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Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 18/02/2015 13:39
De Dijon
Niveau : 39; EXP : 1 HP : 190 / 950 MP : 767 / 27329
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Bonsoir chères Loréennes et chers Loréens,
Me revient l'honneur de vous proposer le défi de la semaine.
Soyez un clown, soyez fou. Vous êtes le clown Arlequin. Vous avez le coeur léger et vous recherchez l'amour dans la ville qui est la plus belle à vos yeux. Raconter avec humour et ingéniosité, comme vous l'impose votre personnage, votre rencontre avec cette ville et avec votre amour possible qui s'étonne de vous voir ainsi.
A vos plumes d'Arlequin bien sûr!
Amitiés de Bourgogne.
Jacques
Posté le : 21/08/2015 22:40
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Modérateur
Inscrit: 21/03/2013 20:08
De Belgique
Niveau : 44; EXP : 15 HP : 215 / 1078 MP : 1072 / 37052
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Arlequinade
Charles Quintal est un jeune homme timide. La vingtaine bien entamée, il vit dans un petit appartement dont il paie le loyer au moyen de son maigre salaire de chauffeur de bus. Depuis quelques mois, il a retrouvé son amour d’enfance : Colombine. La petite fille aux taches de rousseur est devenue une femme à la silhouette de mannequin. Charles est parvenu à l’inviter un soir au restaurant. Ils ont longuement discuté, évoqué leurs souvenirs d’enfant, leur carrière et leurs amours. Charles fit l’impasse de son traumatisme quant aux quolibets dont il faisait l’objet, à cause de son patronyme et de son léger surpoids. Colombine lui expliqua qu’elle sortait d’une séparation douloureuse avec Pierre Hautain. À la simple évocation du nom de son rival de toujours, Charles fit la grimace. Si Pierre n’avait jamais existé, aujourd’hui il serait marié avec Colombine et la rendrait heureuse, il en est persuadé. Mais il n’est jamais trop tard.
Un matin, Charles trouve dans sa boîte aux lettres un carton d’invitation pour un bal masqué à l’autre bout de la ville samedi soir. En bas, la signature de Colombine et un petit mot « Je t’attends ». Le cœur du jeune homme s’emballe. Il se voit déjà tous deux enlacés, se trémoussant sur un slow langoureux, leurs corps lovés et ses mains sur les reins de Colombine, en attente d’une descente autorisée.
Qui dit bal masqué suppose un déguisement. Il se rue vers la seule boutique spécialisée en la matière. Il demande un costume de Pierrot la Lune, l’amoureux de Colombine selon la tradition. Mais ce dernier est déjà loué. On lui propose celui d’Arlequin. Après une longue réflexion et un essayage, Charles opte pour cette version colorée de l’amoureux.
Nous voici vendredi soir. Son costume sur le dos, le chapeau multicolore arrimé sur la tête et son loup noir sur les yeux, Charles se met en route, le cœur en fête. Quelques mètres devant lui, une vieille dame glisse et chute. Toutes ses courses se répandent sur le trottoir. Toujours bon samaritain, notre Arlequin l’aide à se relever et court après les conserves qui roulent vers la chaussée. La dame semble assez étonnée de l’accoutrement de son sauveur. Elle se met alors à rire bruyamment. Parvenant enfin à reprendre son souffle, elle pose sa main sur celle de Charles en lui disant :
« Excusez-moi mais vous me rappelez mon cher mari défunt. C’est dans ce déguisement qu’il m’a séduite à mes seize ans. Je vous souhaite aussi de trouver l’amour. – Merci Madame, c’est au programme. Au revoir.
Au détour d’une rue, des sirènes de police se mettent à résonner tout autour de Charles. Une camionnette effectue un dérapage digne d’un film de Luc Besson. Des policiers armés en sortent et se jettent sur lui en le plaquant violemment au sol. Les menottes aux poignets, il est embarqué sans explication à part le fameux « Vous avez le droit de garder le silence ».
Au bureau de police, on l’enferme dans une cellule où comatent quelques âmes sur des bancs couverts de graffitis divers. Un homme à la barbe de trois jours, le dévisage avant de se mettre à rire à gorge déployée.
– Qu’est-ce que tu fais ici, toi ? – Je crois que c’est une erreur. – Le bal masqué, c’est pas ici. À moins que tu viennes nous distraire. Tu sais jongler ? Raconter des blagues ? – Je… devais retrouver ma copine.
