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Arnold Schonberg
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Le 13 septembre 1874 naît Arnold Schönberg

ou Arnold Schoenberg audio, compositeur, peintre et théoricien autrichien, mort à 76 ans le 13 juillet 1951 à Los Angeles États-Unis. Deux siècles après Jean-Sébastien Bach et Jean-Philippe Rameau, qui avaient posé les fondements de la musique tonale, il émancipa la musique de la tonalité et inventa le dodécaphonisme, qui aura une influence marquante sur la musique du XXe siècle. Il collabore à la seconde école de Vienne. Ses maîtres sont Alexander von Zemlinsky. Il reçoit l'enseignement de Malkin Conservatory. Ses élèves sont Anton Webern, Alban Berg, John Cage, Hanns Eisler, Egon Wellesz, Otto Klemperer, Theodor Adorno, Viktor Ullmann, Winfried Zillig, René Leibowitz, Nikos Skalkottas, Josef Rufer, Roberto Gerhard, Vilma von Webenau. Ii épouse Mathilde Zemlinsky décèdé en 1923, puis Gertrud Kolisch morte en 1967, ses descendants sont Randol Schönberg son petit-fils. Sa famille est : Alexander von Zemlinsky son beau-frère, Luigi Nono son beau-fils

En bref

Schönberg est mort : tel est le titre, resté fameux, d'un article que le jeune Pierre Boulez écrivit peu après la disparition de l'auteur de Pierrot lunaire. Il s'agit d'un cas classique de meurtre du père, car le compositeur Boulez n'existerait pas sans Schönberg, pas plus que Stockhausen, Nono son gendre ! ou les autres pionniers du sérialisme dans les années d'après-guerre ; ceux-ci se réclamaient sans doute davantage d'Anton Webern sauf, précisément, Nono, mais Webern, tout comme Alban Berg, est impensable sans Schönberg.
Arnold Schönberg demeure plus admiré qu'aimé sauf d'une minorité ; il suscite aujourd'hui encore bien des polémiques et des aversions, voire des haines, et sa musique, à l'exception de l'une ou l'autre page de jeunesse, ne s'est pas intégrée au grand répertoire des concerts : il n'atteint pas, et n'atteindra sans doute jamais, à la popularité de son grand antipode, Igor Stravinski. Et pourtant, il a eu encore plus d'importance historique, la plus grande pour son temps, un temps qui suit immédiatement celui de Debussy.
L'homme et l'œuvre sont d'un abord austère, abrupt ; bien des musiciens d'aujourd'hui, et non des moindres, à qui on demanderait quel est le plus grand compositeur de la première moitié du XXe siècle, seraient tentés de lui appliquer le Victor Hugo, hélas... de Gide. Sa production, de son premier chef-d'œuvre, Verklärte Nacht La Nuit transfigurée, 1899, au Psaume moderne qu'il laissera inachevé en 1951, renferme nombre des œuvres fondamentales de ce temps ; pourtant, elle n'est pas particulièrement abondante et son inspiration est inégale, si sa facture reste toujours un objet d'étude et d'admiration.
Cet homme, qui a révolutionné la musique en mettant fin à trois siècles d'hégémonie du système tonal, s'est défini comme un conservateur forcé par les circonstances de devenir un radical ; et ses opinions politiques même aux États-Unis, il demeura partisan de la monarchie des Habsbourg, dont il regrettait la disparition, ainsi que sa religiosité profonde confirment ces tendances traditionalistes. C'est d'ailleurs en assumant l'héritage des grands maîtres de la tradition austro-allemande, de Bach à Brahms et à Mahler, maîtres dont il se considérait à bon droit comme le descendant direct, qu'il fut amené en toute logique à franchir les limites du langage tonal. Celui-ci était arrivé à saturation par un chromatisme de plus en plus envahissant dans la lignée directe du Tristan de Wagner, et, de ce point de départ, qui est à peu près celui de ses premières œuvres, Schönberg parvint à la suspension des fonctions tonales par une évolution, non une révolution.
Après une quinzaine d'années de création en état d'apesanteur harmonique l'émancipation de la dissonance et la fin de l'harmonie cadentielle-résolutive, il ressentit la servitude de tant de liberté, et le besoin d'organiser ce nouveau monde sonore pour le soustraire au danger de l'anarchie. L'élaboration de la méthode d'écriture avec douze sons n'ayant de rapports qu'entre eux sa propre définition, devenue célèbre sous le nom de dodécaphonisme sériel, obéit donc avant tout au besoin de créer une tradition nouvelle, destinée à suppléer les aspects caducs de l'ancienne. Schönberg et ses disciples les plus proches appelaient d'ailleurs cette méthode la loi das Gesetz, et ce n'est pas l'un des moindres paradoxes du dodécaphonisme que cette suppression de la hiérarchie entre les sons et entre les intervalles, venant d'un homme aussi ancré dans le conservatisme social et idéologique.
Arnold Schönberg, né à Vienne le vendredi 13 septembre 1874 de parents de la petite bourgeoisie juive, est l'un des représentants éminents de cette classe sociale bien déterminée qui allait donner au XXe siècle naissant quelques-uns de ses génies les plus dérangeants et les plus lourds d'avenir : nous sommes encore les petits-fils spirituels de Freud, de Kafka, d'Einstein, de Mahler et de Schönberg, et le siècle que ces juifs d'Europe centrale ont façonné demeure le nôtre, pour le meilleur et pour le pire. Né un jour fatidique, Schönberg conserva toujours une horreur superstitieuse du chiffre 13 et du vendredi, allant jusqu'à numéroter les mesures de ses partitions avec un 12 bis ! Ce qui ne l'empêcha pas de mourir à 76 ans 7 + 6 ! le vendredi 13 juillet 1951, à minuit moins 13.
Il ne fut pas un enfant prodige, mais, mis au violon à neuf ans, il commença très jeune à composer d'instinct. À dix-neuf ans, violoncelliste dans un orchestre d'amateurs, il rencontra son futur beau-frère, le compositeur et chef d'orchestre Alexandre von Zemlinsky, son aîné de trois ans, qui lui apprit le contrepoint en six mois. Ce fut, avec l'étude de l'harmonie élémentaire prodiguée par son ami Oskar Adler, l'unique enseignement que reçut jamais celui qui devait être le plus grand professeur de composition et le plus grand pédagogue de son siècle : Schönberg un autodidacte ! Son développement créateur fut extraordinairement rapide : un quatuor de 1897 révèle un disciple doué des classiques ; deux ans plus tard, Verklärte Nacht est un premier chef-d'œuvre, dont les audaces harmoniques notamment un accord décrété impossible par les traditionalistes viennois : un quatrième renversement de la neuvième de dominante de ré bémol ! soulèvent déjà des protestations. Depuis lors, dira Schönberg par la suite, le scandale n'a jamais cessé. Cette œuvre innove également en chargeant une formation de chambre sextuor à cordes de toutes les tensions dramatiques d'un poème symphonique : synthèse audacieuse de Wagner et de Brahms, les deux modèles du jeune compositeur à cette époque.
L'année suivante, il met en chantier la plus colossale de toutes ses œuvres, l'oratorio des Gurrelieder, dont il dut interrompre l'orchestration, pour ne la compléter que douze ans plus tard. Mais ces milliers de pages d'orchestration d'opérettes qu'il écrivit entre-temps pour pouvoir subsister affermirent certainement son métier : cette première partition d'orchestre, d'un gigantisme sans précédent, témoigne déjà d'une maîtrise géniale, confirmée dans le vaste poème symphonique de Pelléas et Mélisande, écrit lors du premier de ses trois séjours à Berlin 1901-1903, sans connaître l'opéra de Debussy créé quelques mois plus tôt. En 1901, il avait épousé Mathilde von Zemlinsky. De retour à Vienne, il fit la connaissance de Gustav Mahler, puis commença bientôt sa féconde activité pédagogique, sur le plan privé tout d'abord : Anton Webern et Alban Berg furent parmi ses premiers élèves automne 1904.
Le gigantesque Premier Quatuor de 1904-1905 fond les quatre parties traditionnelles en un seul tout continu : c'est sans doute la plus grande œuvre du genre qui ait vu le jour depuis les derniers quatuors de Beethoven. En 1906, la Première Symphonie de chambre réalise la même gageure, mais l'œuvre dure vingt-deux minutes au lieu de quarante-cinq. L'émancipation de l'intervalle antitonal de quarte constitue le dernier grand pas avant le saut dans l'atonalité, cependant que l'instrumentation pour quinze solistes annonce toute la musique pour ensembles du second demi-siècle.

