Type IV
Des naïades brunes nageaient avec des dauphins dans une mer de fleurs, au son majestueux des concertos d’Heitor Villa-Lobos. Robert se sentait bien dans cet univers de volupté. La dure réalité le ramena sur Terre. Son téléphone sonna. Il sortit tant bien que mal de son rêve pour décrocher l’insistant combiné.
— Robert Wilkinson, dit-il d’une voix pâteuse. Qui me demande ?
— Le Président des Etats-Unis en personne, répondit une voix autoritaire avec un accent redneck prononcé, signe de la longue dynastie des Bush.
« Merde, jamais je n’aurais cru que ce bouseux m’appellerait un jour. Il doit vraiment se trouver dans la panade. » pensa Robert. En effet, ancien agent d’élite de l’administration Obama puis Clinton, Robert Wilkinson, plus connu sous le nom de Magic Bob, ne pouvait pas sentir les Républicains qu’il comparait souvent à des Néanderthaliens dotés de l’arme nucléaire. Depuis l’élection d’un énième Bush à la présidence des Etats-Unis, Magic Bob avait disparu des écrans radars, préférant prendre une retraite anticipée à Hawaï. Il en avait soupé de l’Oncle Sam, des agences gouvernementales et du discours maintes fois entendu autour des valeurs universelles de la Grande Amérique. Désormais, il se consacrait à l’observation des étoiles, au lever de coude et aux vahinés locales. C’était moins con que de jouer au golf. En plus, il conservait une bonne forme physique au lieu de devenir un de ces gras du bide perclus de cholestérol comme il en trainait tant à Washington.
Magic Bob mit fin à son introspection.
— Que puis-je pour vous, Monsieur ?
— Magic Bob, l’Amérique a besoin de vous. Le Monde Libre en dépend.
— Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?
— Je vais laisser le Secrétaire d’Etat vous briefer. La géopolitique et moi ça fait deux.
« Quand je pense que cet abruti peut appuyer sur le bouton rouge. » soupira Magic Bob. A l’instar de dix milliards de Terriens, il croisait les doigts pour que le cow-boy ne balance pas une salve de missiles sur la Corée du Nord, l’Iran ou la Belgique.
— Robert, c’est le Secrétaire d’Etat Hawk. Nous avons un problème majeur, classé top secret. Il rentre parfaitement dans votre champ de compétences.
— Allez-y, Hawk, passez la phase salades et lâchez la purée. J’ai eu mon lot de décorations.
— D’accord ! Il s’agit d’extra-terrestres. Une civilisation de type III sur l’échelle de Kardashev a établi le contact avec notre espèce.
« Putain, ça craint ! » crièrent en chœur les cellules grises cartésiennes de Magic Bob. Il y avait en effet de quoi s’alarmer. Atteindre le type III sur l’échelle de Kardashev n’était pas donné à n’importe qui. Cela signifiait la maîtrise totale d’une galaxie entière. A côté, l’Amérique faisait figure d’entité monocellulaire, d’amibe juste sortie de la soupe primordiale. Jamais l’Humanité n’avait rencontré une telle puissance. Si ça se savait, les concepts de Dieu, d’Allah ou de Quechua deviendraient caducs. Les intégristes se feraient des nœuds au cerveau, les athées revendiqueraient leur victoire, les Chinois envahiraient le Japon, les Papous demanderaient à intégrer la Communauté Européenne.
Magic Bob comprit qu’il était le seul à pouvoir démerder ce bazar.
— Qui est l’heureux élu ? A qui les tronches de cake extra-terrestres ont-ils parlé ?
— Au Président de la France !
— Sans déconner ? Etes-vous sûr de parler d’une civilisation de type III sur l’échelle de Kardashev ?
— Robert, les gars du SETI, du Caltech, du JPL, du MIT, enfin tous les boutonneux à lunettes spécialisés dans ce genre de conneries sont d’accord. On a en face de nous du lourd, de la technologie de pointe, des adversaires capables de générer une énergie incommensurable.
