisantaient pas ; un survivant raconte les avoir vus vider dans une rivière un volumineux sac de dollars américains. S'enfonçant dans les sables mouvants de la folie idéologique, le Cambodge dit adieu à l'économie et au monde. Les citadins, épuisés, affamés, désespérés au milieu de cet exode insensé et chaotique, finissent par se délester de leur dernière, fragile et très relative richesse. Un témoin parle de chemins couverts, par endroits, de nappes de billets. Les Cambodgiens sont pris au piège : dans l'espace ultraviolent tracé par Angkar, leur dernier moyen de subsistance est Angkar. L'Organisation seule nourrit, et elle seule torture. Elle torture plus qu'elle ne nourrit, du reste. Elle tient tout le pays, chaque maison, chaque enfant, chaque ruisseau. Le réel a disparu. Les frontières se referment. Le peuple entier est condamné au même bagne, lequel se confond uniformément avec le territoire. Un mot de travers, un seul, parfois un regard, et vous êtes radié de la liste des vivants. Frère numéro un "is watching you"
C'était donc fait, Pol Pot avait réussi.
Comme dans un rêve, il avait bouclé un dossier qui aurait demandé cinq siècles à Brejnev : il n'y avait plus de différence entre les classes, car n'y avait plus de classe supérieure, ni d'argent, ni de marchands, ni de marchandises, ni d'acheteurs, ni de banques, ni de Bourse, ni de devises, ni de coffres, ni de possibilité d'échange autre que le troc – et à quoi bon le troc dans un pays où plus personne n'a quoi que ce soit ? Le commerce rendit l'âme. Le communisme, le vrai, advint. Ne subsistèrent que la terreur, seule debout et qui commandait chaque instant de la vie, et la misère qui lui obéissait, rampant de peur. La faim et l'inhumanité devinrent la règle. On vit des gens condamnés à manger leurs parents. On vit de jeunes enfants chargés du rôle de bourreaux, exécuter des adultes condamnés et ligotés en leur injectant du poison. On toucha le fond de l'abjection totalitaire dans chaque village de chaque région du Cambodge. Le camp de Tuol Sleng devint le Auschwitz des Khmers Rouges ; on y électrocutait à la chaîne, de manière industrielle. Il ne fait aucun doute que la vaporisation de l'argent a considérablement servi ces cruautés. L'argent, c'est l'échange libéré. Même en très petites quantités, même déprécié, il constitue par sa simple présence une possibilité de résistance au destin, sinon au pouvoir. L'argent permet des échanges imprévus, impossibles à planifier. Il est l'éventualité d'un désordre libéral dans le grand projet collectiviste. Or, ce grand projet ne tolère aucun autre désordre que celui qu'il génère lui-même, puis réprime – répression qui génère un autre désordre, qu'il réprime également, et ainsi de suite à l'infini. Le totalitarisme est une chute. Le système Khmer Rouge est une chute verticale en accéléré. L'argent rayé d'un trait de plume par Pol Pot, c'est la main qui vous pousse dans le vide. De l'argent au néant, sans escale Dans notre article précédent, nous abordions la catastrophe provoquée par Larine pendant la révolution russe. Nous sommes ici en présence d'un évènement similaire à la catastrophe provoquée par l'économisme russe, MiKhaïl Zalmanovitch connu sous le pseudo de Youri Larine, pendant la révolution russe, identique par ses causes et ses effets, mais incomparablement plus rapide. Du communisme, les Khmers Rouges ôtent tout ce qui dépasse. Ils ne conservent que l'os, c'est-à -dire la destruction systématique, dont Bakounine disait qu'elle était "l'acte créateur par excellence". Indéniablement, les Khmers Rouges créent une nouvelle société : économiquement, elle ne peut se comparer à aucun autre. Quand le socialisme va tout au bout de ses intentions, les instruments de mesure traditionnels sont brisés ; les concepts économiques n'ont plus cours ; les dégâts ne se comptent pas en billets de banque, puisqu'il n'y en a plus, mais en cadavres – et l'on ne sait plus où les mettre. En quatre années de règne seulement, le régime Khmer Rouge fit deux millions de morts sur huit millions d'habitants. Tous innocents. Un quart du peuple cambodgien disparut, avalé par la famine, la torture et les exécutions ; les trois quarts restant en vie traversèrent un cauchemar d'une telle envergure que la raison, aujourd'hui encore, peine à le croire possible. Ils ne s'en sont jamais remis. La nature économique autant que politique du laboratoire nihiliste Khmère Rouge ne doit pas être oubliée. Interdire l'échange à l'échelle d'une nation n'est pas moins barbare que d'abattre une fillette d'un coup de pelle dans la nuque : le résultat est exactement le même. Une chose est sûre, au moins : le monde sans classes est le pire des mondes. En 1975, les Khmers rouges prennent le pouvoir au Cambodge, menés par un certain Pol Pot. Durant presque quatre années, il dirige dans l’ombre un des régimes les plus meurtriers de l’Histoire, ne révélant son identité que tardivement. Derrière Frère numéro 1, principal responsable des 1 à 2 millions de morts de l’autogénocide cambodgien, se cachait un certain Saloth Sar, ancien étudiant des bancs de l’université Française et descendant d’une famille Sino-Khmer assez aisée.
