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Accueil >> newbb >> Défi du 12 décembre 2015 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 12 décembre 2015
Plume d'Or
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Loréennes, loréens,

En cette fin d'année marquée par la barbarie des extrêmes, entre barbus explosifs et grande blonde vociférante, je vous propose de revenir à un peu de poésie, celle de Serge Gainsbourg.

Sous aucun prétexte, je ne veux
Avoir de réflexes malheureux
Il faut que tu m'expliques un peu mieux
Comment te dire adieu


Voici ce que chantait la belle Françoise Hardy en 1968, devenant ainsi un gros tube de la fameuse année érotique si chère à son parolier.

Je vous propose de retrouver l'esprit de cette chanson et de ses symboles, en vers, en prose ou en longues phrases proustiennes, enfin comme vous le sentez le mieux.

Mon cœur de silex vite prend feu
Ton cœur de pyrex résiste au feu
Je suis bien perplexe, je ne veux
Me résoudre aux adieux


A vos plumes,

Donald

Posté le : 12/12/2015 00:10
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Re: Défi du 12 décembre 2015
Plume d'Or
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De vignes de la pettie fin
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Cher Donaldo

Voilà un très beau défi qui retiendra l'attention de notre troubadour de l'Orée, sic Couscous

Ami troubadour j'attend impatiemment ta réponse

Fais chanter ta plume, ami poète, ami troubadour, chante-la!



Belle et lumineuse journée à chacun d'entre vous!

Athéna

Posté le : 12/12/2015 07:50
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Re: Défi du 12 décembre 2015
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Sur l'air des couplets présentés par Donald, une petite dérive de ce défi..............

Au défi du jour de Donaldo
J’évoque l’amour, ma libido
Qui tend plus vers le decrescendo:
Plus de bête à deux dos !!!

Pour, à ce poème, donner du corps,
Je parle d’amour, de corps à corps
Tarifé c’est vrai, après accord
C’est le prix de l’effort.

L’amour c’est un peu comme la grippe,
Car c’est dans la rue qu’elle nous agrippe,
On termine au lit, là on la nique,
La vie, elle est magique.

L’amour est aveugle c’est évident,
Mais cela ne dure pas longtemps,
Le mariage résout cet incident,
Hélas il n’est plus temps.

J’en connais certains, trop amoureux
De leur femme, alors comme c’est vicieux,
Pour ne pas l’user, prennent celles de,
Leurs amis, c’est honteux.

Si la femme était si admirable,
Dieu en aurait une, c’est indéniable,
Mais pas sot, il sait, et c’est louable
Qu’au corps elle a le diable.

Seules les poétesses de L’ORée
Trouvent grâce à mes absurdités.
Et si je fais preuve de lâcheté,
C’est par sénilité.

Pour en terminer, je les embrasse,
Ces femmes pour lesquelles notre cuirasse
Se fendille et cède devant leur grâce.
Que l’amour les enlace……





Posté le : 12/12/2015 10:36
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Défi du 12 décembre 2015
Plume d'Or
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Mon cœur de pyrex


La ville sentait le feu, la poudre, comme si l’atmosphère se consumait dans un dernier incendie. L’été espagnol portait déjà fièrement ses couleurs orangées, dans une Andalousie matinale.

Je marchais sans but, juste pour mettre un pied devant l’autre, oublier Maria et cette liaison sans avenir. La véritable passion, l’ingrédient mal partagé entre la beauté Andalouse et son amant parisien, manquait dorénavant à ce tableau surréaliste où je m’affichais dans le rôle du méchant, avec une Maria éplorée, victime d’une rupture trop injuste.
— Je veux comprendre pourquoi, m’avait lancé Maria, en plein milieu de mon argumentaire mal ficelé.
— Pourquoi les oiseaux chantent et le ciel est bleu, avais-je répondu fort maladroitement, avant de recevoir une gifle mémorable.

En réalité, je ne savais pas moi-même. Quitter Maria n’était pas devenu soudainement une évidence biblique, une révélation du Tout Puissant. Nous n’avions pas passé le cap des deux années, quand les amours volcaniques se transformaient en caldeiras, selon les experts avisés en relations amoureuses. Aucun des deux n’avait trahi l’autre. Je ne vivais pas avec Maria, partageant mon temps entre l’Espagne et la France, jonglant avec ma vie professionnelle et ma belle de Cadix. Maria voyageait nettement moins, coincée par son métier d’enseignante. Que ce soit à pied, à cheval ou en avion à hélices, j’étais toujours content de retrouver le sourire de Maria, ses longs cheveux noirs et la chaleur de ses bras. Le reste, le quotidien, la misère des bipèdes, passait au second plan dès que je voyais Maria.

Quand ma réalité me montait au nez, celle du lundi au vendredi, je pensais au samedi, à ses ballades dans Cadix, aux beaux yeux de Maria, au ciel andalou, à des millions de choses déclinées sur deux jours dans un feu d’artifice appelé la passion. Alors, malgré la mesquinerie de mes contemporains ou l’horreur des actualités, je voyais une planète Terre encore bleue, peuplée d’êtres extraordinaires et capables de vivre en harmonie, loin des guerres ou des querelles politiques.
— Tu es mon mirage, avais-je coutume de répéter à Maria, quand ses étreintes enflammées me remplissaient d’optimisme, coloraient mes pupilles assombries.
— Je suis réelle, pourtant, me répondait Maria, l’humilité incarnée.
— Je le sais, là, maintenant, parce que tu es dans mes bras. Dès que je m’éloigne de toi, que je passe au lundi et ses milliers de kilomètres entre nous, je n’en suis plus aussi sûr. Le gris reprend ses droits sur le rouge, le bitume envahit le feu.
— Installe-toi avec moi à Cadix et tu ne connaitras plus ces lundis.