— Je sais mais avouez quand même que pour des dieux de l’espace ils ont fait fort dans le manque de discernement. Ils découvrent notre planète et ne trouvent rien de mieux à faire que de contacter les grenouilles savantes. Vous feriez ça, vous, à leur place ?
— Primo : je ne suis pas dans leur tête. Deuxio: Hubert Boulon de la Visse, le président français, n’est pas plus con que son homologue allemand, britannique ou italien. Tertio : ces dirigeants sont nos alliés. De ce fait, nous les écoutons à travers notre programme ELEPHANT alors ils ne peuvent rien nous cacher.
« Ils sont forts ces politiques pour noyer le poisson et répondre à côté. » se dit Magic Bob. Il avait toujours admiré cette qualité même si elle l’énervait parfois, surtout quand il devait prendre des décisions à court terme. Ceci dit, le Secrétaire d’Etat ne lui avait pas expliqué pourquoi une rencontre du troisième type avait eu lieu avec les Français, un peuple de râleurs, largué en seconde division, juste bon à faire des claquettes à l’O.N.U ou à gérer des pétitions pour la faim dans le monde.
Magic Bob décida d’en savoir plus.
— Si on passait la seconde. J’aime bien les préliminaires mais il serait temps de rentrer dans le vif du sujet, de me cracher le morceau. Qu’ont donné vos écoutes ?
— Vous êtes assis, Robert ? Je veux dire, confortablement, à l’abri de la gravité.
— Je suis même allongé. Ne me faites pas attendre plus longtemps.
— Les extra-terrestres ont proposé aux Français d’acheter un bout de leur territoire.
— C’est tout ?
— Oui !
— Qu’offrent-ils en contrepartie ?
— La technologie permettant de générer la puissance d’une civilisation de type I sur l’échelle de Kardashev.
Magic Bob prit enfin la mesure des emmerdements. Atteindre ce niveau signifiait maîtriser l’énergie d’une planète entière. Aucun pays n’en était capable, pas même les Etats-Unis. Laisser la France acquérir un tel niveau c’était lui servir le monde sur un plateau. Les Français rejoueraient la scène de Louis XIV à Versailles. La géopolitique en serait définitivement chamboulée.
Au-delà de son patriotisme, un peu émoussé par les dernières incartades du Texan installé à la Maison-Blanche, Magic Bob raisonnait pour le bien-être de l’Humanité. Il ne pouvait décemment pas laisser les grenouilles savantes prendre les commandes de la planète, imposer leur langage de parfumé, transformer la culture du hamburger et du soda en de barbares croyances faites de camembert et de gros rouge.
Magic Bob posa l’ultime question.
— De quel territoire parle-t-on ?
— De la Corse, une petite île au sud de la Côte d’Azur.
— Je connais ce coin. Il n’a aucun intérêt stratégique, même pour des petits gris. Il est peuplé de glandeurs occupés à ronfler, à faire exploser des villas et à manger du saucisson d’âne.
— C’est d’autant plus louche, Robert. Vous devez élucider ce mystère. Il y a anguille sous roche.
Magic Bob accepta la mission. Comme à son habitude, il demanda des moyens illimités et n’obtint qu’un budget de trente milliards de dollars. Il réussit néanmoins à raccourcir la chaîne de commandement, ne reportant plus qu’au Secrétaire d’Etat sans passer par la case conseillers et généraux.
Magic Bob activa ses réseaux en France, pirata les services de renseignements et voyagea d’Ajaccio à Paris, de Bastia à Strasbourg, de Calvi à Bruxelles. En trois semaines, il résolut l’énigme. En cela, Robert Wilkinson méritait plus que jamais son surnom de Magic Bob. A côté de lui, les agents de Mission Impossible ressemblaient à des premiers communiants, à des scouts jouant avec leur couteau suisse pour épater une pauvre jeannette rousse à grandes dents.
