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Accueil >> newbb >> Défi du 05/09/2015 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 05/09/2015
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Oyé Oyé bonnes gens,

En ce beau samedi du mois de septembre 2015, je vous invite à vous inspirer d'une phrase "Je suis dans le rouge !". Laissez votre plume courir sur le papier ou vos mains sur le clavier pour nous livrer votre histoire.

Je vous embrasse les amis.

Couscous

Posté le : 05/09/2015 09:53
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Re: Défi du 05/09/2015
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Ah ! En voilà un défi qui va éprouver nos jauges personnelles !
Je m'en vais en quête de quelques idées rouges !

Posté le : 05/09/2015 10:27
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Re: Défi du 05/09/2015
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Chère Delphine,

Ce défi, dois-je le voir en rouge! Non, je ne le vois pas rouge.
Je suis rouge de confusion d'avoir écrit cela!
Bon je pars boire un bon rouge, et là, je crois, je vais devenir rouge.

Ah non, ce n'est pas ma réponse. Peut être en est-ce le début.
Il me faut y mettre encore un peu plus de rouge!

Ne ris pas. Je suis dans mon bureau et la porte d'entrée a quelques tonalités de rouge.

Bises.
Amitiés de Bourgogne (de circonstance).

Jacques

Posté le : 05/09/2015 10:57
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Re: Défi du 05/09/2015
Plume d'Or
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Hello belle colorieuse de Hurlus,

Le rouge ? Vais-je devoir ramener Irina à ses premières amours, quand elle maniait la faucille et le marteau pour la grande Union Soviétique ? Igor va-t-il écarteler le comte Donaldostein dans un torrent de sang immortel ? Magic Bob peut-il retirer le rouge de la bannière étoilée entachée par des générations de Texans à santiags ?

La route est longue. Même Oui-Oui, un gars pourtant très positif, risque de terminer au bistrot avec nos amis Loréens, à remplir l'ardoise de notre kjtiti national.

A la tienne donc, ô toi égérie de Mouscron !

Donald

PS: Je vais m'écouter un peu de Dalida, tiens, ça va m'inspirer.

Posté le : 05/09/2015 11:53
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Re: Défi du 05/09/2015
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Ah ah, les amis,

Je vois que le sujet vous inspire et j'en suis fort aise !

Je vous attends bientôt alors pour des aventures rouges...

Posté le : 05/09/2015 16:55
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Re: Défi du 05/09/2015
Plume d'Or
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Chère Couscous,
Chères Loréennes et chers Loréens,

Whoouais! Je suis le premier. C'est bien la première fois. Pour toutes les fois où j'étais le dernier! Sourire#.

Me voici donc avec ma nouvelle que j'ai appelé le petit talon rouge (devinez l'allusion!) :

Il était une fois un homme galant que l’on appelait le talon rouge qui était très bel homme et dépensait son argent sans compter. Sa mère était désespérée d’une telle attitude et en était bien folle. Son père, quant à lui, lui avait ouvert la voie rouge sang dans ce type de comportement.

Sa bonne mère, très soucieuse de ses affaires, se décida à lui offrir un logiciel très élaboré de gestion financière qu’elle fit appeler le « logiciel rouge ». Cet outil informatique avait quelques vertus, notamment celle d’alerter le propriétaire des comptes des seuils de dépenses dépassées, mais il offrait tout autant au détenteur des comptes la voie de faire de la trésorerie sur les places boursières internationales. Notre homme s’amusait si bien de ce logiciel qu’il fit quelques bons placements et obtint des dividendes sur les places boursières de New York et de Londres.

Mais ne voilà-t-il pas qu’un jour, sa mère, mise en confiance, lui confia une grande part de sa fortune et invita son fils à se rendre chez sa mère grand, grande banquière devant l’éternel :

- Va chez sa grand mère pour lui porter les sommes que je te confie. Ces affaires étant moins bonnes, cet argent frais lui permettra de poursuivre ses transactions avec plus de facilité !