Un policier l’appelle et l’amène dans une pièce avec un miroir sans tain. Là , il se retrouve avec d’autres gars déguisés. L’un est en diable, un autre en clown et un troisième en vampire. Ils portent tous les trois des masques. Ils doivent se montrer sous toutes les coutures, de face, et de profil. Au final, Charles est libéré. En passant la porte, il croise la vieille dame qui lui explique qu’un homme déguisé lui a volé son sac. C’est la raison pour laquelle la police a arrêté tous les gens déguisés de la ville, la plupart se rendant à la même fête que lui. Il s’avère que le coupable est le clown. Qui l’eut cru ? Le diable et le vampire ne sont pas les méchants cette fois-ci ! C’est d’ailleurs en leur compagnie que Charles continue sa route vers le lieu du bal.
En entrant dans la salle bondée et sombre, notre Arlequin cherche sa Colombine. Il a la mauvaise surprise de la trouver dans les bras de Pierrot la Lune. Charles reconnaît les yeux lubriques de Pierre Hautain ! Il se met à bouillir intérieurement. Il pensait en être définitivement débarrassé. Comment séduire sa belle maintenant ? Il a besoin de chasser la tension accumulée. Charles se poste au beau milieu de la piste de danse et se met à se trémousser au rythme de la musique. Ses mouvements d’abord saccadés et désordonnés font sourire les autres danseurs, son déguisement le rendant encore plus ridicule. Mais peu à peu, ses pas se font plus assurés, son corps évolue presque gracieusement sur la musique endiablée, tel Travolta dans « Saturday night fever ». Les yeux révulsés, Charles est en transe. Il n’est plus un jeune homme timide, ni Arlequin le grotesque, il devient une bête de danse. Il ne remarque pas que les autres se sont écartés de la piste pour le regarder. Ils se mettent à battre la mesure de leurs pieds et de leurs mains. A la fin du morceau, c’est un tonnerre d’applaudissements qui résonne dans la salle des fêtes.
Charles reprend son souffle en saluant l’assistance lorsque ses yeux tombent dans ceux de Colombine qui brillent d’admiration. Elle s’approche de lui, le sourire aux lèvres en demandant :
– Tu me fais danser ? – Tu connais le dicton : Mieux vaut danser avec Arlequin que pleurer dans les bras de Pierrot.
Posté le : 22/08/2015 14:23
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 18/02/2015 13:39
De Dijon
Niveau : 39; EXP : 1 HP : 190 / 950 MP : 767 / 27329
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Chère Delphine,
Figure toi que j'ai hésité dans le choix du défi, entre Arlequin et Pierrot. Et j'ai opté pour la joie plutôt que pour la tristesse. Une belle opposition : Arlequin contre Pierrot.
Quelle fâcheuse méprise! Mais Bon Dieu mais c'est bien sûr. Les policiers sont des Pierrots et ne veulent pas le succès d'Arlequin. Tout s'explique. C'est là le sens psychanalytique de ton texte. Je te rassure : je vais bien!
Merci pour ce texte où l'imagination fleurit encore et toujours!
Bises et amitiés de Bourgogne.
Jacques
Posté le : 22/08/2015 18:26
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 23/10/2013 18:00
Niveau : 32; EXP : 86 HP : 0 / 796 MP : 493 / 25987
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Cher Istenozot.
Je ne savais pas si je pouvais envoyer ma contribution car elle reflète la mélancolie de mes sentiments qui vont à l'opposé du style léger que tu nous proposes. Comme je sais que tu es toujours indulgent, alors j'ai pris le risque calculé de le poster. Merci,
Dans les rues d’Arlequin, je vais d’un pas tremblant, L’âme colombinant et le cœur cliquetant, Tout pomponné de rouge et parfumé de larmes, La mort est ma maitresse et le rire est mon arme.
Tandis que dans la rue, les gens, à moi s’adressent, Et que tous les enfants, pour mieux me rire au nez, S’accrochent à mon froc, et sur leurs pieds se dressent, Je dois me contenter, de ronger mon bonnet.
Dans les rues d’Arlequin, les passants se demandent, Qui est cet homme-là , qui est c’est homme laid ? Et moi, je ne sais plus seulement où je vais…
Dans un sordide hôtel à l’amour qui déroge, Je la surpris avec un bandit, un maraud, Un jeunot que j’aimais, mon doux ami Pierrot.
Posté le : 23/08/2015 05:32
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 14/03/2014 18:40
De Paris
Niveau : 29; EXP : 25 HP : 0 / 706 MP : 370 / 22240
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Une bien belle histoire, ma chère Couscous, très positive. Charles Quintal, quelle trouvaille digne de ton humour de colorieuse ! Colombine a le mot de la fin, celui qu'on aimerait bien entendre plus souvent. Merci pour ce moment de candeur. Bises Donald
Posté le : 23/08/2015 12:51
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Modérateur
Inscrit: 02/02/2012 21:24
De Paris
Niveau : 32; EXP : 96 HP : 0 / 799 MP : 498 / 30105
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Couscous,
une fort belle et tendre histoire où l'amour est au rendez-vous ! comme quoi, on peut trouver l'âme sœur même avec quelques kilos en trop et un costume bariolé ! hi hi
Posté le : 23/08/2015 17:30
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Modérateur
Inscrit: 02/02/2012 21:24
De Paris
Niveau : 32; EXP : 96 HP : 0 / 799 MP : 498 / 30105
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Exem !
ah ! quelle ambiance un peu lugubre mais c'est toujours de la très belle poésie et les personnages de la commedia dell arte sont au rendez-vous !