La salle de réunion sentait le stress et l’excitation. Le Président et ses adjoints trépignaient comme des adolescents en train d’attendre les résultats de l’épreuve du permis de conduire. Les conseillers pianotaient sur leurs smartphones, les généraux grattaient leurs décorations.
Magic Bob les laissa mariner dans leur jus tandis que le Secrétaire d’Etat récapitulait l’historique des événements géopolitiques, avec un sens du détail à faire pâlir un entomologiste.
— Vous savez tous, mesdames et messieurs, pourquoi nous avons mandaté Magic Bob. Il a la réponse à nos questions. J’irais même plus loin : il connait la solution à notre problème. Je le laisse exposer ses résultats. Evidemment, vous pourrez l’interrompre à tout moment en cas d’interrogation.
Magic Bob se rengorgea. Il aimait ces joutes verbales où l’homme d’action montrait au politique que visser son gros cul dans un fauteuil confortable ne faisait pas bouillir la marmite.
— Vous me connaissez tous. Je ne suis pas du genre à tortiller du popotin. Aucune question n’est taboue. Vous pouvez donc évoquer n’importe quel sujet tant qu’il se rapporte à la situation. Je répondrai en toute sincérité. Nous sommes entre personnes accréditées au secret-défense.
— Allez droit au but Magic Bob, rugit le Président. Pourquoi les extra-terrestres veulent ils acheter la Corse ?
— En préambule, je dois vous expliquer pourquoi ils ont atteint le type III sur l’échelle de Kardashev. Ces gars maîtrisent parfaitement leur environnement immédiat et lointain parce qu’ils ne se prennent pas le chou avec des considérations à deux balles du genre « qui a la plus grosse ? ». Désormais, au lieu de coloniser d’autres galaxies comme nous le ferions à leur place, ils rêvent d’un ailleurs, d’un lieu où la sagesse absolue règnerait. Ce serait une sorte de type IV sur l’échelle de Kardashev, un truc que n’aurait même pas imaginé Carl Sagan.
— Ne me dites pas que c’est la Corse cet endroit idyllique, objecta le général en chef des armées spatiales.
— Si ! Dans leur esprit, la bonne chère, le vin coulant à flots, l’humour et la gentillesse sont les piliers fondateurs d’un niveau supérieur, d’une civilisation encore plus accomplie.
— Ils n’ont pas ça sur leur monde ? Je ne peux le croire, répliqua le directeur des services secrets.
— Pourtant c’est le cas. Ils ont consacré la majorité de leur temps à domestiquer les éléments, à comprendre l’Univers dans sa dimension physique, au détriment de valeurs plus basiques telles que le plaisir, les loisirs, le repos. On pourrait les comparer à l’un de nos ingénieurs dédié à sa seule carrière : il aurait trimé pendant des années à gravir les échelons sociaux jusqu’à devenir PDG de sa pauvre boite d’informatique, sans voir ses enfants grandir, sa femme partir avec le voisin et le reste du monde partir en couilles ; au crépuscule de sa vie, il se dirait « Tout ça pour ça ? ».
— Vous êtes resté trop longtemps à Hawaï, Magic Bob. Les pina-colada vous ont ramolli le cerveau, ironisa le Président.
— Je ne parle pas pour moi, Monsieur. Je ne fais que retranscrire ce qu’ils m’ont dit.
— Vous leur avez parlé ?
— Je suis Magic Bob, vous avez oublié ? Rien ne m’est impossible.
Magic Bob affronta d’innombrables questions sur ce qui motivait une civilisation surpuissante à préférer les vacances à la domination des autres galaxies. Néanmoins, il orienta le débat sur la raison du choix de la Corse au lieu des Bahamas, de Java ou de la Terre-Adélie.
Le Secrétaire d’Etat lui servit d’excuse grâce à une question fort à propos.
