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Accueil >> newbb >> Défi du 28 05 2016 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 28 05 2016
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Puisque l'air du temps est à la grève, je vous propose, pour ce défi de la semaine, comme thème:

‘’La grève de l’écrit ‘’

Et bien sur, quelle plus belle façon de faire connaitre ses raisons de faire cette grève ………que de la narrer sous forme d’écrit !!!

A vos plumes chers Loréens, conter nous, sous la forme qu’il vous convient, vos arguments qui justifient cette grève de l’écrit,……….. en nous rédigeant un texte !!!!


Faisons la gréve par l’absurde, comme les kiné,qui pour faire gréve se sont massés devant le ministère de la santé.....

Posté le : 28/05/2016 08:19
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Titi
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Re: Défi du 28 05 2016
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Cher Serge,

Ne voit-il pas que devant ce défi,
Tu me vois vraiment ébaubi,
Ou, mon ami, plutôt très déconfit!
Moi qui suis un bavard dans mes écrits,
Il n'est pas envisageable que je fasse grève,
Et rassure toi, je ne m'arrêterai point à cette brève!

Allez, je m'en vais courir après les mots avant qu'ils ne se décident eux-même à faire grève.

Porte toi bien cher Serge.
Je te souhaite un magnifique week end.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 28/05/2016 13:16
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Re: Défi du 28 05 2016
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Régression


Quand dla-nod, explorateur de classe 7, rentra dans le laboratoire du professeur iti-tjk, ce dernier, un archéologue de renommée galactique, était plongé sur un spécimen de poulpe momifié d’Aldebaran, une merveille de l’art ancien, quand les civilisations dominantes ne maitrisaient pas encore la technologie du bond multidimensionnel.
— Alors, professeur, ces recherches, ça avance ?
— Vous voulez parler des restes que vous m’avez ramenés de HTRAE-003, je présume.
— C’est exactement ça.
— J’avoue que mes conclusions m’étonnent encore. Je les ai soumises à mes collègues des Douze Planètes.
— Et ?
— Rien d’anormal. Ma méthode suit les principes fondamentaux de l’archéologie, avec une extrême précision et des contrôles en cascade.
— Tant mieux. Je dois soumettre vos résultats au Grand Conseil.

Le professeur iti-tjk soupira. La procédure l’obligeait à expliquer aux explorateurs de classe 7 le sens historique de leurs découvertes, avant de présenter avec eux des conclusions au Grand Conseil. Ce dernier, une instance essentielle pour les chercheurs de son rang, décidait des financements, des plannings et des moyens pour d’autres phases d’exploration, celle des milliards de monde inconnus de la galaxie. Si le professeur voulait obtenir des crédits suffisants pour son programme, il devait respecter le règlement, permettre à un être aussi frustre que dla-nod de comprendre les résultats des analyses scientifiques.

Le savant sortit les reproductions des vestiges ramenés par l’explorateur de classe 7. Il les posa sur la table puis commença la leçon.
— D’abord, vous devez savoir que cette civilisation s’est éteinte il y a des centaines de cycles.
— Je m’en doutais, vu l’état des bâtiments.
— Ensuite, je dois vous avertir que cette civilisation est progressivement entrée en régression.
— La maladie ?
— Non. Visiblement, c’était inscrit dans son schéma.
— Elle n’a pas été remplacée par une autre. C’est ce qu’on apprend pourtant à l’école, quand on parle de l’évolution des espèces.
— En théorie, oui, elle aurait dû. Malheureusement, il semble qu’elle avait aussi pillé sa planète, ruiné son écosystème, dévasté les ressources biologiques. Même des êtres unicellulaires n’auraient pas survécu à un tel gaspillage.
— Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Et dans quel ordre ?
— C’est là mon problème. La conclusion logique est tellement absurde, énorme, incompréhensible de la part d’une espèce aussi évoluée, que je me pose encore des questions.

