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Maxime Ducamp
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Le 8 février 1822 à Paris, à 72 ans meurt Maxime Du Camp,

à Baden Baden, né le 8 février 1822 à Paris, écrivain réaliste et photographe français, membre de l’Académie française. Ses Œuvres principales sont "souvenirs littéraires"

En Bref

D'avoir été pendant trente-sept ans l'ami, le compagnon de Gustave Flaubert ne semble pas avoir porté chance à Maxime Du Camp. La postérité est à cet égard fautive, qui n'a pas pris la peine, depuis un siècle, de relire cet excellent polygraphe. À l'exception du Nil, réédité en 1987 par D. Oster et M. Dewachter chez Sand/Conti et des extraits des Souvenirs littéraires, présentés en 1984 par M. Chaillou chez Balland, l'œuvre de Du Camp demeure ignorée. À eux seuls, pourtant, ces Souvenirs, 2 t., Hachette, 1882-1883 constituent un exceptionnel document sur un demi-siècle de vie littéraire où passent, avec les déformations propres au genre, quelques-unes des figures les plus marquantes de ce temps : Gautier, Nerval, Fromentin, Delacroix, Sand, Musset, Louise Colet, Baudelaire, les saint-simoniens, et au moins deux lieux de publication essentiels : la seconde Revue de Paris, où Du Camp publia Madame Bovary et la Revue des Deux Mondes, ainsi que la plupart des événements, 1848, l'expédition des Deux-Siciles, la Commune, la République dont Du Camp fut acteur ou témoin. Pour une description un peu scientiste et une phrase un peu rapide sur l'épilepsie de Flaubert, Du Camp passa à tort pour un perfide et devint un proscrit littéraire, pour reprendre l'expression de Julian Barnes, Le Perroquet de Flaubert, 1986. Quant à la répulsion que lui inspira la Commune, répulsion qu'il partagea avec la quasi-totalité des gens de lettres de son temps, Flaubert et Sand compris, elle ne justifie plus qu'on se passe d'une vue, même cavalière, sur ce Fregoli d'une époque dont il épousa, plus par curiosité et bonne volonté que par opportunisme, tous les avatars.
Romancier, Du Camp se bat contre les démons d'un romantisme attardé en mettant à mort dans les Mémoires d'un suicidé 1853 la race maladive et douloureuse qui a pris naissance sur les genoux de René. Tenace, le héros de son bovarysme ennuyé et moralisateur ressuscitera dans au moins deux autres récits : Le Chevalier au cœur saignant 1862 et surtout Les Forces perdues, 1867. Pour tromper son ennui, Du Camp aura entre-temps revêtu le costume qui lui alla le mieux, celui du voyageur : Le Nil 1854, récit de son voyage en Égypte et en Nubie avec Flaubert, remarquable par son écriture composite, romantique, artiste et saint-simonienne, se prolongera à travers les nouvelles des Six Aventures 1857, ou les souvenirs personnels de l'Expédition des Deux-Siciles, 1861. De son voyage de deux ans en Orient, il aura rapporté un superbe ensemble de quelque cent cinquante calotypes qui font de lui un des premiers reporters-photographes de son époque.

Sa vie

La fortune de son père, médecin réputé, permet à Du Camp, ses études terminées, de satisfaire le goût très vif qu’il a pour les voyages. Il visite l'Europe et l'Orient entre 1844 et 1845, puis de nouveau entre 1849 et 1851, cette fois en compagnie de Gustave Flaubert avec qui il entretient ensuite une abondante correspondance. Pour son voyage oriental de 1849-1851, il sollicite une mission archéologique auprès du ministère de l'Instruction publique. Il la documente par de nombreuses photographies, pour lesquelles il utilise la technique du calotype. Les tirages sur papier salé réalisés dans les ateliers et selon le procédé de Blanquart-Evrard sont restés d'une très grande qualité2. Il publia le récit de ses voyages.

En 1851, il est un des fondateurs de la Revue de Paris supprimée en 1858 et est un contributeur fréquent de la Revue des deux Mondes. En 1853, il est promu au grade d’officier de la Légion d'honneur. Ayant servi comme volontaire sous Garibaldi en 1860, il raconte ses expériences dans Expédition des Deux-Siciles (1861). En 1870 il entre au Sénat, mais sa nomination est réduite à néant par la chute de l’Empire. On l’élit membre de l’Académie française en 1880, surtout, dit-on, à cause de son histoire de la Commune, publiée sous le titre de les Convulsions de Paris 1878-1880.