L'élimination ou l'horreur sans limite
C’est peut-être l’un des plus terribles récits sur la terreur communiste. L’ouvrage L'Élimination de Rithy Pan, avec Christophe Bataille chez Grasset en 2012, devrait être étudié dans les écoles et offert à certains candidats à l’élection présidentielle; L'élimination par Rithy Pan J’ai beau connaître les crimes du communisme, je reconnais que la cruauté des tortionnaires communistes cambodgiens dépasse toute imagination. Les frontières du mal sont très largement dépassées. C’est le récit (ou le scénario) de Rithy Pan qui, en 1975, avait 13 ans. Les Khmers rouges prennent le pouvoir et commence le génocide. Le narrateur perd toute sa famille en quelques semaines : son grand frère porté disparu, son beau-frère médecin exécuté au bord de la route, son père qui n’a plus la force de s’alimenter, sa mère qui se laisse mourir aux côtés de l’une de ses filles déjà morte… L’histoire de ces années est racontée par celui qui l’a vécue. Il en a fait aussi un film qui dresse aussi le portrait de l’un des responsables du génocide : le bourreau Duch. Le narrateur–victime essaie de comprendre. Comment a-t-on pu exterminer 1.7 millions de personnes (un tiers de la population du pays) en quelques mois pratiquement. Enfants, femmes, jeunes, vieux, personne n’a été épargné. Aucun régime n’est allé aussi loin dans la soumission de l’individu. Rien ne devait être personnel. Tout était confisqué par les Khmers rouges. Y compris les rêves. L’individu n’existe plus, il devient objet. Le Khmer rouge décide s’il doit vivre ou non. Les critères sont très aléatoires car la purification sociale s’applique à tout le monde. Même ceux ayant des « origines saines » sont exterminés. Il suffit d’une délation, d’un soupçon et tout est fini. Même la langue change, on invente de nouveaux mots, on interdit d’autres. On connaît les photos de Cambodgiens (y compris des enfants) avec un numéro agrafé à même la peau. Ce sont pour la plupart ceux qui sont passés par le sinistre centre de torture et d’exécution S 21 à Phnom Penh dirigé par Duch. Environ 12 380 personnes au moins furent torturées et exécutées dans ces lieux. Ceux qui arrivaient là étaient déjà condamnés à mort : « À S21, c’est la fin, dit Duch. Plus la peine de prier, ce sont déjà des cadavres. Sont-ils hommes ou animaux ? C’est une autre histoire ». Ce qu’a enduré Rithy Pan et avec lui des centaines de milliers de Cambodgiens est pratiquement impossible à raconter tant l’ampleur du crime dépasse tout entendement. Mais il faut le faire. Comment raconter la torture à mort de la jeune fille Bophana, coupable parce qu’elle écrivait à son amoureux dans une langue romantique ? Comment décrire les vivisections sur les femmes jeunes pour leur prendre les organes et leur sang ? Comment faire comprendre les crimes d’enfants qu’on écrasait contre les troncs des arbres ? Ou la mort de faim de la petite nièce de l’auteur ? Elle s’éteint à 5 ans à ses côtés. Le récit est par endroit insupportable. L’auteur ne néglige pas, non plus, ceux qui ont admiré les Khmers rouges. Du journal Le Monde aux intellectuels « engagés » comme Alain Badiou en passant par l’ONU qui a fermé les yeux. Pol Pot était lui-même un ancien étudiant à Paris ! Le régime communiste cambodgien a été « parfait » dans son fonctionnement jusqu’en 1979. Il a voulu créer un Homme nouveau et pur. Vu le nombre de morts, il a pratiquement réussi. Les