Sa vie

Arnold Schönberg fut avant tout autodidacte. Il reçut uniquement des leçons de contrepoint de celui qui devint son premier beau-frère, le compositeur Alexander von Zemlinsky. Il fonda avec ses élèves Alban Berg et Anton Webern la seconde école de Vienne, avant de s'installer à Berlin pour y enseigner la musique. Pédagogue et théoricien de réputation mondiale, Schönberg eut pour autres élèves notamment Hanns Eisler, Egon Wellesz, Otto Klemperer, Theodor Adorno, Viktor Ullmann, Winfried Zillig, René Leibowitz, Nikos Skalkottas, Josef Rufer, Roberto Gerhard et John Cage avec lequel il entretenait une relation très amicale.
Après des œuvres qui procèdent de son admiration pour Richard Wagner et Richard Strauss, dont il a assimilé l'art avec une prodigieuse maîtrise La Nuit transfigurée, sextuor à cordes, 1899 ; Gurrelieder, cantate profane en deux parties pour chœurs, solistes et grand orchestre, 1900-1911 ; Quatuor à cordes nº 1, 1905, il élimine au terme d'une profonde évolution dont les étapes principales sont le Quatuor à cordes nº 2, 1908, avec sa partie pour soprano dans le dernier mouvement, sur un poème approprié de Stefan George affirmant je respire l'air d'autres planètes ; les Cinq Pièces pour orchestre, 1909 ; les six petites pièces pour piano, 1911 les relations tonales et élabore le mode de déclamation du Sprechgesang, chant parlé avec Pierrot lunaire pour soprano et huit instruments solistes en 1912. Cette composition l'établit définitivement en tête des compositeurs les plus influents de son temps. Igor Stravinski Trois poésies de la lyrique japonaise et Maurice Ravel Trois poèmes de Mallarmé l'imitent, Darius Milhaud le fait jouer à Paris et Ernest Ansermet à Zurich, tandis que l'Europe musicale se divise en atonalistes et anti-atonalistes, ces derniers n'hésitant pas à perturber des concerts Skandalkonzert, et à demander le renvoi de Schönberg de sa chaire de professeur.
Patriote autrichien dans l'âme et plus tard nostalgique de l'empire des Habsbourg, il se porte, malgré son âge relativement avancé, volontaire durant la Première Guerre mondiale et sert à l'arrière. Cet engagement lui vaudra l'animosité de Claude Debussy, tout aussi patriote que lui, mais du bord opposé.
Recherchant de plus en plus le systématisme de la construction musicale dans l'esprit du classicisme du xviiie siècle tel que synthétisé par Johannes Brahms, mais dans une expression moderne — il s'agit donc d'une double transcendance de l'esprit bacho-mozartien, car c'est finalement dans le conservateur Brahms que Schönberg reconnaît le véritable novateur — il inaugure en 1923 une technique de composition fondée sur la notion de série qui le place à l’avant-garde du mouvement musical : Suite pour piano 1923, Quatuor à cordes nº 3 1927, Variations pour orchestre 1928, Moses und Aron Moïse et Aaron, opéra inachevé, 1930-1932.
Juif et membre d'un courant artistique que le régime nazi considérait comme dégénéré, Schönberg est contraint de fuir son pays. En 1933, après un court séjour en France, il est à New York et Boston où il enseigne à la Malkin Conservatory. Une année plus tard il déménage et s'établit définitivement à Los Angeles où il développe un dodécaphonisme classique : Concerto pour violon 1936, Ode to Napoleon Bonaparte pour baryton, quatuor à cordes et piano 1942, Concerto pour piano idem, Trio pour cordes 1946, Un Survivant de Varsovie oratorio dramatique, 1947. En 1944 il est mis à la retraite par l'Université de Californie où il enseignait depuis 1936, ce qui le pousse à donner des cours particuliers. En parallèle, il écrit des œuvres qui démontrent son intérêt pour un retour à une forme de tonalité : achèvement de la Seconde symphonie de chambre Kammersinfonie, commencée en 1906, terminée en 1939, composition d'œuvres vocales d'inspiration religieuse juive Kol Nidre 1938, Psaume 130 et Psaume moderne — moderner Psalm — 1950. Le 2 aout 1946 le compositeur faillit mourir d'un arrêt cardiaque à la suite d'une violente crise d'asthme et s'en sort grâce à une injection médicamenteuse.
Vivant dans un certain dénuement, Schönberg continue d'enseigner jusqu'à sa mort. C'est à des mécènes comme Elizabeth Sprague Coolidge et à des musiciens comme Leopold Stokowski, le pianiste Eduard Steuermann ou encore le violoniste et beau-frère du compositeur Rudolf Kolisch que nous devons les commandes de la plupart de ses œuvres de la période américaine.
Bien qu'installé à seulement quelques pâtés de maisons de Stravinski, Schönberg, qui le détestait car il le jugeait futile, refusait obstinément de le voir ou même d'entendre parler de lui. Stravinski le lui rendait bien, mais ne s'opposa plus à ses théories après sa mort, et sut lui rendre hommage.
