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EL PERRO TOP, ancètre de Pif le chien
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EL PERRO TOP, ancètre de Pif le chien

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A propos de cette Å“uvre

En cette page, nous n'évoquerons pas ici une adaptation, n'y même un ouvrage qui ferait pleinement référence à l'un de ceux de Jules Verne ; seulement, il nous semble intéressant de présenter cette bande dessinée – Viajes extraordinarios del perro Top / Les voyages extraordinaires du chien Top – de par les divers liens verniens plus ou moins prononcés que nous lui accordons, et également au-delà de ceux-ci, au travers de tout un univers éditorial. Ainsi, si le sujet de cet article n'est pas des plus pertinents dans le cadre des adaptations qui nous occupent en ce site, à savoir celles de Vingt mille lieues sous les mers et L'île mystérieuse, voire sans réel rapport, il est quelques remarques que nous voulions faire à propos de cette oeuvre écrite et dessinée par José Cabrero Arnal (1909-1982), bédéiste à qui l'on doit notamment la création de personnages comme Pif le chien et son compère Hercule, Placid et Muzo, et bien d'autres encore... D'ailleurs, qui ne connait pas Pif ? Ou du moins peut-être pourrait-on poser cette question en ces termes : qui n'a pas connu Pif quand celui-ci était au faîte de sa gloire dans les pages de l'hebdomadaire Pif Gadget, célèbre en son temps (1969-1993), de même qu'un nombre considérable de personnages qui en étaient issus originellement comme Rahan de Roger Lécureux et André Chéret, ou Corto Maltese avec les premières planches en français concernant ce mythique personnage d'Hugo Pratt...

Ainsi, si l'on connait le passé du chien Pif dans le journal Vaillant (1945-1965) où il fait son entrée en 1952, puis Vaillant le journal de Pif (1965-1969), qui pour finir deviendra Pif Gadget en 1969, on avait relativement peu d'informations sur le personnage qui fut l'ancêtre de Pif, voire plus exactement son ''papa'' quand Pif lui-même le présenta aux lecteurs français en 1960, de même que l'on en savait assez peu sur le passé artistique de son créateur. En effet, si Arnal donne naissance à Pif en 1948 dans les pages de l'Humanité, alors qu'il était déjà entré dans l'équipe Vaillant depuis 1946, avec notamment Placid et Muzo, tout un pan de sa création n'avait pas encore été éclairé en France, ou du moins n'avait été que rarement mis en perspective en dehors de quelques précieux ouvrages. Cette partie concernait sa vie précédant la Seconde Guerre mondiale, et de même la Guerre d'Espagne, car avant que de devenir un artiste de notre hexagone, Arnal était espagnol, catalan de Barcelone, et si les conflits précités n'avaient pas eu lieu, il aurait sans doute continué à œuvrer en son pays. Mais le républicain qu'il était combattit Franco, et comme beaucoup de ses compatriotes, il dut se réfugier en France, en février 1939, où il séjournera dans le camp de concentration français de Saint-Cyprien, où les espagnols, près d'un demi-million de personnes répartis en plusieurs camps - certains plus chanceux dans des familles d'accueil - seront internés dans des conditions inhumaines (certes, cette migration extrêmement rapide était difficilement gérable par les autorités françaises, mais il est indéniable qu'il y eut alors un manque flagrant de compétences et de bien d'autres choses...). Le ''refuge'' se transforma lui aussi quand les allemands vinrent l'occuper, et Arnal finira prisonnier dans un camp de concentration, mais celui-ci d'un tout autre ordre, à Mauthausen, en Autriche... après la libération et quelques semaines de grande pauvreté dans les rues de Paris, il rencontrera l'amour dans le sud de la France, de même que le PCF pour son idéal politique, et retrouvera ensuite rapidement le chemin de nouvelles planches pour y étaler son talent.
Mais avant tout cela, le dessinateur avait fait ses débuts dans quelques revues espagnoles de bandes dessinées telle TBO, une des premières du genre créée en 1917, puis KKO, ainsi que dans l'édition hispanique du Journal de Mickey, avec notamment en ses pages la petite goutte d'encre de Chine prénommée Chin-Chin. Parmi ses quelques publications, il était déjà très remarqué de par un style graphique qu'il avait très rapidement maitrisé, et une imagination débordante teintée d'un humour généreux. C'est ainsi que dans la première époque de sa carrière, il créa un florilège de personnages dont, en 1935, Top le chien / Top el perro. C'est en prenant en partie pour base ce dernier, que la décennie suivante, dans sa nouvelle vie, il créa Pif.