Notre talon rouge part pour se rendre aussitôt chez sa mère-grand, qui demeure à New York. En chemin, il rencontre, à Miami, l’ami d’un ami, Bernard Madoff qui lui vante les mérites de son fond d’investissement spéculatif. Pour le convaincre de lui confier ses sommes, il lui fait miroiter les dividendes qu’il pourrait en retirer. Il l’assure de sa crédibilité en lui donnant la liste de ses principaux clients : des banques, des fonds de placements et des grosses fortunes anglo-saxonnes. Le talon rouge signe un contrat avec Bernard Madoff dont le résultat est l’investissement de toutes les sommes reçues dans ledit fond.

Dès lors qu’il eut signé le contrat, notre homme s’apprête à partir. Bernard Madoff lui dit :

- Où allez vous ainsi ?
- Je vais voir ma mère-grand et je vais lui porter quelques sommes personnelles pour les placer sans sa banque.
- Où se trouve la banque de votre mère-grand, lui dit Bernard Madoff ?
- Elle est à New York.
- Je dois aller à New York également pour mes affaires. Comment y allez vous ?
- Je prends le vol d’U.S Arilines de 17h !
- Moi également, c’est merveilleux. Nous aurons le plaisir de voyager ensemble, si vous le voulez bien!

Arrivés à l’aéroport de New York, les deux hommes se séparent. Bernard Madoff s’enhardit à vouloir rencontrer la mère-grand et à vouloir en faire l’une de ses clientes.

De son côté, le talon rouge passe voir une tendre amie, si tendre, qu’ils rendent grâce, l’un et l’autre, à Aphrodite.

Bernard Madoff arrive à la banque de mère-grand. Il se fait annoncer à l’accueil :

- Je viens de la part du talon rouge. Je désire avoir un entretien avec votre directrice générale.
- Qui dois-je annoncer ?
- Bernard Madoff !
- Vous êtes le célèbre Bernard Madoff, le grand investisseur !
- Je suis Bernard Madoff en personne. Vous êtes gentil de me gratifier du qualificatif de grand. J’en suis très honoré !

Bernard Madoff arrive dans le bureau de la directrice générale et lui dit :

- Je suis Bernard Madoff et je viens de la part de votre petit fils avec qui j’ai eu un très long entretien et qui a investi une grande partie de la fortune de votre fille dans mes fonds d’investissements. Voici i le contrat que nous avons signé l’un et l’autre. Il m’a fait part du fait également, qu’ayant la signature des comptes de sa mère, vous aviez autorité pour signer ce document.
- J’ai lu les revues de presse à votre sujet. Vous représentez un fond d’investissement reconnu.

Saisie par le charme de cet homme très convaincant, mère-grand signe le contrat.
Alors que Bernard Madoff, toujours aussi soucieux de faire progresser les capitaux de son fond, commence une négociation d’approche avec mère-grand, arrive à l’accueil le talon rouge.

Il dit au chef de poste de l’accueil :
- Bonjour, pourriez m’annoncer auprès de ma grand mère ?
- - Bonjour Monsieur, bien sûr.

Notre homme saisit le code d’accès au bureau de mère-grand et y rentre :

- Bonjour Mamie,
- Bonjour mon petit. Il est inutile que je te présente Bernard Madoff. Vous avez fait affaire. Et j’ai certifié l’engagement de la fortune de ta mère dans le fond d’investissement de Monsieur. Et je m’apprête à engager une partie des actifs de la banque dans le même fond d’investissements.
- Monsieur Madoff me paraît très crédible et il a de très nombreuses cautions. Dites le à ma grand mère, Monsieur.
- Certaines grandes banques américaines ont investis avec un taux de profit intéressant, dit Bernard Madoff,
- Jusqu’à 17% par an, Mamie.
- Des banques européennes ont investis quelques centaines de millions d’euros, Madame,
- Natexis Mamie, ainsi que BNP Paribas. Ainsi que le HSBC qui a placé dans le fond, un milliard de dollars.
- De grosses fortunes m’ont confié la quasi-totalité de leurs actifs, Madame.
- Parmi lesquels Mamie, on peut compter deux anciens présidents des Etats Unis !
- Je suis convaincue. Je vais placer dans votre fond d’investissements trois milliards de dollars.