Arnold Schönberg se maria deux fois. En octobre 1901, il épousa Mathilde Zemlinsky, sœur d'Alexander von Zemlinsky, avec qui il eut deux enfants, Gertrud 1902–1947 et Georg 1906–1974. Le peintre et ami de Schönberg Richard Gerstl entretint une relation amoureuse avec Mathilde Schönberg. Après la découverte par Arnold Schönberg de la relation adultérine, Richard menace de se donner la mort. Le couple Schönberg décide de rester ensemble pour les enfants ; le 4 novembre 1908, Richard Gerstl se pend devant un miroir.
Mathilde Schönberg mourut en octobre 1923 ; en août 1924, Schönberg épousa Gertrud Kolisch 1898–1967, sœur de son élève, le violoniste Rudolf Kolisch. Ils eurent trois enfants : Deborah Nuria, Ronald Ronny et Lawrence Larry, ce dernier conçu à l'âge de soixante-six ans. Nuria deviendra l'épouse du compositeur italien Luigi Nono. Randol Schönberg, l'un de ses petits-fils notons les anagrammes - Ronald, ou Arnold - que forment son prénom est, quant à lui, un important avocat américain, spécialiste du droit de succession et tout particulièrement des restitutions de biens spoliés par les nazis, dont les débuts sont décrits dans le film la femme au tableau.

De la rupture avec le système tonal au dodécaphonisme

C'est le musicologue et chef d'orchestre René Leibowitz qui a le plus fait pour introduire dans une France ravélienne et debussyste le système dit « de composition avec douze sons Schönberg refusait le terme atonal.
Au début de sa carrière, Schönberg est un compositeur très romantique, dépositaire d'une tradition musicale essentiellement germanique. C'est un admirateur inconditionnel de Wagner et de Brahms, de Mozart, de Beethoven et de Bach. Personne n'a peut-être mieux compris Brahms et Wagner que lui, deux prédécesseurs desquels il arrive à concilier les influences, ce qui semble à l'époque contradictoire.
Schönberg en est arrivé à créer son système au terme d'une analyse très personnelle de l'évolution de l'harmonie à la fin du romantisme où il voyait à l'œuvre des forces irrépressibles de désagrégation de la tonalité. Selon Schönberg, l'accumulation des modulations se succédant de plus en plus vite, l'usage croissant des appoggiatures, des notes de passage, des échappées, des broderies et autres notes étrangères à l'accord habituent l'auditeur à supporter des dissonances de plus en plus audacieuses.
Et de fait les premières œuvres de Schönberg, à savoir ses premiers lieder (évoquant Hugo Wolf, La Nuit transfigurée poignante, inquiétante et Tristanienne ainsi que les gigantesques Gurrelieder et le déjà ambigu Pelleas und Melisande, comportent des passages très chromatiques où la tonalité semble déjà plus ou moins suspendue.
Le processus se poursuit avec le premier quatuor 1905, déjà atonal à l'oreille non exercée. La suspension des fonctions tonales est complète dans le second quatuor, op. 10 1908.
Il semble que Schönberg se soit alors trouvé à cette époque face à un redoutable problème artistique. La suspension de la tonalité avait déjà été tentée même si Schönberg l'ignorait par d'autres compositeurs Bagatelle sans tonalité, de Franz Liszt 1885 n'est que semi-atonale, mais Schönberg était arrivé à ce stade non par tâtonnements mais par un processus compositionnel très progressif et très contrôlé. Il ne pouvait plus reculer mais, en même temps, abolissant toutes les règles de l'écriture, il venait d'anéantir à la fois le contrepoint, l'harmonie et la mélodie, sans système organiseur alternatif. Que faire ?
Sans tonalité, les douze sons qui constituent notre système musical occidental n'ont plus de fonction définie : plus de degrés, donc plus de dominante, de sous-dominante, etc. Schönberg mit donc au point un système qu'il baptisa Reihenkomposition, ou composition sérielle, destiné, en fait, à organiser le chaos sonore qu'il redoutait de voir se substituer à la tonalité. Il décréta ainsi que tout morceau devrait être basé sur une série de douze sons, les douze sons de l'échelle chromatique : do, do dièse, ré, ré dièse, etc., jusqu'à si. L'on peut donc faire se succéder ces douze sons dans l'ordre que l'on veut au gré de l'inspiration sérielle , et l'on ne doit pas répéter deux fois le même son. La série peut ensuite être utilisée par mouvement inverse, puis par miroir, être transposée, puis par fragment, et enfin sous forme d'agrégation. Tout le morceau découle donc d'une série préalablement établie, ce qui donne donc un cadre formel substitutif de la tonalité.
La première œuvre de Schönberg rigoureusement écrite selon ce principe est le prélude de la Suite pour piano opus 25 écrit en juillet 1921 et non comme il est coutume de l'annoncer la valse dernière des Cinq pièces pour piano op. 23 écrite elle en février 1923. La série du prélude est : mi, fa, sol, ré bémol, sol bémol, mi bémol, la bémol, ré, si, do, la et si bémol.