Quant au lien avec Jules Verne que nous voulions souligner en abordant ce sujet, il est certes peu voyant, mais nous tenions tout de même à le mettre en lumière, même s'il ne tient relativement qu'à peu de chose. Il repose avant tout sur le titre donné à cette oeuvre qui fut publiée dans le journal Pocholo (publication créée en 1931) et rassemblée dans le 7ème et dernier volume de la collection Karikatos en 1935. En effet, l'ouvrage intitulé Viajes extraordinarios del perro Top fait de par son titre doublement référence à Jules Verne, évoquant en premier lieu les Voyages Extraordinaires que le romancier écrivit, et en second lieu, peut-être sans volonté d'Arnal, à l'un de ces voyages, et plus exactement à l'un des personnages de celui-ci, en l'occurrence le chien Top dans L'île mystérieuse. Peut-être ce nom fut-il choisi sans intention de faire écho à l'animal appartenant à Cyrus Smith ? Toutefois, sans faire explicitement référence à Jules Verne, certains éléments des planches concernant Top semblent y emprunter quelques accointances si l'on veut bien faire un ''petit'' effort allant en ce sens. De la sorte, parmi certaines vignettes ayant une légère consonance visuelle issue des voyages extraordinaires, on peut évoquer celle où Top chevauche un obus lancé dans l'espace à partir d'un grand canon. Cela fait bien évidemment écho à De la Terre à la Lune. Il atterrit ensuite sur le satellite, celui-ci offrant un paysage à la végétation étrange où des fleurs plus grandes que de nature rappellentVoyage au centre de la Terre. A cet égard, de même qu'Axel Lidenbrock qui dans un rêve imaginait apercevoir un ptérodactyle (chapitre 22 du roman), Top rencontrera l'animal sur cet astre... Dans une autre planche, Top aura un petit ennui avec le modèle réduit d'un submersible affublé, tel un navire sur les eaux, d'une voile. Par une maladresse de Top, la maquette du sous-marin s'envolera, mais il l'a récupérera au lasso. Bien évidemment, on est très loin ici de Jules Verne, mais en observant le submersible affublé d'une voile et prenant de l'altitude, on pense à un autre vaisseau des airs, à hélices celui-là, ressemblant à un navire des mers, le fameux Albatros deRobur le Conquérant, dont le roman offrait par ailleurs nombre de parallèles avec Vingt mille lieues sous les mers.

Les Viajes extraordinarios del perro Top furent partiellement publiés en 1960 dans les fascicules Les aventures de Pif le chien (n°26 à 31), sous le titre Les aventures sidérales du chien TOP, puis en 1979 dans un Pif Parade Comique Hors Série, grand format, ainsi qu'en 1983, dans le livre de René Moreu, C. Arnal une vie de Pif.