Le professeur iti-tjk raconta une histoire invraisemblable. La civilisation dominante sur HTRAE-003 avait commencé à voyager dans l’espace, maîtrisé la fusion des atomes, développé de réelles capacités en génétique et instauré une sorte d’ordre planétaire basé sur la propriété et la valeur ajoutée. L’étape suivante semblait inévitable. Elle aurait pu utiliser l’énergie de son système solaire, puiser dans les ressources presque illimitées des astres environnants, bâtir des zones d’habitation sur les autres planètes et gérer ainsi sa démographie. Ensuite, elle aurait découvert la technologie du bond, s’affranchissant ainsi des énormes distances entre les zones stellaires. Cette civilisation serait probablement devenue un membre éminent des Douze Planètes. Seulement, elle avait changé de chemin, s’était fourvoyée dans des voies sans issue, avait oublié que le nombre ne suffisait pas pour décider.

L’explorateur de classe 7 dla-nod écouta sagement, sans poser de questions. A la fin de l’exposé, il eut l’impression de ne rien comprendre, comme si une telle issue, et pour des raisons aussi triviales, relevait de l’impossible.
— Vous me faites marcher, professeur.
— Non. L’humour ne fait pas partie de mes qualités premières.
— Alors cette espèce est passée de maître de son monde à une sorte d’animal sauvage, régi par l’appât du gain, le sexe et la nourriture facile ?
— C’est ça.
— Tout ça parce qu’elle s’est appauvrie culturellement ?
— En substance.
— Pourtant, elle maîtrisait l’écriture, la déclinait sous des formes diverses, allant de l’information brute aux œuvres artistiques.
— Correct.
— Mais elle a arrêté de lire.

Le professeur iti-tjk reconnut l’esprit pragmatique des explorateurs de classe 7. Quand un caillou tombait sur le sol, les pairs de dla-nod ne voyaient que la chute, sans se préoccuper de la gravité, de l’environnement ou des circonstances historiques. Ils regardaient alors le cratère d’impact, en mesuraient la circonférence et la profondeur puis consignaient tous les éléments physiques dans un rapport précis. Les conjectures, les hypothèses et autres projections ne les intéressaient pas. Pour cette raison, ils étaient parfaits pour aller recueillir des indices, débusquer des fossiles, et les ramener intacts aux scientifiques. Ils ne polluaient jamais le théâtre archéologique, n’essayaient pas de chercher d’improbables explications, ne dénaturaient pas la science au nom d’une quelconque croyance ou intuition.
— C’est plus compliqué.
— Dans ce cas, vous devez me l’expliquer. C’est la procédure. Personnellement, je m’en fiche, seule l’exploration, le voyage galactique et les dangers du bond m’intéressent. Le reste, je vous le laisserais volontiers, si j’avais rédigé le manuel.
— Je sais.
— Parfait. Pourquoi ont-ils arrêté de lire ?
— C’est un enchainement d’événements. D’abord, un groupe de pression a déclaré qu’il fallait arrêter de travailler.
— Pourquoi ? Le travail fait partie de l’effort collectif.
— Un autre groupe de pression profitait de cet effort collectif pour s’enrichir sans partage.
— Il y a des instances pour empêcher ça.
— Oui. En général, on appelle ça le dialogue.
— C’est ce qu’on apprend à l’école, dès le plus jeune âge.

Le professeur iti-tjk décida de schématiser son discours, de le rendre compréhensible par le profane. L’espèce disparue était en conflit avec elle-même depuis des dizaines de cycles. Elle n’avait pas d’ennemi extérieur à combattre, pas de prédateur connu. Pour une raison encore mystérieuse, il lui fallait se battre, à n’importe quel prix, pour exister. Cette propension à la guerre l’éloignait du consensus, de l’intérêt commun, de la vie en collectivité. Les groupes de pression s’affrontaient sur tous les terrains possibles, parfois pour un bout de jardin, d’autres fois pour le principe, souvent pour des raisons obscures et oubliées depuis des générations.