Schönberg et Hauer

La question de la paternité de la dodécaphonie en tant que composition avec douze sons a longtemps été le sujet d'âpres disputes. Un contemporain et compatriote viennois de Schönberg, le compositeur Josef Matthias Hauer 1883-1959, avait en effet développé, à la même époque que lui, un système dont le rigorisme et le concept de base semblait en tous points similaire. Schönberg et Hauer se connaissaient, se fréquentaient et, au début, s'estimaient assez pour tenter de concilier leurs deux méthodes qui se distinguaient tout de même par certains aspects le système de Schönberg est plus flexible que celui de Hauer, qui, lui, ne permet la répétition de la série de base que dans le sens où celle-ci est écrite, et non pas également à l'envers — en crabe Krebs—, transposée d'un ton, etc. Mais peu à peu, l'intransigeance méthodologique de Hauer, combinée au manque de reconnaissance qu'il expérimentait par rapport à son rival et aux élèves de celui-ci, le rendit assez amer pour que les deux hommes se séparassent. Hauer a longtemps revendiqué pour lui-même le rôle du garant d'un dodécaphonisme Hauer n'utilisant pas de séries au sens strict réellement orthodoxe. Alors que Schönberg n'avait jamais cessé de se tourner, dans l'image qu'il se faisait du rôle du compositeur, vers un passé qu'il idéalisait, Hauer annonce dans son radicalisme novateur certaines écoles anti-Schönbergiennes des années 1970, notamment le minimalisme.
Quant au terme dodécaphonisme, il a été utilisé pour la première fois par René Leibowitz.

Schönberg et le judaïsme

Converti au protestantisme en 1898 comme de nombreux juifs arrivés ayant choisi à l'époque l'assimilation, gage d'une certaine respectabilité, Schönberg dut néanmoins se préoccuper de l'antisémitisme, ce qui l'amena à repenser sa propre religion. À priori, l'origine de Schönberg, compositeur on ne peut plus germanique de tradition, n'a pas d'intérêt musical. Or il est clair que des œuvres comme l'oratorio inachevé Die Jakobsleiter l'échelle de Jacob, l'opéra inachevé coïncidence ?, Moses und Aron (Moïse et Aaron – également superstitieux, Schönberg élimina le second a d'Aaron afin de ne pas se retrouver avec un titre de treize lettres – et la pièce de théâtre Der biblische Weg le chemin biblique marquent l'évolution et l'approfondissement de son interrogation. Face à la montée de l'antisémitisme, qu'il subit lui-même, bien que converti, lors d'un séjour en vacances à Mattsee en 1921, il devient, surtout à partir de 1923, de plus en plus amer et virulent. En 1933, il se reconvertit au judaïsme à la synagogue de la rue Copernic, à Paris. Aux États-Unis, il esquissera même un projet de sauvetage des juifs d'Europe et pour le réaliser, évoquera même la possibilité d'abandonner la musique; mais ce projet ne se réalisera pas. Au cours de la dernière décennie de sa vie, il tentera de proposer un nouveau type de liturgie juive, et même une reformulation complète de certaines prières le Kol Nidré, prière qui ouvre le Yom Kippour. Il sera très enthousiaste lors de la création de l'État d'Israël en 1948, composant pour la circonstance : Dreimal tausend Jahre opus 50a Trois fois mille ans et une cantate qui restera inachevée Israël exists again Israël existe à nouveau.

Autres centres d'intérêt

Outre ses œuvres et essais portant sur la situation sociale et historique du peuple juif, Schönberg écrivit de nombreux ouvrages : des pièces de théâtre, de la poésie, des ouvrages théoriques sur la musique le célèbre Traité d'Harmonie. Il entretenait également une abondante correspondance, dont le ton désarçonne quelquefois par sa méfiance ou sa virulence.
Schönberg fut aussi un peintre suffisamment accompli pour que ses œuvres soient présentées aux côtés de peintures de Franz Marc et de Vassily Kandinsky. Il peignit en particulier de nombreux autoportraits, dont un, assez étonnant, de dos.
Enfin, Schönberg fut un joueur de tennis amateur passionné. Voisin de George Gershwin, il aimait à aller le défier sur son court.

Docteur Faustus

La méthode de composition développée par Schönberg servit d'ailleurs, par le truchement d'Adorno, d'inspiration à celle inventée par Adrian Leverkühn, le héros du roman Le Docteur Faustus de Thomas Mann, écrit à l'époque où tous les trois vivaient en relatif voisinage dans l'exil californien. Le compositeur poursuivra le romancier et le philosophe de sa vindicte, accusant l'un comme l'autre de l'avoir pillé, de s'être accaparé indûment son invention. Les tentatives de conciliation de Mann, notamment une dédicace explicite dès le second tirage, s'avérèrent infructueuses. À la question de savoir pourquoi il n'avait pas crédité également Hauer de l'invention de la méthode de composition à douze tons, Mann répondra en substance : Il ne fallait pas faire mourir le vieux colérique.