— Pourquoi la Corse ?
— Je ne suis pas dans leur tête. Si je me permets une comparaison, vous préférez passer vos vacances en Nouvelle-Angleterre, le président pour sa part choisit en général le Texas tandis que moi je vais en Tasmanie. Chacun son truc. Pourquoi les petits gris n’auraient-ils pas envie de la Corse, à manger du fromage qui pue, à boire des vins trop alcoolisés, à chanter avec des moustachus à grosse bedaine et à écouter des blagues sur Yvan Colonna ? Comprendre l’adversaire c’est d’abord s’affranchir de ses propres barrières mentales, de son référentiel quotidien.
— D’accord, Magic Bob, répliqua le Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, un des rares à parler plusieurs langues et à ne pas se pâmer devant le SuperBowl. Ils auraient aussi pu choisir la Sardaigne, Madère ou la Crète. Toutes les activités que vous décrivez sont également possibles dans ces pays.
— Bien que cela ne change pas le fond du problème, je vais vous répondre. Nos amis à tête grise, les rois de la galaxie M104, nous écoutent depuis des lustres. Ils ont repéré en Corse un poète amateur qu’ils ont rapidement déifié. Ce chantre de l’Ile de Beauté magnifiait des valeurs universelles trop longtemps oubliées par les humains. Ses poèmes les ont inspirés. C’est devenu leur Bible à eux.
— Ne peut-on pas acheter son silence ?
— C’est trop tard. Il nous a quittés il y a des années déjà .
— On est bien dans la merde, conclut le Président. Ils auraient pu écouter Bing Crosby ou Franck Sinatra. Au lieu de ça, ils se sont entichés d’un obscur barde français, perdu sur une petite île européenne, au milieu de nulle part.
— Dites-vous que ça aurait pu être pire.
— Comment ça ?
— Imaginez qu’au lieu de ce Corse, ils aient entendu John Lennon, Marvin Gaye ou Joan Baez.
— Vu comme ça !
L’auditoire s’avoua vaincu devant l’argumentaire implacable du légendaire Magic Bob. Il ne restait plus qu’à écouter ses recommandations.
— Nous attendons des solutions, Magic Bob, ordonna le Secrétaire d’Etat à la Défense.
— Voyons d’abord ce qui n’est pas possible. Racheter la Corse aux Français n’est pas une bonne option. Pourtant, on leur rendrait service, avouons le. Malheureusement, nous n’avons pas les arguments des extra-terrestres. Offrir l’intégrale des chansons de Barbra Streisand ne suffirait pas.
— Il est hors de question de brader notre patrimoine culturel, rugit le Président.
— Nous pourrions bombarder cette ile, la rayer de la carte, suggéra le directeur du F.B.I.
— Je nous vois mal justifier cet acte devant la communauté internationale, objecta Magic Bob.
— C’est vous qui avez des barrières mentales sur ce coup, ricana le directeur de la C.I.A. On a fait dix fois pire en Amérique du Sud. Tout le monde a gobé nos histoires à dormir debout.
— Certes mais je vois mal les petits gris apprécier que nous mettions le feu à leur colonie de vacances, précisa Magic Bob. Pour avoir discuté avec eux, ils tiennent vraiment à cette acquisition. C’est un peu leur Nirvana. Ils prendraient mal notre feu d’artifice.
— Pourquoi ne pas manipuler les autonomistes, les indépendantistes corses pour qu’ils rejettent en bloc les extra-terrestres ? Il suffirait d’orchestrer une campagne médiatique, de dévoiler au grand jour les tractations des Français, proposa le Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères.
— C’est une bonne idée, avoua Magic Bob. Si nous avions plus de temps devant nous, je serais allé dans ce sens. Manque de bol, c’est trop tard. Les deux parties doivent signer dans les prochains jours.
