Ma contribution. Rapide et stupide

.Français, Françaises !
Vive la France ! Vive les Français ! Vive les Françaises ! Vive tout le monde !
Arrivé à ce deuxième tour, je me sens fiers de vous ! Vous avez choisi. Et vous continuerez de choisir bien, et bien français, jusqu’à mon élection qui ne peut faire de doute puisque je suis l’homme qu’il vous faut. L’homme qui doit penser pour vous, comprendre pour vous, empocher pour vous, et vous représenter partout où vous n’irez pas.
Il y a beaucoup de choses que j’ai comprises dans ma vie ! Mais celle que j’ai le plus, et le mieux comprise est la suivante : « Plus il y a de fous, et mieux je rigole ! Je rigole parce que j’ai le plus de chances d’être élu. » C’est à vous maintenant de comprendre cela, et de venir en masse choisir Moi ou le Laos… Pardon ! Je veux dire le chaos. Voilà. En un mot : La chienlit ! Moi ou la chienlit ? Je n’ai pas à vous dire la différence. Elle est claire.
Bon. Eh bien. Il me faut vous parler un peu de mon programme. Un Président sans programme ne peut espérer pouvoir jamais le mettre de côté après son élection. Eh bien, Moi, je le mets de côté tout de suite, et je vous dis « Je sais ce qu’il vous faut ! Faites-moi confiance ! Ce n’est pas la première fois que j’ai entubé les Français. Ce qu’il vous faut c’est Moi, Moi, encore Moi, toujours Moi.
Je suis un homme religieux. Un vrai religieux. Ce que je veux dire par « vrai » c’est que je suis du bon côté. Avec moi, vous aurez le plaisir de me voir aller tous les Dimanches prier Dieu de me garder longtemps en vie pour VOUS ! Pour vous guider vers la lumière. Les autres, ils peuvent crever parce que sans moi, ils sont déjà morts. Alors, la question qui se pose maintenant c’est de choisir entre la mort ou Moi. La réponse est claire.
Français, Françaises, aujourd’hui la France est enfin réduite à son « Hexagone » et n’a plus de frontières. On peut y entrer et sortir comme dans un moulin. Et cela grâce à moi qui ai toujours veillé à ce que notre belle France que nous aimons tant devienne la fille de l’Europe, ou plutôt la mère de l’Europe… La fille-mère si vous voulez.
Donc, revenons à mon programme. Mais avant tout je dois vous dire que si je suis un merveilleux politicien, un grand Français, il y a une chose que je n’arrive pas à bien faire, et c’est de gérer mes fonds. Ainsi, je suis toujours à court d’argent. Alors, mon programme peut se résumer en un seul mot « Impôt ».
Impôt sur les revenus.
Impôt sur les revenants.
Impôts sur les repartis.
Impôts sur les arrivés.
Et même impôts sur les impôts. Car n’oubliez pas que les impôts que vous payez : c’est votre argent ! Et en tant que tel, il est imposable.
Evidemment, Français, Françaises, ce programme ne serait pas un programme sans les Taxes !
Taxes sur les achats, les ventes, et le reste.
Taxes sur la télé.
Taxes sur les voitures.
Également, taxes qu’on pourrait nommer : « taxes épatantes » car elles consistent en la somme des taxes sur les patentes et des taxes sur les ‘Pas Tantes’.
Enfin vous serez taxés sur vos taxes, car comme les impôts, les taxes c’est de l’argent, donc taxable.
En bref, et surtout ! Taxes sur tout !!
Si tout cela vous inquiète, Français, Françaises, retenez une chose : tout cet argent servira la bonne cause : la mienne. Tenez ! Je vais vous conter une anecdote. La semaine dernière j’étais en train de prier à Notre-Dame, et Dieu m’a parlé. Il m’a dit ceci.
« Mon Fils,
Tu mérites d’être heureux. Malheureusement sur terre, il n’y a que l’argent qui compte ! Donc, je veux que tu aies beaucoup d’argent ! C’est bon et c’est bien que tu aies beaucoup d’argent. »
Vous voyez donc, que je ne fais qu’accomplir la Volonté de Dieu. Les impôts, les taxes, ne sont pas une punition mais une bénédiction. Plus vous payerez et plus Dieu vous aimera.
Bref ! En résumé. Et pour conclure. Français ! Françaises ! Votez pour moi, parce que moi, je vote pour vous ! Je compte sur vous ! Et si vous hésitez toujours, souvenez-vous du vase de Soisson.