La période atonale

C'est le Deuxième Quatuor de 1907-1908 qui constitue l'œuvre-charnière, le Janus bifrons de la musique moderne, l'équivalent sonore des Demoiselles d'Avignon que Picasso réalisa exactement au même moment. Il débute en fa dièse mineur, semble se désintégrer en un scherzo ricanant et anarchique, puis, avec l'adjuvant inattendu d'une voix de soprano chantant deux poèmes de Stefan George, il fait ses premiers pas, à la fois craintifs et émerveillés, dans l'inconnu sans pesanteur tonale : les paroles du finale : Je sens l'air d'autres planètes » sont devenues à juste titre symboliques de toute la musique du XXe siècle. Malgré la grande crise conjugale de 1908, 1909 fut l'année miracle, celle qui vit l'achèvement du Livre des jardins suspendus, puis, coup sur coup, la composition des Trois Pièces pour piano, op. 11, des Cinq Pièces pour orchestre, op. 16 et du monodrame Erwartung, op. 17. Sans doute Schönberg ne retrouva-t-il plus jamais une pareille intensité d'inspiration chauffée à blanc. Ce sont là les premiers chefs-d'œuvre de la musique atonale et, en même temps, de l'expressionnisme musical. Mais, si Erwartung est impensable sans la révolution de la psychanalyse freudienne c'est la plus téméraire plongée vers le subconscient jamais tentée par un musicien et, dans son audace informelle défiant toute analyse, la plus géniale et la plus vaste improvisation de toute la musique, la visionnaire troisième pièce de l'opus 16 annonce, un demi-siècle à l'avance, le Ligeti d'Atmosphères et toutes les musiques « statiques » actuelles, fondées sur l'exploration infinitésimale des paramètres sonores.
Les deux années suivantes marquent un inévitable temps d'arrêt, une crise : se heurtant de front au problème de la grande forme en l'absence des structures tonales et du développement thématique, Schönberg se consacre surtout à la peinture il rencontre Kandinsky, et exposera trois de ses toiles au Blaue Reiter, ainsi qu'à la rédaction de son monumental Traité d' harmonie, dédié à la mémoire de Mahler, bilan de trois siècles de musique tonale et prémisses de l'étape suivante. Tandis qu'un second monodrame, Die glückliche Hand La Main heureuse reste en panne il ne sera achevé qu'en 1913, le compositeur donne ses pages les plus accomplies dans le domaine de la « petite forme », dont l'aboutissement est le très célèbre Pierrot lunaire, apogée du Sprechgesang, intermédiaire entre le chanté et le parlé. Inauguré en octobre 1911, le deuxième séjour berlinois est interrompu par la guerre ; de retour à Vienne en été 1915, Schönberg achève un peu plus tard le cycle étonnant des Quatre Lieder avec orchestre, op. 22, entrepris dès 1913.
Il ne terminera plus aucune œuvre avant 1923. La guerre et, par deux fois, la mobilisation, n'en sont pas les seules causes : le problème de l'organisation du monde atonal, celui de la reconquête de la grande forme, se font de plus en plus aigus. Schönberg consacre l'essentiel des années de guerre à une œuvre immense, qui ne sera jamais achevée. D'abord conçue comme une symphonie avec chœurs et parmi les esquisses de mai 1914, on trouve un premier thème dodécaphonique, elle devient un oratorio, Die Jakobsleiter L'Échelle de Jacob dont il achève le livret, mais dont la composition ne sera jamais poussée au-delà de la première moitié. Tel quel, ce grand fragment, qui ne fut créé qu'en 1960, et dont le premier enregistrement date de 1980, demeure l'œuvre de transition par excellence. Du point de vue musical, certes, mais autant et davantage du point de vue spirituel. Né dans un milieu juif libéral et agnostique, Schönberg s'était converti à la religion luthérienne en 1898. L'Échelle de Jacob, au mysticisme encore confus, influencé par Swedenborg et par la Séraphita de Balzac qui avait déjà inspiré le premier des Lieder de l'opus 22, le montre en train de revenir vers la religion de ses ancêtres, cheminement qui exigera une quinzaine d'années encore. Mais dès cette époque, et jusqu'à sa mort, Schönberg est un être profondément religieux, un fils du Livre et de ses Commandements, un serviteur de la Loi.