Voici ce que dit de lui La Petite Revue du 24 février 1894 : En 1848, il était à Paris, revenant de son premier voyage en Orient, quand éclata la Révolution. Il se battit contre l'insurrection, aux journées de juin, dans les rangs de la garde nationale, fut blessé et mérita d'être décoré de la main de Cavaignac. C'est de là sans doute que lui vint l'idée d'écrire les Convulsions de Paris, une de ses dernières œuvres et celle qui restera la plus connue avec Paris, ses organes et ses fonctions.
Ses premiers ouvrages sont relatifs à ses voyages en Orient : Smyrne, Éphèse, Constantinople, l'Égypte, la Nubie, la Palestine. Il a parcouru et décrit ces pays. Il fait notamment partie de la célèbre expédition des Mille, en Sicile, et il en a écrit l'histoire. La Petite Revue, 7e année, 1er semestre, 24 février 1894. Il est aussi l'un des premiers à utiliser la photographie dans ses explorations et ses livres de voyage furent parmi les premiers à être illustrés de photographies. On a de lui aussi les Mémoires d'un suicidé, des ouvrages de critique, d'art, des poésies et des romans. Son œuvre est des plus fécondes.

Collaborateur assidu de la seconde Revue de Paris, il meurt au moment où naît la troisième. La Revue des Deux-Mondes l'a compté également au nombre de ses plus brillants collaborateurs.

Il est l’auteur d’un livre qui demeure un témoignage précieux sur la vie quotidienne à Paris, Paris, ses organes, ses fonctions, sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle, 1869-1875. Il publie plusieurs travaux sur les questions sociales, dont l’un, Auteurs de mon temps, a été conservé dans l’Enfer de la Bibliothèque nationale jusqu’à 1910. Ses Souvenirs littéraires, 2 vols., 1882-1883 contiennent de nombreux renseignements sur les auteurs contemporains, surtout Gustave Flaubert.

Converti un instant aux merveilles du progrès technique et de la révolution industrielle et morale, Du Camp publie en 1855, l'année même de l'Exposition universelle, un fort volume de poèmes, Les Chants modernes, réponse aux Poèmes antiques de Leconte de Lisle, avant de s'adonner comme tout un chacun à la critique d'art, Salons de 1857, 1859, 1861, En Hollande, 1868. Il semble alors que la palinodie est accomplie, la conversion réalisée. Passant sur le Pont-Neuf, Du Camp reçoit l'illumination qui décidera, en 1865, de la seconde partie de sa vie. Voilà qu'il se lance dans une grande enquête sur Paris, publiée par articles dans la Revue des Deux Mondes : Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle, t. I à VI, Hachette, 1875-1879. Physiologie et mécanique sont les deux modèles métaphoriques de cette enquête que l'on peut situer entre Louis Sébastien Mercier et Frédéric Le Play. Enquête balzacienne mais située hors de la fiction, annonciatrice de Zola, et grâce à laquelle Maxime Du Camp va accomplir sa vocation de reporter. Statisticien « ébloui » par le Paris moderne qui s'édifie sous le second Empire, modèle de plénitude, de cohérence et d'organisation, maîtrisé par une administration inspirée et dévouée au bien public, Du Camp se fait le vivisecteur et l'expérimentateur d'une utopie urbaine qui échappera peut-être au destin des nécropoles.
Élu à l'Académie française en 1880, Maxime Du Camp consacrera ses dernières années à l'examen clinique et éthique d'une capitale qui aura survécu à la Commune : Les Convulsions de Paris, 1878-1880, La Charité privée à Paris, 1885, Paris bienfaisant, 1888. Ainsi, le compagnon de Gustave Flaubert aura-t-il échappé à la littérature pour se faire le chroniqueur d'une société gouvernée et gérée par la bourgeoisie.

Il meurt en 1894 et est enterré au Cimetière Montmartre.

Å’uvres

Maxime Du Camp, Ibsamboul Abou Simbel, colosse médial du spéos de Phré, épreuve sur papier salé obtenue à partir d'un calotype négatif par procédé Blanquart-Evrard 1850

Essais

Chants modernes 1855
Convictions 1858
Les Convulsions de Paris 1878, 4 vol.
Paris bienfaisant 1888
Ouvrages sur le voyage

Souvenirs et paysages d’orient 1848
Égypte, Nubie, Palestine, Syrie 1852

Critique d’œuvres d’arT

Les Salons de 1857, 1859, 1861

RomanS

Les Forces perdues 1867, réédition 2011 Paris, Euredit, préface de Thierry Poyet
L’Homme au bracelet d’or 1862
Une histoire d’amour 1889

Études littéraires

Théophile Gautier 1890

Hommage

Le Voyage, poème qui clôt Les Fleurs du mal, est dédié à Maxime du Camp. Bien que Baudelaire et Du Camp fussent proches, la dédicace était peut-être ironique. La foi positiviste dans le progrès, dont témoignent les Chants Modernes de Du Camp, est raillée tout au long du poème. Le poète demanda d'ailleurs au progressiste l'autorisation d'associer son nom au poème : « Si le ton systématiquement byronien de ce petit poème vous déplaisait, si, par exemple, vous étiez choqué de mes plaisanteries contre le progrès, ou bien de ce que le Voyageur avoue n'avoir vu que la banalité, ou enfin de n'importe quoi, dites-le-moi sans vous gêner.»


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Posté le : 07/02/2015 14:50
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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