Cher Exem,

Je dirai plutôt que ta contribution est enlevée et tonique, parsemée, avec délice, ici et là, d'un humour que je qualifierai de pédagogique.
Tu vas finir par nous faire aimer les "taxes épatantes". Tu as un talent pour nous faire aimer la face obscure des choses.

Non, c'est ton texte qui est épatant. J'ai aimé le crescendo des impôts aux taxes, pour finir dans l'épatant des taxes.
Lors du prochain règlement de mes impôts, je vais avoir une pensée amicale et souriante pour moi.

Ah, et la chute, le vase de Soissons! Une fin riche d'enseignements!

Merci à toi cher Exem. Tu te dis dépassé!
Je suis en cours de rédaction de mon texte. Tu me stimules, mon ami!

Je te souhaite un magnifique dimanche.
Bien amicalement.

Jacques

EXEM, pour un gars pas inspiré tu t'es gravement lâché sur ce défi.

Comme Jacques, j'ai adoré la tirade sur les impôts et les taxes, le fait de taxer des taxes puisque c'est de l'argent. Les arguments sont imparables.
L'excuse de la religion, de Dieu et de son grand schéma, c'est aussi très bien vu, sachant qu'aux États-Unis ce genre de conneries fonctionne alors pourquoi pas chez nous ?
Bravo !!!
Décidément, ce défi motive les auteurs, on a même notre ami couscous qui rentre dans de la politique-fiction. Et Dieu sait si en Belgique ils font plus de fiction que de politique.

Bon, c'est pas le tout ça, comme dirait Maître Jacques, un ancien roi fainéant retiré de ce monde trop agité où Maman joue avec ses pièces jaunes et le fidèle Jean-Louis caquète au Conseil Constitutionnel.

D'ailleurs, je vous enjoins à réfléchir à sa si célèbre phrase: «Bien sûr que je suis de gauche, je mange de la choucroute et je bois de la bière».

Bye

Donald

Mes chers compatriotes,


Nous sommes réunis aujourd’hui dans mon fief de Trifouilli-Les-Oies pour « LE » discours qui fera date, de toute l’histoire des discours de l’entredeux tours.
Non, chers concitoyens, je ne suis pas dupe. Je n’ignore pas que nombre d’entre vous ont dans l’idée de voter pour moi par défaut ou par dépit, et ce sans même avoir lu ma magnifique profession de foi que je me suis donnée la peine de rédiger et de recopier en 20 millions d’exemplaires (la photocopieuse étant malencontreusement tombée en panne).

C’est pourquoi j’aimerais vous dire aujourd’hui : voter pour mon parti, le « no futur ». Plus qu’un vote protestataire, c’est un véritable projet de société que je vais vous exposer :



Vous êtes las, fatigués, des hommes politiques
Qui vous noient de ces mots à la pensée magique
Ils vous parlent de projets que leur pensée avorte
Tout est bon, tout est vrai, pourvu que l’on vote !