Bien évidemment, ces références à Jules Verne sont relativement légères et peut-être trop appuyées en ce texte, voire non volontaires de la part du bédéiste, mais de par cette courte analyse, cela permet d'aborder de suite un autre aspect vernien lié à Arnal, en évoquant de manière bien plus précise et direct la présence du romancier dans le fameux journal, et ce à diverses reprises. En effet, en 1977-78, Pif Gadget édita en bandes dessinées, sous l'intitulé Le Monde Fantastique de Jules Verne, plusieurs adaptations de l'écrivain, toutes signées par le romancier pour la jeunesse Bertrand Solet. Ainsi, parmi les titres publiés dans cette série, il y eu Les 500 millions de la Bégum : récit de 12 pages illustré par Franjacq (Pif Gadget n°441, du 8 août 1977) ; Voyage au centre de la terre : récit de 15 pages illustré par Michel Rouge (Pif Gadget n°463, du 9 janvier 1978) ; Sens dessus dessous : récit de 12 pages illustré par André Juillard (Pif Gadget n°475, du 3 avril 1978) ; et encore Le secret de Wilhelm Storitzet Le serpent de mer alias Les Histoires de Jean-Marie Cabidoulin dessinés par François Bourgeon, ainsi que La maison à vapeur et Maître du monde illustrés par le dessinateur espagnol Alfonso Font, célèbre alors en ces pages, entre autre avec Les Robinsons de la Terre écrit par le grand et vaillant scénariste Roger Lécureux. Puis en juillet 1979, dans un numéro spécial Pif Parade Comique Hors Série intitulé Jules Verne en bandes dessinées, l'intégralité du volume sera consacré à la réédition de ces adaptations, mais seulement cinq récits y figureront parmi quelques textes sur le romancier, dont un marquant le 151ème anniversaire de la naissance de l'auteur. Le volume reprenait donc : La maison à vapeur, Maître du monde, Le secret de Wilhelm Storitz, Sans dessus-dessous et Les 500 millions de la Bégum. On notera que la diffusion de ces BD dans Pif Gadget influençaient également quelque peu le contenu du journal. Pour exemple, lors de la publication du Voyage au centre de la terreillustré par Michel Rouge (alors assistant d'André Chéret sur Rahan) dans Pif Gadget n°463, du 9 janvier 1978, le récit vernien était précédé d'une aventure de Supermatou parodiant le roman Le maître du monde sous l'intitulé Le maître de Raminagroville. Dans ce petit chef-d'œuvre d'humour comme Jean-Claude Poirier (1942-1980) savait les créer, on pouvait y découvrir un Épouvante qui carburait au lait sidéral aspiré de la voix lactée, et évidemment Agagax faisant office de Robur [de manière toujours aussi plaisamment amusante, cet artiste fera ''écho'' à un autre gadget, le cosmophone, avec La Guerre de l'Etoile, en octobre 1978, juste un an après la sortie française deStar Wars, et fera référence encore à l'actualité cinématographique, volontairement ou non, – et non au gadget le bilboquet à deux boules – avec son Supermatou contre Superman dans le n°530 de mai 1979, quelques mois après la sortie française du premier opus cinématographique avec Christopher Reeve]. Toujours dans le même numéro de janvier 1978, en avant-propos dans le courrier des lecteurs, Pif s'adressait à ces derniers en leur proposant les deux récits de BD précités, ainsi qu'un dossier sur les monstres marins dans l'Encyclopif, celui-ci évoquant entre autre le Serpent de Mer de Jules Verne (interrompant sur 4 pages l'aventure du Voyage au centre de la Terre). Il soulignait également dans cette introduction que cette année-là fêtait le 150ème anniversaire de la naissance de l'écrivain, et conseillait expressément à ses jeunes lecteurs de lire ses romans...
Pour les artistes mis à contribution, et comme cela était le cas en général pour ce genre d'exercice, il était certainement assez délicat de proposer de tels récits d'une grande richesse narrative dans un aussi court espace d'une dizaine de page. Le scénariste devait aller au-delà de cette contrainte pour représenter en quelques cases l'intégralité du roman, tout en l'évoquant partiellement (évidemment dans les ''grandes lignes''), et tout en donnant une certaine longueur à la narration et aux diverses situations illustrées. Il était de même peut-être quelque peu frustrant pour le dessinateur de devoir créer des personnages réalistes pour seulement le temps d'une vie sur quelques planches. Mais cela restait tout de même une expérience appréciable en divers points, pour un résultat certes classique (de par entre autre la fidélité d'adaptation), mais très agréable à lire. La finalité de ces travaux était avant tout de proposer sur quelques planches, les grandes ''images'' de ces récits, pour donner bien évidemment l'envie de les lire dans leur forme d'origine. Ce qui fut particulièrement intéressant dans ce cadre, c'est que Pif Gadget proposa également des adaptations de romans moins célèbres que les premiers Voyages extraordinaires, et faisait ainsi découvrir à son lectorat, des histoires alors assez peu mises en lumière aux travers des diverses adaptations déjà existantes.