khmers rouges ont exterminé en moins de quatre ans un quart de la population du Cambodge. Le procès de la dictature communiste a pourtant bénéficié d’un traitement médiatique particulièrement discret en France, où fut formé Pol Pot. Roshane Saidnattar, rescapée des camps des khmers rouges, était à la médiathèque de Sainte-Savine (Aube) pour présenter son documentaire, L'important c'est de rester vivant. Ce film est un témoignage sur des évènements historiques et d'actualité. Historiques puisque le régime communiste fut responsable de l'extermination de 2 millions de Cambodgiens, le quart de la population ! entre avril 1975 et janvier 1979. D'actualité puisque le procès des quatre plus hauts dignitaires survivants du régime s'est ouvert le 27 juin dernier. Et la couverture médiatique fut minimale pour un génocide d’une telle ampleur. Ce procès, qui aurait pu être un Nüremberg du communisme, s'est donc déroulé dans un relatif anonymat. L'article laisse d’ailleurs un goût d'inachevé puisque pas une seule fois le journaliste n'utilise le terme de communiste. Cela fait partie du processus de "respectabilisation", mis en lumière par Jean-François Revel dans La grande parade, qui consiste en un traitement médiatique inégal entre les crimes selon que ceux-ci soient commis par des nazis ou des communistes les exactions de ces derniers étant pourtant beaucoup plus nombreuses. On observe la même mansuétude dans le journal Libération après le dernier verdict condamnant "Douch" à la perpétuité. Ce dernier avait été condamné à 30 ans en première instance.
Petit rappel historique : Les Khmers rouges, menés par Pol Pot et soutenus par la Chine, sont en guerre contre les forces gouvernementales, qui bénéficient du soutien du Viêt Nam du Sud et des États-Unis. Le désengagement de ces derniers en 1973 est fatal au régime brutal et corrompu de Lon Nol. L’armée n’est capable que de défendre la capitale, Phnom Penh, surpeuplée de réfugiés fuyant les bombardements américains ou les mesures drastiques imposées dans les zones rurales par les Khmers rouges. Ceux-ci finissent par prendre la capitale le 17 avril 1975 pour mettre en place un régime autoritaire maoïste. Le rôle essentiel du communisme parisien dans la formation du monstre avait été présenté au tribunal par Raoul-Marc Jennar lors du procès de "Douch" en 2009. Ce sinistre personnage a dirigé la sinistre prison S-21, de laquelle seulement sept survivants sur 20 000 détenus sont sortis. Saloth Sar, qui prendra le pseudonyme de Pol Pot, avait en effet étudié à la Sorbonne. S’il n’obtint aucun diplôme, il se forma à l'idéologie marxiste en compagnie de Yeng Sary et Khieu Samphan, qui seront plus tard ses fidèles lieutenants dans le génocide. Tous lisaient quotidiennement "L'Humanité", qui fêtera leur arrivée au pouvoir. Le 24 avril 1975, le responsable de la rubrique Asie du journal communiste, Jean-Émile Vidal exultait : La fête du peuple. Et déjà , le gouvernement royal d'Union nationale et le Front uni national ont pris des mesures pour que les plus déshérités, ceux qui ont souffert dans les villes sous contrôle de l'ennemi tandis qu'une poignée de gens faisaient fortune, aient part aux réjouissances. Les stocks de vivres détenus par les spéculateurs ont été réquisitionnés. Des campagnes arrivent le riz et la viande. Les prix du riz, du porc et du bœuf ont été réduits en quelques jours dans des proportions considérables.