— Et si nous rachetions la France à la Communauté Européenne ? Du coup, la Corse serait notre propriété, déclara le Secrétaire d’Etat à l’Economie. Les extra-terrestres devraient traiter avec nous.
— Même si c’était possible dans un temps aussi cours, ce genre d’O.P.A éveillerait les soupçons des Chinois, des Russes et des Indiens. Ils émettraient une contre-proposition sur laquelle nous devrions surenchérir jusqu’à l’épuisement de notre capacité d’endettement. Nous ne ferions que déplacer le problème : le monde deviendrait chinois ou indien, ce qui n’est pas mieux que français.
— Ne peut-on pas manipuler le président français pour faire échouer la négociation ? Nous l’avons déjà fait à maintes reprises au Moyen et Proche Orient, suggéra le directeur de la C.I.A.
— C’est compliqué, répondit Magic Bob. Hubert Boulon de la Visse était Ministre du Bonheur avant de gagner les élections présidentielles. Il est issu d’une grande famille aristocratique parisienne, membre du parti centriste et lisse comme un œuf. Les Français l’adorent.
— On s’en fout qu’il soit le roi de l’étang, rugit le Président. On hypnotise ce têtard à particule, on en fait notre créature et le tour est joué.
— Monsieur le Président, je crois qu’on vous a caché des choses, répliqua Magic Bob.
— Comme quoi ?
— Nos services de renseignements ont déjà essayé. L’hypnose, les drogues, Mata-Hari, rien n’a fonctionné. Ce gars est un mystère pour la communauté des barbouzes. D’ailleurs, son dossier à la C.I.A, au F.S.B et au MI6 emploie le même nom de code : l’imbécile heureux.
Magic Bob se marra intérieurement. Révéler les nombreuses tentatives pour corrompre Hubert Boulon de la Visse ne visait qu’un seul objectif : fermer le clapet des cadors du renseignement, des hégémoniques directeurs de la C.I.A et autres agences gouvernementales en trois ou quatre lettres. Ce qu’il allait proposer ne pouvait souffrir la contradiction, le débat polémique des trous du cul étoilés qui avaient laissé un connard de barbu pirater des avions de ligne et exploser Manhattan.
Le Président lui ouvrit fièrement la voie.
— Magic Bob, je n’étais pas au courant de ces agissements. Je constate que le ménage reste à faire dans certaines parties de mon administration. Nous allons remédier à ce problème d’intendance. En attendant que ces messieurs écrivent leur lettre de démission et acceptent une retraite anticipée au fond de l’Alaska, je suis curieux de connaître votre point de vue.
— Il n’y a qu’une solution possible, viable, facile à mettre en œuvre, peu couteuse.
— Parfait ! Je vous écoute.
— Apprendre le français !
Magic Bob sourit en constatant l’effet de ses propos sur un auditoire dépassé. Pourtant, il ne plaisantait pas. C’était la meilleure des options. Il en avait d’ailleurs convenu avec le représentant des petits gris, un gars pragmatique du nom de OutOut. Assurer la suprématie mondiale à un peuple dirigé par l’ancien Ministre du Bonheur, un mec appelé Hubert Boulon de la Visse, ne faisait pas plus tache que de laisser les Yankees, les Rouges ou les adeptes du Petit Livre Rouge prendre le pouvoir sur la planète bleue. Et puis, les Français, cette horde de râleurs, ne risquait pas de déclencher une guerre avec leur technologie nouvellement acquise. Il y aurait toujours des peureux pour amender des textes de loi, des coupeurs de cheveux en mille vingt-quatre pour demander un concile, bref des garde-fous culturels pour empêcher les extrémistes de foutre le bordel.
« Est-ce de ma faute si les Gris sont tombés amoureux de ce poète corse ? » pensa Magic Bob avant de déclencher le dispositif de téléportation. Le reste de la salle se retrouva propulsé quelque part dans la galaxie du Sombrero, un comble pour un Texan, figée dans une singularité quantique.