Ils se renieront le jour que d’être élus
Et fermeront les yeux, si vous êtes déçus
Pour vaincre la misère ils font une commission
Qui aura un mandat pour saisir ses missions

Aujourd’hui, mes amis, votez « no futur »
C’est un parti d’av’nir qui ne vous promet rien
C’est connu, plus on va et plus la vie est dure
Et nul ne sait de quoi sont faits les lendemains

Votez pour moi con-frères, con-sœurs, con-génères
Et tant pis si par moi le pays dégénère
On a d’jà tout tenté même l’immobilisme
Perdu pour perdu, tentons le nihilisme

Ne comptez pas sur moi pour un excès de zèle
Faites en vous des ressources qui n’existent pas
Avec vos voisins tentez donc d’être sympas
On ne sait jamais quand on manquera de sel !

Aujourd’hui, mes amis, votez « no futur »
C’est un parti d’av’nir qui ne vous promet rien
C’est connu, plus on va et plus la vie est dure
Et nul ne sait de quoi sont faits les lendemains

N’attendez plus l’Etat, son antique Providence
Tôt ou tard il faudra se rendre à l’évidence
Nous avons évidé le monde de ses richesses
Emondée, l’orange bleue n’est que ride de vieillesse

Revenons aux choses simples et qui ne coûtent rien
Et vivons à jamais d’amour et d’allégresse
Comme si venu du ciel un orage aérien
Menaçait nos beaux jours d’un néant : le temps presse

Aujourd’hui, mes amis, votez « no futur »
C’est un parti d’av’nir qui ne vous promet rien
C’est connu, plus on va et plus la vie est dure
Et nul ne sait de quoi sont faits les lendemains

Péril jeune, péril vieux, péril patéticienne
Les nantis ne savent que craindre en premier
Tout agresse dans nos villes : cités cyclopéennes
On ne sait même plus d’où vient le danger

Et moi, vous dis-je : craignez le manque d’ardeur
Pour accomplir les choses qui vous tiennent à cœur
N’attendez des sourires du triste sénateur
Qu’il n’invente demain un permis au bonheur !

Aujourd’hui, mes amis, votez « no futur »
C’est un parti d’av’nir qui ne vous promet rien
C’est connu, plus on va et plus la vie est dure
Et nul ne sait de quoi sont faits les lendemains

Bonjour chère Emma,

L'art de l'enseignement est la répétition, dit-on, et quand il est poétique, il peut enchanter l'âme.
J'ai beaucoup ri.

Je prends ma carte tout de suite pour le parti "no futur".
Emma, il faudra que nous envisagions une coalition des partis, une coalisation des deux partis : le parti "no futur" celui des "Pourquoi Pas Nous".
Je ne suis pas fou. Tu comprendras en lisant ma réponse au défi.

Merci pour ce poème délicieux.

Bien amicalement.

Jacques

Voici donc le moment pour moi de répondre au défi que je vous ai lancé.

Je l'intitule le "discours du deuxième tour d'élection présidentielle".