Une pancarte a été déposée par un anonyme, (voir photo ci-dessus ) dans un temple à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Phnom Penh. Neuf mille crânes de victimes du régime communiste y sont entreposés. Pol-Pot, secrétaire général du Parti Communiste Kampuchéen, fera ainsi régner la terreur pendant quatre années. Les citadins et les intellectuels, assimilés à la bourgeoisie et au capitalisme, sont forcés d’aller travailler dans des champs ou envoyés dans des prisons d'État qui ont été instituées dans tout le pays. La monnaie, la famille, la religion et la propriété privée sont abolies. Deux millions d'être humains perdront la vie suite aux famines, maladies et sévices. Le 25 décembre 1978, redoutant le chaos s'installant chez son voisin, le Viêt Nam envahit le Cambodge. Le régime des Khmers rouges s’effondre rapidement et Pol-Pot s’enfuit dans la jungle où il tentera de reconstruire une guérilla pour revenir aux "affaires" . Condamné à mort par contumace, il trouvera une retraite dorée en Thaïlande où il sera finalement retrouvé mais s'éteindra en 1998, à 73 ans, avant d'avoir pu être jugé pour ses crimes.Yann Henry.
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La vie toute entière de Pol Pot est entourée de mystère, spécialement en ce qui concerne sa mort. Homme public assez discret, assorti d’une sombre tendance paranoïaque, le leader du régime khmer rouge s’est créé sa propre biographie, à l’instar d’autres dictateurs. Une chose est sûre cependant, il reste incontournable lorsque l’on aborde la question du génocide cambodgien. Plusieurs historiens et biographes ont tenté d’éclaircir la nébuleuse entourant l’homme, qui plongea le Cambodge dans ce terrible chaos.
Biographie
Le 19 Mai 1925 naît Saloth Sar, mieux connu sous le nom de Pol Pot qui est une abréviation du nom qui lui fut donné par les autorités chinoises, Politique potentielle, était le leader des Khmers rouges et le Premier Ministre du Kampuchéa Démocratique parti de trè-s triste mémoire dans le Cambodge actuel entre 1976 et 1979. Les politiques de son gouvernement ont provoqué la mort de près de deux millions de personnes.
Sa jeunesse
Issu d’une famille paysanne sino-khmère aisée liée aux autorités royales, Saloth Sar naît le 19 mai 1925 , à Prek Sbauv, dans la province cambodgienne de Kampong Thom. Si d’autres sources avancent la date de 1928 pour sa naissance, ce premier point de divergence ne prête pas trop à conséquence. Son père, gros propriétaire terrien, aurait eu de bonnes connections avec les autorités royales de la capitale. Lorsqu’il sera au pouvoir, il prendra soin d’effacer cette page de son histoire personnelle. En affirmant qu’il est issu d’une famille paysanne, typiquement khmère, sa version correspond ainsi bien mieux à l’idéologie du régime en place. Il vit son adolescence à la campagne, où il suit l’enseignement bouddhiste dans le but de devenir moine. Mais il aurait étudié dans une école Catholique selon d'autres sources. Passionné de politique, il s’engage dans le mouvement vietnamien anti-impérialiste de Hô Chi Minh au cours de la Seconde Guerre mondiale, et devient membre du Parti communiste indochinois en 1949. Son gout pour le politique
Le gouvernement cambodgien lui accorde cette même année une bourse afin qu’il puisse effectuer des études de radio-électricité (EFREI, anciennement EFR) à Paris, de 1949 à 1953. Dès son arrivée en France, il rejoint les cercles du Parti communiste français, auprès desquels il se familiarise avec l’idéologie marxiste, et au sein desquels il passe la majorité de son temps. C’est sur les bancs de la Sorbonne qu’il rencontre Yeng Sary et Khieu Samphan, avec qui il prendra la direction du mouvement khmer rouge. C’est également à cette époque qu’il fait la connaissance de Jacques Vergès, l’avocat français controversé, actuel défenseur des idéologues khmers rouges dans le procès qu’il leur est intenté.
Sa montée vers le pouvoir.