Dans la même période, le 6 février 1978, à deux jours justement de l'anniversaire de sa naissance, Jules Verne fit également l'objet d'un article / dossier dans la rubrique Encyclopif du Pif Gadget n°467 (rubrique éditée de 1976 à 1980). Cet espace présentait sur deux-doubles pages, deux grandes illustrations accompagnées de diverses informations rédactionnelles. Pour l'Encyclopif de Jules Verne, c'est le peintre de la fluorescence Daniel Jègoû qui signera le tableau aux multiples références verniennes. Cette rubrique s'apparentait, dans sa forme et son fond, à celle des fameux et illustres Pilotoramas ornant le journal Pilote, de la fin des années 50 jusqu'aux années 70 (Jules Verne aura d'ailleurs sa place dans l'un d'eux, en 1964, dans le n°267 de Pilote : Le monde fabuleux de Jules Verne).
On notera encore que Jules Verne fut quelque peu présent dans Pif Gadget, dès 1971, cela au travers des 40 premières pages de la publication de Mystérieuse, matin, midi et soir de Jean-Claude Forest (1930-1998). Dans ce récit fantastique, celui-ci s'inspirait à sa façon de L'île mystérieuse, tout en respectant de fort belle manière le récit vernien. A cet effet, si les véritables aventures du capitaine Nemo ne furent pas adaptées au sein du journal, le personnage de Barbarella, dans cette BD, y faisant référence, aurait du en donner quelques échos, mais n'apparaissant que dans la dernière partie du récit qui n'y sera pas publiée, il n'en fut rien, si ce n'est toutefois de par la mystérieuse présence ressentie par les naufragés.