Les loups ne sont plus ce qu’ils étaient. Mère-grand n’a pas été mangé toute crue.
Intriguée par les taux de profits proposés et suite à quelques énormes pertes, mère-grand, conseillée par un ami grec – n’allez pas penser que mère-grand voulait aller se faire voir chez les Grecs-, diligenta un audit dans le fond d’investissement. Et les conclusions de l’audit furent sans appel – rien à voir avec celui du 18 juin, je vous l’assure- : Bernard Madoff avait fini par monter un système de cavalerie où il payait les intérêts des premiers investisseurs sur le capital apporté par les derniers rentrés.
Mère-grand, à la suite de cet audit, retire toutes les sommes qu’elle avait engagées dans le fond Madoff.

Elle convoque dans son bureau le zozo et lui dit :

- Monsieur, je suis devenu vert de rage. Je ne voudrais vous secouer le chiffon rouge, mais à vouloir nous prendre pour le petit chaperon rouge, et à vouloir nous croquer, je crois, mon ami, que vous êtes dans le rouge. Autant vous le dire, vous êtes devenu la lanterne rouge de notre banque. Plus aucun capital ne sera investi chez vous.
- Autant d’expressions avec le mot rouge. Ma situation est-telle à ce point rouge?
- Je crois que le rouge est mis ! Adieu Monsieur.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 05/09/2015 21:01
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Re: Défi du 05/09/2015
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Eh bien, Jacques, il semblerait que tu ais été victime de mauvais placements financiers !
Bernard Madoff, l'escroc du siècle, a joué sur l'appât du gain, pourtant un pêché capital, propre aux faibles humains que nous sommes. Du coup, sa pyramide de Ponzi a dépouillé des riches, des retraités et de braves gens. Le rouge est devenu sang.
Ton histoire nous rappelle tout ça, et surtout que de tels agissements existent encore, ne serait-ce que chez les conseillers de nos banques pépères, intéressés au chiffre et non en la satisfaction client.

Posté le : 06/09/2015 10:05
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Re: Défi du 05/09/2015
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Cher Donaldo,

En fait pas du tout. La dame de mes pensées est une terrienne pragmatique qui travaille dans l'informatique bancaire et qui est, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, excellente conseillère.
Et je suis un fidèle de la pensée : "il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier".
Ma femme aurait bien le profil de mère-grand! Sourire.

Notre époque est un peu celle du "bling bling", du paraître et du matérialisme.
D'autres philosophies frappent à notre porte qui pourraient bien faire tomber notre chateau de cartes très instable!

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 06/09/2015 11:55
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Re: Défi du 05/09/2015
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Maison Rouge


A lire en écoutant Red House de Jimi Hendrix.

Louis quitta la table de poker. Il était lessivé, vidé, dans le rouge. Jamais Elsa ne lui pardonnerait une telle faillite dans les comptes familiaux. Il décida de prendre conseil auprès de son usurier favori, un vieux Chinois appelé Ming-Li-Fu.
— Monsieur Fu, j’ai tout perdu aux cartes.
— Définissez tout, monsieur Six-Fers.
— Ma montre, mes bijoux, ma maison. Même l’entreprise de ma femme est hypothéquée. C’est la catastrophe intégrale. Elsa va me casser la tête à coups de gourdin.
— Madame Temps comprendra si vous lui présentez un plan d’actions réaliste pour recouvrir vos actifs.
— Vous êtes décidément trop optimiste, monsieur Fu. Jamais Elsa n’acceptera mes propositions une fois qu’elle saura qui m’a roulé dans la farine.
— C’est à ce point grave ?

Louis regarda Ming-Li-Fu comme s’il était un étranger débarqué de Sirius. « Pourquoi me comprendrait-il, ce vieux bouddhiste nourri au zen et à la formule elliptique ? » s’afficha en quatre part trois dans le cerveau épuisé du désormais ruiné Louis Six-Fers. En effet, dans la famille de Louis, et encore plus dans celle de la bourrue Elsa, il était impossible de perdre contre les autres, les habillés de blanc, les rois de la génuflexion, des gars assez fous pour habiter dans les nuages et écouter de la lyre jouée par des puceaux à ailes blanches.