Saloth Sar quittera la France sans diplôme et deviendra malgré tout professeur de français peu après son retour au Cambodge, dans deux établissements privés de Phnom Penh, Chamroeun Vichea et Kampuchaboth (1956-1963). Lorsque les Français se retirent d'Indochine en 1954, le roi Norodom Sihanouk est nommé à la tête de l'État et la monarchie est restaurée au Cambodge. Comme plusieurs de ses contemporains, Saloth Sar s'oppose au nouveau pouvoir et entre dans un parti communiste de faible envergure, le "Parti révolutionnaire du peuple khmer". Ce parti deviendra par la suite le "Parti communiste du Kampuchéa", l'organe politique des Khmers rouges. En 1962, il est élu secrétaire du comité central du parti, pour y militer activement. Élu secrétaire du comité central du parti en 1962.
Etoile montante pour la chine
Les autorités de la Chine communiste, qui commencent à s'intéresser à cette étoile montante du mouvement communiste cambodgien lui attribuent le surnom de "Political Potential". Un surnom qu’il gardera jusqu’à sa mort, un autre moyen d’effacer ses traces. Il s'efforce alors de former les premiers combattants khmers rouges avec le soutien de la Chine. À cette époque, Mao Zedong voit en lui un moyen aisé de favoriser l'expansion du communisme anti-soviétique et pro-chinois dans la région.
Epoque troublée au Cambodge
À la fin des années 1960, la guerre que les États-Unis livrent au Vietnam s’étend au Cambodge. Les troupes américaines tentent de déloger par des bombardements massifs les forces Viet-Minh qui s’y réfugient.
En 1963, pour fuir la police, de plus en plus suspicieuse quant à ses activités politiques, Saloth Sar prend le maquis avec ses compagnons et entre dans la clandestinité. Il s'efforce alors de former les premiers combattants Khmers rouges avec l’aide et le soutien de la Chine. Il est à noter qu'à cette époque, Mao Zedong voyait en lui un moyen aisé d'empêcher l'expansion du communisme soviétique dans la régio
Le 18 mars 1970, avec la bénédiction de la CIA, le maréchal Lon Nol orchestre un coup d'État et renverse la monarchie cambodgienne. Une guerre civile éclate. Norodom Sihanouk et ses partisans se joignent aux Khmers Rouges contre le nouveau régime sous la bannière commune du Gouvernement Royal d'Union Nationale du Cambodge (GRUNC). Malgré l'appui des États-Unis et du Sud-Vietnam, le régime brutal et corrompu de Lon Nol s'avère incompétent dans la lutte contre le communisme. En 1973, la situation militaire se détériore et l'armée n'est en mesure que de défendre la capitale, Phnom Penh, surpeuplée de réfugiés fuyant les bombardements américains.
Prise du pouvoir
Les forces communistes menées par Pol Pot triomphent de l’armée de Lon Nol le 17 avril 1975, date à laquelle la capitale tombe entre les mains des Khmers Rouges, considérés au départ comme une force libératrice par la population. Pol Pot se fait alors connaître comme le frère numéro un. Il est le membre le plus important de l'Angkar, nom khmer de "l'Organisation révolutionnaire", l'organe suprême du gouvernement des Khmers rouges.
1975 devient l’Année zéro du régime Khmer Rouge. Dès leur prise de pouvoir, les Khmers Rouges soumettent le pays à la dictature et mettent en place un régime totalitaire dont l’une des premières actions est l’élimination de tous les individus liés au gouvernement précédent. Le nouveau gouvernement contraint également les habitants des villes à aller travailler à la campagne pour nourrir la population. Le régime s’en prend particulièrement à la population urbaine et aux intellectuels.
En 1976, le Cambodge devient le Kampuchéa Démocratique et Pol Pot est nommé premier ministre. L’année suivante, alors que Pol Pot a déjà échappé à trois tentatives d’assassinat, il multiplie les purges dans son parti et parsème la frontière de mines anti-personnelles. Il définit également trois catégories d’individus à réprimer: - l’ensemble des Vietnamiens présents au Cambodge - les khmers parlant vietnamien - les khmers entretenant des relations ou ayant des intérêts avec les Vietnamiens. Sont également visés les individus ayant reçu une éducation ou manifestant une appartenance religieuse quelconque.
Au total, entre 1,7 et 2 millions de personnes auraient trouvé la mort sous le régime par exécution, torture, suite à une surcharge de travail forcé, par le fait de maladies non traitées, ou bien encore de famine.