A quelques reprises, sans faire automatiquement le lien avec l'univers vernien, le journal proposera comme gadget un petit submersible, tel le sous-marin à levureaccompagnant le n°161 du 20 mars 1972, avec un article évoquant ces bâtiments des eaux par le journaliste scientifique et éminent ingénieur cybernéticien Albert Ducrocq (1921-2001). Celui-ci signa alors justement le rédactionnel de l'opération Scientipif (du n°159 au n°166, du 6 mars au 24 avril 1972) dans laquelle figurait ce gadget, de même que divers Encyclopif. On lui doit également quelques articles sur Jules Verne, notamment Jules Verne le prophétique dans le courrier de l'UNESCO, en novembre 1984. A l'instar d'un Robert Clarke, Albert Ducrocq pourrait être justement considéré comme l'un des Jules Verne du journalisme scientifique. Non pas qu'il fut le premier à en faire, mais qu'il fut très certainement l'une des personnalités à rendre la vulgarisation scientifique aussi noble. Il restera également celui qui suivra le programme lunaire dès ses débuts, et l'une des voix ayant commenté l'évènement du 21 juillet 1969, cela sur les ondes radio d'Europe 1 (lire à cet égard le n°14 du web-magazine Période Rouge titré Albert Ducrocq et les « Scientipifs »).
Le véritable sous-marin, dont la conception était différente, sera également le gadget du n°282 du 20 juillet 1974, et la dernière formule de Pif proposera à nouveau un tel engin dans le n°24 du 28 juin 2006, accompagné d'un article faisant écho à Vingt mille lieues sous les mers. Comme déjà souligné un peu plus haut, le contenu du magazine était parfois influencé par le thème du gadget, qui plus est particulièrement dans le cadre de la grande opération Scientipif, et pour l'exemple qui nous concerne, le n°161 avec le sous-marin à levure proposera diverses aventures de submersibles se déroulant sous les eaux ou à leur surface, telles les BD de Pif et Hercule Le Galion Espagnol, Corto Maltese avec le récit Le songe d'un matin d'hiver créé également à cette occasion, Arthur le fantôme avec La fantastique invention du Pr. Mathanstock qui évoquait directement le gadget lui-même, ou encore dans le Journal des jeux. Lors d'une certaine période de transition rédactionnelle peu étoffée pour la mise en place de nouvelles idées, divers gadgets qui avaient déjà été proposés quelques années plus tôt, se retrouvèrent à nouveau dans le magazine. Ce fut ainsi le cas du sous-marin à levure qui revint dans le n°366 du 1er mars 1976, mais tout de même présenté quelque peu différemment, ce qui était la moindre des choses. Outre la présence de la fiche de montage évidemment, et une BD où le Pr. Mathanstock explique à Pif les principes du gadget et lui donne un petit cours d'Histoire sur les submersibles, une illustration pleine page titrée Le Nautilus du capitaine Nemo servit d'avant propos à l'ensemble. Le dessin joliment coloré, et d'une certaine poétique picturale, était orné d'un Nautilus dont la surface de la coque externe, tel un poisson, semblait couverte d'écailles. Ce magnifique tableau était signé par José de Huescar (1938-2007), artiste espagnol qui œuvrait alors en ces années pour Pif Gadget, illustrant notamment quelques épisodes de Rahan, ou Le livre de la jungle de Kipling, adapté par Jean Ollivier (1925-2005), l'une des plus grandes figures – avec Roger Lécureux – du journal, avec qui il signera également parmi ses travaux, les aventures d'Yvain le chevalier d'après Chrétien de Troyes. Deux ans plus tard, cette représentation du Nautilus inspirera Daniel Jègoû qui l'a remettra en forme dans sa fresque vernienne (voir un peu plus haut avec l'Encyclopif du Pif Gadget n°467).

La dernière version de Pif Gadget, celle de 2004-2009, proposera également en ses pages deux récits complets de Jules Verne adaptés en bande dessinée. Il s'agissait par ailleurs, non pas d'un numéro du magazine, mais plus précisément d'un Hors Série - Pif Gadget Spécial Jeux édité en juillet 2007. Ce volume proposa ainsi les adaptations de De la terre à la lune et Autour de la lune écrites et dessinées par Pierre Guilmard. Ce dernier offrait de la sorte une reprise respectueuse des romans, agréablement mise en bulle, son style graphique étant très appréciable dans la perspective de cette édition (on peut admirer plusieurs de ces planches verniennes sur le site de l'artiste).

Comme déjà souligné au début de ce texte, et au risque de se répéter, en ce site dédié au capitaine Nemo, tout un article lié à Pif (du chien Top à Pif Gadget) est peut-être excessif, alors que celui-ci n'a jamais vraiment évoqué le personnage, si ce n'est avec le dessin de José de Huescar commenté il y a quelques lignes. Toutefois, cela aura permis de souligner la présence de Jules Verne à diverses reprises dans les pages de ce fameux journal, et de mettre en relief une légère géographie de celui-ci, ce que Jules Verne aurait sans doute apprécié, lui qui était tant passionné par la cartographie. De même, malgré un degré certain d'éloignement, un autre lien peut encore être souligné entre Arnal et Vingt mille lieues sous les mers. En effet, comme évoqué plus haut, au début de sa carrière, dans les années 30, le dessinateur catalan avait œuvré pour le journal TBO. Joaquín Buigas, rédacteur en chef de ce périodique né en mars 1917, créa en 1918 la Colección Gráfica TBO qui comprendra parmi ses volumes quelques adaptations de Jules Verne, dont Veinte mil leguas de viaje submarino.