Il ne restait qu’un moyen : faire pression sur ses créanciers et les forcer à effacer sa dette. Louis abandonna donc la compagnie lénifiante de Ming-Li-Fu et se dirigea vers son estaminet préféré. Derrière le zinc, toujours aussi bedonnant, se tenait le tenancier, un vieux de la vieille plus connu sous le doux sobriquet de « L’Idiot Nysos » à cause d’une stupide histoire d’adultère entre son père et une bourgeoise d’En-Bas.

Nysos salua Louis et l’invita à poser son derrière sur un strapontin. Louis s’exécuta de bonne grâce, jugeant qu’un petit remontant s’imposait avant de lancer la phase de réflexion stratégique.
— Qu’est-ce que je te sers, Louis ?
— Du H2SO4 bien dosé. Pas le dilué imbuvable de la dernière fois.
— Tes désirs sont des ordres !

Pendant que le barman concoctait son breuvage favori, Louis scruta les environs. Il vit un troupeau de barbus à cheveux longs, du genre voyageurs au long cours, en train d’empiler les chopines et de rire grassement à des blagues de palourdes. De l’autre côté de la salle, Louis remarqua un couple en pleine querelle. Madame, au look de matrone endimanchée, malmenait un grand échalas mal fagoté. Curieux de nature, pas coincé pour un sou, Louis se risqua à aborder le sujet auprès de l’ineffable Nysos.
— Qui c’est, ces deux là ?
— Des nouveaux clients. Madame Cottyto tient une ferme. Monsieur Gebeleizis travaille dans l’éclairage public.
— Ils sont mariés ?
— Monsieur Gebeleizis aimerait bien mais Madame Cottyto le trouve trop tarte, un tantinet fonctionnaire. Elle joue avec, à ses heures perdues.
— Elle est plutôt bien carrossée, la fermière.
— Tu m’étonnes ! En plus, son affaire rapporte un maximum. C’est un excellent parti.
— C’est quoi sa spécialité ?
— Les âmes perdues. Elle régente des centaines de jardiniers, le plus souvent des explorateurs perdus sur ses terres lors d’une mission lointaine.
— Les gars acceptent de passer au jardinage ?
— Ils n’ont pas le choix. La mère Cottyto les soumet illico, au fouet si besoin est.

L’œil de Louis brilla. Cottyto lui plaisait, déjà par son physique de dominante mais aussi par ses pratiques a priori sadiques. Il se leva et partit en direction du couple.
— Bonjour, commença-t-il. Moi c’est Louis. Je vous offre une tournée.
— En quel honneur ? On ne se connait pas, me semble-t-il, aboya Gebeleizis.
— Certes non, mais c’est une tradition ici. Les anciens saluent les nouveaux, surtout quand ils ont d’aussi beaux yeux que Madame.
— Un joli cœur dans ce bar, persifla Cottyto. Il ne manquait plus que ça. C’est ma journée. Ne te préoccupe pas de Gebeleizis, mon chou, il est du genre jaloux avant même d’avoir été fiancé. Pour moi, ce sera une triple pinte de H2SO4. Commande un nuage de H3O+ pour mon amoureux transi. Il a besoin de reprendre le sens des réalités.
— C’est parti, déclara Louis en levant le bras vers le zinc.

Cottyto lâcha un sourire géant. Louis estima à la hausse ses chances de la mettre dans son lit. Il ne lui restait plus qu’à évincer Gebeleizis. Une idée farfelue germa dans son crâne.
— Je m’appelle Louis Six-Fers. Je tiens la boite d’import-export « La Maison Rouge ».
— Moi, c’est Cottyto. Je cultive les âmes perdues. Des noires, des blanches, des roses, des vides, tout est bon dans mes cultures. Tu importes et exportes quoi dans ta Maison Rouge ?
— Tout ce qui s’achète et se vend.
— Tu fais dans les âmes perdues ?
— Je pourrais.
— Pourquoi le conditionnel ?