La chute de Kmers rouges
En 1979, à la chute du régime, Pol Pot prend à nouveau le maquis. Il est inculpé de génocide par contumace par un Tribunal Révolutionnaire du Peuple. Selon certaines rumeurs, il aurait coulé des jours paisibles bien loin de la jungle cambodgienne, dans une résidence luxueuse en Thaïlande. Il se serait, par ailleurs, livré au trafic illégal de bois et de pierres précieuses pendant cette période. Ici encore, les rumeurs ne tarissent pas.
En 1985 Pol Pot démissionne du poste de commandant en chef des Khmers Rouges mais conserve un rôle de supervision. En 1993, alors que le roi Sihanouk est à nouveau à la tête du gouvernement, Pol Pot s’oppose au gouvernement. Trois ans plus tard, le reste du groupe des KR se divise et une partie rejoint le gouvernement. En juin 1997, Pol Pot ordonne l’assassinat de Song Sen, son ami et ancien ministre de la défense, qu’il soupçonne de collaborer avec le gouvernement. La femme et les enfants de Song Sen sont également exécutés. Pol Pot est alors arrêté pour trahison et jugé par un tribunal du peuple qui le condamne, le 25 juillet 1997, à une assignation à résidence surveillée à perpétuité. De façon à le briser politiquement.
Alors que ses derniers fidèles désertent et que les États-Unis travaillent à la mise en place d'un plan pour le capturer et le traduire devant la justice internationale, Pol Pot meurt. Le 15 avril 1998, à l’âge de 73 ans, il succombe officiellement d'une crise cardiaque. Cela peu après avoir appris que Ta Mok, ancien Frère numéro cinq du régime khmer rouge qui avait rejoint le gouvernement, s’apprêtait à le livrer au gouvernement cambodgien.
Mort bienvenue mais curieuse.
Une zone d’ombre entoure la mort de Pol Pot. Certains journalistes ont prétendu qu’il s’était suicidé, d’autres qu’il avait été empoisonné par son médecin. La fin de son existence s'est déroulée dans des conditions particulièrement mystérieuses, qui laissent encore planer un doute quant à la véracité de sa mort. Sceptique vis-à -vis de l’identité du corps, le gouvernement cambodgien, appuyé par la communauté internationale, a demandé qu’une autopsie indépendante soit réalisée. Mais le corps a été incinéré très rapidement, et la preuve de sa mort n'a jamais véritablement été apportée. A l’instar d’Hitler, de nombreuses légendes ont commencé à se propager. Caché en Thaïlande avec la bénédiction du gouvernement, retourné dans le maquis avec une poignée de fidèles,… quand il s’agit de personnages aussi troublants, la fiction prend vite le pas sur la réalité. Peu importe la date et l’endroit où Pol Pot est décédé, une seule chose est sûre, il n’a pas payé pour ses crimes. Entre 1,7 et 2 millions de victimes, soit près d’un quart de la population de l’époque. Reste à la justice, cambodgienne et internationale, de se rattraper et à juger, tant qu’ils sont encore en vie, les autres responsables du génocide cambodgien.
liens http://youtu.be/e8YfetyvDXM http://youtu.be/P89qIq_spJg
http://youtu.be/iq7f7I2KEpo 1 http://youtu.be/vWgd1eUieSE 2 http://youtu.be/x3dj90jh3mE 3 http://youtu.be/NmHRDmFAXZs 4 http://youtu.be/k9xbPqeoRKQ 5 http://youtu.be/8OkkXaXej-k 6
http://youtu.be/N2lnMp5qZ1M http://youtu.be/BQMyX80jCF8 http://youtu.be/3qhgmfnRJio
http://youtu.be/1-SI8RF6wDE http://youtu.be/1jTDRKctDpI
http://youtu.be/1-SI8RF6wDE
http://www.youtube.com/watch?v=bLzKqqEOvvA
http://youtu.be/Gjn97sqPRsQ http://www.youtube.com/watch?v=F_QOl1 ... e&list=PLC6CAB6C84FF2F422 histoire
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Posté le : 19/05/2013 14:37
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