Maria ne s’en doutait pas à ce moment-là, mais elle m’enfonçait le poignard qui allait délivrer mon cœur de pyrex. Je ne pouvais pas m’enflammer au-delà de mon enveloppe superficielle, de mon envie de rêver, de m’inventer un monde merveilleux où tous s’embrassaient à longueur de journée sans essayer par derrière de se voler une pomme. S’installer avec elle dans sa maison de Cadix était voué à l’échec. Je brûlerais rapidement mes couches de bons sentiments, comme une étoile en fin de vie, puis me refroidirais au contact des éléments extérieurs appelés la simple réalité, avant de m’effondrer pour toujours. Pour cette raison, une forme subtile de lâcheté, je devais dire adieu à la passion de Maria, à son Paradis andalou où je n’avais pas ma place malgré tous ses efforts.

Le soleil se levait sur Cadix, plein et orange, chaud et rassurant. Je laissais Maria au passé, une époque à ne jamais oublier parce que j’avais gouté au feu, ressenti les flammes d’un amour passionné, vécu dans un endroit plein de couleurs et de parfums, loin de mon univers trop gris et tapissé de cendres. Tel était le prix à payer pour les hommes au cœur de pyrex.

Posté le : 12/12/2015 12:56
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Re: Défi du 12 décembre 2015
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Mon Titi est de retour !

Tu connais bien les femmes, je constate...

L'idée est bonne d'user la femme d'un autre.

Je reçois avec joie tes embrassades.

Bises

Couscous

Posté le : 12/12/2015 20:12
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Re: Défi du 12 décembre 2015
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Mon Donald,

Je ne suis pas restée de pierre face à ce coeur de Pyrex. Ton texte est enflammé. Cette Maria semblait pourtant celle de toujours mais en effet, il est parfois compliqué de rester en feu sans se consumer et mourir à petit feu.

Merci pour ce joli défi.

Je m'en vais cogiter dans mon sommeil et je vous dis "adieu"... non à demain !

Couscous

Posté le : 12/12/2015 20:17
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Re: Défi du 12 décembre 2015
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Très chères Loréennes et Loréens,

En revenant non de Nantes ni de Tours, je reviens de mes concerts de Noël au cours desquels j'ai donné toute ma voix de basse. Quel bonheur de chanter des vieux Noëls du Moyen Age, de la Renaissance et de l'époque baroque. Des petites merveilles musicales!

J'étais d'ailleurs, un peu ambassadeur et me voici maintenant troubadour!
Que d'honneurs vraiment que je ne suis pas certain de mériter, mais j'aime cependant ces qualificatifs, je dois bien le reconnaître.

J'ai compris, je m'en vais consulter Morphée pour un poème que je vous chanterai peut être. Je pourrais bien le mette en musique. Et pourquoi pas!
Je pars réfléchir à quelque chose.

Comme je suis heureux de retrouver notre ami Serge.

Bises à toutes et à tous.
Amitiés de Dijon.

Posté le : 12/12/2015 23:42
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Re: Défi du 12 décembre 2015
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Toujours aussi mélomane Donald. Aurais je le temps de participer cette fois ? Je l espère.

Posté le : 13/12/2015 13:37
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Re: Défi du 12 décembre 2015
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Comment te dire adieu ?

Ma chère et tendre, je dois t’annoncer que nous deux c’est fini ! Nous nous sommes liés sur un coup de cœur, un coup de folie. Je n’ai pas regardé à la dépense pour te gagner à mes côtés. Tu étais alors la seule qui comptait. Nous avons partagé des moments d’ultime liberté ; les cheveux au vent, nous étions heureux sous le soleil. Lorsque nous longions la plage, des visages se retournaient sur notre passage, jaloux de notre bonheur. Il y eut aussi les jours de grisaille et de pluie, plus moroses. Mais tu étais toujours là pour me réchauffer et me protéger après une longue journée de labeur. Peu à peu, tu as commencé à aller mal, à tousser, à ralentir ton pas. Je t’ai alors confiée à des mains expertes qui ont cherché la cause de ton mal-être. Peu importait le coût, il fallait te redonner de la vie. Tu as repris des forces et retrouver ton allure de jeunesse. Je savais toutefois qu’il fallait te ménager.
Aujourd’hui, cela fait vingt ans que nous partageons notre quotidien. Mais je dois te dire adieu car je ne peux continuer à tes côtés. Une femme me tient la main et son ventre s’arrondit de jour en jour. Il me faut une autre que toi. Je te laisse à contrecœur aux mains noires de ses charognards. Me reviennent alors les paroles de cette chanson de Françoise Hardy :

Mon cœur n’est pas de silex
Et vite prend feu
Ton cœur de pyrex
Résiste au feu
Je suis bien perplexe,
Je ne veux
Me résoudre aux adieux

Mais derrière un kleenex
Je saurais mieux
Comment te dire adieu

Je te quitte donc mon cabriolet biplace
Je t’abandonne pour un monospace

Posté le : 13/12/2015 14:23
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Re: Défi du 12 décembre 2015
Plume d'Or
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Serge Gainsbourg n'est plus mais l'esprit frondeur persiste, au-delà de nos frontières hexagonales.
@kjtiti: je te reconnais bien là, embrasser les femmes de l'Orée après leur avoir versifié les choses les plus abominables.
@couscous: mon royaume pour un monospace, aurait dit le grand William s'il était né à notre époque.

Posté le : 13/12/2015 14:58
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Par une aquarelle de Folon
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Il souffle des mots à l'estrade
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Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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