Louis sentit l’ouverture. Cottyto semblait branchée business d’abord et galipettes ensuite. Mélanger l’utile et l’agréable, ni vu ni connu, plaisait toujours au gourmand Louis.
— Parce qu’ici, dans cet univers, il existe des empêcheurs de commercer en rond. Ces gars ont écrit un livre et émis des commandements qui ont force de loi. Selon leurs principes, tout crispés, il est interdit de vendre et d’acheter des âmes, même perdues.
— Sans blague. Comment peut-on nier à ce point l’esprit d’entreprise ?
— Je ne sais pas. Ces gars écoutent de la lyre, récitent des vers et croient au partage.
— Des fous dangereux ! Contourne-les !
— Ce n’est pas possible. Je leur suis redevable.
— Comment ça, redevable ?
— J’ai une dette envers eux, un vieux deal datant presque du Big Bang. Au moindre faux pas, ils me mettent en faillite. Je ne peux pas leur échapper.
— A combien s’élève ta dette ?
— Trop !
— Si je te la rachète, pourras-tu écouler mes âmes perdues, au-delà des frontières et des dimensions ?

L’intérêt de Cottyto se précisait. Louis jugea l’opportunité raisonnable mais il décida de frapper un grand coup, de se débarrasser pour toujours de ses créanciers.
— Ils ne sont pas à ce point idiots. Quand ils sauront que tu cultives des âmes perdues, ils verront l’embrouille et ne te vendront pas ma dette. On sera revenu au constat initial.
— Qui est ?
— Nous devons foutre le bordel dans leurs certitudes, trouver des moyens de pression et les pousser à lâcher l’affaire.
— Facile à dire ! Tu as des idées ?
— Peut-être !
— Accouche !
— Pour cela, j’ai besoin de Gebeleizis.

Et voilà comment Louis Six-Fers, un joueur de poker patenté, convertit sa dette de jeu en obligations. Gebeleizis accepta de l’aider, histoire de plaire à Cottyto, et se mit en ordre de marche. Il déclencha des épidémies sur la Terre, un domaine protégé par les fondus des nuages, fomenta un complot contre le fils de leur chef et le fit crucifier par des brutes cruelles. Le vieux barbu, roi des jeux de hasard et des cartes biseautées, soupçonna Louis de ne pas être innocent aux déboires de ses bipèdes adorés. Il tenta alors une médiation, par le biais de Nysos.
— Tu es mauvais perdant, Louis.
— De quoi Tu parles ?
— Ne joue pas les vierges effarouchées, Louis. Je sais reconnaitre une fourberie quand j’en vois une. C’est carrément ton style de t’en prendre à mes ouailles, de me renvoyer mon fils en petits morceaux, le tout par sbires interposés.
— Admettons ! Que proposes-tu ?
— J’efface ta dette, ça te va ?
— C’est tout ?
— C’est déjà pas mal, Louis. Profite de ta main tant qu’elle est favorable. Je n’en ai pas encore parlé à Elsa. Souhaites-tu vraiment quelle sache que la Maison Rouge m’appartient désormais ?
— Ce n’est qu’une hypothèque, Tu le sais.
— Elsa ne comprend rien aux subtilités du droit foncier.

Louis fit affaire avec le vieux barbu, négocia les tarifs avec Cottyto et lança une nouvelle affaire commerciale autour des âmes perdues, un business profitable pour qui savait en créer les conditions. Gebeleizis obtint pour sa part dix pour cent des résultats financiers, à condition de travailler en sous-main pour Louis. La Terre connut deux millénaires de guerres et devint le troisième pourvoyeur de Cottyto. Le vieux barbu ne put jamais prouver l’implication de Louis. Fatigué, écœuré, il abandonna son domaine protégé et partit dans une autre dimension, loin des bipèdes, des démons et autres divinités mercantiles.


Posté le : 06/09/2015 12:58
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Re: Défi du 05/09/2015
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Rouge

Samedi 19 septembre, 22 h 30

Je suis haletante, les yeux injectés. Mes mains sont collantes, mes vêtements tachés. Je remarque que mes escarpins bordeaux baignent dans une mare de sang. Et dire que tout a commencé par une simple lettre.