Posté le : 23/08/2015 17:33
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Modérateur
Inscrit: 02/02/2012 21:24
De Paris
Niveau : 32; EXP : 96 HP : 0 / 799 MP : 498 / 30105
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Le farceur et le faraud
(petite participation rapide, en espérant qu’on ne repérera pas trop facilement mes rimes à grosses ficelles ! amitié !)
Dans la belle ville d’Arles L’était un Arlequin Un beau prince de Galles Sourire à un Sequin
L’était fou amoureux De la gente Pétronille La maitresse aux grands yeux De l’école pour filles
« O mamours, ô mildiou ! Chantait-il malhabile, Pour toi, je fais la roue Mon cœur s’automobile ! »
Pour un mot de sa douce Il décrochait le ciel Le trempait dans la mousse Le saupoudrait de miel
« Comme toi, y’en a qu’une ! O reine de ma ruche ! » Puis il gonflait la lune En ballon de baudruche
Il faisait mille pirouettes Il faisant tant le pitre ! Pour la pieuse à lunettes : L’humour point au chapitre !
- J’épouse Pierrot Goudru Notaire du village Répondait son élue Dans un sourire volage S’il est très terre à terre Et pas toujours aimable Il a un bon salaire A porter sur la table
- Mon adorée dorade ! Répondait l’Arlequin Vois-moi, comme je vis bien ! Ce n’est pas la famine Avec un seul Écu Je ne fais pas grise mine Et quand je suis malade : Il y a la sécu !
Un mari assisté Intermittent du spectacle Vivant de charité A la cour des miracles : C’est trop de liberté Pour notre belle pudique Qui rêve nécessité, Craint l’opinion publique
Elle lui répond de go Malmenant son égo : « Une vie d’ASSEDIC De minima sociaux ! De payer des Agios Ça n’a rien de ludique Descend de la lune Trouve donc un vrai travail Et gagne de la tune Pour assurer la graille ! »
Mais ainsi, la Vestale Des temps matérialistes Tomba du piédestal De notre idéaliste
Arlequin aux abois Alla se consoler Près d’un joli minois : Colombine l’esseulée
Il l’épousa en juin En habits de brocarts Juste à temps, car a point Un polichinelle au tiroir
Ils vécurent fort heureux En pays d’Avignon Un jour faste, un jour creux Partageant le quignon
Quant à la Pétronille Elle eut une vie austère Regrettant son beau drille A ses heures solitaires
Goudru était goujat Doublé d’un vrai tocard Partout la cocufia Dans le pays du Gard
« Meuh ! On m’a prévenue » Meuglait l’ex-égérie Devenue bête cornue Et plus jamais chérie
Morale de cette histoire Si j’ose vous abreuver De morale péremptoire Mille fois éprouvée :
Pour vivre dans l’aisance Épousez un faraud Des cornes d’abondance Vous presseront le dos
Pour un mariage d’amour Épousez un farceur Qui ne manque d’humour Ne manquera de cœur !
Posté le : 23/08/2015 17:42
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 14/03/2014 18:40
De Paris
Niveau : 29; EXP : 25 HP : 0 / 706 MP : 370 / 22240
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Bravo EXEM ! Certes, tu n'as pas rempli stricto sensu le cahier des charges, mais ce poème recèle à mon goût l'âme tourmentée d'Arlequin tel qu'on ne l'a pas officiellement raconté. J'ai adoré. Bye Donald
Posté le : 23/08/2015 18:29
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015 |
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Plume d'Or
Inscrit: 18/02/2015 13:39
De Dijon
Niveau : 39; EXP : 1 HP : 190 / 950 MP : 767 / 27329
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Cher Exem,
Tu as eu raison de nous offrir ce poème. Sois en très vivement remercié.
Comme j'ai aimé la compétition éternelle que tu nous proposes entre Arlequin et Pierrot. J'ai hésité dans le choix du défi entre Arlequin et Pierrot. Encore une fois lirais-tu dans mes pensées?
J'ai aimé particulièrement ces deux vers :
"Tout pomponné de rouge et parfumé de larmes, La mort est ma maitresse et le rire est mon arme."
Merci, mille fois mercu cher Exem.
Porte toi bien et rpends bien soin de toi.
Amitiés de Dijon.
Jacques
Posté le : 23/08/2015 19:26
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