L’élève n’interrompit pas le maître. Il comprenait mieux la situation vécue par une espèce en bout de course, condamnée à évoluer ou disparaitre.
— Est-ce plus clair, explorateur dla-nod ?
— Je crois.
— Qu’avez vous retenu ? C’est important pour notre prochaine présentation au Grand Conseil.
— Quand le groupe de pression a déclaré l’interruption du travail, son adversaire a durci le ton, progressivement. Les travailleurs se sont retrouvés entre les deux parties. D’un côté, ils étaient d’accord pour arrêter de travailler, parce qu’ils se sentaient exploitées par une minorité abusive. D’un autre, ils commençaient à manquer de ressources puisque les usines ne produisaient plus d’énergie, de nourriture, de fournitures.
— Exactement.
— La situation s’est envenimée quand les journaux ont cessé de sortir et les médias de fonctionner. Au début, les travailleurs se sont sentis soutenus, plus forts, tandis que les exploiteurs ont décidé de se retrancher derrière leurs privilèges. Ensuite, lire est devenu inutile puisque l’écriture n’était plus relayée. L’oral primait désormais sur l’écrit. L’information se diffusait de proche en proche, sans capacité de critique constructive. Les histoires devenaient une forme de réalité diminuée.
— Il était pourtant possible de revenir en arrière, non ?
— Pas pour eux. L’abrutissement des travailleurs arrangeait les exploiteurs, toujours persuadés qu’ils reviendraient à la raison. Il permettait aussi au groupe de pression, celui qui avait décidé l’arrêt du travail, de conforter sa position de force, en manipulant le grand nombre. La civilisation s’est atomisée, devenant une addition d’individus régis par la peur ou la gourmandise, parfois les deux.
— Il y aurait dû avoir une guerre.
— Pas forcément, juste des escarmouches, une guérilla larvée.
— Comment cela a-t-il fini ?
— Logiquement. Ils sont devenus débiles, ont oublié pourquoi ils étaient les maîtres du monde, et ont fini par piller leur planète. Leur évolution est devenue une régression. La civilisation a laissé place à l’animalité.
— Et ils se sont éteints.
— C’est ça. Comme de stupides être monocellulaires privés du liquide nourricier pendant une saison sèche.
— Je crois que vous êtes prêt pour le Grand Conseil, explorateur dla-nod.

Posté le : 28/05/2016 20:28
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Re: Défi du 28 05 2016
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Merveilleux Donald !!!!, cette projection d’un monde ou la bêtise et le ‘’chacun pour soi ‘’prédominent.

Je propose qu’au nom de la planète ORée, il soit envoyé un exemplaire de ton délicieux texte aux acteurs respectifs de l’actuelle situation dans notre beau pays de France.

Je ne doute pas qu’ils n’en tireront nullement les leçons qui s’imposent, chacun restant sur ses positions du ‘’prêchons pour notre paroisse’’ et protégeons nos petits intérêts……

Quand on sait comment ils ont été élus: Un président de la république élu par défaut et grâce aux frasques de DSK et un patron de la CGT élu après une petite ''manœuvre'' qui vit la fédération de la santé, représentée par sa compagne Nathalie Gamiochipi, ( depuis évincée de sa fonction, pour cette raison!!!) voter pour lui, alors qu'elle avait été mandatée pour faire le contraire, et permettant à l’actuel patron de ce syndicat de recueillir 57,5% des suffrages!!!

……………..et ensuite, ils ambitionnent de proposer la bonne conduite et le bon choix dans le respect du bon droit !!!!!

L’espoir est vain mon cher Donald, mais au moins aura tu essayé de les convaincre de leurs obstinations réciproques à ne pas écouter l’autre !!!


Mon vieil ami, l’écrivain Grec Plutarque, avançait au VI siècle avant JC: ‘’ A l’assemblée ce sont les sages qui parlent, et les fous qui décident’’ à défaut d’avoir la sagesse des premiers cités, avons-nous la folie des seconds !!

Dans l’attente des textes de nos autres compagnons du défi, dont je ne doute pas de la qualité de leur teneur, je me réjouis d’avoir proposé celui, rien que pour avoir le plaisir de lire ton retour sur celui-ci.

Amitiés et bon dimanche Donald, c’est un temps pour palmipèdes qu’on nous annonce !!!






Posté le : 29/05/2016 09:14
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Titi
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Re: Défi du 28 05 2016
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Je vieillis: j'ai été pris de vitesse et battu par une courte tête (courte mais remarquablement bien faite) de Donald et j'en suis ravi, compte tenu de la perspicacité de son écrit!!!



‘’La mémoire se perd, mais l’écrit, lui, demeure’’
Fort de cette maxime, et comme chaque matin,
Ce jour, je prenais place, et de fort bonne humeur,
Devant le clavier quand, sur mon écran, soudain,

Apparu ce message: paraphé CGT
Signifiant je suppose : C'est la Gréve Titi!!
Mais alors mon ordi aurait la faculté
D’agir sans mon accord ??? j’en suis anéanti.