Chères concitoyennes, chers concitoyens,
En m’apportant avec ces voix votre soutien,
Vous avez voulu me jouer un drôle de tour,
En me faisant arriver au deuxième tour.
Je m’étonne de me voir parmi vous ce soir,
Et tout autant, bien sûr, celui de vous y voir.
Je veux sortir des sentiers battus, ordinaires,
Et vous proposer, ici, mon programme en vers,
Pour contrecarrer tous ceux de mes adversaires,
Qui vous proposent des solutions de travers,
Et qu’ils ne souhaitent vraiment pas concrétiser.
Alors, laissez moi vous les dire sans plus tarder.
Je lève mon verre en forgeant le vœu sincère
Que ces mesures ne vous donnent pas d’ulcères.
Dès à présent, mes bienheureux compatriotes,
Je vais vous proposer mon premier antidote.
J’ai décidé de fonder un nouveau parti,
Le parti des Pourquoi Pas Nous, si investis.
Sa mission sera de s’occuper des détails,
En politique, et de contourner l’essentiel,
Pour mieux nous faire tenir le gouvernail
Des actions utiles à nos choix existentiels.
Mais me direz-vous, l’essentiel n’est-il pas là !
Il est de régler vos problèmes sans blabla !
Eh bien, je n’irai jamais devant les problèmes,
J’attendrai toujours leur retour sans stratagème,
Dans l’espérance d’un juste retour des choses,
Pour le bonheur d’apprécier leur métamorphose.
Je vous assure que mes choix politiques
Feront suite à de longues hésitations tactiques,
Suivies par des atermoiements indéfinis
Qui précèderont des espérances infinis.
Rêvez ! Je serai un président galactique,
Qui prendra même des décisions désertiques.
Mon gouvernement sera tout à fait réduit
Et nul compétiteur n’en sera éconduit.
Vous êtes loufoques, alors, rejoignez-moi
Et formons tous ensemble un digne convoi.
Je créerai pour vous un ministère du rire
Qui aura la tâche cruciale de proscrire
Les malheurs et d’apprendre aux personnes à sourire,
Afin de vivre la vie en dignes fêtards.
La communication reviendra à un bavard,
Afin que les nouvelles se répandent vite
Et que toutes les rumeurs soient bien éconduites.
Je créerai un ministère des pots de vins,
Et nous saisirons les idées de ces malins
Qui s’arrangent pour ne pas se faire épinglé,
Afin d’en faire des activités réglées.
En matière d’impôts, je serai créatif.
Vous allez me trouver très imaginatif.
Chacun paiera l’impôt de son proche voisin,
Avec des plafonds bien sur ! Loufoque ! Pas fou !
En matière de politique financière,
Je créerai des banques suisses à toutes les frontières.,
Qui seront bien gérées par de grands manitous.
En ce qui concerne l’Europe, mes amis.
Au milieu de ceux qui veulent y rester, en partir,
Je proposerai bien de tous les en sortir
Pour créer un gouvernement mondial ami.
Il nous préparera à lutter vivement
Contre les extraterrestres, assurément.
Après tout cela, vous désirez voter pour moi !
Mes amis, dimanche, ne votez pas pour moi,
Car, la main sur le cœur, je peux vous l’assurer,
Ces mesures ne vous créeront aucun emploi,
Mais n’avaient l’intention que de vous amuser.
Alors, que ceux qui voient mon élection possible,
N’y pensent plus, convaincus qu’elle est impossible,
Le temps que je passe à des choses plus crédibles.


Très amicalement.

Jacques

Vraiment désolé que tu ne veuilles pas qu'on vote pour toi ! J'aurais voté de suite pour un tel candidat!!
En plus de l'humour et la joie qu'il nous propose, il y a des idées pour des mesures démesurées qui sont attirantes. Pour les impôts, monsieur le Président, j'ajouterais aux plafonds que vous recommandez, des murs et surtout des portes par où se sauver. Enfin ce que j'ai surtout aimé, c'est la "temporistaion" que l'on devine dans toutes les decisions futures. Tout peut attendre car tout nous revient sur le coin de la gueule.
Bravo, mon cher Istenozot, un sujet qui - sérieusement parlant- nous fait réfléchir. Et derrière l'humour, évidemment, la vérité ne se cache pas, mais brille.
Bises cher ami

Eh bien les poètes sont en forme !
@Emma: joli tirade sur le no futur, un ticket qui me rappelle ma jeunesse dans la punkitude.
@Istenozot: je le trouve très positif ce programme politique; en tout cas il est bien exprimé.
Ce thème continue de sortir de beaux fruits.
C'est le printemps, profitons en !
Donald

Cher Donald,

Je suis impatient de lire ta version mouscronienne du défi de la semaine.
Je suis sûr que tu nous concocte un texte malicieux!

Au plaisir de te lire.

Bien amicalement.

Jacques

Boris,

Ne soyez pas désillusionné.
Offrez vous le plaisir de vous amuser, de nous amuser dans le registre d'humour qui vous enchante le plus.
Rire un peu de la politique nous la fera voir avec plus de philosophie, voire de sagesse.

A très bientôt, au plaisir de vous lire.

Jacques