Vendredi 4 septembre, 17 h 20

En revenant du bureau, je relève mon courrier. Une enveloppe au logo rouge et gris, celui de ma banque, attire mon attention. J’en arrache le côté et commence la lecture de la lettre qu’elle contient. Mon visage se décompose et perd ses couleurs au fur et à mesure que les mots défilent sous mes yeux. C’est le cœur battant que je compose le numéro renseigné en bas. Un certain Monsieur Mortel me répond et me fixe un rendez-vous pour trouver une solution à mon petit problème de découvert.

Lundi 7 septembre, 17 h 30

Me voici le doigt sur la sonnette indiquant le nom de celui qui m’attend. La porte s’ouvre sur un homme à la silhouette filiforme, au visage d’une pâleur extrême et au costume parfaitement taillé. Il m’invite à le suivre et à m’asseoir dans un fauteuil de skaï rouge.

– Bon, il semble que vous ayez été un peu trop loin dans vos dépenses.
– Oui, je ne m’en suis pas rendu compte… avant votre lettre.
– Il va falloir trouver une solution… quelle est votre formation ?
– Je suis comptable.
– Une comptable qui gère très mal ses propres comptes, c’est inquiétant… non ?
– Comme dit l’adage : C’est le cordonnier qui est le plus mal chaussé. Je suis très sérieuse dans mon travail. Mais j’ai la manie du jeu et mes dépenses se sont multipliées. Je crois toujours renflouer mes comptes mais je ne fais que m’enfoncer.

Là, les larmes coulent malgré moi sur mes joues roses. L’homme qui me fait face me sourit, découvrant une parfaite dentition d’un blanc éclatant digne d’une publicité pour le meilleur dentifrice du moment.

– Monsieur Mortel…
– Appelez-moi Brahim. J’ai peut-être une solution pour vous. Je vous invite samedi soir dans un club privé dont je suis membre. Ils recherchent une femme de ménage. Vous pourriez arrondir vos fins de mois et rembourser ainsi vos dettes.
– Oh merci !
– Rien n’est encore fait. Rendez-vous à cette adresse à vingt-deux heures samedi prochain.
– J’y serai.

Samedi 12 septembre 21 h 55

Devant la façade, je vérifie le nom du club sur la carte de visite rouge vif remis par mon banquier : « Le vent pire ». Le voici justement qui sort de sa décapotable couleur feu. Il tend sa clé au voiturier avant de me rejoindre d’un pas athlétique.
Le videur me dévisage avant de nous ouvrir une des portes battantes. A l’intérieur, l’obscurité règne en maître. Les vibrations émises par les gros haut-parleurs résonnent dans mes oreilles. Des spots rouges illuminent la piste de danse où se trémoussent quelques personnes en transe. Nous nous asseyons au bar où un Bloody Mary m’est offert par un borgne dont l’œil de verre vibre au rythme de la musique. Le cocktail est délicieux. L’alcool me monte un peu à la tête.
Mon hôte m’amène dans un bureau au sous-sol. Les murs sont recouverts de tapisseries à dominante carmin. Au milieu de la pièce trône un bureau pourpre. Un homme portant une cape sombre et semblant sortir d’un autre siècle entre dans la pièce. Son visage est émacié et ses yeux sont anormalement enfoncés dans leurs orbites.

– Vladimir, je t’amène une nouvelle recrue. Elle est comptable mais a besoin d’argent. Je lui ai parlé de la place de femme de ménage.
– Avez-vous apprécié le Bloody Mary ?
– Il était délicieux. Je vous remercie.
– Elle semble convenir pour le poste. Sachez, Madame, que si vous travaillez pour nous, vous devrez signer une charte de confidentialité.
– Pourquoi ? Vous traitez des affaires louches ? Qu’est-ce qui est arrivé à la femme de ménage précédente ?
– Pas de questions ! Acceptez-vous ?
– Juste une : vous payez bien ? C’est parce que j’ai des petits soucis financiers…
– Je suis au courant. Sachez que nous payons plus qu’un autre employeur. Voici le contrat.
– Y a-t-il des mentions particulières ?
– Non.
– Vous me prenez à l’essai pour quelle période ?
– Non, je vous propose un CDI, un contrat à durée infinie.
– Vous voulez dire indéterminée…
– Non, infinie. Je vous ai dit que nous proposions plus que les autres. Signez en bas.
– Je n’ai pas de stylo.
– Donnez-moi votre main.
Mon futur employeur me pique le bout de l’index avec une aiguille et l’appuie au bas du contrat. Je me souviens juste de son sourire et puis plus rien.