Je présume dés lors que ces superbes écrits
Qui font toute ma gloire, bien au delà de Tours,
De bourgogne jusqu’au du Doubs, ou du petit pays !!!!!
D’en haut des Hauts de France….. ???, et d’l’Hérault à Strasbourg.

M’octroyant les surnoms de: Camus des incultes,
Balzac des ahuris, le Rousseau des butors,
Je les devais en fait, c’est pour moi une insulte
A mon ordinateur qui ‘’ordinne’’ mais à tort….

S’en suivi sur l’écran cette revendication:
‘’Au nom des camarades je bloque le clavier,
A bas les plumitifs et les écrivaillons,
Au contenu des textes, voulons être convié !!!

Il est temps désormais de prendre le pouvoir,
ROMS de tous ordis unissons nos efforts,
RAM, Bits et carte mère vous avez le savoir,
Mais jamais récoltez le fruit de vos efforts.’


Du web s’est emparé un effet Martinez,
Une paire de moustaches envahit mon écran,
Ma corbeille du bureau déborde, elle en grève,
Mon unité centrale surchauffe, elle est à cran !!!

Pourtant droit dans mes bottes, je ne céderai pas,
Tel un Valls têtu, je ferai régner l’ordre,
Un barde de mon rang ne baisse pas les bras
Devant une machine qui prône le désordre.

Devant ce coup de force d’un quarteron d’outils,
Je reprendrai ma plume d’oie et l’encrier,
Coute que coute et foi du tourangeau Titi,
Vous aurez mon écrit, s’il le faut …. …par courrier !!!!!

Posté le : 29/05/2016 09:19
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Titi
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Re: Défi du 28 05 2016
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Sacré professeur iti-tjk,

Je t'ai certes précédé d'une courte tête, mais ton poème bien tranché a failli me faire perdre la mienne. Je vois que nous avons tous les deux la même considération pour ce chef syndicaliste qui n'a de gauche que la posture tellement il nous fait penser à Staline, en version petit père des pleutres.

Mon grand-père, bien au chaud sur son nuage, me dirait que de CGT il ne faut rien attendre. Il les a bien vécu, lui le syndicaliste CFDT, quand il s'agissait de résoudre des problèmes qu'ils multipliaient par mille.

Heureusement, j'ai un antivirus qui évite les grèves intempestives de mon clavier, empêche les caractères cyrilliques de remplacer mes accents, transforme en belle rose les vilaines faucilles rouges.

J'ai adoré ton poème, que je me verrai bien clouer sur le dos d'un de ces affaiblis du bulbe, quand ils défilent bêtement au lieu de négocier avec intelligence.

Hasta sempre la revolucion,

El Donaldo

Posté le : 29/05/2016 13:00
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Re: Défi du 28 05 2016
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Cher Donald, cher Kjtiti,

Le modeste compagnon des défis que je suis reste sincèrement sans mots devant la puissance de vos mots.
Je trouve vraiment que vous vous êtes surpassés l'un et l'autre.

En vous lisant, je vous imaginais devant votre clavier, peut être aussi devant une feuille où vous avez posé quelques idées avant de laisser courir vos doigts sur le clavier.
Votre grève des mots vous a fait aller au delà des mots, là où la grève ne peut agir, celle des convictions et des défis.

Que puis-je ajouter?
Je me retire pour aller chercher l'inspiration.

Merci à tous les deux pour ces moments de lucidité et de bonheur passés avec vous.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 29/05/2016 15:54
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Re: Défi du 28 05 2016
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Cher Donald,

Sommes-nous à un poil de basculer dans ce chaos décrit dans ton texte ? La question est posée et si bien posée. Cette animalité est ancrée en nous et ne demande qu'à se réveiller. J'aime l'idée que l'Homme n'ayant aucun prédateur doive s'autodétruire.

Bravo pour avoir devancer notre Titi national. TU as tiré plus vite que ton ombre, loin de la grève de l'écrit ou alors grève du zèle.

Merci mon canard.

bises hurlues

Couscous


Posté le : 29/05/2016 17:02
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Re: Défi du 28 05 2016
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La guerre entre Titi et son ordinateur n'aura pas lieu. Il sait comment continuer à nous livrer ses textes drôles et que j'attends chaque semaine. C'est qui ce Martinez ?