La phase dodécaphonique

Une loi, c'est précisément ce qu'il cherche ardemment à formuler dans le domaine du langage musical. Il en a l'intuition dès les années de guerre, et la soudaine révélation durant les vacances d'été de 1921. Avec la mise au point de la méthode d'écriture avec douze sons, il croit avoir assuré la suprématie de la musique allemande pour les cent prochaines années. On sait que l'avenir lui a donné tort, même si le rayonnement de sa pensée et de son œuvre reste immense. Comme toute méthode contraignante, celle-ci comportait le risque de l'académisme et du formalisme, et les premières œuvres dodécaphoniques de Schönberg souffrent certainement d'une certaine sécheresse cérébrale, et sont parfois même rebutantes, comme le Quintette à vent, op. 26, redoutable pensum. Il n'est pas difficile d'adresser au système des critiques fondamentales : prenant le tempérament égal comme base intangible, il ne tient pas compte de la résonance naturelle, et supprime le paramètre de la tension harmonique en ne proposant aucune alternative à l'articulation cadentielle défunte. Mais il y a plus grave : une pièce donnée faisant usage simultanément, en superposition polyphonique, de différentes formes et transpositions de la série choisie, seule une analyse extrêmement laborieuse de la partition permet de dégager la fonction de chaque son, qui n'est donc plus perceptible à l'oreille, contrairement à ce qui se passait dans la musique tonale. L'organisation la plus poussée aboutit donc à un résultat sonore bien proche de l'arbitraire ! On peut dire que la musique dodécaphonique a suscité un certain nombre de chefs-d'œuvre, dont certains de Schönberg lui-même, presque en dépit du système : par leur essence expressive, ou même leur climat sonore, les grandes réussites dodécaphoniques de Schönberg (une fois passées les années moins fertiles ne se différencient pas fondamentalement de ses œuvres atonales libres, ou même des plus complexes de ses partitions tonales. Et chez son disciple Webern, le seuil menant du dernier opus libre au premier opus dodécaphonique est imperceptible à l'oreille...
1923 est l'année des premières œuvres dodécaphoniques, et même des premières œuvres achevées et publiées depuis plus de sept ans op. 23, 24 et 25, l'année de la mort de sa première femme il se remariera l'année suivante avec Gertrude, sœur de son élève Rudolf Kolisch, l'année enfin de sa rupture avec Kandinsky, influencé par les milieux antisémites du Bauhaus et qu'il met en garde en 1923 ! contre Hitler. En 1926, Schönberg se réinstalle pour la dernière fois à Berlin, où il succède à Ferruccio Busoni à la chaire de composition de l'Académie des beaux-arts. Les années d'ascèse débouchent sur de nouveaux chefs-d'œuvre, dominés par les Variations pour orchestre, op. 31.
Après cette première partition orchestrale réalisée selon la nouvelle « loi », voici le premier opéra, Von heute auf morgen, qui se veut plaisant et divertissant. Mais c'est le galop d'essai avant une œuvre autrement importante, matériellement la plus vaste entreprise depuis les lointains Gurrelieder, mais spirituellement d'une portée tout autre : un grand drame biblique, Moïse et Aaron, dont les deux premiers actes sont composés entre 1930 et 1932 (le deuxième presque entièrement à Barcelone, où il passe l'hiver chez son élève Roberto Gerhard, pour fuir le climat berlinois devenu dangereux pour ses bronches). Le bref troisième acte, dont le texte existe, ne sera jamais mis en musique, mais l'œuvre est bel et bien complète ainsi, sinon achevée. Cette œuvre a été préparée par une page très peu connue, Der biblische Weg, drame en prose en trois actes qui traite d'un projet sioniste une Nouvelle Palestine dans un pays d'Afrique voué à l'échec, car son promoteur n'est spirituellement pas à la hauteur de son projet. Le sujet de Moïse et Aaron est le conflit irréductible entre l'esprit et la matière, entre Moïse, qui conçoit l'idée du Dieu unique, tout-puissant et invisible, mais ne peut la formuler, et Aaron, qui la rend accessible au peuple, mais en l'abaissant, en la matérialisant. Après avoir brisé les tables de la Loi dans un geste de désespoir, après qu'Aaron lui a fait remarquer qu'elles ne sont elles aussi qu'une de ces images qu'il abhorre, Moïse, accablé, s'exclame : Ô parole, parole qui me manques !et la partition s'achève ainsi. Elle demeure l'un des plus hauts chefs-d'œuvre de toute la musique européenne, et l'étape capitale, non la dernière cependant, de la longue quête de Dieu de Schönberg, artiste et croyant tourmenté. Voici cependant des tourments d'autre sorte : en 1933, lorsque Hitler prend le pouvoir, Schönberg est aussitôt démis de ses fonctions, il quitte à tout jamais l'Allemagne, et, après de vaines tentatives faites pour trouver une situation en France, il s'embarque pour les États-Unis, où il débarque le 31 octobre 1933 ; il ne quittera plus jamais le nouveau continent.