Nous conclurons sur un autre lien, celui-ci provenant de l'URSS (on ne sait si Arnal en eut connaissance, et si droits d'auteurs il y eu). En effet, Pif fut adapté en Union soviétique, à la fin des années 50, dans le théâtre de marionnettes, par Evgeniia Zhukovskaya et M. Astrakhan. Cette pièce donna lieu, dans les années 60, à la création de deux albums jeunesse dessinés par Vladimir Grigorevich Suteev (1903-1993), grand écrivain et dessinateur de contes pour enfants, qui s'illustra également dans le cinéma d'animation (notamment pour le fameux studio Soyuzmultfilm). Cet artiste signera en parallèle les deux films de diapositives mettant en scène une grande partie des illustrations des albums. Ces petits films d'images inanimées fixées sur une pellicule, qui dans la forme et la narration empruntaient aux livres d'images, à la différence qu'ils étaient visibles en les insérant dans un projecteur, étaient alors extrêmement populaires dans les pays de l'Est, comme l'URSS, mais aussi en Hongrie (voir à cet égard, l'adaptation Nemo Kapitány de Szemere Antal), et l'on peut les rapprocher de par leur identité aux séries de diapositives produites pour la View Master (voir à cet égard, l'adaptation 20,000 Leagues under the Sea créée par le Studio Green). Ainsi, dans le premier de ces films Priklyucheniya Pifa / Les aventures de Pif, tout comme son homologue de papier, l'une des illustrations montrera Pif et Doudou allant au cinéma. On pouvait de la sorte y apercevoir deux affiches dans le décor : l'une portant sur le film français Le Ballon Rouge (1956) d'Albert Lamorisse, et l'autre sur un film ne faisant également aucun doute quant à sa source, celle de Vingt mille lieues sous les mers, et de fait du long-métrage disneyen réalisé par Richard Fleischer (même au pays des soviets, Pif faisait encore référence à Jules Verne). On remarquera que les dessins, sur les deux supports, même s'ils représentent les mêmes scènes, se différencient quelque peu. Ainsi, le titre du film n'apparait pas sur l'affiche illustrée dans l'album, mais il est présent et écrit en cyrillique sur la diapositive proposant la même scène. On peut de la sorte le lire ainsi : 80.000 лье ПОД ВОДОЙ. / 80.000 lieues sous les mers. Mais sa formulation est erronée, la traduction correcte de l'œuvre vernienne en russe étant avec ce nombre 80.000 километров под Водой / 80.000 kilomètres sous les mers (titre employé pour les premières éditions russes du roman au 19ème siècle, et ce jusqu'au milieu du siècle suivant). Si la distance de 80.000 kilomètres était ici usitée, c'est tout simplement que celle-ci est égale à près de 20.000 lieues. Pour être encore un peu plus exact, la distance selon une estimation plus juste du parcours emprunté par le Nautilus est d'environ 16 400 lieues, le romancier ayant fait le calcul avec des lieues terrestres et non marines. Le nombre 80 000 est également celui du code postal d'Amiens, ville où résida Jules Verne jusqu'à sa mort en 1905, mais ce code n'était pas encore employé du vivant de l'auteur, cette signalétique n'entrant en vigueur que quelques 60 ans plus tard. Mais nous arrêtons-là avec ces nombres, de même qu'avec cet article, car qui sait où il pourrait bien nous mener encore...



Pour un portrait de José Cabrero Arnal, créateur de Top et de Pif, nous vous conseillons l'indispensable lecture du n°5 du web-magazine Période Rouge lui étant entièrement consacré, où nous avons justement emprunté une planche originale de Top ci-dessous. Il est également primordial pour compléter ce portrait de lire le n°18 de Période Rouge évoquant particulièrement Placid et Muzo, et la vie, ou plutôt la survie d'Arnal pendant la Seconde Guerre mondiale.

De même, pour en savoir un peu plus sur Pif en URSS et encore aujourd'hui en Russie, nous vous proposons un texte inédit évoquant ce personnage au travers du court-métrage d'animation Priklyucheniya Pifa.

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Posté le : 29/01/2015 16:46
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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