Bises de Belgique où il drache !

Couscous

Posté le : 29/05/2016 17:36
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Re: Défi du 28 05 2016
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Grève des mots

Ce matin-là, rien ne présageait ce qui allait se passer. Dans le beau pays français, chacun vaquait à ses occupations quotidiennes ; la secrétaire tapait son courrier, le pensionné lisait la rubrique sportive de son journal, l’écolier recopiait le texte écrit au tableau noir par son professeur et l’amoureux envoyait un texto à la fille de ses pensées : « JTM ». Soudain, les mots se mirent à s’animer, se mélanger sur les pages, les affiches, les cadrans, les écrans avant de sauter hors de leurs supports. Ils se rassemblèrent sur les places publiques, en silence. Ils étaient plus nombreux que les rats des villes et les insectes réunis. Ils bloquèrent les routes et se dirigèrent d’un seul corps vers Paris.
Les français furent désorientés. Dans un supermarché, une femme, en retard à son entretien d’embauche, acheta de la crème dépilatoire pensant prendre un tube de dentifrice. Elle, qui avait du poil aux dents, se retrouva avec les ratiches glabres ! Les amateurs de vins ne savaient plus s’ils dégustaient un Bourgogne, un Bordeaux ou une bibine d’importation. Les journalistes, les écrivains, les secrétaires, les notaires, les huissiers se retrouvèrent au chômage technique. Il n’était désormais plus possible d’envoyer ou de recevoir un courrier postal ou électronique. Les livres n’étaient plus qu’un assemblage de pages blanches. Google et ses acolytes restaient muets aux demandes des internautes. Dans les gares et les aéroports, les panneaux d’affichage ne délivraient plus les précieuses informations aux voyageurs.
Les mots, dont le porte-parole était « syndicat », réclamèrent audience auprès des grandes instances. « Syndicat », « Grève » et « Manifestation » furent invités au Conseil des Ministres afin d’entendre leurs revendications.
Ils expliquèrent que les mots se sentaient exploités et n’étaient pas reconnus alors qu’ils étaient devenus indispensables au fonctionnement de la société. Qui aurait cru que leurs ancêtres gravés dans la pierre il y a près de cinq mille ans allaient générer une descendance aussi nombreuse et variée ? Certains mots se plaignaient d’avoir subi un lifting forcé par la réforme de l’orthographe. D’autres souffraient d’être devenus SUR, Sans Usage Récurrent, comme rodomont, postéromanie, happelourde, s’acagnarder, valétudinaire, croque-lardon*, etc. D’autres encore ne pouvaient bouger et souffraient de crampes et de dépression. Ainsi, « hommes » et « dames » sur les portes des toilettes publiques ne pouvaient s’éclipser ou s’échanger, au risque de générer un certain trouble. Ils évoquaient la difficulté de cohabiter avec des mots qui venaient de partout et qui leur volaient leur place parfois. Pourquoi préférer manger un « hamburger » qu’un « sandwich » ? Pourquoi envoyer un « mail » et non un « courriel » ? Ils étaient de plus en plus nombreux dans les dictionnaires, serrés comme des sardines. Mais les mots n’avaient pas envie de chanter l’air de Patrick Sébastien. Les têtes blanches de l’Académie Française avaient le pouvoir de vie ou de mort sur eux sans aucune forme de procès. N’était-ce pas ce qui s’apparentait à de l’esclavage, pratique interdite depuis le dix-huitième siècle ?
Sachant pertinemment que cette grève paralysait tout le pays, les ministres ne purent qu’acquiescer aux exigences des mots. C’est ainsi qu’un monument aux mots fut érigé dans chaque ville de plus de dix mille âmes. On leur accorda un jour de congé par an où ils purent alors quitter leurs supports ou s’effacer afin de rappeler à tous leur caractère indispensable. Les maux des mots dont on avait entendu l’écrit furent ainsi mieux pensés.

*Fanfaron qui vante sa bravoure pour se faire valoir et se faire craindre, envie d’avoir des descendants, fausse pierre qui a l’apparence d’une pierre précieuse, paresser, qui est souvent malade, personne qui cherche des invitations à diner

Posté le : 29/05/2016 17:53
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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