La période américaine

Il passe son premier hiver américain entre Boston et New York, où se trouvent ses deux postes d'enseignant, mais il ne supporte pas le climat, et dès l'automne de 1934 il s'installe sous des cieux plus cléments, à Los Angeles, où il sera nommé professeur de composition à l'université de Californie U.C.L.A. en 1936. Cette année-là, après quatre années de création plus détendue dont datent cependant les œuvres tonales, savoureuses et trop peu connues, que sont la Suite en sol et les deux Concertos d'après Monn et Haendel, ce dernier une manière de chef-d'œuvre, il achève deux des pages maîtresses du dodécaphonisme « classique » : le Quatrième Quatuor et le Concerto pour violon. Fixé à Hollywood, il se lie d'amitié avec Gershwin, son partenaire au tennis, dont il admire beaucoup la musique, et il acquiert la citoyenneté américaine en 1941. Il alterne à présent les œuvres tonales et dodécaphoniques, achevant même sa Deuxième Symphonie de chambre trente-trois ans après l'avoir commencée. Un certain académisme se fait jour parfois, cependant que la frontière entre tonal et atonal l'alternative si comiquement posée dans la deuxième des Satires de 1926 ! s'estompe : l'Ode à Napoléon, ou même le Concerto pour piano, dodécaphoniques, sont moins dissonants et moins tendus que les Variations pour orgue, qui sont tonales.
Atteint par la limite d'âge, Schönberg est mis à la retraite en 1944, avec une pension dérisoire ; alors que sa santé se dégrade fortement, il doit continuer à donner des leçons particulières pour survivre. Le 2 août 1946, crise cardiaque très grave, et même presque fatale : cliniquement mort pendant une minute ou deux, il ne ressuscite que grâce à une piqûre en plein cœur. Cette résurrection est foudroyante : quelques semaines plus tard, il a achevé le chef-d'œuvre de sa vieillesse, peut-être même son chef-d'œuvre tout court : le prodigieux Trio à cordes opus 45, son ouvrage le plus audacieux et le plus avancé, retrouvant la flamme révolutionnaire de sa jeunesse. Depuis 1923, il n'avait appliqué l'écriture dodécaphonique qu'aux formes classico-romantiques reprises, à peine modifiées, de Brahms ; et l'incompatibilité foncière entre ces formes à thèmes et à développements et l'absence des tensions et des relations tonales ne va pas sans poser de graves problèmes d'ordre esthétique qui nuisent souvent à leur parfaite réussite une œuvre dramatique comme Moïse et Aaron échappe évidemment à ce genre de réserves. Or, avec le Trio, Schönberg franchit le pas d'une libération formelle complète, il retrouve la coulée unitaire de ses premières grandes œuvres, tout en faisant appel à des techniques sonores inouïes.
La dernière de ses partitions instrumentales, la Fantaisie pour violon et piano, confirme cette liberté et cette jeunesse retrouvées. Et cette fin en beauté culmine dans les dernières grandes pages chorales, toutes consacrées à la proclamation de son identité juive enfin reconquise : le bouleversant Survivant de Varsovie, ce cri de six minutes qui est la plus grande page politique du XXe siècle, par un homme qui se voulait apolitique, mais c'est encore une fois la victoire de l'esprit qu'elle proclame, et le dernier triptyque, celui de l'opus 50. Un premier volet célèbre le retour du Peuple élu à Jérusalem, le deuxième élabore le texte hébreu du De profundis psaume 130 en une extraordinaire mêlée de chanté et de parlé, le troisième, enfin, fait appel une dernière fois à l'orchestre, et met en musique le premier des seize textes que Schönberg avait écrits à cette époque dans l'esprit psalmique, et qu'il avait d'ailleurs intitulés Psaumes modernes. Celui-ci traite de la prière, unique moyen de communication entre l'homme et son Dieu ; et cette communication, qu'importe l'exaucement, constitue à elle seule la fin de l'acte de la prière. La plume du vieil homme fatigué lui a échappé avant la fin, de sorte qu'après l'Échelle de Jacob et Moïse et Aaron, cette troisième profession de foi est demeurée, elle aussi, et symboliquement, inachevée, en pleine lutte avec l'Ange, sur les mots, chantés par un soprano tout seul : Und trotzdem bete ich, Et cependant je prie : l'Art de la fugue, la Neuvième de Bruckner, s'achèvent ainsi. S'achèvent ? S'accomplissent.
Schönberg est mort, soit. Son esprit et le meilleur de son œuvre vivront aussi longtemps qu'il y aura sur terre des hommes assez civilisés pour aimer la musique. Harry Halbreich

Å’uvres incontournables

La Nuit transfigurée pour sextuor à cordes, opus 4, 1899
Pelléas et Mélisande, poème symphonique, opus 5, 1902-03
Symphonie de chambre nº 1, opus 9, 1906
5 quatuors à cordes
Pierrot lunaire, opus 21, 1912
Serenade, opus 24
Quintette pour vent op. 26
L'Échelle de Jacob, oratorio pour solistes, chœur et orchestre 1917-22, inachevé
Variations pour orchestre, opus 31
Un survivant de Varsovie 1947

Liste complète par numéro d'opus

Opus 1 : 2 Gesänge pour baryton 1898
Opus 2 : 4 Lieder 1899
Opus 3 : 6 Lieder 1899/1903
Opus 4 : Verklärte Nacht 1899
Opus 5 : Pelleas und Melisande 1902/03
Opus 6 : 8 Lieder pour soprano 1903/05
Opus 7 : Quatuor à cordes no. 1, en ré mineur 1904/05
Opus 8 : 6 Lieder avec orchestre 1903/05
Opus 9 : Kammersymphonie n° 1, en mi majeur 1906
Opus 10 : Quatuor à cordes n° 2 en fa dièse majeur 1907/08
Opus 11 : Drei Kl avierstücke Trois pièces, pour piano février-août 1909, publication en 1910 ; le n° 3 a a été révisé en 1924
Opus 12 : 2 Balladen 1906
Opus 13 : Friede auf Erden 1907
Opus 14 : 2 Lieder 1907/08
Opus 15 : 15 Gedichte aus Das Buch der hängenden Gärten de Stefan George 1908/09
Opus 16 : Fünf Orchesterstücke 1909
Opus 17 : Erwartung, monodrame opéra en un acte, pour soprano et orchestre 1909
Opus 18 : Die glückliche Hand, drame (opéra en un acte) avec musique, pour voix et orchestre 1910/13
Opus 19 : Sechs kleine Klavierstücke Six petites pièces pour piano 1911, publication en 1913
Opus 20 : Herzgewächse pour soprano 1911
Opus 21 : Pierrot lunaire 1912
Opus 22 : Funf lieder für orchester 1913/16
Opus 23 : 5 Stücke Cinq pièces, pour piano 1920-1923, publication en 1923
Opus 24 : Serenade 1920/23
Opus 25 : Suite pour piano 1921/24, publication en 1925
Opus 26 : Quintette pour vents 1924
Opus 27 : 4 Stücke 1925
Opus 28 : 3 Satiren 1925/26
Opus 29 : Suite, pour septuor 1925
Opus 30 : Quatuor à cordes nº 3 1927
Opus 31 : Variations pour orchestre 1926/28
Opus 32 : Von heute auf morgen opéra en un acte 1928-29, sur un livret de Max Blonda, pseudonyme de la seconde femme de Schönberg, Gertrud.
Opus 33 : 2 Stücke für Klavier Deux pièces pour piano, Op. 33a 1928-29, publication en 1929 et 33b 1931, publication en 1932
Opus 34 : Begleitmusik zu einer Lichtspielszene 1930
Opus 35 : 6 Stücke pour chœur d'hommes 1930
Opus 36 : Concerto pour violon 1934/36
Opus 37 : Quatuor à cordes n° 4 1936
Opus 38 : Kammersymphonie n° 2, mi bémol mineur 1906/39
Opus 39 : Kol nidre pour chœur et orchestre 1938
Opus 40 : Variations sur un récitatif pour orgue 1941
Opus 41: Ode pour Napoléon Bonaparte pour voix, piano et quatuor à cordes 1942
Opus 42 : Concerto pour piano 1942
Opus 43a : Thème et variations pour orchestre 1943
Opus 44 : Prélude à la Genèse, Suite pour chœur et orchestre 1945
Opus 45 : Trio à cordes 1946
Opus 46 : Un survivant de Varsovie 1947
Opus 47 : Fantaisie pour violon et piano 1949
Opus 48 : Drei lieder 1933
Opus 49 : Drei lieder 1948
Opus 50a : Dreimal tausend Jahre 1949
Opus 50b : Psaume 130 De profundis 1950
Opus 50c : Psaume moderne 1950, inachevé