Dimanche 13 septembre

Je me réveille avec un mal de crâne terrible, comme si je m’étais pris un cercueil sur la tête. Je ne sais même pas comment je suis parvenue jusqu’à mon lit. En prenant ma douche, je remarque une trace rougeâtre de forme oblongue sur le haut de mon bras. On dirait que le loup du Petit Chaperon Rouge a voulu me déguster mais ne m’a pas trouvée à son goût.
Le téléphone sonne. C’est Monsieur Mortel qui prend de mes nouvelles. Je lui raconte que je n’ai aucun souvenir de la veille. Il m’explique que j’ai un peu trop fêté mon contrat à coup de Bloody Mary et que j’ai perdu connaissance. C’est lui qui m’a ramenée et couchée. En l’imaginant me déshabiller, je rougis. Il me rappelle que je prends mon poste dès samedi prochain. Je lui confirme ma présence.

Du 14 au 18 septembre

Toute la semaine, je me sens très bizarre. Je ne parviens plus à trouver le sommeil mais ne souffre pas de fatigue. Du coup, ma maison n’a jamais été aussi bien entretenue. J’ai même eu l’occasion de refaire les peintures. Le problème majeur est la nourriture. J’ai beau m’empiffrer à longueur de journée, sous les yeux ébahis de ma collègue en surpoids qui suit un régime drastique sans résultats probants, je ne parviens pas à étancher ma soif ni à assouvir ma faim. Ce n’est pas comme cela que je vais renflouer mes comptes !

Samedi 19 septembre 21 h

Je suis à deux doigts de téléphoner à mon nouveau patron, Vladimir Poutoulavé, car je me sens faible. Le miroir me renvoie un visage blanc comme un linge. Il doit avoir senti quelque chose car il m’appelle. Je lui explique à demi-mots mon état. Il me dit qu’il a un remède à cela et m’exhorte à venir à vingt-deux heures.
Je prends donc mon courage et mes dernières forces à deux mains et me rends au club. Le videur a l’air très nerveux. Il me laisse passer ou poussant ce qui s’apparente à un grognement.
À l’intérieur, je tombe sur une scène pour le moins étrange. Une dizaine de personnes dont Vlad (oui, j’ai décidé de lui donner un diminutif) et Brahim sont en en cercle autour d’une belle vache normande. J’ai deviné son origine à sa robe blanche et brune et les marques autour de ses yeux, formant des sortes de lunettes.

– Ah, la voilà ! Nous sommes au complet. Viens près de nous, me lance Vlad.

Je me positionne à sa droite (c’est bête qu’il ne soit pas Dieu) et il déclare :

– Tu vas pouvoir te rassasier, jeune recrue. Laisse-toi guider par ton instinct.

À ce moment, le DJ lance un morceau de musique techno endiablée dont le niveau sonore doit amplement dépasser les quotas autorisés. C’est alors que je vois les autres se ruer sur l’animal. Je comprends que la musique sert à couvrir ses meuglements. Sans réfléchir et mue par ma terrible faim, je fais comme eux. Pendant une demi-heure, nous nous acharnons sur l’animal pour lui soutirer toute sa substance vitale.

Voilà donc comment je me retrouve les escarpins dans une mare de sang, condamnée pour l’éternité à me repaître de ce liquide rouge et visqueux. Vlad me remet un seau et une serpillère. Je soupire en pensant « Voilà où on en arrive lorsqu’on est dans le rouge ! »



Posté le : 06/09/2015 15:44
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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