Sans numéro d'opus

Gurre-Lieder 1900-1913
L'échelle de Jacob, oratorio inachevé 1917-1922
Moses und Aron, opéra en trois actes 1930-32, inachevé
Suite en sol majeur pour orchestre à cordes 1934

Écrits

Le style et l’idée, Éd. Buchet-Chastel, 1977 ;
Structural functions of harmony, Éd.Williams & Norgate, 1954 ;
Preliminary exercises in counterpoint, Éd. Faber & Faber, 1963 ;
Fundamentals of musical composition, Éd. Faber & Faber, 1967 ;
Coherence, Counterpoint, Instrumentation, Instruction in Form, Séverine Neff ;
Arnold Schœnberg: letters, Éd. Erwin Stein ;
Traité d'harmonie traduit de l'allemand et présenté par Gérard Gubish, Éd. Mediamusique, 2008.
Fondements de la composition musicale manuel de composition musicale. Traduit de l'américain par Dennis Collins et annoté par Jean-Loup Cataldo, Éd. Mediamusique, 2013.

Citations

à propos du dodécaphonisme : « Mon invention assurera la suprématie de la musique allemande pour les cent ans à venir.
à propos de l'antisémitisme, lettre à Kandinsky datée du 20 avril 1923 : Ce que j'ai été forcé d'apprendre l'année dernière, je l'ai enfin pigé, et je ne l'oublierai jamais. À savoir que je ne suis pas un Allemand, ni un Européen, pas même un humain peut-être en tout cas, les Européens me préfèrent la pire de leurs races, mais que je suis Juif... J'ai entendu dire que même un Kandinsky ne voyait dans les actions des Juifs que ce qu'il y a de mauvais, et dans leurs mauvaises actions que ce qu'il y a de juif, et là, je renonce à tout espoir de compréhension. C'était un rêve. Nous sommes deux types d'hommes. À tout jamais ! Il faut noter que les propos antisémites de Kandinsky, n'étaient que des ragots rapportés par Alma Mahler, qui était elle-même antisémite. Elle a donc été à l'origine de la rupture entre les deux artistes.
à propos de son retour à une tonalité maîtrisée : Il y a encore tant de belles choses à écrire en ut majeur.
Si c'est de l'art, ce n'est pas pour tout le monde. Si c'est pour tout le monde, ce n'est pas de l'art.

Discographie

Moïse et Aron par Georg Solti, avec Franz Mazura et Philip Langridge
Moïse et Aron par Michael Gielen
Pierrot lunaire et Le livre des jardins suspendus, par Jan DeGaetani
Pierrot lunaire et Erwartung par Pierre Boulez Sony
Erwartung et Brettl-Lieder par Jessye Norman et James Levine
Le livre des jardins suspendus par Brigitte Fassbaender EMI
L'échelle de Jacob par Kent Nagano
Gurre-Lieder par Seiji Ozawa avec Jessye Norman Philips
Gurre-Lieder par Giuseppe Sinopoli
L'Å’uvre chorale, par Pierre Boulez Sony
Symphonies de chambre nº 1 et nº 2 et Concerto pour piano par Michael Gielen et Alfred Brendel
Concerto pour violon par Esa-Pekka Salonen et Hilary Hahn Deutsche Grammophon
Concerto pour violon par Rafael Kubelik et Zvi Zeitlin
Concerto pour violoncelle par Yo Yo Ma et l'Orchestre symphonique de Boston dirigé par Seiji Ozawa
Cinq Pièces pour orchestre par Hans Rosbaud
Nuit Transfigurée Verklärte Nacht version originale pour sextuor, par le Hollywood String Quartet Testament
Nuit Transfigurée par l'Ensemble intercontemporain, sous la direction de Pierre Boulez Sony Classical
Nuit transfigurée version pour orchestre, Pelléas et Mélisande, Variations pour orchestre par Herbert von Karajan Deutsche Grammophon
Pelléas et Mélisande, Variations pour Orchestre et La Nuit Transfigurée par Bruno Maderna
Nuit Transfigurée transcription pour piano par Michel Gaechter. Tamino SPM 1670 380 CD 2002 EdiSonSpm.
Å’uvres pour piano par Maurizio Pollini
L'Å’uvre pour piano, par Glenn Gould.
Intégrale de l'œuvre pour piano par Michel Gaechter Éditions sonores SPM (www.ild.tm.fr)
Quatuors à corde par le Quatuor LaSalle

Filmographie

Les cinéastes Danièle Huillet et Jean-Marie Straub ont porté à l'écran trois pièces de Schönberg :





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Posté le : 13/09/2015 16:17
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Re: Arnold Schonberg
Plume d'Or
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De Paris
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MP : 370 / 22240
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Merci Loriane,
J'adore Schonberg, qui est de loin mon compositeur favori.
C'est un plaisir de lire un article aussi bien détaillé sur ce génie de la musique.
Merci
Donald

Posté le : 13/09/2015 18:38
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Happiness is a warm gun - 1968 - The Beatles
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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